* CAMANHAYA, (Hifi;-nat. bot.) plante du J3fe-
4ïl ; elle eft capillaire ; elle croît fur les arbres les plus
hauts, & les couvre quelquefois entièrement ; elle
eft grife, & femblable au duvet ; elle a une, deux,
trois., cinq, lix feuilles comme celle du romarin ; on
la prendroit pour un épithyme. .
CAMARA, (Hifi- nat. bot.') genre de plante,-à
fleur monopétale , faite en forme .de mafque, irrégulière
, dont la levre fupérieure eft relevée, <8c.l’inférieure
découpée, en trois parties ; l’embryon qui
porte la fleur devient dans la fuite un fruit.mou, ou
une baie qui renferme un noyau.rond. Ajoutez au
caraftere de ce genre, que plufieurs fruits font ràmaf-
fés en une efpece de grappe. Plumier, Noya-plantar.
amer, gener. Voye{ Plante. (/)
* CAMARA-JAPO., CAMARA-MIRA, ÇAMA-
RA-TINGA, CAMARA-CU3 A, C AM ARA-BAI A,
(Hifi. nat. bot.) plantes qui croiffent au Brefil ÿ la
première eft une efpece de njente. à tige.ronde , velue
& rougeâtre, haute de deux piés, à feuilles Jè-
gerement découpées, grisâtres en - défions, oppo-
fées deux à deux ; les grandes environnées .de petite
s, & à fleurs placées furies branches les plus élevées
en forme d’ombelles, femblables à celles delà
tanefie, naiffant pendant toute l’année, à étamines
de couleur d’azur, & de l’odeur du mmtaft.ru.rn : toute
la plante eft aromatique & amere ; la femence en
eft petite, longue, & noire ; &: quand elle eft mure,
elle eft difperfée par les vents avec fon enveloppe
cotoneufe.
La fécondé eft une plante qui s’éleve.à la hauteur
d’une coudée ; fa tige eft foible & ligneufe ; fa fleur
petite & jaune, s’ouvrant en tout tems fur le milieu
du jour, & fe refermant fur les deux heures ; em-
forte qu’elle fuppléeroit en partie au défaut de montre.
Ray, Hifi. plant. , r;
La troifieme eft une efpece de chèvrefeuille, nain?
à fleur rouge, & quelquefois jaune, fo^t odorante ;
l’herbe même en eft fuave ; aux fleurs fuceedent.des
grappes de baies vertes, groffes comme celles du
lureau.
La quatrième a la feuille âpre, hériflee.comme
des chardons, la fleur femblable à celle de l’oeil de
boeuf, jaune, à neuf pétales, avec un ombilic large
, jaune dans le milieu, & des étamines noires ;
elle a l’odeur de l’aminte & de l’ortie ; les femences
qui fuccedent aux fleurs font longues , noirâtres ,
femblables à celles de la chicorée; la plante entière
eft très-glutineufe.
La derniere eft une efpece de lyfimachia.
C AMARANA, ( Géog. ) île d’Afie dans l’Arabie,
fur la mer Rouge. Lat. i5y
CAMARASSE, (Géog.) ville d’Efpagne en Catalogne
, dans le territoire de Lérida.
CAMARATA , ( Géog. ) petite ville de Sicile,
dans la vallée de Mazaro.
CAMARCES, ( Géog.) riviere d’Afrique , fur la
côte de Guinée, dans le royaume de Bénin.
C AM A R E , caveçon camare , (Manège.') efpece
de caveçon qu’on a banni des académies : il étoit
garni de petites dents ou pointes de fer très-aiguës,
qui déchiroient le cheval & le tourmentaient. Voye^
C a v eçon . (V )
CAMARGUE, (la) Géog. île de France en Provence
, à l’embouchure du Rhône.
* CAMARIN-BAS ou UMARI, (Hifi. nat. bot.)
arbre qui s’élève à une hauteur moyenne, & porte
de petites fleurs jaunes,fuivies d’un fruit ovale femblable
à la prune, de la faveur de la pêche, & d’un
verd tirant fur le jaune pâle : la pulpe en eft petite ,
douce, jaune, & contient un noyau large, ovale,
blanc, dont l’amande eft bonne à manger. Le fruit
yft mûr, & tombe en Mars.
On lui attribue plufieurs propriétés médicinales.
On le trouvé dans lés'environs de Riôgfande.'
