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des miroirs plans, & pratiquez dans les plans laté raux
des trous ronds, à-travers lefquels vous.puif-
rfiez regarder dans les cellules de la caiffe ; rempliffex
ces trous de verres plans ; placez dans les cellules les
différens objets dont vous'youlez voir les images ; 6c
enfin couvrez le deflus de là cajfle de quelque mem-
brage fine ou tranfparente, ou de parchemin qui
donne paflage à la lumière, la machine fera
achevée.
Car leis lois de la réflexion enfeignent que les im ages
placées dans les angles d’un miroir font multipliées,
& dévoient paroître les unes plus éloignées
que les autres ; d’où il s’enfuivra que les objets places
dans une cellu le , paroîtront remplir plus d’efpa-
c e que la caiffe entière : ainfi regardant par un des
trous, on verra les objets de la cellule correfpon-
dante multipliés 6c répandus dans un efpace beaucoup
plus grand que la boîte entière; & par confé-
quent chaque trou donnera un nouveau fpeétacle.
V o y e i Anamorphose & Miroir.
On rendra tranfparent le parchemin dont on doit
couvrir la machine, en le lavant plufieurs fois dans
une leflive fort c la ire , puis dans de belle e a u , & en
l ’attachant bien fe rré , 6c l’expofant à l’air pour fé-
cher. Si on voulôit jetter quelque couleur fur les objets
, on en viendroit à bout en donnant cette couleur
au parchemin. Zhan confeiile le verd-de-gris
mêlé dans dit vinaigre, pour le verd ; la décottion de
bois de Brefil , pour le rouge : il ajoute qu’il faut vernir
le parchemin, f io n véut donner de l’éclat aux
■ objets. W o lf , élément de Catoptrique.
Maniéré de faire une caiffe catoptrique , qui repréfente
les objets qu'on y aura placés, fortmultipliés, &'répandus
dans un grand efpace. Faites un boîte ou caiffe po-
lygone comme ci-defliis, mais fans divifer là cavité
interne en plans, Planches d'Gptiq.fg. ig.n?. z. doublez
les plans latéraux CB HI , B HLA, AL M F ,
de miroirs plans * &c. 6c dans les trous ou ouvertures,
enlevez l’étain & le vif-argent qui couvre la fur-
face intérieure du miroir, de façon que l’oeil puiffe
v o ir au-travers ; mettez enfuite dans la caiffe un obje
t , par e xemple, un oifeau en c a g e , &c.
L ’oeil regardant par le trou hif verra l’objet au
fond prodigieufement multiplié, & fes images placées
à une diftance égale les unes dés autres. Si ont
pratiquoit donc dans le palais d’un prince une grande
chambre p o ly g on e , qu’on tapifsât de grandes glaces
qui fuffent ouvertes en quelques endroits, oit on
àdapteroit des verres plans tranfparens pour lui donner
du jo u r , il eft évident que ces glaces y feroient
v o ir une grande variété d’objets. Ft>ye{ Mir o ir ,
R éflex ion, & c.
Comme les miroirs parallèles font ceux de tous ■
qui multiplient davantage les objets , la forme qui
convient le plus à ces fortes d’appartemens, eft la
forme exagone; parce que .les miroirs y feront tous -
parallèles deux à deux, 6c en affez grand nombre
pour donner un fpeô acle agréable fans confttfion :
mais il faut avoir foin que les miroirs foient bien parallèles*
6c de pins que leurfurface foit bien plane
& bien unié ; autrement le nombre réitéré de réflexions
pourroit rendre les images difformes. On voit?
encore aujourd’hui dans plufieurs châteaux dés falles
ainfi remplies de g la c e s , qui produifent un très-bel
effet : c’eft fur-tout la nuit aux lumières, que ces fortes
de fpe&acles forment le plus beau coup-d’oeîl.
Tous ces phénomènes s’expliquent parles propriétés
des miroirs plans combinés * que l’on peut voir à l’article
Miro ir. W o l f , ibid, (O)
C A T O P T R O M A N C IE , fi f. divination dans là-*
quelle ori fie fervoit d’un miroir pour y lire lès é v é -
nemens à venir.
C e mot eft formé de y.àio7rr^àv ^fpecitlum, miroir,
& de y-amU, divination.
