une infinité de monafteres de bonnes, fur un principe
qu’il tenoit de fes ancêtres : c’eft que s’il y avoit
un nomme qui ne labourât point, ou line femme qui
ne s’occupât point, il falloit que quelqu’un fouffrît le
froid & la faim dans l’empire. Foyer l'efprit des lois ,
corne 11.*
BOOPE, {Hifi. nat.) Foyel Bogue.
* BOOPIS , {Myth.) furnom de Junon, formé de
jSouç, boeuf, & de «4 3 °ùl. Junon fut furnommée la
déejfe aux yeux de boeuf, à caufe de fes grands yeux.
* BOOT , ([Gcog.) île d’Ecoffe dans fa partie méridionale
, dans le golfe de C lu yd , entre le pays
d’Argyle & l’île d’Aran.
* Bo o t , f. m. {Hijl.mod.) on nomme ainfien
Efpagne un tonnelet à mettre du vin : il eft fort en
ufage pour tranfporter les vins de Xérès.
BOPFINGEN, {Géog.) petite ville libre & impériale
d’Allemagne dans la Soüabe, fur l’Eger. Long,
x j . j o. lat. 48. Si.
BOPPART, (Géog.) petite ville d’Allemagne du
cercle du bas Rhin, dans l’archevêché de Treves,
autrefois impériale, mais unie à l’éleéforat de Treves
en 1494. Elle eft au pié d’une colline fur les bords
du Rhin, près des monts de Peelernach, à 3 lieues
de Coblentz. Long. xS. 10. lat. So. i j .
BOQUELLE, f. f. {Commerce.') c’eft le nom qué
les peuples d’Egypte donnent au daller ou écu de
Hollande. Foye^ D aller.
* BOQUETEAU , f. m. {terme d'Eaux & Forêts.)
c’eft un petit canton de bois planté en futaie ou en
taillis, qui n’excede pas cinquante arpens. Il eft
moindre que le buiflon, & le buiffon moindre que
la forêt. Voye^ Buisson ; voye^ aufji Forêt.
* BOQULLLONS, f. m. ouvriers occupés dans les
coupes des boisdeftinés pour les falines. Ils font fournis
à l’infpeâion des veintres. Foye^ V eintre.
B OR A , ( Géog. ) petite riviere de la Mifnie, qui
fe jette dans l’Elbe, près de Pirna.
* BORACHERA, {Hifl. nat.) c’eft un arbre des
Indes occidentales * qui porte des fleurs aufli blanches
que des lis, mais un peu plus grandes, & d’une
odeur très-agréable. On dit qu’en exprimant le fuc
de fes feuilles, & le mêlant avec de l’eau, il en ré-
fulte un breuvage qui a aflez de force pour enivrer.
BORAMETS, ou BÔRANETZ , Voyei A gn u s
S C Y T H IC U S .
BORAU, {Géog.) petite ville de Siléfie.
BORAX , ( Efi'fl. nat. & Chimie. ) c’eft un fel ou
fubftance foflile, aflez reffemblante à l’alun; il eft
blanc, tranfparent, compofé de cryftaux à 6 côtés
tronqués par les deux bouts, qui ne font ni fi longs
ni fi réguliers que ceux du nitre, ni fi ferrés que ceux
des autres fels. Le goût eft eft d’abord aflez doux :
mais il devient acre, falin , & nitreux. L’odeur que
donne le borax eft aflez fuave au commencement ;
mais elle devient enfuite alkaline & urineufe : c’eft
ce qui a donné lieu de le ranger au nombre des fels
alkajis. Il ne fe diflout que dans de l’eau très-chaude.
Les anciens ne'paroifloient avoir eu qu’une con-
noiffance très-imparfaite du borax ; ils l’ont confondu
avec le nitre que les Grecs appelloient àçptvnpov ,
comme on peut le voir dans Pline & dans D iofcori-
de : mais il y a plufieurs fiecles que ce fel eft connu
des Arabes qui l ’ont nommé baurach, dont il eft aifé
de voir que le mot borax eft dérivé. Agricola l’appelle
chryfocolla, en quoi il a été fuivi par beaucoup
d’auteurs ; nom qui paroît lui avoir été donné à caulê
de l’ufage qu’on en fait pour fouder l’or. C ’eft malà
propos qu’on a confondu le borax qui eft itn fel
naturel, avec le nitre qui n’eft que fa&ice ; & M.
