tube 5 , ( fig. 2. ) fermé en A , & ayant une portion
C D plus greffe que le, relie : la moitié de la par*
tie C D y de même que la partie fupérieure du tube,
eft remplie d’eau ; & l’autre moitié de C D , de même
que la partie inférieure du tube , eft remplie de
mercure. Il eft vrai que dans cette'forte d t baromètre
la colonne fufpendue étant plus grande, rendoit la
variation plus fenfible: mais,1’air renfermé dans l’eau
s’évaporam par degrés » remplilToit l’el'pace vuide du
haut du tube, 6c rendoit par là la machine défec-
tueufe. Huyghens imagina donc qu’il valoir mieux
placer dans le baromètre le mercure 6c l’eau, de la
maniéré liiivante \A D G fig. 3 . ) eft un tuyau recourbé
fermé hermétiquement en A , 6c ouvert en
G ; les vaifleaux cylindriques B C 6c F E , font
égaux, 6c diftans d’environ 29 pouces l’un de i’aii-
tre ; le diamètre du tuyau eft d’environ une ligne ;
celle de chaque vaifleau eft de 15 , 6c leur profondeur
d’environ ïo : le tuyau eft rempli de mercure ,
qui eft fufpendu entre le vaifleau F E 6c le vaifl'eau
B C y l’efpace qui relie jufqu’à-^ étant vuide d’air 6c
de mercure: enfin on verfede l’eau commune mêlée
avec une fixieme parue d’eau régale ( pour que l’eau
ne fe gele pas ) dans le tuyau E F G , de maniéré
qu’elle contrebalance en partie le mercure C D F. Or
quand le mercure s’élève le long du tuyau A D ,
au-deflus du niveau du mercure qui eft contenu en
F £ y ce mercure en s’élevant fait équilibre avec
l ’atmofphere ; filaprcflion de l’atmofphere augmente
, la colonne de mercure s’augmentera, conlëquem-
ment l’eau defeendra ; fi l’atmofphere prefle moins,
la colonne de mercure defeendra, 6c l’eau montera.
Par-là ce baromètre indique beaucoup mieux les plus
petites variations de l’air, que le baromètre commun:
car au lieu de deux pouces, le fluide pourra varier
beaucoup davantage ; ce qui vient tant de la grof-
feur des cylindres par rapport aux tuyaux , que de
la pefanteur de l’eau , qui eft moindre que celle du
mercure, 6c dont les variations doivent être par con-
féquent plus fenfibles ; car .14 pouces d’eau équivalent
à un pouce de mercure. En élargifîantles diamètres
des cylindres, la variation fera encore plus fenfible.
Il y a pourtant encore cet inconvénient, que
l ’eau s’évaporera, & rendra les variations défec-
tueufes; quoiqu’on puifle en quelque façon prévenir
l’évaporation en mettant une goutte d’huile d’amandes
douces fur la furfacede l’eau.
Mais cette goutte d’huile produit un autre inconvénient
; car elle s’attache aux parois du tuyau, 6c fait
par conféquent que l’eau après i’avoir traverfée, &
quelquefois s’être débordée, rend le tuyau opaque.
Le plus grand défaut fur-tout eft caulé par le froid
& le chaud, qui font que la liqueur du tuyau E F G
eft comme dans une boule, 6c un tuyau de thermomètre.
En effet, cette liqueur fe raréfie par la chaleur,
6c fecondenfepar le froid; d’où il arrive que la hauteur
de l’eau varie par la chaleur feule, & fait par
conféquent varier le mercure ; de forte que les variations
de cette efpece de baromètre font prefqu’au-
tant l’effet de la chaleur que de la preflion de l’air.
On a tâché depuis peu de rendre ces baromètres
plus fimples ,enfubftituant de l’efprit-de-vin à l’eau,
6c des boules aux cylindres : mais l’efprit-de-vin eft
très-fujet à s’évaporer & à fe dilater par la chaleur;
& d’ailleurs le changement des cylindres en forme
de poires, empêche de faire des échelles juftes. Au
refte il eft vifible que la marche de ce baromètre eft
contraire à celle du baromètre ordinaire ; tandis que
le mercure baifle dans ce dernier, l’eau & l’efprit-
de-vin s’élèvent dans l’autre, & réciproquement.
Mujfch.
