tre de fervice. Ils ont en campagne cinq cens livres
par mois de quarante-cinq jours. (Q )
BRIGAND , 1'. m. (Hift. mod.) vagabond qui
court les campagnes pour piller & voler les paflans.
On donne quelquefois ce nom aux foldats mal disciplinés
qui defolent les pays où ils font des courfes,
&qui ivattendent point l’ennemi pour le combattre.
Ainfi les Hordes des Tartares ,& ces pelotons d’Arabes
qui infultent les voyageurs dans le Levant, ne
font que dés troupes de brigands. On prétend que ce
mot vient originairement d’une compagnie de loldats
que la ville de Paris arma & foudoya en 13 56, pendant
la prifon du roi Jean ; que toute cette troupe
étoit armée de brigandines , forte de cote d’armes
alors ufitée ; & que les defordres qu’ils commirent
leur acquirent le nom de brigands, qu’on appliqua
enfuite aux voleurs de grand chemin. Borel le dérivé
de brugue, autre efpece d’armure ancienne faite
de lames de fer jointes, & dont ces brigands fe fer-
voient comme de cuiraffes. Julie Lipfe le fait venir
de bragantes, qui étoient des fantaflins. Fauchet en
trouve la racine dans brig ou brug, vieux mot Gaulois
ou Tudefque, qui fignifie un pont ; parce que,
dit-il, les ponts font des lieux où l’on détrouffe communément
les paflans. D ’autres le tirent d’un nommé
Buroand, qui defola la Guienne du tems de Nicolas
premier. Et d’autres enfin de certains peuples appelles
Brigantins ou Brigands, qui demeuroient fur les
bords du lac de Confiance , & pilloient tout le monde
indifféremment, amis ou ennemis. (G)
BRIGANDAGE, f. m. ( Jurifprud. ) eft un vol fait
à force ouverte, comme le vol fur les grands chemins,
ou autre femblable. Il eft oppofé à filouterie
ou larcin. C ’eft un crime capital. V o y e f S o L , F i l
o u t e r i e , L a r c i n .
Il fe dit au fil, dans un fens figuré, d’extorfions ou
concuflions dont les particuliers ne peuvent pas fe
défendre : ainfx l’on dira en ce fens , qu’un gouverneur
de province, un traitant, a commis des brigandages
crians. (H )
; B R IG ANDINE ou BRIGANTINE,f. f. (Artmilit.)
efpece de corcelet fait de lames de fer , attachées
les unes aux autres fur leur longueur par des clous
rivés ou par des crochets. Cette armure etoit en ufa-
ge lors de l’établiffemèm des francs-archers par Charles
VIL qui la nomme dans le détail des armes dont
fes troupes dévoient être armées. ( Q )
* BRIGANTES , f. m. pi. ( Géog. kijf. ) nom d’un
peuple compofé de différentes nations , & foutenu
par des colonies que les anciens Gaulois en voyoient
en Efpagne, en Portugal, en Italie, en Allemagne,
& dans la grande Bretagne. Ce peuple habitoit les
lieux les plus élevés de ces pays ; auffi remarque-
t-on que les villes qui finiffent par brica, briga, b ri a ,
font pour la plupart fuuées fur des hauteurs. Voilà
un peuple bien fingulier. Il étoit difperfé dans différentes
contrées , où il confervoit fon nom , où il
affeâoit d’habiter les lieux hauts, & où il étoit entretenu
par des colonies.
BRIGANT1N , f. m. ( Marine. ) c’eft un petit vaif-
feau leger, bas & ouvert, c’eft-à-dire, qui n’a point
de pont : il eft moins grand pour l’ordinaire que la ga-
liote ; il va à rames & à voiles : on s’en fert pour faire
la courfe. Il a communément douze à quinze bancs
de chaque côté pour les rameurs, & un homme à
chaque rame. Les corfaires fe fervent principalement
de brigantins à caufede leur légèreté. Tous les
matelots y font foldats , & chacun a fonfufil en
éta t, au-deffous de fa rame. ( Z )
BRIG-K.AUSTÉVEN, ( Géog.) petite ville d’Angleterre
dans la province de Lincoln.
BR1GNAIS, (Géog. ) petite ville de France dans
le Lyonnois, fur le Garon, à deux lieues de Lyon.
BRIGNOLES, ( Géog. ) ville de France en Provence.
Long, 23. 60. lat. 43. 24.