Geoffroi a très-bien prouvé qu’il eft différent de la
chryfocolle des anciens. Foye^ les mémoires de l'A -
cadimie des Sciences, année t j j 2. p. 64Ç). Le peu
de lumière qu’on a eu fur la formation de ce fel a fait
croire à quelques auteurs qu’il n’étoit point une pro*
duétion de la nature, mais de l’art : cependant la
meilleure divifion qu’on en puiffe donner, c’eft en
borax crud ou groffier, & en borax pur ou raffiné. On
dit que la première efpece fe trouve dans les mines
d’or & d’argent des Indes, de la Tartarie ; de la Per-
fe , & fur-tout dans l’île de C eylan, d’oii les Anglois
& les Hollandois en apportent beaucoup. Il y en a
de deux fortes ; l’une eft graffe & rougeâtre, l’autre
eft grife & verdâtre & le durcit à l’air. Ce borax
qui fe trouve brut aux Indes, fe purifie en Europe ;
on donne la préférence à celui qui a été raffiné par
les Vénitiens, qui enfaifoient autrefois un grand débit
: tout le fecret confiftoit, dit-on, à faire calciner
le borax, à le faire cuire & fondre dans l ’eau avec
un peu de chaux vive ; on le filtroit enfuite, & on
en faifoit des cryftaux attachés à des meches de coton
comme le fucre candi. Les Hollandois ont aufli
une maniéré de le raffiner ; mais ils en font myftere :
c’eft d’eux que nous tirons celui dont nous nous fer-
vons.
Il eft bien furprenant que depuis qu’il y a un commerce
aufli intime entre l’Europe & les Indes, on ait
négligé des recherches aufli faciles que celles qui au-
roient pu nous mettre au fait de ce qu’on doit penfer
fur la formation d’un fel aufli néceffaire qu’eft le
Ceux qui ont regardé le borax comme un fel factice
, ont prétendu qu’on le faifoit avec du nitre, du
fel ammoniac & du fel marin : d’autres ont voulu
que ce fut avec de l’urine de jeunes garçons buvans
v in , & du nitre.
V o ic i, fuivant Agricola de re metall. lib. X I I . la
façon dont on fait le borax en Egypte : « Ce dont on
» fait le nitre n’eft autre chofe que de l’eau douce ,
» filtrée par des terres nitreufes, à laquelle on mêle
» une Iexive de cendres de bois de chêne ; on reçoit
» l’une & l’autre dans des baflins quarrés de cuivre ,
» où on les fait cuire jufqu’à ce que le nitre s’épaif-
» fiffe. Le nitre tant naturel que faélice , mêlé dans
» des cuves avec de l’urine d’un enfant qui- n’a pas
» encore l’âge-de puberté, fe cuit dans les mêmes
» baflins de cuivre. Après qu’il a été fuffifamment
» cuit, on le verfe dans des cuves où l’on a mis des
» fils de cuivre, & en s’y attachant il fe fige & prend
» une confiftance. C ’eft ainfi, continue cet auteur ,
» que fe fait la chryfocolle, à qui nous donnons le
» nom de borax, qui eft arabe.
Avant de faire ufage du borax purifié, il eft à propos
d’examiner s’il n’eft point mélé à de l’alun : en
effet, on fe fert quelquefois de cette matière pour le
falfifier, celui qui eft dans ce cas, n’eft pas fi blanc
ni fi leger, & n’enfle point au feu comme celui qui
eft pur ; on peut aufli en reconnoître la bonté à fa
clarté & à la tranfparence ; en le portant fur la langue
, il ne doit avoir que très-peu de goût après le
raffinage.
Le borax eft d’un grand ufage , & a beaucoup de
propriétés dans la Chimie & la Métallurgie : lorf-
qu’on le met fur le feu, il enfle d’abord très-confidé-
rablement, & donne une écume blanche & legere;
il devient enfuite très-fluide ; & lorfqu’il eft refroidi,
il forme une efpece de verre aflez beau : il rend vi-
trifiables toutes les terres auxquelles il eft mélé.