C A T
Il paroîtpar les anciens, qu’il y av o it d iveffes for-'
tes de catoptromancie. Spartieh -rapporte de Didius
Julianus, qui ayant fuccédé à Pertinax par la brigùe
des prétoriens , de qui il acheta l’empiré, ne regha
que deux mois 6c cinq jours ; que dans toutes les oc-
cafions importantes il confultok les magiciens ; &:
qit’une fois entr’autres, après dès enchantemens &
des facrifices magiques, ii ufa de la divination oîi
Pon fe fert d’un m iroir, qu’on préfente, non pas devant
les y e u x , iiiais derrière la tête d’un enfant à qui
l’on a bandé les yeu x ; 6c l’on raconte , ajoûte-t-ii,
que l’enfant v it dans le miroir <jue Julien defcen-
doit du throne, 6c que Severe y montoit,
Paufanias, dans les Acha'iques, parle d’une autre
efpece de catoptromancie. Il y a v o it , dit-il, à Patras
devant le temple dé C é r è s , une fontaine féparée du
temple par une muraille ; & là étoit ün oracle véridique
, non pour tous les é venemens, mais feulé-
ment pour les maladies. C eu x qui en étoient attaqués
& en pé r il, fàifoieht defeendre dans la fontaine uh
miroir fufpendu à un fil, enforte qu’il ne touchât que
par fa bafé la fiirface de l’eau. Après avoir prié la
déeffé & brûlé des parfums , ils fè regardoient dans
ce miroir ; 6c félon qu’ils fè trouvoient le vifage hav
re & défiguré, ou de l’embonpoint, ils en cort-
cluoient que la maladie étoit mortelle, ou qu’ils en
réchapperoient.
On fe fervoit encore dès verres & des ifiiroifs
pour connoître l’a v enir, mais d’une autre maniéré ,
qu’on nommoit gaßromancie. Voyet CxASTROMAN-
C IE . (G)
C A T O T É R IQ U E S , adj. (Med.') c’eft ainfi qu’oh
appëllé-les reriiedes éva cuans, deftinés à purger les
reins, le fo ie , là veflie : tels font le firop de pomme
compofé, & le firop de rofe pâle. L em e ry , Pkdr- thücopl-(N )
* C A T R A C A ; ( Hiß- nat. Zoologie. ) ôifèüli de
l ’Amérique, très-commun fur-tout dans lés petites
îles defertes du gölfe dû Mexique. Il eft de là gfiôf-
feur d’une poule, mais beaucoup plus élevé fur fes
pattes : foh cou eft lo n g , fa têté pe tite , fon bëb dé
moyenne grandeur, 6c l’oeil v i f ; le plumage du cou
eft d’un bleu tirant fur l ’ardoifê; celui dti rèfte du
Corps eft gris mêlé d’un péu de plumés noifés. C e t
oifeau fë tient fur les bords'de la nier & dah$ des
rochers efcarpés, d’qii on l ’entend faire fon cri dé
catraca * qui lui a fait donrièr fon nom. Sa chair eft
délicate 6c très-bônnè à manger à différentes fauces
elle a beaucoup de ràpport avèfc celle du faifah,
C A T R UM N A j (Géog.) v ille ffAfie dans rôle dè
C ey lan .
C A T T A R O , ( Geo g.) ville de Dalmatie für fè gôî-
fe dé même gbm f près desfrônriërès,derAlbâriieaaux
Vénitiëhs.
C A T T E G A T , (la) Gêog. golfe dé la mer Baltique
* entre les côtes orientales du Jütland & là côte
de Süede. Oh l’appelle auffi Schàger-Rack.
C A T T E R Ö L L E S , fi f. (Chaffe.) c’eft ainfi qh’on
appelle lés lieux fôûterreinS otl les lapines font léurs
pe tits, ■ & qii’on dit qu’elles: rebouchent tous lés jours
jufqu’à leur première fortie.
* G A T T U - SCHIRAG AM , (Hiß. nat. bot;) ar-
briffeau qui croît auMalaBàr ; il eft de là Hauteur dé
rhomniè. Oh le trouvé dans les lieux brûlés du fo-
leil. Sa racine eft courte, petite; & amère au gôüt
fon tronc rond & d’iin poücé dè diamètre : foh écorce
d’un v e f d d’èau ; fon bois rouge ; fa feuille longu
e , é tro ite , très - pointWe, & amere âu goût ; fa-
fleur p é iite , ferrée en bouquet, d’üne côufèür de
pourpre pâle fans odeur ; & fa fèméncè contenue
eh grande quantité dans des têfes' feuillues, oblon-
gu e , canhelée., & pointue par fd partie inférieurè
q u is ’mfére dans làb a fe de fa têté , garnie au fom-
met d une touffe de filaméris blanchâtres, jaûnâtréîf
C A V
& löngs, dû milieu defquels fort une petite fleur fur
lui pédicule verdâtre. C e t arbriffeau porte du fruit
une fois l’an. On lui attribue beaucoup de propriétés .
médicinales. O n dit que b royé 6c bouilli dans l’huile,
âl eft bon ’èn foûlèntation pour les puftules ; que fon
fuc exprimé calmé les fîevres bilieufes de ceux à qui
on eh frote la tête ; & que fa graine pulvérifée &
prife dans l ’ëâu chaude , guérit la toux , chaflè les
v en ts , tue les v e r s , provoque les urines, appaife la
colique ; & que les fomentations qu’on en fa i t , fou-
lagent dans les rhumatifmes & la goutte.
