en autant de moules de boutons qu’elle peut être percée
de trous. Comme il y a des boutons de différentes
groffeurs, il faut Suffi des moules de différentes
greffeurs , & par conféquent différentes fortes de
moules perçoirs. On en voit un plus petit, fig. io .
l'on fer n’a que trois pointes ; celle du milieu qui perce
le moule de bouton, & les deux des côtés qui font
concaves , forment la furface convexe du moule,
& le féparent de la tranche de bois. On peut faire
mouvoir le moule perçoir par le moyen d’une roue
& d’une poulie ; mais on le peut auffi par le moyen
d’un archet, comme on voit fig. 7. 8. On doit aller
plus vite à la roue qu’à l’archet, & former plus de
moules en moins de tems ; mais en revanche il faut
un ou deux ouvriers de plus. Le chevalet, dans ce
fécond cas, eft le même que dans le premier : l’ouvrier
eft affis deffus de la même maniéré ; & la feule
différence qu’il y air entre l’une & l’autre manoeuvre,
c’eft que le moule perçoir eft monté dans une boîte,
& fe meut ici par l’archet, & que dans le premier cas
il eft monté dans une poulie & fe meut par des tourneurs.
II femble qu’il faudroit travailler les petits
moules de boutons à l’archet, & les gros moules à la
roue.
Lorfque les boutons font enlevés, il s’agit d’y faire
les trous à paffer les cordes : c’eft ce qui s’exécute
avec beaucoup de promptitude avec la perçoire de
la fig. 11. Cette perçoire peut fe monter fur une poulie
, ou s’inférer feulement, comme on la voit ic i,
dans une longue boîte à foret. Dans le premier cas,
les trous à cordes fe feront à la roue ; dans le fécond,
ils fe feront à l’archet.
II eft à-propos que le bois de moule a boutons fait
dur & fec, afin qu’il fe tranche net. On faifoit autrefois
des moules à bouton avec la corne ; mais la mode
en eft paffée.
Ce métier nourrit à peine l’ouvrier, & il ne peut
guere fe tirer d’affaire que par la célérité.
Ces moules fe vendent à tous ceux qui font des
boutons. Les Boutonniers-Paffementiers les couvrent
de fil, de foie, de poil de chevre , d’or & d’argent.
Voye{ B o u t o n . Les Orfèvres en rempliffent la concavité
des boutons qu’ils frappent fur le tas, les contenant
dans*cette concavité à l’aide de la bordure du
bouton, & d’un enduit ou de maftic , ou de ciment
mêlé avec la poix-réfine.
Le terme bouton ne fe prend pas feulement pour
une des parties de notre habillement; on a tranfporté
le même nom à une infinité d’autres chofes qui n’ont
de commun avec cette partie que la feule forme,
comme on le verra dans les articles fuivans.
B o u t o n , (Chimie & Métall.) On défigne par ce
mot un globule d’argent qui refte fur la coupelle au
fourneau eTeffai. Lorlque pour effayer de l’argent on
le met fur la coupelle oit il y a du plomb fondu, il
commence par noircir un peu ; enfuite il fe fond en
tournoyant continuellement, & paroît bouillonner.
A mefure que les bouillons groffiffent, ils deviennent
moins,fréquens, & la matière qui les environne
diminue. Enfin il ne fe fait plus que deux ou trois
bouillons, qui fe raffemblent pour n’en former plus
qu’un ; ce qui fait éclair ou corufcation, ou l'opale.
Pendant ce tems le globule paroît tourner encore ;
enfin il ceffe & demeure fans mouvement. On le
laiffe refroidir peu-à-peu, & ce qu’on trouve fous la
coupelle, eft ce qu’on nomme le bouton; on le pefe
pour connoître le titre de l’argent. (M) . \
B o u t o n , (Chirurgie.) tubercule ou petite tumeur
rouge qui s’élève fur la peau, principalement au vi-
fage. Çette tumeur eft de la nature du phlegmon
Cvoy < t P h l e g m o n par fuppuration. ) , & fe termine ordinairement Voye^ Abcès.
