«fl: fabuleux. Quant au nom £églife eathédralc , il
u ’eft pas fort ancien. On appelloit l’églife principale,
celle où l’évêque célébroit ordinairement, la grande
dglife , l ’ég life epifcopale, l’églife de la ville. Le nom de
cathédrale n’a été en ufage que dans l’églife latine, Si
depuis le x. fiecle.
C A TH E D R A T IQ Ü E , J “ o “
•qu’avoient les évêques d’exiger une certaine iomme
d ’argent en vifitant les paroiffes de leur d io cè fe , Sc
cela à caufe de leur dignité épifcopale, propur cathe-
Jram epifcopalem. Il en eft fait mention d’abord dans
le concile de B ra gu e , puis dans le v ij. concile de T o lède.
Cette fomme étoit de deux fous d’or ; Sc les
•évêques de France la percevoient fous le régné de
Charlemagne, & des autres rois de la fécondé race.
O n appelloit encore ce droit Jynodatique, parce qu on
le payoit au fynode. D e p u is , le nom de cathedratique
a été étendu aux droits affe&és aux archidiacres Sc
aux doyens ruraux dans leurs vifites. Thomaffin,
difciplin. de l’églif.part. III. liv. II. ch. xv. & ch. xxxij.
& xxxjv. ( G )
C A TH E R E T IQ U E S , adj.. (Medec.) fe dit de re-
medes qui rongent Sc confument les chairs fongueuses
ou baveufes des plaies , des ulcérés, ou autres
femblables. ,
C e mot eft tiré du grec «.et^cuflvntoç, dérive de
KctS-ttipa , qui lignifie purger, émonder ; ou de y.ena Si
àiftu , enlever , emporter.
On appelle aulli ces mêmes remedes farcopliages ,
c’eft-à-dire qui mangent les chairs : tels font le précipité
rougé , l’ahui b rû lé , le cuiv re'b rûlé, le v itrio l
b le u , &c. (iV)
CATHERINE ( l ’O r d r e d e Ste) , Hift. moder.
c ’eft un ordre de Ruffie, qui ne fe donne qu’à des
dames de la première qualité de la cour ; il fut fonde
en 1 7 14 par la czarine Catherine , époufe de Pierre
le grand, en mémoire du bonheur fignalé qu’eut ce
prince d’échapper aux Turcs en 1 71 1 , fur les bords
du Pruth. Cette princeffe , pleine de tendrefle pour
fon ép ou x , eut le courage de le fuivre dans cette expédition
, où toute l’armée rulîienne fe trouva dans
un péril imminent ; dans une conjon&ure fifâcheufe,
la czarine prit le parti d’envo ye r un courier au
grand-vifir qui commandoit l’armee ottomane , lui
promettant une fomme très-confiderable s’il vouloit
entrer en négociation a v e c le czar j le vifir y con-
fentit : en conféquence il envoya des députés dans
le camp des Ruffiens, leur recommandant fu r - to u t
de ne pas manquer de voir la czarine, parce qu il ne
pouvoit fe perfuader qu’une femme eût eu affez de
courage Sc de tendrefle con ju ga le,p ou rs ’expofer à
un danger auffi grand. C e fut afin de conferver le fou-
venir d’un événement fi remarquable , que le czar
voulut que cette princeffe fondât un ordre qui portât
fon nom, & dont elle fût grande-maîtreffe. Les marques
de cet ordre font une croix rouge , tenue par
une figure defainte Catherine ; on la porte attachée à
un cordon ponceau, borde des deux cotes d un petit
liferé d’a rg e n t, fur lequel on v o it le nom de fainte
Catherine & la devife P RO Fl DE ET P AT RI A.
Dans la fondation il ne doit y avo ir que fept dames
aggrégées à cet ordre : mais la czarine en augmente
le nombre fuivant fa volonté. ( — ) chevaliers de fainte Catherine du mont
Sinaï ) , Hift. moder. ancien ordre militaire| formé
pour affûter Sc protéger les pèlerins qui alloient v isiter
par dévotion le corps de Ste Catherine , vierge
d’Alexandrie , diftinguée par fon favoir , Sc qu’on
dit avoir fouffert le martyre fous Maximien.
