
plates de unies fans frifures, paillettes, ni autres of-
nemens.
B r o d e r i e , ( Jardinage. ) c eft dans un parterre,
un compofé de rinceaux de feuillages, avec fleurons
, fleurs , tigettes, culots , rouleaux de graines,
&c. le tout formé par des traits de bouis nain, qui
renferment du mâche-fer au lieu de fable, & de la
brique battue, pour colorer ces broderies de les détacher
du fond, qui eft ordinairement fable de fable de
rivière. Voye^flKKTERRE. ( T )
B r o d e r i e , D o u b l e s , F l e u r t i s : tout cela fe
dit, en Muflque, de plufieurs notes que le muficien
ajoute à fa partie dans l’exécution, pour varier un
chant fou vent répété, pour orner des paffages trop
limples, ou pour faire briller la légerete de fon go-
fier ou de fes doigts. Rien ne montre mieux le bon ou
mauvais goût d’un muficien, que le choix de l’ufage
qu’il fait de ces ornemens. La mufique Françoife eft
fort retenue fur les broderies : les Italiens s’y donnent
plus de carrière; c’eft chez eux à qui en fera davantage
: les aéteurs & aétrices de leurs opéra raffem-
blent ordinairement, d’après les meilleurs maîtres,
des recueils dédoublés, qu’ils appellentpaflî, fur
toutes fortes de traits de chant, &ils font fort jaloux
de ces fortes de recueils. ( S )
BRODEUR, f. m. eftl’ouvrier quiorneles étoffes
d’ouvrages de broderie. V?ye^ B r o d e r i e . Les Brodeurs
, à Paris, font communauté. L’on ne comprend
fous le nomdq Brodeurs, queles ouvriers qui travaillent
fur des étoffes. Les broderies en linge le font par
des femmes, qui ne font ni du corps des Brodeurs , ni
d’aucun autre.
BRODI, ( Géog. ) ville fortifiée, du royaume de
Pologne , dans la Volhinie.
BRODNICZ, ( Géog. ) ville de la Pruffe Polonoi-
fe , dans le palatinat de Culm.
BRODRA, ( Géog. ) petite ville , dans l’empire
du grand-mogol, au royaume de Guzurate, vis-à-
vis le golfe de Cambaie.
BRODT ou BROD, ( Géog. ) petite ville forte de
Sclavonie, fur la Save, dans le comté dePoffega.
Long. $ G.,lut, 46. zS. . .
BRODZIEC, ( Géog. ) petite ville du grand duché
de Lithuanie, dans le palatinat de Minsky, fur
la riviere de Berezina.
BROGLIO, ( Hift. mod. ) l’on nomme ainfi à Ve-
nife un endroit de la place f aint Marc, où les nobles
Vénitiens tiennent leurs affemblées ; lorfqu’ils y
viennent avant midi, ils fe mettent à couvert fous le
portique : mais fi l’affemblée fe tient l’après-dinée,
ils prennent un autre côté pour fe mettre à l’abri du
foleil ; il n’eft permis à perfonne d’y paffer pendant
ce tenu-là.
BROJE, ( Géog. ) riviere de Suiffe, dans le canton
de Fribourg, qui va fe jetter dans le lac de Neubourg.
BROITZGHIA, ( Géog. J ville d’Afie, dans le
royaume de Guzurate, dans l’empire duMogol ; c’eft
line des plus confidérables fortereffes de l’Inde.
BR.OM.ELIA, fubft. f. (Hfl- nat. bot. ) genre de
plante, dont le nom a été dérivé de celui de Bromel,
médecin Suédois. La fleur des plantes de ce genre eft
en rofe , compofée de trois pétales difpofés en rond,
& foûtenus par un calice, qui devient dans la fuite
un fruit ovoïde, divifé en trois loges remplies defe-
mences un peu alongées de prelque cylindriques.
Plumier, Nova.plant. Amer,gener. V. P L A N T E .( / )
* BROMIUS, fub. m. ( Myth. ) ce mot vient de
Cplf/Ai, bruit ; de Bacchus a été furnommé Bromius,
ou parce qu’il naquit, dit-on, au bruit d’un, coup
de tonnerre , qui fit accoucher Semélé fa mere, ou
parce queles Bacchantes, femmes particulièrement
attachées à fon culte , étoient fort bruyantes.