Mais fa propriété principale eft de faciliter infiniment
la fonte de tous les métaux : cependant avant
de s’en fervir pour cet ufage, il eft important de commencer
par le faire fondre à part dans un creufet
dont il n’ocCupe tout au plus que le quart, parce
qu’il s’élève fort haut ; il faut aufli ne faire qu’un feu
modéré tout-autour, & le retirer aufli-tôt qu’on n’entend
plus de bouillonnement ; car fi on pouffoit trop
le feu, il fe vitrifieroit & feroit moins propre aux di r-
férens ufàges auxquels on l’employe. Lorfque les métaux
font divifés en particules déliéès, féparées &:
éloignées les unes des autres, le borax eft un véhicule
très-propre pour les réunir, les rapprocher &
les raffembler, pour ne former qu’une même maffe
ou régule ; la moindre quantité de faletés ou de matières
hétérogènes eft capable d’empêcher cet effet.
Pour remédier donc à cet inconvénient, on employé
le borax. Ce fel facilite la réunion des parties
métalliques, les fait tomber au fond du creufet, &
vitrifie les feories & les faletés qui s’y trouvent, en
les pouffant vers la furface. Un autre avantage que
les métaux en fonte retirent du borax, c’eft qu’il les
environne d’une efpece de verre mince & délié qui
les défend contre les impreflions de l’air & du feu :
joignez à cela qu’il difpenfe de faire beaucoup de
feu, & qu’il ne fe mêle point aux métaux. C ’eft pour
cette raifon qu’il eft d’un fi grand ufage pour brafer
& fouder tous les métaux, tels que l’or, l’argent, le
cuivre & le fer.
Il eft à propos d’enduire de borax les creufets &
vaiffeaux deftinés à fondre les métaux précieux,
comme l’or & l’argent ; parce qu’au moyen de cette
précaution on les en retire plus aifément & avec
moins de perte après la fonte.
Le borax a la propriété de pâlir l’or ; c’eft pourquoi
lorfqu’on s’en lèrt pour la fonte de ce métal, il
faut y joindre ou du nitre ou du fel ammoniac. Ces
fels maintiennent l’or dans fa couleur naturelle ; mais
il faut prendre garde de ne les point mettre tous
deux, parce qu’il arriveroit détonnation.
M. Lemery le jeune a donné plufieurs mémoires
curieux fur le borax, qu’on peut voir dans les mémoires
de Vacadémit royale des Sciences, an. t jz 8 ; item
années 172g & t j j x .
On fait ufage du borax dans la Medecine ; on le
regarde comme très-propre à divifer & atténuer les
humeurs vifqueufes & pituiteufes, & fort bon dans
les maladies qui font caufées par l’épaifliffement des
humeurs : il eft apéritif, diurétique & abftergent;
il agit fans caufer ni corrofion ni inflammation. On
peut le donner depuis cinq grains jufqu’à un demi-
fcrupule, en poudre, dans du v in , dans un oeuf, ou
dans quelqu’autre véhicule.
Le borax entre dans la«compofition du fel fédatif
deHomberg. Foye^SEL s é d a t i f .
Mais on le regarde fur-tout comme un très-puiffant
emménagogue, & comme un excellent remede pour
les accidens qui accompagnent les accouchemens ;
mais il devient plus efficace fi on le mêle avec la
myrrhe, le fafran, la cannelle, des fels alkalis ; o u ,
ce qui vaut encore mieux, avec le nitre, le cinnabre,
ou d’autres remedes antifpafmodiques.
Suivant M. Lemery, la folution du caput mortuum
du borax pouffe fortement les urines, & fait fortir la
gravelle. Il eft très-ftyptique & aftringent. On le met
aufli au nombre des cofmétiques : on lui attribue la
qualité de blanchir le teint, & de faire difparoître
les taches de rouffeur. La poudre emménagogue de
Tullerfe fait en prenant de fora.*: de Venife 15 grains,
myrrhe 1 z grains, fafran 3 grains, huile de clous de
girofle une goutte : mêlez 6c faites une poudre, qui
eft bonne pour provoquer les réglés. ( —)
BORBA, {Géog.) petite ville fortifiée en Portugal,
entre Eftremos & Elvas, dans un pays très-fertile.
BORBAO, {Géogr.) riviere de Piémont, qui fe
jette dans le Tanaro près d’Afti.
BORBONIA, genre de plante dont le nom a été
dérivé de Gafton de France , prince du fang de la
maifon de Bourbon. La fleur des plantes de ce genre
eft monopétale, faite en forme de cloche ou en go-
det, & découpée. Il s’élève du nombril de cette fleur
un piftil qui devient dans la fuite un fruit reffemblant
à un gland charnu, & divifé au-dedans en deux lobes.