L e corps de cette v ierge ayant été trouvé fur le
mont S in a ï, il s’y fit un fort grand concours de pèlerins
; Sc ce pèlerinage étant devenu dangereux par les
courfes des Arabes, on établit en 1063 un ordre de
cheva lerie, à l’imitation de celui du S. Sepulchre Sc
fous la proteûion de Ste Catherine. Les chevaliers'
s’engageoient par ferment à garder le corps de cette
fainte, à pourvoir à la fûreté des chemins en faveur
des pèlerins, à fuivre la réglé de S. Bafile, & à obéir
à leur grand-maître. Ils portoient un habit blan c , fur
lequel étoient repréfentés les inftrumens du martyre
de leur patrone, c’eft-à-dire une demi-roue armée
de pointes tranchantes , Sc traverfée par une épée
teinte de fang. ( ( ? )
C A T H E T E , f. f. (Architecl. ) c’eft une ligne perpendiculaire
qu’on luppofe paffer au milieu d’un
corps cylindrique , comme une colonne , un pilier ,
&c. mais communémént cette ligne s’appelle axe ,
ou effieu. On entend auffi par cathete , la ligne perpendiculaire
qui paffe dans l’oeil de la v olute ionique
à plomb du fût inférieur de la colonne , & du
bas du tailloir du chapiteau ; cette ligne ainfi ap-
pellée fait donner à l’oeil de cette volute le nom de
cathete. Voye1 CH A P IT E A U , IONIQUE. Cathete , en Géométrie, fe prend plus généralement
qu’en Archite&ure ; Sc c’eft une ligne qui tombe
perpendiculairement fur une autre lign e , ou fur
une furface. Voye^Perpendiculaire.
Les deux petits côtés d’un triangle re&angle font
deux cathetes. Voye[ Rectangle.
C e mot eft principalement en ufage.dans la Catop-
trique , ou dans la partie de l’Optique qui confide-
re les propriétés des rayons de lumière réfléchis.
A in f i,
C athete d’incidence, en Catoptrique, eft une ligne
droite tirée du point radieux, ou de l’o b je t, perpendiculairement
au miroir. Si le miroir eft fphérique,
la cathete d'incidence eft une ligne droite tirée de Fob- -
jet au centre du miroir ; car cette ligne eft perpendiculaire
au miroir.C Voyeç Incidence. athete de réflexion; c’eft une ligne droite tirée
de l’oe i l , ou de tout autre point d’un rayon réfléchi,
perpendiculairement au miroir. C ette ligne paffe par
le centre du miroir, fi le miroir eft fphérique. Voye^
RéCfaletxhieotne. £ o bliquité, eft une ligne droite tirée du
point d’incidence perpendiculairement au miroir ;
dans la fig. 5 4. de l'Optique, fi on fuppole que G F
fdo’iint cuind emnicreo,i rc p’elfatn-à, -Ddi rle’o lbe jepto, inEt lo’oeùi ll e& r aCy olen p Doi nCt tombe pour fe réfléchir fuivant C E, la ligne D G fera
la cathete d'incidence, la ligne E F la cathete de réflexion
, & la ligne CH la cathete d'obliquité.
Dans les miroirs plans, l’image de l’objet eft vûe
dans le concours du rayon réfléchi av e c la cathete
d'incidence. Plufieurs auteurs, entr’autres le P. T a c -
q u e t , fondés fur cette expérience, en ont fait une
réglé générale de Catoptrique & de Dioptrique fur
le lieu de l’image vûe dans un miroir courbe , ou par
un verre : mais ces auteurs font dans l’erreur. Voye^
A p p a r e n t ,M i r o i r , D i o p t r i q u e . (O )
C A T H E T E R , f. m. terme de Chirurgie , eft une
fonde creufe & courbe qui eft ordinairement d’argent
, qu’on introduit par l’urethre dans la v e ff ie ,
pour faciliter l’écoulement de l'urine, quand le paf-
fage eft bouché par une p ierre, par du g ra v ie r , des
caroncules ou autre chofe.
C e mot vient de Kabinpu ou KahUpaiJ mettre dedans ;
on l’appelle auffi algalie ou fonde creufe. V. Algalie.
Quelques auteurs font dans l’ufage de donner plus
particulièrement le nom de cathéter à une fonde cannelée
, qui a la même configuration que l’algalie à
long bec. Cette fonde doit être d’acier ; fon corps
eft folide Sc cannulé comme les algalies. Elle a fur
toute la convexité de fa courbure une rainure d’une
bonne ligne de la rg e , qui doit être fermée à fon extrémité
le plus quarrément qu’il eft poffible. Cette
fonde fert à conduire le lithotome dans l’opération
de la taille, Voye^L i t h o t o m ie .
