qui s’éboule du rempart, & d’empêcher qu’en tombant
elle ne comble le foffé. On l’appelle aufli lijîere
ÔC relais.
On plante ordinairement un rang de paliffade fur
la berne, afin d’empêcher l’ennemi de s’y établir ai-
fément. On la fortifie encore quelquefois par une haie
v iv e , qui lui fert d’une excellente défenfe. L’ennemi
eft obligé de la détruire avec le canon. Les paüffa-
des 8c cette haie vive affûrent aufli la place contre
l’efcalade , & rendent cette entreprife plus difficile. . , A B ER M E, f. f. terme d.'Amydonmers ; c elt un tonneau
dans lequel ces artifans mettent les recoupes de froment
, ou le froment dont ils compofent l’amydon,
pour y fermenter ou y recevoir les autres préparations.
Voye^ AmydON.
BERMIERS & BERMIERES, c’ eft ainfi qu’on appelle
, dans les Salines , des ouvriers & des ouvrières
occupés à tirer & à porter la muire au tripot. Vryei
T r i p o t , M u i r e , 6* S a l in e s .
* BERMUDES, ( l e s ) Géog. îles de l’Amérique
feptentrionale, vis-à-vis la Caroline, découvertes
en 15 zz ou 27, par Jean Bermudez efpagnol.
BERMUDIENNE, f. f. bermudiana,(Hifi. nat.bot.')
genre de plante à fleur liliacée, compofée de fix pétales.
Le calice devient un fruit triangulaire qui s’ouvre
en trois parties, 8c qui eft intérieurement partagé
en trois loges remplies de femences arrondies.
Tournefort, Injl. reiherb. Voye{ P LANTE. (I )
BERNACLE, oifeau. Voye^ C r a v a n t . (/)
BE RN A CLE , f. f. co n c h a a n a t ife ra , (H i f i . n a t .') coquillage
, dont la coquille eft compofée de cinq pièces.
M. Needham la décrit dans fes nouvelles obfer-
vations microfcopiques. Cette production fe trouve
dans la mer : on y peut diftinguer trois parties différentes
; le pédicule, la coquille, 8c l’animal qui eft
renfermé dans la coquille. Le pédicule eft une forte
d’étui cylindrique, qui a jufqu’à fix pouces de longueur
; il eft noirâtre & compaâ. C ’eft par l’une des
extrémités de cette forte de pédicule, que le b e rn a c le
adhéré aux rochers 8c aux vaiffeaux. Le diamètre de
la cavité du pédicule n’eft pas proportionné à celui
de la circonférence extérieure ; parce que le tuyau
eft formé par plufieurs membranes compofées de fibres
longitudinales, qui s’étendent quelquefois au
double de leur longueur ordinaire. Lorfque ces fibres
fe deffechent après la mort de l’animal, elles fe durcif-
fent, 8c deviennent rudes 8c grenues comme du chagrin.
« La coquille tient au pédicule, elle paroît être
» bivalve en apparence ; mais fi on l’examine un peu
» attentivement, on découvre bientôt que chacun
» de fes côtés eft compofé de deux pièces adhéren-
» tes l’une à l’autre par une fine membrane, qui en
» tapiffe toute la furface concave, 8c qui s’infinuant
>> entre chaque divifion, joint ces pièces enfemble,
» de façon que l’animal a l’avantage de pouvoir at-
» tirer à foi l’eau 8c la nourriture ; 8c pour cela, il
» n’eft pas néceffaire que les deux battans de fa co-
» quille s’éloignent l’un de l’autre, comme ceux des
» huîtres 8c des moules ; ils en font empêchés par
» une charnière courbe & concave , dans les bords
» de laquelle ils font engrenés, & qui s’étend au-
» delà de la moitié de leur circonférence ; mais ils
» forment un angle à chacune de leurs divifions, 8c
$> par-là ils laiffent entr’eux une ouverture qui a à
» peu-près la figure d’un rhomboïde. Ainfi tout ce qui
» eft attiré par le jeu des cornes du poiffon, eft ailé-
» ment retenu dans cette cavité. Lorfque l’animal eft
» tranquille, fa coquille eft toujours ouverte ; parce
>> qu’il a continuellement befoin de nouvelle eau,
» qu’il fuce 8c qu’il rejette alternativement ; ce qu’on
» peut remarquer par le jeu de deux antennes cor-
» refpondantes, qui reffemblent à celles de quelques
» infectes, 8c dont le mouvement répond affez bien à
» celui des oiiies des autres poiffons ». Nouv, obferv.
microfcop. pag. 220.8c 221.