BRONCHADE, f, f, ( Manege. ) fauxpas que fait
lin cheval, ( V )
BRONCHER, v. neut. ( Manege. ) mettre le piéâ
faux ; il fe dit proprement des chevaux auxquels les
jambes molliffent. Ce défaut leur vient d’avoir les
reins & l’échine foibles, de les jambes ufées. ( V )
BRONCHES, f. f. pl. on appelle ainfi, en Anato-
mie, les petits tuyaux dans lefquels fe divife la tra-
chée-artere à fon entrée dans les poumons, & qui
font diftribués dans chaque partie du poumon, pour
fervir de paffage à l’air dans la refpiration.
Le mot eft Grec, Cpo>%/a, & lignifie la même chofe.
Les rameaux des bronches, en fe fubdivifant, deviennent
capillaires : ils paffent dans les petits lobules
des poumons ; ils paroiffent même former par leur
expanfion , les cellules avec lefquelles ils communiquent.
Chaque tuyau forme donc à l’extrémité une
cellule , comme l’ a imaginé Malpighi ; ainfi s’il eft
tombé en erreur, c ’eft en repréfentant ces cellules
comme des véficules folitaires. Voye{ Poumon.
Les bronches font compofées de cartilages comme
la trachée-artere, finon que leurs cartilages font parfaitement
circulaires, fans avoir aucune partie mem-
braneufe ni dure. Ils font joints enfemble par une
membrane qui les enveloppe : ils font tirés en-dehors
en longueur dans l’infpiration & en-dedans dans l’expiration.
Voye^ Inspiration & Expiration. (Z )
BRONCHIALE ( Artere ) , c’eft une artere des
poumons, qui vient du tronc de l’aorte defeendante
ou des intercoftales, de après avoir embrafle la trachée
, pourfuit fon cours avec les bronches, dont elle
accompagne toutes les branches dans tout leur cours,
Voye^ Planches Anat.fig. 1. n° ac». Bronchiale ( Veine'), cette veine vient des in-
tercoftales, accompagne l’artere, de fe divife en autant
de branches qu’elle. L’artere porte le fang aux
bronches pour leur nourriture & pour celle des véficules
des poumons ; & la veine le rapporte à la veine
cave dans laquelle elle fe jette. L’artere bronchiale
eft quelquefois Ample : mais elle eft fouvent double,
& quelquefois triple. Voye^ Veine , Artere.
BRONCHIQUE, en Anatomie; épithete des muf-
cles fitués fur les bronches ; tels font les fterno-hyoï-
diens, les tyro-hyoïdiens, &c. Voy. Bronche. (£)
BRONCHOCELE, f. f. ( Chirurgie. ) ce mot vient
du Grec Çpl?x°c » hronchus, la trachée, &de x»*» , enflure
, tumeur. C ’eft une tumeur qui furvient à la gorg
e , parle déplacement d’une partie de la membrane
interne delà trachée-artere. Cette membrane, en fe
dilatant, paffe entre les anneaux cartilagineux de ce
conduit, & forme à la partie antérieure du cou une
tumeur mollaffe, fans douleur, de même couleur que
la peau, de qui s’étend quand on retient fon haleine ;
c’eft proprement une hernie de la trachée-artere.
Cette maladie, qui eft rare, nuit beaucoup à la voix
& à la refpiration. Je crois que cette tumeur pour-
roitêtre comprimée par un bandage en bouton, comme
quelques perfonnes le confeillent pourl’anevryfi
me : il ne faut pas confondre, comme on fait affez
communément, la bronchocèle avec une autre tumeur
du cou qu’on nomme goitre. Voy. Goitre. ( T )
On prétend qu’il y a des gens qui ont des fecrets
pour fondre cette tumeur , fans êjre obligés d’employer
les ferremens : fi la chofe eft vraie, il feroit à
propos de les engager par des réçompenfes à rendre
cette compofition publique ; ce feroit rendre un fer-
vice fignalé à nombre de perfonnes qui font attaquées
ae cette maladie également incommode & de-,
fagréable. ( V )
BRONCHORST, ( Géog.) petite ville fur l’Iffel,
dans le comté de Zutphen, avec titre de comté de
l’empire.