Ainfi les défauts auxquels ce baromètre peut être
fujet, ont obligé quelques autres à avoir recours au
baromètre horilontai ou reétangle A B C D (fig, 4. )
Cé baromètre eft formé dé maniéré que la branche
B C foit verticale » & la branche C D horifontale; Il
eft joint par l’extrémité de fa branche perpendic.u-;
laire à un Vaifl'eau A B , & les variations font marquées
fur la branche horifontale C D : or l’intervalle
ou l’efpace de variation peut être aufli étendu que
l’on veut ; car plus letuyau B CD fera petit par rapport
au vafe A B , plus les variations du mercure dans
le tuyau A B , feront varier le mercure qui eft dans
la partie CD;6c par conféquent les plus petites variations
feront très-fenfibles. Le diamètre du tuyau C D
étant donné , il fera ailé de trouver le diamètre du
vaifl'eau A B y tel que les parties de l’échelle horifontale
dans le tuyau D C , correfpondantes aux parties
de l’échelle du vaifl'eau A B foient aufli grandes
qu’on voudra,& ayent entr’elles la même proportion
que les parties de l’échelle dans le vaifl’eau A B , puif-
que le diamètre du vaifl'eau eft à celui du tuyau en
raifon foû-doublée réciproque des parties de leurs
échelles: de même les diamètres de CD 6c A B étant
donnés , ,aufli bien que la hauteur du mercure dans
le vaifleau, la hauteur du mercure dans le tuyau eft
trouvée par cette proportion ; comme le quarré du
diamètre du vaifl'eau eft au quarré du diamètre du
tuyau , ainfi les parties de l’échelle du mercure dans,
le tuyau, font aux parties correfpondantes à l’échelle
du mercure dans le vaifl'eau.
La conftrüftion de ce baromètre, de même que du
baromètre d’Huyghens, eft établie fur un théorème
d’Hydroftatique ; favoir, que les fluides qui ont la
même bafe, pefent en raifon de leur hauteur perpendiculaire
, 6c non pas de la quantité de leur matière :
ainfi la même pefanteur de l’atmofphere foûtient le
vif-argent dont le tuyau A C D 6l le vafe A B font
remplis, comme elle auroit foûtenu le mercure dans
le leul tuyau A B C. Voyeç Hydrostatique. Ce
baromètre a aufli de grands défauts.
Ca r, en premier lieu , l’air s’introduit quelquefois
entre les particules du mercure dans le tuyau C D ,
& les écarte par conféquent les unes des autres lorf-*
que le tuyau eft trop large. Pour .remédier à cet inconvénient
, on ne donne qu’une ligne de diamètre,
ou même moins, à la particC D y on a foin que ce petit
tuyau foit neuf 6c bien net, & on fe fert de mercure
qui foit bien purgé, à l’aide du feu, de tout
l’air qu’il contient : malgré tout cela, le mercure fe
falit avec le tems en-dedans par l’air qui y entre ,
ce qui produit fort fouvent quelque féparation entre
les parties du mercure, lorfqu’il le meut de D vers C ,
ou du moins il s’en forme de petits globules , lesquels
s’arrêtent çà & là dans la partie antérieure du
tuyau qui fe trouve vuide.
Il fe préfente encore un autre inconvénient bien
plus confidérable , qui vient du grand frotement du
mercure contre le verre , 6c qui empêche ce baromètre
d’être à beaucoup près aufli fenfible que le baromètre
ordinaire. En effet, d’habiles obfervateurs nous
aflùrent avoir remarqué fouvent que fi le mercure
hauffe ou baifle d’une demi-ligne ou d’une ligne entière
dans le baromètre ordinaire , il demeure encore à
fa même place dans le tuyau C D : mais fi la variation
augmente dans le baromètre ordinaire, il fe fait
alors dans le tuyau CD un très-grand mouvement,
enforte que la marche de ce baromètre eft beaucoup
moins réglée que celle du baromètre ordinaire. MuJJch.
Ces raifons font que plufieurs perfonnes préfèrent
le baromètre diagonal, dans lequel l’efpace de variation
eft beaucoup plus grand que dans le baromètre
commun , 6c duquel ils crôyent les variations plus
régulières que celles des autres. Le chevalier Mor-
land a imaginé pour cet effet un tuyau incliné B E C
(fië- ri. ) car il eft évident que le mercure s’élevant à
la même hauteur dans un baromètre droit, & dans un
baromètre recourbé, fes variations feront beaucoup
plus fenfibles dans le tuyau incliné B E C , que fi’ ce
tuyau étoit v e r t ica l, 6c d’autant plus fenfibles , que
le tuyau fera plus in clin é , puifque le mercure pour
s’é le v e r , par e xemple, d’une ligne en hauteur perpendiculaire
, aura trois ou quatre lignes ou même
davantage à parcourir dans la longueur du tuyau.