CAMARINES, (Géog.) contrée d’Afie dans l’île
de Luçon, l’une dès Philippines.
CAMARONES , ( los ) Géog. riviere d’Afrique
dans le golfe de Guinée, qui prend fa fource dans le
royaume de Biafara..
... CAMAYEU, f. m. pierre fur laquelle fe trouvent
plufieurs figures ou repréfentations de payfages Sc
autres choies, par un:jeu de la nature, en telle forte;
que ce. font.des-efpeces de tableaux fans, peintu*
re. On le dit aufli de ces pierres précieufes, comme
onicés,.(ârdoines, & agates, fur lefquelles les Graveurs
en pierre employent leur art pour rendre les
pr.odu&ionsdela nature plus recommandables: alors
le.s.,tê.tes oii les bas- reliefs dont ces pierres l’ontrof*
nées,prennent le nom de Camay eu-. On en. fait aufîifur
des coquilles: ce lont les moins recommandables,
par la raifon dé lèuf peu de dureté. : •
Camayeu'fe dit encore de tous les tableaux faits de
deux couleurs feulements ! on dit peindre^en camdyeu,
de- beaux[camayeux. On le» appelle quelquefois ta*
bleaux de grij'aille , & de claiii-obfçur. (R)
CAMB ou KAMP, (Géog.) riviere d’Allemagne
en Autriche, qui prend fa lbur.ee aux frontières de
Bohème, & 1e jette dans le Danube.
CAMBALU, voye{ PEKIN.
CAMBAMBA, (Géog.) pays d’Afrique au royaume
d’Angola, appartenant aux Portugais.
CAMB AN A , ou CAMBOVA, ou CAMBAVA,
(Géog.) île des Indes orientales, entre les îles Mo-
lucques,. celle de la. Sonde &. de Java.
C A M B A Y E , (Géog.) grande ville d’Afie ail
royaume de Guzurate, dans les états du grand Mo-
gol, proche d’un golfe de même nom. Lopg.
lat. 2-2.3,0.:
CAMBERG, (Géog.) ville & château d’Allemagne,
.de il’éleéforat de Treves.
CAMBIO, (Commerce.) terme italien qui lignifie
change, & paroit dérivé du latin cambium , qui veut
dire la même chofe. On s’en fert affez communément
en Provence, &: encore davantage en Hollande.
Voye{ Change.
CAMBISTE, f. m. nom qu’on donne dans le Commerce
à ceux qui fe mêlent du négoce des lettres &C
billets de change, qui vont régulièrement fur la place
ou. à. là bourfe, pour s ’inftruire du cours de l’argent,
& fur quel pié il eft relativement au change des
différentes places étrangères ,.afin de pouvoir faire à
propos des traites & remifes, ou des négociations
d’argent, de billets, lettres.de change, &c. Voye% Place , Bourse , Billet, Lettre de change ,
&c.
Ce mot, quoique vieux, ne làiffe pas que d’être
d’ufage parmi les marchands négocians ou banquiers.
On croit qu’il vient du latin cambium, ou de l’ita*i
lien cambio, qui lignifient change. Voye£ Change.
(fi): M Ê Ê CAMBORI, ( Géog. ) ville d’Afie au royaume de
Siam, fur les.frontières de Pégu.
CAMBOUIS, f. m. (Medecine.) graiffe de porc
ou d’autçes animaux, dont on enduit les extrémités;
de l’eflieu des roues des voitures. Le vieux - oing
prend le nom de cambouis , quand il s’eft chargé,
par le frotement des parties de fer de l’eflieu & de
la garniture des roues. Il paffe pour propre à réfon-,
dre les hémorrhoïdes, étant appliqué deffus : cette
vertu lui vient du mars qui s’eft détaché par le mouvement
& la chaleur continuelle de l’eflieu & de la
roue.
Des charlatans en ont fait pendant long - tems ua
fecret, & on l’a regardé comme un remede merveilleux.
Il eft aifé de voir que ce n’eft qu’un mélan-;
ge de mars ou de graiffe, ou un liniment épaifli par_
le fer qui s’y eft joint. (N)
4 ' CAMBOYEJ
CAMBOYE ou CAMBOGE, (Géog.) ville &
royaume d’Afie dans les Indes, borné au nord par
le royaume de Laos, à l’orient par la Cochjnchine,
au fud & à l’oiieft par le royaume & le golfe de Siam<
Long. 122.30. Lat. 12. 40;, J
CAMBRAY, (Géog.) belle & grande.ville de
France dans le Pays-bas. Elle eft très-fortifiée, munie
d’une citadelle très-forte fur l’Efoaut. Long. 20^. 5g '. 41". lat. 5 0d., / g/. ^ 2". j -
CAMBRE, f. m. en Architecture, ou CAMBRURE,
du latin cameratus , courbé, fe dit de la courbure du
ceintre d’une voûte ou d’une pièce de bois.