BRONCHOTOMIE, f. f. opération de Chirurgie,
qui confifte à faire une ouverture à la trachée-artere,
pour donner à l’air la liberté d’entrer dans les pou-.
mons & d*en fortir, ou pouf tirer les corps étrangers
qui fe feraient infinués dans le larynx ou dans la trachée
artere. Ce terme vientjdu grec &f»y%oç9 trachée,
& de rtuvu>frto> je coupe. On a aufli appeilé cette
opération, laryngotomie, mais mal-à-propos, puif-
qu’elle n’ouvre point le larynx. Quelques modernes
prétendent qu’on doit lui donner par préférence le
nom de trachéotomie.
La poflibilité de ^opération dont nous parlons, eft
établie fur la facilité avec laquelle certaines plaies
de la trachée-artere, même les plus compliquées, ont
été guéries : il y a peu dfobfervateurs qui ne nous
en ayent lailfé des exemples remarquables de allez
connus.
Cette opération convient dans plufieurs circônf-
tances , de demande d’être pratiquée différemment,
félon le cas qui l’indique, j ’en juge ainfi, pour avoir
rapproché plufieurs faits les uns des autres, les avoir ,
comparés exactement, de les avoir envifagés fous
plufieurs afpeéts différens.
Les efquinancies, ou inflammations de la gorge,
qui ont réfifté à tous les remedes, ou qui menacent
de fuffocation, exigent cette opération» Voye^ Es-
q u i n a n Ci ê .
Pour la pratiquer dans ce cas, il n’eft pas iieceffaire
de faire à la peau & à la graiffe une incifion longitudinale
, qui devrait commencer un demi-travers de
doigt plus haut que la partie inférieure du cartilage
cricoïde , de qui s’étendrait jufqu’au* cinquième ou
fixieme anneau de la trachée-artere , pour féparer
enfuite avec le biftouri les mufcles fterno-hyoïcUens,
& porter la pointe de cet inftrument, ou celle d’une
lancette, entre le troifieme de le quatrième anneau.
On peut faire cette opération par une pon&ion feule,
qui en rendra l’exécution plus prompte, plus facile
de moins douloureufe. Pour opérer, il faut laiffer le
malade dans l’attitude où il refpire le mieux, foit
dans fon lit , foit dans un fauteuil ; de crainte qu’en
lui étendant ou renverfant la tête, comme quelques
auteurs le confeillent, 011 ne le fuffoqué. On pofe le
bout du doigt index de la main gauche fur la trachée-
artere , entre le fternum de la partie inférieure du larynx
; on prend de la main droite une lancette, dont
la lame eft affujettie fur la châfl'e par le moyen d’une
bandelette : on la tient avec le pouce, le doigt index
& celui du milieu, comme une plume à écrire. On la
plie tranfverfalement dans la trachée-artere, en la
Faifant gliffer fur l’ongle du doigt index de la main
gauche, qui, appuyé fur la trachée-artere, fert en
quelque façon de condu&eur à la lancette. Jane fixe
pas l’entre-deux des cartilages qu’il faut ouvrir, parce
que la tenfion de la gorge ne permet pas qu’on Jes
compte. On pénétré fort aifément dans la trachée-
artere , qui eft fort gonflée par l’air, auquel on ouvre
un paffage libre par la plaie qu’on y pratique. Il faut
avoir foin de paffer un ftilet le long de la lancette
avant de la retirer, de fur ce ftilet on place dans la
trachée-artere une cannule, de façon cependant
qu’on fe donne de garde qu’elle ne touche la paroi
oppofée à l’ouverture par où elle paffe. Cette cannule
doit être de plomb ou d’«.rgent : elle doit être
plate, pour s’accommoder à l’entre-deux des cartilages.
L’entrée doit être en forme de pavillon , &
être garnie de deux petits anneaux qui fervent a paf-
. fer une bandelette dont on noue les extrémités à la
nuque, afin d’affujettir la cannule dans la trachée-
artere. Les dimenfions de cette cannule font déterminées
à avoir fix lignes de longueur, une ligne de
diamètre à fon bec, qui doit être légèrement courbé
& arrondi exactement ; & deux lignes & demie de
largeur à l’endroit du pavillon. Cette longueur de fix
lignes fuflit pour l’opération avec l’incifion des tégu-
mens ; mais elle n’eft pas fuflifante lori'qu’on ne fait
qu’une feule ponction commune à la peau, à la graiffe
Tome II,
& à la tfachée-artere. Il faut que la Cannule foit plutôt
plus longue que trop courte, afin qu’on puiffe s’en
fervir pour des perfonnes graffes ; à moins qu’on ne
veuille en avoir de plufieurs dimenfions pour les différentes
perfonnes qui pourraient en avoir befoin.