Cette invention eft pourtant fujette à plufieurs in-
convéniens ; car la furface du mercure dans le tuyau
B E , n’eft pas parallèle à l’horifon, mais elle eft conv
e x e 6c inclinée ; or cela pofé; il eft difficile de favoir
à quel point on doit fixer la hauteur du mercure. D e
plus le coude qui eft en B , rend la furface du tuyau
fort raboteufe en cet endroit-là, & l ë s inégalités de
la furface produifant une réfiftance à l’abaiflëment
ou à l'élévation du niercure,les variations de ce baromètre
ne font pas aufli promptes qu’elle le devroient
être. C e dernier inconvénient eft d’autant plus grand,
que le tuyau B E C fait un plus grand coudé en B ;
ainfi la fenfibilité, pour ainfi dire , des variations de
c e baromètre-, eft- alors compenfée par leur lenteur.
Mujfch.
'■ Baromètre à roue : c’eft- une invention du dotfteur
H o o k , qui rend les altérations de l’air plus fenfibles ;
il eft compofé d’un baromètre commun v e r t ica l, auquel
on ajoute deux poids A 6c B ( fig. J . ) pendus à
une poulie f dont l’un eft en lib er tés l’air , 6c l’autre
reliant fur la iùrface du mercure dans le tu y a u , s’élè
v e & s’abaifle av e c lui. Le poids A communique
fon mouvement à- la po u lie , 6c cette poulie a autour
de fon pivo t une longue aiguille LK, qui monte fur
un granch cercle gradué MNO P , les variations de
la hauteur du mercure dans le baromètre. D e p lu s , le
tu yau du baromètre eft furmonté d’un gros globe A B,
6c la petite boule B , qui eft en liberté dans l’a i r , eft
à-peu-près égale en pefanteur à la boule A . Comme
le globe A B a. beaucoup de diameü^par rapport à
celui du tu y au , un abaiflement peu^Kifidérable du
mercure dans ce globe, peut faire monter le mercure
dans le tuyau jF A , jufqu’à la hauteur de trois pouces.
Suppofons maintenant que toute la circonférence
de la poulie F D foit de trois pouces , elle fera
donc un tour lorfque le mercure montera ou s’abaif-
fera de trois pouces, de forte que l’aiguille L K fera
alors un tour aufli ; 6c fi le diamètre du cercle M N
O R eft d’un p ié , le mercure ne pourra s’abaifler ou
s ’élever de trois pouces , que l’aiguille ne parcoure
environtroispiés. C e baromètre montre aflez bien les-
variations confidérables de la hauteur du mercure :
mais aufli-tôt que le mercure vient à baifîer ou à monter
dans le tuyau A F j 6c qu’il ne fait par conféquent
que commencer à devenir un peu convexe ou un peu
con ca ve , la petite boule A n’a pas affez de mouvement
pour faire tourner uti peu la poulie S D ,
parce que cette poulie eft fujette à quelque frotement
fur fon axe : ce qui empêche d’appercevoir les
variations peu confidérables de la hauteur du mercure
: mais lorfque la poulie commence à le mou vo ir,
fon mouvement eft plus grand qu’il ne devroit être
alors. Voilàlans doute un inconvénient auquel on ne
peut remédier qu’avec beaucoup de peine. C e baromètre
eft encore fujet à d’autres inconvéniens qu’on
a eu foin de marquer dans les Tranfaclions Philofoph.
n°. 185. page 2 4/. aufli n’en fa it -o n aucun ufage.
Mujfch.
Baromètre conique. C ’eft une machine plûtôt ctt-
rieufe qu’utile. Elle confifte en un tuyau conique verticalement
placé , dont l’extrémite fupérieure , &
qui eft la plus petite , eft fermée hermétiquement.