CAMBRÉ, voye{ C o n c a v e . (P )
CAMBRER, v. aft. il eft fynonyme à courber. La
différence qu’il peut y avoir entre l’un & l’autre ,
c’eft que cambrer ne fe dit que d’une courbure peu
confidérable ; au lieu que courber fe dit de toute inflexion
curviligne, grande ou petite.
C am b r e r un livre, en termes de Relieur, c’eft le
prendre à moitié avec les deux mains, & courber
un peu les pointes des cartons en-dedans pour lui
donner une meilleure forme. Cambrer eft là derniere
façon qu’on donne à un livre relié.
CAMBRESIS, (Géog.) province de France dans le
Pays-bas, bornée au nord & à l’eft par le Hainault,
au midi par la Picardie, & à l’oiieft par l’Artois.
Son commerce confifte en grains, & fur-tout en toiles
de lin très-belles & très-eftimées. Cambray en eft
la capitale.
CAMBRIDGE, (Géog.) ville confidérable d’Angleterre
, capitale du Cambridgshire , avec titre de
duché, fameufe par fon univerfité. Elle eft fur la
riviere de Cam. Long. ty. 28. lat. 52. 10.
CAMBURG, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne
dans la baffe Saxe, à un mille de Naumbourg.
* CAM-CHAIN, fub. m. (Hifi. nat. bot.) efpece
d’orange qui croît au royaume de Tonquin, dont la
pelure eft fort épaifle, & remplie d’inégalités ; elle a
l’odeur très-agréable, & le goût délicieux. On regarde
ce fruit comme fort fain ; on en permet même
l’ufage aux malades.
CAMELÉE, f. f. (Hifi. nat. bot.) chamcelea, genre
de plante à fleur monopétale, découpée en trois parties
, de façon qu’elle paroît quelquefois compofée
de trois pétales. Le piftil devient dans la fuite un
fruit à trois noyaux, enveloppés d’une peau mince,
6c arrondis : ces noyaux renferment chacun une
amande oblongue. Tournefort, Inft. rei herb. app.
F o y e { Pl a n t e , (ƒ)
CAMÉLÉON , cameleo , f. m. (Hifi. nat. Zoolog.)
petit animal du genre des animaux à quatre piés qui
font des oeufs, comme le crocodile & le lézard, avec
lefquels il a beaucoup de reffemblance. Voye£ Planche
XV . d’Hifi. nat.fig. 2. Nous ne pouvons mieux
faire, pour l’hiftoire du caméléon, que de rapporter
ici ce qu’en a écrit M. Formey, fecrétaire de l’académie
royale des Sciences & Belles-Lettres de Prufle,
dans un manufcritqui nous a été remis.
« Le caméléon eft fait comme le lézard, fi ce n’eft
» qu’il a la tête plus groffe & plus large : il a quatre
» piés, à chacun trois doigts ; la queue longue, avec
» laquelle il s’attache aux arbres, aufli-bien qu’avec
» les piés ; elle lui fert à grimper ; & lorfqu’il ne peut
» atteindre de fes piés quelque lieu où il veut aller,
» pourvû qu’il y puifle toucher de l’extrémité de la
>> queue, il y monte facilement. Il a le mouvement
» tardif comme la tortue, mais fort grave. Sa queue
» eft plate, le mufeau long : il a le dos aigu, la peau
» pliflee & hériflee comme.une feie, depuis le cou
» jufqu’au dernier noeud de la queue, & une forme
» de crête fur la tête. II a la tete fans cou , comme
» les poiffons ; il fait des oeufs comme les lézards ;
»■ fon mufeau eft en pointe obtufe ; il a deux petites
» ouvertures dans la tête qui lui fe rv e n t de narines ;
Tome II.