B r i g n o l e s , ( Géog. ) riviere d’Italie dans l’état
de Genes.
BRIGONDIS, ( l e s ) Géog. peuple d’Ethiopie
dans la Caffrerie, au nord-oiieft du cap de Bonne-
Efpérance.
BRIGUES, f. f. (Hift. anc.) étoient chez les Romains
les démarches que faifoient ceux qui afpiroient
aux honneurs pour fe faire élire.
Ils alloient vêtus de blanc par toute la v ille, &
quêtoient des fuffrages dans les places & les affem-
blées publiques ; & c’eft en cela que confiftoit Yam-
bitus, mot compofé de l’ancienne propofition am ,
qui fignifioit autour, & de ire, aller.Voye^ C a n d i d
a t .
La brigue fe faifoit tout ouvertement à Rome , &
on y facrifioit de grandes fommes d’argent : & Cicéron
impute à cette caufe le taux exceflif auquel les
intérêts étoient portés de fon tems, lefquels rou-
loient entre quatre &huit pourcent. Cicer. Epit. I I .
ad Quint, frat. C ’étoit plûtôt corrompre les citoyens
que les folliciter. La brigue a coûté pour une feule
tribu jufqu’à 80729 liv. or il y ên avôit trente-cinq ;
par où l’on peut juger des fommes immenfesque coû-
toient les charges à Rome, quoiqu’elles n’y fuflent
pas vénales. (G )
BRIGUEIL, ( Géog.) petite ville de France dans
la baffe Marche, aux confins du Poitou & de l’An-
goumois, fur la Vienne.
BRIHUEGA, ( Géog. ) petite ville'd’Efpagne dans
la Caftille nouvelle, fur la»riviere de Trajuna. Il s’y
fait un grand commerce de laine.
BRILINGEN, (Geog. ) petite ville d’Allemagne
dans la Soiiabe, fur le Bujeî.
BRILLANT, LUSTRE, EC LA T , f. m. ( Gram.)
termes qui font relatifs aux couleurs, quand ils font
pris au propre & gu phyfique , & qu’on tranfporte
par métaphore aux expreflions, au ftyle, aux pen-
fées ; alors il ne fignifie autre chofe que de même
qu’entre les couleurs il y en a qui affeftent plus ou
I moins vivement nos yeux , de même entre les pen-
fées &: les exprefiions, il y en a qui frappent plus ou
moins vivement l’efprit. Véclat enchérit furie brillant
, & celui-ci fur le luflre : il femble que Y éclat appartienne
aux couleurs vives & aux grands objets,*
! fe brillant, aux couleurs claires & aux petits objets ;
& le luflre, aux couleurs récentes & aux objets neufs.
La flamme jette de Y éclat; le diamant brille; le drap
neuf a fon luflre.
B r i l l a n t c’eft.,parmi les Diamantaires, un diamant
taillé deflùs & deffous.
Le brillant vû par fa table eft compofé de quatre
bifeaux, qui formeroient un quarré fans les coins
qui l’arrondiffent. Voye^ B i s e a u , C o i n , &
T a b l e .
B r i l l a n t , terme de Manège;un cheval brillant eft
celui qui exécute fon exercice & fes airs de manege
avec un feu & une vivacité qui éblouit, pour ainfi,
dire, les yeux des fpeélateurs. ( V )
BRILLE, ( l a ) Géog. ville maritime de la province
d’Hollande, dans l’île de Voorn. Elle eft fortifiée;
& a un bon port près de l’embouchure de la Meule.
Long. 2.1. 51. lat. 5i. 5$.
BRILON, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne dans
le cercle de ‘Weftphalie, appartenante à l’éle&eur
de Cologne.
BRIMB ALE ou BRINGUEBALE, f. f. ( Fontain.)
eft la barre ou la verge qui fait joiier une pompe.
Ce mot eft un peu vieilli ; & il convient mieux de
dire la tringle de fer qui eft attachée d’un bout à la manivelle
, & de l’autre an pifton qui fait fon jeu dans
le corps de la pompe. ( K )
* BRIMO, f, f, ( Myth. ) c’étoit un des noms de
Proferpine ; il fignifie terreur : il vient de Cpi/xa, j 'é pouvante.
Les anciens croyoient que les terreurs nocturnes
venoient de Proferpine.