Le bas de la fleur devient le calice du fruit ; ÔC ce ca-
Tome I IK
lice eft charnu, & reffemble à un capuchon. Plumier,
nova plant, amer, gener. Foyer PLANTE. (/ )
BORBORIGME, f. m. {Medecine.) bruit excité
dans le ventre par des vents. Cet effet eft produit par
l’explofion de l’air contenu dans les alimens, qui venant
à fe raréfier par la chaleur des organes de la di-
geftion, tend à s’échapper, & fait effort contre les
parois des vifeeres. Galien dit que c’eft un bruit de
vents fourds & longs , accompagné d’une humidité
modérée, qui fe fait entendre en defeendant vers les
parties inférieures.
Tout ce qui peut occafionner dés vents & des coliques
, eft caufe du borborigme. Dans les conftipa-
tions, le borborigme annonce affez ordinairement une
évacuation prochaine. {N )
BORBORITES, f. m. pl. {Hift. eccléf.) fe£te de
Gnoftiques dans le xj. fiecle, laquelle, outre les erreurs
& le libertinage commun à tous les hérétiques
connus fous ce nom, nioit encore, félon Philaftrus,
la réalité d'un jugement dernier. S. Epiph. héref. xS.
& xG. S. Auguft. des héref, c. à. Baronius ad an. Chr, ,10. (6 )
BORCH, {Géog.) ville du duché de Magdeboufg,
à deux lieues de Magdebourg, fur l’Elbe, appartenante
au roi de Pruffe.
BORCHHOLM, {Géogr.) petite ville avec château
, dans la Livonie. C ’étoit autrefois la réfidence
de l’évêque de Revel.
Borchholm , {Géog.) forterefïe &port de 111e
d’Oeland dans la mer Baltique, à la couronne de
Suede.
BORCHLOEN, {Géog.) ville de l’évêché de Liège
, dans la Hasbaye, fur le Jecker.
BORCKELOO, {Géog.) place forte des Provin-*
ces-Unies, au comté de Ziltphen, & à quatre lieues
de la ville de ce nom, fur la riviere de Borckcl. Long4
24. 5. lat. Sx. tS\
BORCKËN, {Géog.) petite ville de la bafCe tîeC-
f e , fur la riviere de Senwalm. Borcken , {Géogr.) petite ville de l’évêché do
Munfter, fur l’A a, près de "W efel.
BO RCKFORT, {Géog.) fortereffe& petite ville
du comté d’Oldembourg.
BORD , f. m. {Gramm.) fe dit communément des
parties les plus éloignées du milieu d’une étendue limitée.
Cette définition eft prefque générale, & c’eft
en ce fens qu’on dit le bord d’un pré, d’une table ,
d’un lit , d’une riviere, &c.
B o r d : o n en ten d o rd in a ir em e n t p a r le m o t bord V
le v a if f e a u m êm e. O n d it retourner à bord, fortir du
bord, p o u r d ire retourner au vaiffeau, fortir duvaiffeau
venir à bord, c ’ eft fe ren d re au v a ifle a u .
Renverfer, tourner, changer le bord; c’eft re virer,*
& porter le cap fur un autre air de vent.
Rendre le bord, c’eft-à-dire venir mouiller ou donner
fond dans quelque rade ou quelque port.
jBord fur bord, courir bord fur bord ; c’eft louvoyer,'
& gouverner tantôt àf ribord, tantôt à basbord. Lorfque
le vent eft contraire, & qu’il ne permet pas de
porter à route, on chicane le vent, & on court fur
plufieurs routes, pour approcher du lieu où l’on veut
aller; ou pour ne s’abattre pas, & ne s’éloigner que
le moins qu’on peut.
Faire un bord, faire une bordée; c’eft faire une route
, foit à basbord, foit à Jlribord. • j
Courir même bord que l'ennemi, tenir même bord ;
c’eft virer à Jlribord & à basbord, félon que l’ennemi
y a viré, & porter fur le même rumb.
Mettre à L'autre bord ; v i r e r , changer de bord.
Tenir bord fur bord, c’eft-à-dire courir d’un côté ou
d’un autre au plus près du vent, foit pour attendre
un vaiffeau qui eft de l’arricre, foit pour s’entretenir
dans un parage. {Z)
T t i j