» fes yeux font gros, & ont plus de cinq lignes de
»-diamètre, dont l’iris eft ifabelle, bordée d’un cer-
» cle d’or; & comme il a la tête prefqu’immobile ,
» & qu’il ne peut la tourner qu’avec tout le corps „
» la nature l’a dédommagé de cette incommodité en
» donnant à fes yeux toutes fortes de mouvemëns ;
» car il peut non-feulement regarder de l’un devant
» lui, & de l’autre derrière, de l’un, en-haut & de
» l’autre en-bas : niais il lés remue indépendamment
» l’un de l’autre avec tous les changemens imagina-
» blés. Sa langue eft longue de dix lignes.& large dé
» trois, faiteMe chair blanche, ronde, & applatie
» par le bout, où elle eft creufe & ouverte, fembla-
» ble en quelque façon à la trompe d’un éléphant, i l
» là darde & retire promptement fur les mouches ,
»> qui s’y trouvent attrapées comme fur de la glu ; il
» s’en nourrit, & il lui en faut très - peu pour fe re-
» paître, quoiqu’il rende beaucoup d’excrémens. O a
» dit même qu’il vit long-tems fans autre nourriture
» que l’air dont il fe remplit au foleil jufqu’à ce qu’il
» en foit enflé. Il n’a point d’oreilles, & ne reçoit ni
» ne produit aucun fon. Il a dix-huit côtes, & fon
» épine a foixante & quatorze vertébrés, y compris
» les cinquante de fa queue. Il dévient quelquefois
» fi maigre qu’on lui compte les côtes, de forte que
» Tertullien l’appelle une peau vivante, Lorfqu’il fe
» voit en danger d’être pris, il ouvre la gueule ôé
» fiffle comme une couleuvre. Gefner ôc Aldrovan-
» de difent qu’il fe défend du ferpent, par un fétii
» qu’il tient dans fa gueule.
» Le caméléon habite dans les rochers : Ce qu’il a
» de plus merveilleux, c’eft le changement de cou-
» leur qu’il éprouve à l’approche de certains objets.'
>, Il eft ordinairement verd, tirant fur le brun vers
» les deux épaules, & d’un verd jaune fous le ven-
» tre, avec des taches quelquefois rouges quelquefois
» blanches. ;Sa couleur verte fe change 10uvent en
» un brun foncé, fans qu’il refte rien de la première
» couleur : les taches blanches difparoiflent aufli quel-
» quefois , ou changent feulement en une couleur
» plus obfcure qui tire fur le violet, ce qui arrive or-
» dinairement lorfqu’il eft épouvante. Lorfqu’il dort
» fous une couvenure blanche, il devient blanc,
» mais jamais ni rouge ni bleu ; il devient aufli verd ,
» brun ou noir, fi on le couvre de ces couleurs : tel-
» les font au moins les relations ordinaires qu’on a
» données de ce phénomène. Mais il me paroît exa-
» géré ; & avant que d’en entreprendre l’explication,
» il faudroit bien conftater le fait. Le P. Feuillée,
» minime, par exemple, prétend dans fon Journal
» cCobfervationsphyfiques, mathématiques & botaniques,
» que le changement de couleurs de cet animal vient
» des divers points de vûe où l’on le regarde ; ce qui
» n’eft point aufli merveilleux que ce qu’en avoient
» publié les anciens. Mém. de Trévoux, Août iy2y ,
»pag. 1419. M. Souchu de Rennefort affûre dans
» fon Hifioire des Indes orientales, que les caméléons
» prennent par les yeux les couleurs des objets fur
» lefquels ils s’arrêtent. Hifi. des ouvr. des Sav. Mars
» 1C88. tom. II. p. 308. Un autre auteur avancé
» qu’il n’eft pas vrai que le caméléon change de cou-
» leur, fuivant les chofes fur lefquelles il fe trouve ;
» mais ce changement arrive, félon lui, fuivant les
» différentes qualités de l’air froid ou chaud qui l’en-
» vironne. Rec. d'Hift. & de Littèrat-, tom. III. p. y g
» Mlle de Scudéry, dans une relation qu’elle a pu-
» bliée de deux caméléons qui lui furent apportés a’À-
» frique, affûre qu’elle les conferva dix mois, & que
» pendant ce tems-là ils ne prirent rien du tout. On
» les mettoit au foleil & à l’air, qui paroiffoit être
» leur unique aliment : ils changeoient fouvenr de
» couleur, fans prendre celle des chofes fur quoi on
» les mettoit. On remarquoit feulement, quand ils
» étoient variés,que la couleur fur laquelle ils étoient C C c c