La tête de l’animal eft au moins garnie d’une vingtaine
de petites cornes ou bras de différente longueur;
lorfqu ’on voit ces prolongemens par le moyen
au microfcope, ils paroiffent frangés ; au lieu d’être
rangés circulairement autour de la bouche, ils font
tous placés à côté ; lorfqu’ils fe contrarient, ils forment
des courbes irrégulières enfermées les unes dans
les autres. Il y a plufieurs incifions fur le côté concave
; & on voit dans les intervalles compris entre ces
incifions, des touffes de poil affez femblables à de petites
broffes.-M. Needham croit que lorfque l’animal
les agite foit au-dedans de fa coquille, foit au-dehors,
il forme dans l’eau un courant, 8c que par ce moyen
il attire les animalcules dont il fe nourrit. La tête hé-
riffée de ces fortes de cornes peut fortir au-dehors de
la coquille, 8c rentrer au-dedans.
Il y a aumilieu du grouppe de ces cornes, précifé-
ment au-deffus de la bouche,une trompe qui renferme
une forte de langue longue& ronde,à peu-près comme
celle du pivert. La bouche du bernacle eft compofée
de fix lames qui peuvent s’écarter les unes des autres,
8c qui font dentelées comme une feie fur leur bord
convexe ; ces lames font difpofées en cercle, & fixées
par l’une de leurs extrémités ; leur arrangement eft tel
qu’en s’élevant & s’abaiffant alternativement, leurs
dents fe correfpondent ; elles font appliquées les unes
contre les autres, de façon qu’elles forment une ouverture
pliffée. Le corps du bernacle eft aflez reffem-
blant à une petite huître.
En l’ouvrant, M. Needham'a trouvé dans plufieurs
une excroiffance bleue, placée de chaque côté & immédiatement
au-deffous du grouppe des cornes. Ces
excroiffances, vûes au microfcope, ont paru être un
fac membraneuxrempli de petits globules bleus d’une
figure ovoïde 8c uniforme, & affez femblables au frai
des autres poiffons. M. Needham foupçonne que les
bernacles fe multiplient comme les polypes, c’eft-à-
dire par une forte de végétation ; mais il ne l’affure
pas, parce qu’il n’a pas pû acquérir des preuves convaincantes
lur ceux qu’il a vu morts : cependant il en
a trouvé fix oufept en grouppe intimement joints enfemble
par leur extrémité, & qui reffembloient plutôt
à des rejettons que produit une même racine,qu’à
des branches qui naiffent d’un même tronc, ou à des
petits qui fortent du corps de la mere ; mais il n’a pas
pû déterminer fi cette forte d’union vient de ce que
la multiplication de cet animal eft analogue à celle
du polype, ou Amplement de ce que différentes portions
de frai fe touchent & croiffent fans s’écarter les
unes des autres.
M. Needham fait mention d’une autre efpece de
bernacles plus petite que la précédente. « On les trou-
» ve aufli adhérentes aux rochers & aux vaiffeaux ;
» ils different principalement des autres, en ce que
» la coquille qui renferme immédiatement leur corps
» avec le pédicule fur lequel il eft fixé, eft .looée
» dans une autre coquille univalve, qui a la forme
» d’un cône tronqué, qui s’attache contre le fond
» des vaiffeaux, comme celle d’un gland de mer avec
» laquelle il eft aifé de la confondre, page 126 ». Au
refte ces petits bernacles font affez reffemblans aux
grands.
M. Needham fait obferver qu’il y a beaucoup d’analogie
entre ces bernacles 8c les animalcules à roues,
dont M. Leuwenhoek a découvert deux efpeces, 8c
les polypes à pennaches de M. Trembley. On a ap-
pellé le bernacle concha anatifera,parce qu’on croyoit
autrefois qu’il fortoit de ce coquillage une efpece de
canard, Foyc{ C r a v a n t . (/)
* BERNAGE, f. m. (Econom. rufiiq.) On entend
par ce mot, dans les campagnes oii il eft en ufage,
des mélanges de grains, qui fe font pour la nourrature
dès beftiaux , 8c qui fe fement avant I’hyver.