Voyeifig. 12. Pl. X X V I.
Le panfement confifte à mettre fur l’embouchure,
de la canniile une petite toile fort claire, afin que l’air
puiffe paffer facilement à-travers ; on met une com-
preffe feneftrée qu’on contient par quelques tours de
bande dont les circonvolutions ne portent pas fur le
pavillon de la cannule, que la compreffe feneftrée
laiffe libre. Onfent que cette opération ne remédie
qu’au danger de la fuffocation, qui eft l’accident le
plus urgent ; il faut donc continuer les fecours capables
d’en détruire les caufes. Voyeç E s q u i n a n c i e .
Quand les accidens font paffés, on retire la cannule
, & on panfe la plaie à plat ; elle fe réunit comme
une plaie fimple»
L’opération de la bronchotomie convient aufli lorf-
qu’il y a des corps étrangers qui font tellement engagés
dans le pharynx ou dans i’oefophage, qu’on n’a
pû par aucun fecours les retirer ni les enfoncer, &
que c.es corps étrangers font d’un volume confidéra-
ble qui comprime la trachée-artere, de met le malade
dans le danger d’être fuffoqué. Habicot, maître chirurgien
en l’univerfité de Paris, dans un traité intitulé
, queflion chirurgicale fur la poflibilité & la néceflité
de la bronchotomie, rapporte avoir fait avec fuccès
cette opération à un garçon de quatorze ans , qui
ayant oiii dire que l’or avalé ne faifoit point de mal
voulut avaler neuf piftoles enveloppées dans un linge
, pour les dérober à la connoiffance des voleurs.
Ce paquet, qui étoit fort gros, ne put paffer le détroit
du pharynx ; il s’engagea dans cette partie de manie- ,
re qu’on ne put le retirer ni l’enfoncer dans l’eftomac»
Ce jeune garçon étoit fur le point d’être fuffoqué par
la- compreflion que ce paquet caufoit à la trachée-»
artere ; fon cou & fon vifaee étoient enflés & fi noirs,
qu’il en étoit méconnoiffable. Habicot, chez qui on
porta le malade , effaya envain par divers moyens
de déplacer ce corps étranger. Ce chirurgien voyant
le malade dans un danger évident d’être fuffoqué ,
lui fit la bronchotomie. Cette opération ne fut pas plutôt
faite , que le gonflement de la lividité du cou &
de la face fe difliperent. Habicot fit defeendre le paquet
d’or dans l’eftomac par le moyen d’une fonde
de plomb. Le jeune garçon rendit huit ou dix jours
après par l’anus fes neuf piftoles à diverfes reprifes,
il guérit parfaitement & très - promptement de la
plaie delà trachée-artere. Voye^ OE s o p h a g o t o m
i e .
La bronchotomie eft non-feulement néceffaire pour
faire refpirer un malade, comme dans le cas dont on
vient de parler, mais encore pour tirer les corps étrangers
qui fe feraient gliffés dans la trachée - artere.
Dans cette derniere circonftance , il faut faire une
incifion longitudinale à la*peau & à la graiffe, comme
nous l’avons dit au commencement de cet article
, de incifer enfuite la trachée-artere en long, de
façon qu’on coupe tranfverfalement trois ou quatre
cartilages, pour pouvoir faifir & tirer le corps étranger
avec de petites pincettes ou autres inftrumens.'
Cette opération a été pratiquée avec fuccès par M.'
Heiller, pour tirer un morceau de champignon qui
s’etoit gliffé dans la trachée-artere; de M. Raw, au
rapport de cet auteur, a ouvert la trachée-artere ^
pour tirer une feve qui s’y étoit introduite.
On voit que dans ce cas on ne pourrait pas fe contenter
d’une feule ponâion, de qu’il faut néceffaire-
ment faire une incifion ; la plaie à l’extérieur peut
même être étendue de trois ou quatre travers de
doigt, fi le cas le requiert.
La ponction, comme je l’ai décrite, eft moins ayau-
WSç ij