C e cathéter eft repréfentë Planche VIII. fig. 2. Si
la fig. 8. montre la cannelure Sc la conftru&ion ordinaire
de la tête de cet inftrument. La maniéré de
s’en fervir eft expliquée au mot Cathetérisme.
C A TH E T ÉR ISM E, f. m. opération de Chirurgie,
qui confifte à introduire une fonde dans la v effie ,
pour s’informer de l’état de cè v ife e r e , tirer l’urine
ou le pus qui y féjourne, ou pour y inje&er quelque
liqueur.
Les fondes av e c lefquelleson pénétré dans la vef-
fie , fe nomment algalies. Voye[ Algalie.
Quand on fonde un malade pour la rétention d’urine
, il faut le fonder dans fon lit couché fur le dos -,
la poitrine un peu é le v é e , les genoux un peu fléchis
& écartés. Si on le fonde pour connoître s’il a la
pier re , il faut autant qu’il eft poffible, le fonder debout
, afin que la pierre qui dans cette attitude tombe
prefque toûjours fur l’orifice de la v effie , étant
entraînée av e c l’urine, foit plus facilement rencontrée
par le bout de l’algalie. Souvent on n’a pas reconnu
la pierre faute de cette précaution. Si l’on n’a
pû fe difpenfer de fonder le malade dans fon l i t , il
faut quand la fonde fera dans la v e ff ie , le faire tourner
Sc affeoir fur le bord du l i t , fi fon état lui permet
de faire ces mouvemens.
L a principale condition pour bien fonder eft d’avo
ir une parfaite connoiffance de là figure Sc de la
courbure du canal de l’urethre ; il faut en outre de
l ’adreffe Sc de l ’habitude pour y réuffir.
Il y a deux maniérés de fonder les hommes ; l’une
qu’on appellepardeffus le ventre; Si l’autre par le tour
de maître. Pour fonder par - deffus le v en tr e , le chirurgien
placé au côté gauche du malade , tenant le
manche de l’algalie av e c la main droite , introduit
le bec de cet inftrument dans l ’u rethre, la verge
étant renverfée fur le v en tre , Sc tenue par la main
gauche du chirurgien. Dans ce c a s , il ne s’ agit que
de fuivre doucement la route du canal pour entrer
dans la veffie en relevant le manche de la fonde, Sc
baiffant la verge lorfque l’extrémité antérieure, ou
bec de l’inftrument, doit paffer fous l ’os pubis : l’algalie
doit être graiffée d’huile, afin de couler plus
aifément dans l’iirethre.
Pour fonder par le tour de maître, le dos de la
fonde regarde le v en tre , Sc fon manche eft tourné
du côté des genoux du malade ; le chirurgien doit
être placé à droite ; il foûtient la verge av e c trois
doigts de la main gauche à l ’endroit de la couronne
du glan d , évitant de comprimer l’ureth re, qui eft
placé fous le corps caverneux. Il prend fa fonde bien
graiffée ; & l’ayant conduite doucement jufqu’à la
racine de la v e r g e , il lui fait faire un demi-tou r en
la penchant conjointement avec la verge vers l’aine
d roite , Sc en conduifant le manche fur le ventre ;
il le baiffe enfuite pour que le bec puiffe paffer fous
l ’os pubis & pénétrer dans la veffie. Dans ces diffé-
rens mouvemens, l’algalie doit être pouffée dans la
v erge , Sc la verge doit être tirée fur l’algalie ; il
faut qu’il y ait un concert entre les deux mains du
chirurgien pour réuffir à cette opération.
S i , la fonde étant prête d’ entrer dans la v e ff ie , on
fent quelqu’obftacle, il ne faut rien forcer de crainte
de faire de fauffes routes, qui rendent enfuite
l ’introduôion de la fonde fort difficile , Sc quelquefois
même impoffible : mais il faut retirer la fonde
de la largeur d’un travers de d o igt, & la repouffer
enfuite doucement pour tâcher de trouver la vraie
route.
Si la difficulté de fonder venoit de l’inflammation,
une ou deux faignées prépareroient efficacement à
cette opération ; je n’ai fouvent réuffi à fonder qu’a-
près avoir ufé de ce moyen. Si les obftacles font in-
furmontables, on fait la ponction à la veffie. Voye^
Ponction.