BERNARD-L’HERMITE , cancellus , animal du
genre des cruftacées, aufli appellé le foldat. Il n’eft
pas recouvert en entier d’une taie comme les autres
cruftacées, ayant par conféquent des parties molles
à découvert. Il fe réfugie dans les coquilles vuides
qu’il rencontre, 8c c’eft toûjours dans celles qui font
tournées en vis ; il fe loge aufli dans les zoophytes
qui ont des cavités propres à le recevoir , ou dans
d’autres chofes qu’il trouve convenables pour le mettre
à l’abri de tout ce qui pourroit le bleffer, 8c affez
legeres pour qu’il puiffefe déplacer avec fa loge lorf-
qu’il veut changer de lieu. Il vit folitaire, c’eft pourquoi
on lu a donné le nom de bernard-l'hermite ; celui
de foldat vient fans doute de ce qu’il fe tient dans
fa coquille comme un fentinelle dans fon pofte, ou
de ce qu’il fe revêt 8c qu’il s’arme, pour ainfi dire ,
d’une coquille étrangère.
Le corps de cet animal eft alongé comme celui
des langouftes ; il a deux cornes longues & menues
de couleur jaun e, celle du refte du corps eft mêlée
de rouge & de jaune. Ses yeux font affez élevés ; fa
bouche eft entourée de petits filamens : il a deux longues
pattes qui ont des ferres courtes ; l’une de ces
pattes eft prefque toûjours plus groffe que l’autre.
Rondelet prétend que la gauche eft toûjours la plus
groffe a mais il y en a aufli qui ont au contraire la patte
droite plus groffe que la gauche. Le bernard-l'hermite
a de chaque côté deux autres jambes longues ,
courbes 8c pointues ; ce qui fait en tout fix jambes ,
qu’il alonge en fortant à demi de fa coquille, 8c qu’il
accroche quelque part lorfqu’il veut changer de lieu ;
c ’eft aufli par le moyen de ces pattes, qu’il faifit les
petit poiffons ou les infe&es dont il fe nourrit. Cet
animal a , outre ces fix jambes, trois prolongemens
de chaque côté au-delà de la poitrine ; ces prolongemens
n’ont chacun que le tiers de la longueur de
chaque jambe ; ils font mous, & ils tiennent à la partie
du corps qui n’eft recouverte quepar une peau
très-mince. Le refte aune efpece d’ecailleplus molle,
que celle des écreviffes. Rondelet a diftingué les mâles
des femelles par les oeufs qu’il a vû attachés au-
dehors du corps de la femelle pendant l’été, lorfque
le bernard-l’hermite fort au-dehors de fa coquille, Foyer
Rondelet, lib. X V III. des poiffons, 6- les Mém. de l'A cademie
royale des Sciences , année tyio. pag. 4SS.
■ II y a dans les îles de l’Amérique des bernard-l'her- j
mite qui ont trois ou quatre pouces de longueur. On
rapporte que cet animal vient une fois chaque année
fur le bord de la mer, pour y jetter fes oeufs 8c changer
de coquille ; car il eft obligé de quitter la coquille
dans laquelle il s’étoit logé , parce qu’ayant groflï
pendant l’année , il fe trouve gêné dans cette coquille.
Alors ilfe tranfporte fur le rivage, 8c il cherche
une nouvelle coquille qui puiffe lui convenir.
Dès qu’il en a rencontré une, il fort de l'ancienne, il
effaye fon nouveau logement ; & s’il eft convenable,
il s’en empare & y refte ; mais il eft Couvent obligé
d’entrer dans plufieurs coquilles avant que d’en trouver
une qui lui foit proportionnée. S’il arrive que
deux bernard-l'hermite s’arrêtent àla,même coquille,
ils fe la difputent ; le plus foible eft contraint de la
céder au plus fort, Cet animal fait un petit cri lorf-
qu’on le prend. Il faut éviter qu’il ne faififfe le doigt
avec fa ferre ; car il fait beaucoup de mal, 8c ne lâche
que très-difficilement. Les habitans du pays le
mangent, 8c le trouvent très-bon ; mais on dit qu’il
eft pernicieux pour les étrangers. Foye[ Hifl. gén-
des Antilles, par le P. du Tertre. Foye{ C r USTACÉES.
^Dnbtrî^rcede ,aD fance8c de laDoria.
nat, bot. ) plante ainfi aj
pellée par M. Guillaume Houftoun, du nom de M.
