CAN CAN Table des dimenfions des.pieces de canon des cinq calibres.
de 24 de 16 de 12 . de 8 de 4
.pii pouce üg. pic poutc üg pic pouce iig. pii pouce lig. pii pouce lig.
Longueur dé l’ame . . . . . - , . . • • .9 è 8 8 ,7 *°rrio 6 6
Profondeur de. la petite chambre . T V 2 6 '!"■ I IC
Epaiffeur du métal à la culaffe. - . v • ; 5- ' :; 5 . 4 9 4 4 3 9 : . 3 .
Longueur du bouton . . . . V . . a o "'fi ; 9 6 . 8 ^ 8 7 7 6
Diamètre des tourillons ■ . - . - » i . . • 5 5 4 9 4 4 3 10 3
Saillie des tourillons . . . - . . ’ H 4 ? 4 4 3 p 3
Calibre de la piece . - V 8 4 1* 4 '6 3 i i 3 2
Diamètre dit boulet . . . . 5 6 4 9 4 4 3 9 3
Longueur t o t a le ...................................... i-i 10 6 10 8 10 ■ 7: î
Poids de la piece. . . . . . . . . . . . 5400 U Y. 4200 liv. 3200 liv. 2100 liv. n <0 liv.
1
L'ordonnance de 1732. affujettit tous les Fondeurs
à fuivre le même profil ou les mêmes moulures dans
les différentes pièces des cinq calibres : on joint ici
la fable.des dimenfions de ce profil, qui accompagne
Cette ordonnance. Oft y fùppofe le calibre de chaque
piece divifé en 36 parties égales : ce font ces parties
qui fervent à exprimer ou donner les différences di-
menfions de ce profil général.
Table des dimenjions des moulures d'une piece de canon ,
exprimées en parties de fon calibre divifé en 3 G parties
égales.
'Noms des moulures. P P Saillie.
s. Plinthe ou plate-bande de 9 4
2.’Tore de la culaffe . . . . TZ TZ
3. Liftel inférieur de la gorge TZ jV
Les extrémités
4. Gorge de la culaffe. . . . "h tintifent aux angles
des liftels.
5. Liftel fupérieur de la gorge TZ ' 17
6. Rondeau de la culaffe. . . iz TZ
7. Liftel du rondeau.............. TZ 7h
8. Champ de lumière . . . .
9. Liftel inférieur de l’aftraga-
TT Vif de la piece.
le du premier renfort. . . .
10. Aftragale du premier ren-
TZ —s
fort...................................... TZ TZ
1 1. Liftel fupér. de l’aftragale
du premier renfort . . . .
12 .Plate-bande du premier
TZ Tôt
renfort............................... TZ Tôt
_I_ au plus faill.
s 3. Doucine du renfort . . . TZ < J_ au moyen.
au plus bas.
14. Liftel de la doucine du fécond
renfort | . . . . . . ■
15. Plate-bande du 2d renfort TT»
16. Doucine de la volée . . § 1
_2_ au plus faill.'
' j_ au moyen.
17. Liftel de la doucine de la
volée. . . . . . , . . . .
P y j au plus bas.
18. Ornemens de la volée . . . Ë f Vif de la volée.
19. Liftel inférieur de l’aftragale
de la volée . . . . . TZ
20. Aftragale de l’ornement de
,1a volée..; . . V ' j
21. Liftel fupérieur de l’aftra-
.gale de la v o lé e .............. 137’
_i_ au plus haut.'
i- au plus bas.
22. Scotie de l’aftrag. du collet
23. Ceinture de la feotie . . . fô iê
24. Aftragale du collet. . . . TZ TZ
25. Le collet 8c le bourrelet
en tulipe, formés en doucine
renverfée .................. H -“Lau plus haut.
711— au plus bas.
26. Ceinture de la couronne.. ■ h
27. Cou ronne......................... 1 )-Lau plus haut.
28. Réglet ou ceinture de la 1^ au plug bas.
bouche ............................... -î-
Longueur totale de la piece,
y compris le bouton de la
culaffe................................. 22
diam. ( 0
Maniéré de faire les moules du canon & de les fondre.