BRIN, f. m. fe dit en général de toute petite portion
d’un corps foible & long ; ainfi on dit un brin de
foie. Il fe dit même quelquefois aufli d’un corps long
& menu, comme un brin de paille.
B r in de fougere, terme d'Architecture, forte de pan
d e b o is . Voye{ P a n d e b o i s . ( P )
B r i n ; les Artificiers appellent ainfi une tringle de
bois de trois à quatre pouces de groffeur, fur laquelle
on arrange les pots à feu, en les plantant par le
moyen des chevilles attachées à leurs baies, dans
les trous pratiqués le long de cette tringle.
B r 1 N , ( Corderie ou Econom. ruftiq. ) on appelle
ainfi les filamens du chanvre, fur-tout quand ils ont
été affinés & peignés. Les filamens les plus longs qui
relient dans les mains des peigneurs s’appellent le
premier brin : on retire du chanvre qui eft relié dans
le peigne des filamens plus courts, qu’on appelle le
fécond brin ; le relie de l’étoupe, qui fert à d’autres
ufages.
B r in > en terme d'Eventaillfle, c ’eft une de ces petites
fléchés qui forment ces efpeces de rayons de
bois, d’ivoire, &c. qu’on voit aux éventails, qui en
foutiennent le papier, & qui fe réunifient par leur
extrémité comme à un centre où ils fon unis par un
clou, Voye^fig. 4. PI. de ! Eventaillifle.
B r in , maître brin, ( terme d?Eventaillifle. ) ce font
deux longs montans de bois, d’écaille, d’ivoire, &c.
auxquels font collées les deux extrémités du papier
d’un éventail, & entre lefquels les fléchés font ref-
ferréeSi Voyez É v e n t a i l . Voyez les fis. 22. & 24.
PI. de P Eventaillifle.
B r in , ( Jardinage.) on dit un arbre <Tun beau brin ,
c ’eft-à-dire, d’une belle venue, d’une tige droite &
unie, foitque ce foitunarbrefruitierouunfauvage.
En fait de Charpente, on dit une poutre , une folive
de brin, quand la piece eft prife dans le montant de
l ’arbre , & non dans fes branches. ( K )
BRINDES ou BRINDISI , (Géog. anc. & mod.)
ville du royaume de Naples, dans le paysd’Otrante,
près le golfe de Venife, avec un des meilleurs ports
d’Italie. Long. 34. 40. lat. 40. 62. C ’étoit le Bran-
dujium des anciens.
BRINDILLE ,f.f. (Jardinage.) eftun petit rameau
de bois que la tige d’un arbre a pouffé. (K)
* BRINDONES, f. m. pl. ( Hift. nat. bot.) fruit qui
croît aux Indes orientales à Goa : il eft rougeâtre en-
dehors , d’unrouge defang en-dedans, & d’un goût
très-aigre. Il conferve toûjourslà couleur intérieure :
quant à fon goût, il perd quelquefois de fon acreté,
à mefure qu’il mûrit ; il devient aufli noirâtre à l’extérieur.
Il y a des perfonnes qui l’aiment. Il fert aux
Teinturiers. On conferve fon écorce ; Ray dit qu’on
l’employe en Portugal à faire du vinaigre. Cette def-
cription eft fi .imparfaite, qu’il n’eft pas pofîible de
deviner fi le fruit décrit eft de l’efpece des poires ,
des pommes , des pêches, des ceriles, &c.
BRINGUE, f. f. fe dit, en Manege, d’un petit cheval
d’une vilaine figure, & qui n’eft point étoffé.
BRINN, ( Géog.) ville forte d’Allemagne,en Moravie
, au confluent des rivierès de Schwart & de
SclWitt. Long. 24. 43. lat. 4g. 8.
BRINNITZ, (Géog. ) riviere d’Allemagne, dans
la Siléfie, quife jette dans l’Oder.
BRIOLON, ( Géog. ) petite ville forte de la Vala-
chie, fur le Danube.
BRION ou RINGEAU, f. m. ( Marine. ) c’eft la
piece du haut de l’étrave, o u fon alonge, lorfque
l’étrave eft de deux pièces : il vient à la hauteur de
l’eperon. Les Hollandois ne font pas d’étrave de deux
pieces. Voyei la Pl. iv.fig. r, n°. 2. la fituation de la
piece de bois appellée brion. pofée entre la quille 1,
&: l’étrave 3. ( Z )
B r i o n , ( Géog. ) île de l’Amérique feptentrionale,
au Canada.