Ce baromètre n’a point de vaifl’eau ou de baflin , fa
figure conique y fuppléant, pourvû que l’extrémité
inferieure de ce tuyau ait un diamètre fort petit : car
alors le mercure fe foûtient de lui - même dans ce
. tuyau,étant foutenu par les particules de l’air,comme
par un pifton folide ou un fond. Quand ce tuyau eft
rempli, fi le mercure s’y foûtient, fon poids eft équivalent
au poids de l’atmofphere ; 6c fi l’atmofphere
varie, le mercure montera ou defeendra. Ainfi quand
le poids de l’atmofphere s’augmente, le mercure eft
chafle dans la partie du tuyau la plus érroite ; R par
ce moyen la colonne eft étendue, & fon poids eft
augmenté. Au contraire quand l’atmofphere décroît,
le mercure s’abaiffe dans la partie la plus large 'dû
tuyau; 6c par ce moyen fa colonne eft plus courte ,
& la preflion par conféquent eft affaiblie.
Pour rendre ceci plus intelligible, fuppofons que
ce baromètre foitrepréfenté par le tuyau A B (fig.ô'.J
qui eft conique, 6c que ce tuyau étant renverfé, fe
trouve rempli de trente pouces de mercure depuis A
jufqu’à C ; 6c comme la variation du mercure dans le
baromètre eft de trente à vingt-fept pouces, fuppofons
que la même quantité de mercure A C dans la partie
inférieure du tuyau D B, ait la hauteur D B de vingt-
fept pouces ; alors il eft certain que lorfque le mercure
fe trouvera-dans le baromètre ordinaire à la hauteur
de trente pouces, le mercure dans le tuyau A B
occupera l’efpace^ C; 6c quand le mercure lèra dans
le baromètre à vingt-fept pouces, le mercure du tuyau
occupera l’efpace D B ; ainfi la variation du mercure
dans le baromètre fera depuis A jufqu’à D , qui-eft
un efpace de près de trente pouces, pendant que
cette variation ne fera que de trois pouces dans le
baromètre ordinaire. Ge baromètre eft d© l’invention
de M. Amontons. Mujfch.
L’inconvénient de ce baromètre eft que pour empêcher
le mercure 6c l’air de changer de place, 6c de
fe mêler enfemble, il faut que le diamètre intérieur
du tuyau foit très - petit ; & cette petitefle rend le
frotement de la liqueur fi fenfible, qu’elle peut l’empêcher
d’agir librement : ainfi cet inftrument n’eft
guere bon que pour les marins, qui n’y regardent pas
de fi près ,& qui s’en fervent depuis trente-cinq ans-,
parce qu’il eft fort commode. En effet, il fuffitde le
renverfer lorfqu’on le veut garder, 6c quand on veut
connoître le poids de l’ air , il fuflit de prendre le
tuyau à la main, 6c de le tenir dans une fituation verticale.
Pour empêcher que le mercure n’en forte par
en-bas, comme il pourroit arriver, dans lesmouve-
mens violons du vaifl'eau , on met au-deflbüs dù
tuyau, proche de B , un peu de coton à-travers lequel
l’air pafle librement ; 6c s’il arrive alors par
quelque accident qu’il tombe un peu de mercure de
la colonne A D , il fuflit de retourner le-tuyau ; 6c ce
qui eft tombé fe rejoint d’abord à la colonne. *11 y a
encore un autre baromètre à l’ufage des marins. Ce
baromètre qui a été aufli inventé par le cloéleur Hook
pour pouvoir fervir fur mer, où le roulis du vaifl'eau
rendroit les autres impraticables , n’eft autre chofe
qu’un thermomètre double, ou deux tubes à demi remplis
d’efprit-de-vin, dont l’un eft fermé hermétiquement
par les deux bouts , 6c renferme une certaine
quantité d’air ; 6c l’autre eft fermé par un bout 6c
ouvert par l’autre. Or l’air, comme l’on fait, agit fur
l’efprit-de-vin, 6c le fait monter par deux raifons ; par
fa propre gravité, comme dans le tube de Torricelli ;
6c par fa chaleur, comme dans le thermomètre. Si donc
les deux tubes font divifés par degrés, en forte qu’ils
s’accordent l’un avec l’autre au tems où l’air y eft
renfermé , il s’enfuit que lorfqu’ils s’accorderont encore
enfuite, la preflion de l’atmofphere fera la même
que dans le tems que l’air a été renfermé. Si dans
le thermomètre qui eft ouvert à l’air, la liqueur eft plus
haute, en confidérant en même tems combien l’autre
s’élève ou s’abaifle par l’opération de la chaleur ou
du froid,on verra que l’air eft plus pefant : au contraire,
quand le thermomètre ouvert eft plus bas en com*
paraifon de l’autre , l’air eft plus leger que dans le
tems que l’inftrument a été divifé par degrés. Mais
il faut fe reffouvenir que la condenfation 6c la rare