* Avant tout, il eft à propos d’avoir les terres
toutes préparées. La première qu’on employera fur
la natte, ainfi qu’il fera dit ci-après, fera de la terre
graffe détrempée avec de la poudre de brique : la
quantité
quantité de la poudre de brique dépend de la bonté
de la terre graffe.
La fécondé terre qui fervira pour le moule, fera
pareillement de la terre graffe bien battue, avec de
la fiente de cheval 8c de la bourre ; la quantité de
fiente de cheval dépend aufli de la qualité de la terre.
Latroifieme, nommée potée, dont on fe fervira
pour commencer la chape du moule, fera de la terre
graffe très-fine 8c paffée au tamis, mêlée de fiente de
cheval, d’argille, & de bourre. La terre graffe, l’ar-
gille 8c la fiente de cheval fe mettront en parties
égalés avec un tiers de bourre.
La quatrième, qui s’appliquera fur la potée, fera
de la terre graffe avec fiente de cheval 8c bourre,
dans la proportion ci-deffus.
Il y a une façon de faire une potée, qui fera meilleure
que la précédente. Prenez une demi-queue de
terre à four, deux féaux de fiente de cheval: mêlez
le tout dans un tonneau avec de l’eau commune, 8c
l’y laiffez plufieurs jours, au bout defquels faites des
gâteaux de ce mélange : faites fécher ces.gâteaux :
pilez-les bien menus : mettez cette poudre à détremper
avec de l’eau de fiente de cheval , broyez-la,
ainfi détrempée, avec une molette, fur une pierre à.
broyer les couleurs. Quand elle fera bien broyée,
ajoûtez-y environ un litron de cérufe pilée & paffée
au tamis de foie : rebroyez le mélange à la molette
avec de l’urine, puis ajoutez une douzaine de
blancs d’oeufs.
Pour faire l’eau de fiente de cheval dont on vient
de parler, rempliffez un tonneau de cette fiente ; jetiez
deffus de l ’eau jufqu’à ce que l’eau fumage ; laiffez
tremper quelque tems, 8c vous aurez l’eau de
fiente.
Quant à la terre qu’on employera fur cette potée,
on la compofera d’un muid de terre graffe, de quatre
féaux de fiente de cheval, 8c d’autant de forte
urine qu’il en faudra pour détremper la terre & la
bourre, 8c battre le tout enfemble. ' t.
On prend une piece de bois de fapin, bien, droite
8c à plufieurs pans , ou même toute unie 8c plus.longue
que la piece ne peut être, c ’eft-à- dire de 1 z piés
8c plus : cette piece de bois s’appelle troufjeau. On
couche ce trouffeau tout de fon long, 8c l’on en appuie
les bouts fur des tréteaux ou chantiers. V. PL I.
Fonderie des canonsfigure 1. Le trouffeau de bois A
fur les chantiers B B. La partie C du trouffeau .s’appelle
le moulinet : ce moulinet fert à tourner, le trouffeau
, lorfqu’on y met la natté, 8c que l’on applique
la terre qu’on doit former par fon enduit le moule ou
la chape.
On graiffe le trouffeau avec du vieux-oing; on roule
par-deffus, 8c l’on attache avec deux clous une natte
de paille qui couvre le trouffeau, 8c qui lui donne
une groffeur relative à celle que doit avoir la piece
de canon. Voyeç, même figure, cette natte fur le trouffeau.
Sur cette natte on applique plufieurs charges ou
couches d’une terre graffe détrempée avec de la poudre
de brique, 8c l’on commence à former un modèle
de canon.
On met enfuite une autre couche, dont la terre
eft bien battue 8c mêlée avec de la bourre 8c de la
fiente de "cheval : on en garnit le modèle, jufqu’à ce
qu’il foit de la groffeur dont on veut la piece.
En appliquant toutes ces couches de terre, on entretient
toujours fous le trouffeau un feu de bois ou
de tombes , fuivant les lieux, afin de faire fécher la
terre plus promptement.
Après cela on fait toutes les parties de la piece,
comme le bourrelet, le collet, les aftragales, les renforts
, les plates-bandes, &c. ce qui fe fait d’une maniéré
fort fimple, & néanmoins fort ingénieiife.