BRIONI, ( Géog. ) c’eft le nom de trois îles de la
mer Adriatique, qui appartiennent aux Vénitiens ,
fur la côte orientale de l’Iftrie.
BRIONNE, ( Geog. ) ville de France, avec titre
de comte, dans la province de Normandie, fur la
Rille. Long. 18.26. lat. 4 g . 33.
BRIOUDE, (Géog.) ville de France,dans la baffe
Auvergne : il y en a deux ; l’une s’appelle la vieille t
& l’autre, qui eft la nouvelle, s’appelle Brioude CE-
glife. La vieille Brioude eft fur l’Ailier t il y a un chapitre
de chanoines, qui font obligés de faire preuve
de nobleffe pour y être admis. On les appelle les
comtes de Brioude. Long. 21. lat. 4.6. 14.
_ BRIQUAILLON, f. m. pl. les Fondeurs appellent
ainfi les vieux morceaux de brique, dont on remplit
tout l ’elpace renfermé par le mur de recuit. On met
les plus petits contre le moule, pour le garantir de
la violence du feu, & les plus gros contre le mur de
recuit. Voye^ leur ufâge au mot Fonderie enbrontf
ou des flatues èquejlres.
* BRIQUE, f. f. forte de pierre faélice , de couleur
rougeâtre, compofée d’une terre graffe, pétrie ,
mifeen quarré long dans un moule de bois, & cuite
dans un four, où elle acquiert la confiftance nécef-
faire au bâtiment. Voye^ P i e r r e , T u i l e .
Il paroît que l’ufage de la brique eft fort ancien.
Les premiers édifices de l’Afie, à en juger par les ruines,
étoient de briques féchées au foleil ou cuites au
feu, mêlées de paille ou de rofeauxhachés & cimentés
de bitume. C ’eft ainfi, félon la Ste Écriture, que
la ville de Babylone fut bâtie par Nemrod. Les murs
célébrés dont Semiramis la fit enclore , & que les
Grecs comptèrent au nombre des merveilles du monde,
ne furent bâtis que de ces matériaux. Voici comment
un de nos plus exaéts voyageurs parle des ref-
tes de ces murs : « A l’endroit de la féparation du
w Tigre, nous vîmes comme l’enceinte d’une grande
» v ille ......... 11 y a des relies de murailles fi larges ,
» qu’il y pourroit paffer fix carroffes de front : elles
» Iqnt de briques cuites au feu. Chaque brique eft de
» dix pouces en quarré, fur trois pouces d’épaiffeur.
V Les chroniques du paysaflùrent que c’eft l’ancien-
>* ne Babylone. »Tav. voyag. du Lev. liv. II. ch. vij.
D ’autres parlent d’une maflé d’environ trois cents
pas de circuit, fituée à une journée & demie de la
pointe de la Méfopotamie, & à une diftanceprefqu’é-
gale du Tigre & de l’Euphrate, & qu’on prend pour
les ruines de la fameulè tour de Babel ; ils difent
qu’elle eft bâtie de briques féchées au foleil, qui eft
très-ardent dans ces quartiers ; que chaque brique a dix
pouces en quarré, fur trois pouces d’epaiffeur; que
chaque lit de briques eft féparé par un lit de cannes
ou de rofeaux concaffés & mêlés avec de la paille de
blé, de l’épaiffeur d’un pouce & demi, & que d’ef-
pace & efpace, où l’on avoit befoin de forts appuis,
on remarque d’autres briques des mêmes dimenfions
que les précédentes, mais cuites au feu, plus folides
& maçonnées avec le bitume.
Il relie encore dans l’Arménie, dans la Géorgie,’
& dans la Perfe, plufieurs anciens édifices bâtis des
mêmes matériaux. A Tauris, autrefois Ecbatane, à
Kom, à Teflis, à Erivan, & ailleurs, les vieilles mai-
fons font de briques.
Pendant plufieurs fiedes les autres parties du monde
ne furent pas plus magnifiques en édifices. L’ufagô
de bâtir de briques compofées de terre mêlée de pailles
menues, qui avoit commencé dans l’Afie, paffa
en Egypte.Ce travail pénible fut up des moyens dont
l’un des Pharaons fe fervit pour opprimer les Ifraéli-
tes. LesGrecs prirent auffi cette maniéré de bâtir, des