Tome II,
La difficulté d’introduire là fonde darts toute la;
continuité du canal de lurethre eft un figne d’obfta-
de dans ce conduit. Voye^ CarnositIe.
Il eft plus facile de fonder les femmes , qüe les
hommes, parce que le conduit de l’urine eft plus
large , fort court & prefque droit ; il faut écarter les
levres Sc les nymphes, & introduire la fonde à femme
dans l’orifice dè l’urethre ; le bout qui eft legere-
ment recourbé étant tourné du côté du pubis, on
la pouffe doucement dans là veffie. J’ai eu occafion
pendant mon féjour à l’hôpital de la Salpétrière ,
de fonder un grand nombre de femmes, oit j’ai ob-
fervé quelques difficultés. La plus commune vient
de la defeente dè matrice : pour peu que cet organe
foit un peu plus bas qu’il ne doit être naturellement,
la veffie entraînée par fon adhérence au v a g in , forme
un pli qui empêche l’introduélion de la fonde ;
il ne faut dans ce cas qu’étendre un peu les parties
en introduifant le doigt indeic. de la main gauche
dans le vagin ; la fonde entre alors av e c facilité.
C ’eft une petite attention fans laquelle néanmoins on
peut fe trouver dans l’impoffibilité de ne foulager
une perfonne qui fouffre cruellement, qu’en employant
des moyens douloureux, tels que la ponction.
(F)
C A TH O L IC IT É , f. f. ( Théologie.) eft un des ca-
ra&eres de la vraie E g life , c’eft-à-dire fon univerfa-
lité à tous les tenis, à tous les lieux , & à toutes for*
tes de perfonnes.
La catholicité de l’E'glife fê tire , félon nos Théo*
logiens , de quatre chefs principaux : *1°. de l ’uni*
verfalité des lie u x , dans lefquels l’Eglifé eft répandue
: de l’univerfalité dès teins, dans lefquels elle
a fubfifté, & de ceux où elle fubfiftera : 30. de l’uni
verfalité de la doétrifte qu’e lle a enfeignée fans me*
lange Sc fans altération : 40. enfin de l’univerfalité
des perfonnes de tout fe x e , de tout â g e , de toute
condition, qui font entrées dans fon fein.
On a prouvé contre les Proteftans, qUe l’Eglifé
romaine avo it toûjours eu ces quatre marques. C e pendant
lorfqu’on parle de fa catholicité' Ou de fori
univerfalité en tous lieux & à toutes fortes de perfonnes
, on convient que ce terme né doit pas s’entendre
d’une liniverfalité phyfique & abfolué, mais
d’une univerfalité morale & relative ; enforte que la
fociété des Catholiques romains a toujours contenu
Sc contient encore infiniment plus de perfonnes, 8c
s’étend en beaucoup plus de lieux qu’aucune des fec-
tes qui fe font féparees d’elle.
Catholicité fe prend auffi quelquefois pour la
doûrine catholique Sc l’attachement d’une perfonne
à cette doélrine. Un véritable fidele doit toûjours
être prêt à donner des preuves non - fufpe&es de fa
catholicité. Voytç ORTHODOXIE. (C?)
C A TH O L 1C O N , ( Pharmacie. ) épithete de certains
éleétuaires anciens qu’on regardoit comme uni*
verfels,ou Comme purgeant toutes les humeurs. Voy*
Electuaïre.
On trouve dans les auteurs différentes deferip*
rions de ces éleâuaires : v o ici celui dont on donne
la defeription dans la Pharmacopée de Paris, fous le
nom de catholiCon double de rhubarbe, qu’on appelle
ordinairement de Nicolas. Prenez racine de polypode
de chêne coupée par petits morceaux , une demi-
livre ; racine de chicorée, deux onces ; femence de
fenouil, une once Sc demie ; feuilles d’aigremoine
& de fcolopendre, rie chacune trois Onces.
Faites bouillir à petit feu dans huit livres d’e aa
commune réduites à moitié , paffez en preffant, Sc
faites cuire le tout ert confiftance d’éle&uaire : reti-
rez-le du feu , & y ajo.ûtez enfuite pulpe de caffe Sc
de tamarins, de chacune quatre onces. Joignez en-
fuite peu-à-peu la poudre de rhubarbe à la quantité
de quatre onces j de feuilles de fené mondé, de fe-
F F f f f "