' C Â TU R I , Ç A TH U R i , (Marine.) voyeç Alma-
DIE* . . .
* C À TU R S , (Hiß. mok.) nom que ies habitans
du royaume dé Bahtam en Àfie donnent à leurs vaif-
feaux de guerre, dpnt la proue eft recourbée & .pointue
, & lés voiles font faites d’herbes & dé feuillages
entrelacés,.
CÂTZÈÎvrÈL LEBOGEN, (Géogr. ) comté d’Al-
lemdgnë dans lé paÿs de Helfe ; il fe divifè en haut
& b a s , eft partagé par l ’é le&orat de Mayence.
Sa capitale porté le même nom , & eft lituée fur la
Löhn.
C A V À , (Geog.) ville d’Italie au royaume de Naples
, dans là principauté citérieure.
C A V A CH I , (Géog.) province du Japon dans l’île
de Niphori', entre le golfe de Méaco & les provinces ;
de Jamatô, Idumi & Vomi. La capitale porte le me- !
me norp»
* CAV A D A , (Cbmm.) mefure ufitée en Portugal.
L a tavada contient quatre quartas ou livrçs , & fait
la douzième partie d’un almuda. Six cavadas font un
alquier ou uq cantaro.
C A V A D Ö , ( l e ) Géog. riviere de Portugal qui a
fa fource aux frontierës dé Galice.
C A V A IL LO N , (Géog'.) petite yille de France au
comtat Venaiffin, fur la D u ran ce , à quatre lieues
d’Avignon.
C À -V A -L A -H A U T , (Cliaffe.) maniéré de parler
aux chiens quand ils chaffent.
C A V A L C A D E , f. f. (Hiß. modf) marche.pom-
peu fed e cavaliers d’é q u ip a g e s&c. qu’on fait ou
pour fé montrer, o.u dans une céréfnonie9 ou pour
orner un triomphe , ,dans une entrée,publique , ou
dans d’autres occafions femblables, Voye^ C a Ro u -
sel , T o Ù.r n 6 i , Q u A13RILI'E yi.&ç, (G)
C Â V A llC Â Ù O U R , ,voye^ È c y ,y eR.
G, A V A LE R IS SE , f. f. (Manege,y C e mo t eft dériv
é de l’italien : il fut employé en françois p o u f lignifier
une pèrfpnnefayante dans fart-fe dfejfer fy.de gouverner
les chevaux. Il frit .d’autant-plus expreïfif , que
lé mot écuyer a une lignification toute différente en
France ; majs^ifin’eft plus d’ufage;.:; (/j ) :;ii
C Â V À L Ë R IÉ , f. f. (Art milit. y corps de /gens dé :
guerre deftinés à. combattre, à .çh é y à l, equitatüs J 1
La cavalerie françoife eft diftinguée en compagnie^i
d ’ordonnance.^ commegardes dirc.orps, gèhdaf mès,
chevau-legers, &c. & en;régimenfquilont.comnian-!''
dés par des meftres de!,çamp._ C e font ces, régimens
qui fçrment cc.qu’on appelle la çgvaleriede'gerf. ;
Les compagnies d’ordonnarççe; tiennent Ueû d© de' )
qu’on appellbit autrefois' en Fr,ajice la. gendarmerie,
qui étoit èompofée du corps dç lauöbleffe.a>mee de
pié-en-cap ; & les régimens de cavalerie des;gens de
chey^arméjs à la legere;, dont on feMbryoit;pour
pourmivre l ’ennemi lorfqu’jl a y o itété', rompu perdes..
g e n d a rm e s , l ’empêchérde fe ^ llte r .C e t te diftinc-
tion ne peut aujourd’hui avoir lieu.; les compagnies .•
d’prdonpancre & les régimens font arrhes ,-.& coni-
batteqt de l,a même njanjere;
| La ^yalerie-legére fr^çoi^ë ti’étoli gueire eftimée ;
c étoit la gendarmerie qui• faifolt toute la forcé de
|.3rmée^ tant,par la bonté de fes armes .què.par.la .
force de fes che vau x, qui'étoient des deftriers, dex-
C A V 781
ttam, c'eft-â-dire des chevaux de bataille. Une ancienne
chronique dit que cent hommes de gendarmerie
fuffifoient pour battre mille autres cavaliers
ro u - armes, c c t t - â - dire armés à la lé g è re , parce
qiie les armes des gendarmés .étoient prefqu’impe-
nétrables , & que leurs grands & forts chevaux euf-
butoient dès lé premier choc ceux de cette cavaUrt'c- legere.