Bernard de Juflîeu , démonftrateur en Botanique au
Jardin-royal de Paris. Elle eft mâle & femelle : la
plante mâle produit de petits chatons qui tombent
quand ils font mûrs. Le femelle a des fleurs dont le
petale eft couleur de vermillon : ces fleurs font fui-
vies d un fruit à trois coques, femblables à celles du
ricin. On en compte de quatre efpeces.
BERNARDINS, f. m. pl. ( Hift.eccléf ) religieux
fondes par S. Robert, abbé de Molefme, & enfuite
de Citeaux en Bourgogne, d’où ils font nommés Æe-
ligieux de Citeaux. Leur/ordre eft une réforme de celui
de S. Benoît : mais jWce qu’il a été fort étendu
par S. Bernard , abbé de Çlairvaux, on les appelle
Bernardins, nom fous lequel ils font plus connus en
France , que Giftermas. Voy.e[ C i s t e r c
i e n s . “us portent une robe blanche avec un feapu.
laire noir par-delTus, tsor-s <hi cloître une robe noi-
re avec un capuce de même couleur, dont la pointe
leur defeend par-derriere [ufqu’à la ceinture. Au
choeur ils font vêtus d’une large robe blanche à grandes
manches, avec un chaperon blanc. &
On compte en France cinq abbayes de Bernardins,
chefs d’ordres : favoir, Cîteaux, Çlairvaux, Ponti-
gny, la Ferté, 8c Morimont. Les ordres d’Alcantara
8c de Calatrava en Efpagne, font compris dans l’ordre
de S. Bernard, auflï-bien que les Feuillans, nouvelle
réforme commencée au xvjc. fiecle. Les reli-
gieufes , appellées Bernardines fui vent la réglé de
faint Benoît, 8c font vêtues de blanc comme lester*
nardins. (G')
BERNAUDOIR, f. m. ( Bonneterie ) c’eft ungrand
panier d’ofier, à claire v o ie , rond 8c oblong ,°dont
I ufage eft pour nettoyer les brins de laine que l’on
ramaffe deflbus la claie, après que la laine eft battue
: on prend ces brins, on les met dans le bernau-
doir , & avec une baguette on les agite circulairement
jufqu’à ce qu’ils f oient ouverts 8c affez nets pour
être ajoûtés au refte de la laine battue. Foyeç Planche
de Bonnetier , f g. 1. vin bemaudoir.
* BRRNA"\V, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne,
dans l’électorat de Brandebourg,à deux lieues de Berlin.
Il y en a encore deux autres de même nom, l’une
dans l’évêché de Ratisbonne ; 8c l’autre dans lehaut
Palatinat.
* BERNBOURG, (Géog. ) petite ville d’Allemagne,
du cercle de la haute Saxe, & dans la principauté
d’Anhalt, fur la riviere de Sara. Long, lo.la t Si
SS.
* BERN-CASTEL, (Géog. ) petite ville d’Allemagne
, dansl’électorat de T rêves, fur la Mofelle entre
Trarbach 8c Weldens.
B.ERNE, ( Marine. ) mettre le pavillon en berne ,
c’eft hiffer le pavillon au haut du bâton du pavillon
8c le tenir ferlé. On met ordinairement le pavillon en
berne pour appeller la chaloupe, 8c c’eft en général
un lignai que les vaiffeaux pavillons donnent aux inférieurs
, pour les avertir de venir à bord de leur pavillon
; on s’en fert aufli pour divers autres fignaux.
F o y e [ H i s s e r & F e r l e r . ( Z )
* B e r n e , ( C a n t o n d e ) Géog. le fécond &lfe
plus grand des treize cantons Suiffes, d’environ foi-
xante lieues de long, fiir trente dans fa plus grande
largeur. Il fe divife en deux parties principales ; l’une
qu’on appelle le pays Allemand ; 8c l’autre, le pays
Romand, ou plus communément le pays de Vaud. Le
pays Allemand fe partage en trente-cinq gouverne-
mens , 8c le pays de Vaud en treize. Les Bernois ont
encore quatre gouvernemens par indivis avec les
Fribourgeois. Bar ne eft la capitale du canton.
B e r n e , ( Gépg. ) ville de Suiffe, capitale dit canton
de même nom, dans une longue prefqu’île formée
par l’Aar. Long, 2S.10. lat, 47.
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