Lorfque la derniere terre appliquée eft encore toute
molle, oh approche du moule, qui eft brut, ce que
Tome I I ,
1 On appelle F échantillon : c’eft une planche de douze
pies ou environ, dans laquelle font entaillées toutes
les differentes moulures du canon : on afture cette
planche bien folidement fur les deux chantiers, en-
forte qu elle ne puiffe recevoir aucun mouvement.
On tourne après cela à force le moule contre l ’échantillon,
par le moyen de petits moulinets qui font
à l’une de ces extrémités : le moule frottant ainfi contre
les moulures de l’échantillon, en prend l’impref-
fion, enforte qu’il reffemble entièrement à une piece
de canon finie dans toutes fes parties.
A la fonderie de Paris, au lieu des terres fufdites
on employé du plâtre bien fin: mais ce plâtre a un
inconvénient, c’eft de fe renfler inégalement, ce qui
rend Iafurface des pièces moins parfaite ; ce qu’on
pourroit corriger en finiffant le moule un peu plus
menu, Iaiffant faire au plâtre fon effet ; le rechargeant
enfuite avec du fuif, & le repaffant à l’échantillon
jufqu’à ce qu’il eût la groffeur requife. m
J^oye^ flanc. X I. de l'Art milit.fig. 1. le trouffeau
de bois A pofé fur les chantiers B B. C , eft le moulinet
du trouffeau. D , eft C échantillon de bois arrêté far des
chantiers garnis de fer du côté du moule de la piece, qui
fert a former les moulures fur la terre molle qui couvre le
trouffeau, a mefure qu'on tourne par le moulinet que P on
voit.au bout du trouffeau. E , efl le moule de terre fur le
troufjeau , que l'on tourne par le moulinet pour lui imprimer
les moulures marquées fur l'échantillon.
Lorfque le moule du canon eft formé avec fes moulures
, on lui pofe les anfes, les devifes, les armes ,
le bafîinet,.le nom, l’ornement de volée ; ce qui fe
fait avec de la cire & de la térébenthine mêlées, qui
ont été fondues dans des creux faits de plâtre très-
fin , oii ces ornemens ont été moulés.
Les tourillons fefont enfuite; ce font deux morceaux
de.bois de la figure que doivent avoir les tourillons:
on les fait tenir au, moule avec deux grands
clous. Il faut avoir foin de renfler les renforts avec
de la filaffe ; car faute de cette précaution, ils font
creux à çaufe des moulures qui faillent.
Après avoir ôté le feu de deffous le moule , on le
frotte partout avec force fuif , afin que la chape qui
doit être travaillée par-deffus, pour le couvrir, ne
s’y attache point. On paffe enfuite le moule par l’échantillon
, pour faire coucher le fuif également partout.;
«1
Cette chape fe commence d’abord par une.couche
ou chemife de terre greffe,, mais très-fine ,_qui
s’ap p e lle^ « , Ou a-déjà dit que c,ette potée eft une
terre paffée & préparée avec de la fieqte.de cheval,
de l’argille, & de la bourre.,
On laiffe fécher la première couchefaqs f e u ,,ce
qui s’appelle à l'ombre.
Quand elle eft feche, on met par-deffus d’une terre
plus graffe, mêlée aufli de bourre ôç de'fiente de.çhe-.
val : la proportion eft demi-livre de terre, demi-livre,
de fiente de cheval, 8c un tjçrs débourré ou environ.
Quand c’eft d’une certaine terre rouge comme celle
qui fe prend à Paris auprès des,Chartreux, elle fuffit
feule en y mêlant un peu de bourre.
Après que la chape a/pri$ unç.épaiffeur de quatre
pouces, & qu’elle a été bien,féchée au feu , on tire
les clous qui arrêtoient les anfes & les tourillons , on
en bouche les entrées avec dp fa terre, puis l’on bande
ce moule, ainfi bien couver,t de terre, avec, de
bons bandages de fer paffés .en long & en large <8c
bien arrêtes.: par-deffps ce fer. on met encpre.de la
groffe terre.
La chape des gros, moules a ordinairement cinq
ou fix pouces d’épaiffeur.
Quand le trou eft bien fec , on pt.e les clous de la
natte ; on donne quelques coups de marteau fur les
. extrémités du trouffeau, [equel étant plus menu par
un bout que par l’autre, ce que l’on appelle être en
' HHh h