La cavalerie-îegere de France a été compofèe de differentes
efpeces de troupes qu’on n’y trouve plus
aujourd’h u i, comme des èfiràdiots ou Jlradiots, des
argoulets, des carabins, & c .
5 Les eftradiots furent une milice dont les François
n’èurent connoiffance que durant les guéries d’Italiè
fous Charles V I I I . comme Commihes le remarqué.
Leur nom eft g r e c , & jtradiot yiént de ç-paT/aV«?, qui
fignifitfoldat t auffi étôierit-ils Gréés 611 des ehvïrônÊ
de la G rece. On les appelloit auffi cavalerie albanoïfct
la plûpart étant de l’Albanie, & des places que les V é nitiens
poffedoient dans la Morée. Ils combattoient
à pie & à cheval ; & leur principale arme offerifivê
etoit 1 ar%egaye, forte de long bâton ferré par les deux
bouts, 6c qui avo it environ i b à 1 z pies de long. Un
de leurs principaux exercices étoit de bien fe ferviè
de cette arm e , & à toutes mains, en donnant tantôt
d’une pointe & tantôt d’une autre.
Pour les argoulets, v oici comment en parle M. de
Monrgommery : « Les af-goulets, d it- il, étoient à£
» mes de même que lés eftradiots , excepté la têté ,
» oh ils mettoient un cabazet qui ne les empêçhoit
» point de coucher en jbiie. Leurs armes offenfives
» étoient l’épée au c ô té , là maflê à l ’arçon gâuchê ,
» & à droite une arquebufe de deux piés 6c demi de
» long dans un fourreau dè cuir bo u illi, &c. ». On
regafdoit Ces troupes commè la partie la moins con-
fidérable d e là cavdlerie-lcgere.
Les carabins ne faifoiént point uh corps fépâre
dans les troupes de France fous le régné d’Henri IV .
uh certain nombre étoit comme îricorporé dans une'
compagnie de chevau-legers , ou plûtôt y étoit jo in t
fans être du corps. Leurs armés défenfîves éfôiérit
une cuiraffe ëchancrée à l’épaulé droite, afin de m ieux
coucher en joue ; un gantelet à coude pour la main*
de la bride ; un cabazet en tête : Ôc pour armes oflen-
f iv e s , une longue efeopefite de trois piés & d èmf
j pour le mo ins, & un piftoletV
Leur maniéré de combattre é toit de former ùn pé-:
• tit efeadron plus profond que là rg è , à la gaiiche de
; l ’efeadron de la com pa^ ie dès Chevaü-Iegers d ’ÿ - '
vancer au fighal dü capitaine jüfqh’à deux cents pas
d’un efcadroh dés lances dé l’èirnérhî ; 6t à c e n t , lï
c’étoit un efeadron de cuiraffiers ; de faire leur décharge
rang à rang l’un après l’àufre, & de fe retirer à
j la queue de leur efeadron. Si lès ennèhïis’ dyoï'eni. '
auffi des carabins ils devoierit'les attaquer, nôn pas*'"
eii g ros , mais en les efçarmôucKànt, pour les empê- '
, cher dé faire feu füf lés chéyaû-dégerij dans le tems ’
que ceux-ci maréhdièht pôiir charger. Ils étoieht inf- '
titués , ajôûfe l’auteur, pour entamer lé éonibat,
pour les retraites & pour Iésëfçarmôuchès.
Il en eft fouvént parle dkrts Yhifioire du régné d'Henri ‘
•Z/7', mais il y en avoit1 ay â'ntlé régne dé ce prinée»..
Il en eft-parlé dans: Fextraordinaire des guerres^ dès.
.le tems d’Henri II. L ’hiftorien Diipteix prétend que "
ceux qü’oii appelloit carabins de fon tems , étoiefit
ceux-là mêmes auxquels foüs le regilê d’Henri II. ôii
donnoit le riohi^ d*argoulets^ $C^ Daubigné dit que*, c e
ne fut que fous Henri III. qüè le ’npm de carabin cbm-
mença à être bien en u fagè pour cétite efpece dé" milice
: Mifàr,' d it - il, commdndoîi ddns les carabins de
Mets,' défqueVs lè nom a étf dèpùîs plus fanutier. Cç
qu’il y a dé éèrtain, c’eft que le ferviçe dès argoulets
dès carabins étoit fort femblable.
Cette milice fubfiftoit du tems de Louis XIII, com*