Bouton eft auffi un infiniment de Chirurgie dont
<f>o. fe fert dans l’opération de la taille, Voyc^ PI, X I.
fig. ff. Il en compofe trois , parce qu’il a trois ufages
dans cette.opération. C ’eft une efpece de fonde d’a-
cier ou d’argent, très-polie, longue de huit pouces.
Le corps de cet infiniment eft cylindrique ; il a cinq
pouces de long, près de quatre lignes de diamètre à
fa bafe, & deux lignes à la pointe. Le long de cette
tige régné une crête ou languette qui s’élève doucement
vers la bafe, & qui devient de plus en plus éminente
jufqu’aux deux tiers de fon chemin, où elle ne
doit pas excéder une ligne & un tiers de hauteur ; elle
continue enfuite en diminuant infenfiblement, pour
finir en mourant. La longueur de cette crête eft de
quatre pouces & demi.
L’extrémité antérieure de cet infiniment eft la fuite
du corps ; elle a encore un peu de la figure cylindrique
& pyramidale, puifqu’elle va en diminuant de
volume pendant la longueur de trois lignes. Cette
extrémité eft recourbée du côté de la crête, & fe termine
par un bouton en forme de poire de cinq lignes
de longueur fur deux 8c demie de diamètre. Ce bouton
qui donne le nom à tout l’inftrument, eft très-adoucï
8c très-poli, pour ne point bleffer la veffie.
L’extrémité poftérieure forme une efpece de cuil-
liere beaucoup plus alongée que large ; elle n’a à fon
extrémité la plus évafée que cinq lignes de diamètre :
fa longueur eft de deux pouces deux lignes. Sa cavité
eft du coté oppofé à la crête & au bouton; elle
commence doucement , & a environ trois lignes de
profondeur dans l’endroit le plus creux, pour fe terminer
par une efpece de bec arrondi. Le dehors de
cette cuilliere eft très - poli, 8c fait une legere courbure
qui fe jette du côté de la crête.
L’ulage du bouton eft de pénétrer dans la vèffie ,
pour retourner les pierres qui font mal chargées dans
les tenettes ; d’entrer dans cet organe après la fortie
d’une pierre, pour favoir s’il n’y en a point d’autres.
La crête fait l’office de conduéleur, puifque c’eft par
fon moyen qu’on réitéré avec fureté l’introduâion
des tenettes dans la veffie autant qu’il en eft befoin.
Enfin la curette fert à ôter les fragmens de pierre,
les fables, les caillots de fang, & autres corps étrangers
qu’on ne peut tirer avec les tenettes.
Bouton de feu, eft un nom qu’on donne au cautere
a&uel. Voye^Ca u t e r e . (JT)
B o u t o n : on appelloit ainfi dans l'Artillerie, un
petit corps rond fondu avec le canon â l’extrémité de
la volée, & qui étoit auffi élevé fur l’ame de la piece,
que la partie fupérieure de la culaffe. On.s’en fer-
voit pour mirer ou pointer le canon ; mais l’ordonnance
du 7 Oûobre 1731 fupprime ce bouton à toutes
les pièces : on fe fert à fa place du fronteau de mire.
Voyez P o i n t e r .
Il y a auffi dans le canon l’extrémité de la culaffe
qui forme une efpece de bouton, 8c que l’on appelle
par cette raifon le bouton de la culaffe. (Q ) '
B o u t o n , (Jardinage.) eft un petit point rond qui
vient le long des branches des arbres, d’où fort la
fleur qui doit produire le fruit. Les boutons des arbres
à pépin ont plufieurs fleurs , ceux à noyau n’en ont
qu’une.
Il y a deux fortes de boutons; les boutons ronds, 8c
les boutons plats : les ronds font ceux qui font efpérer
des branches à fruits : les plats au contraire ne laif-
fent entrevoir que dés branches à bois. (/C)
B o u t o n s d ’O r , voyez B a s s in e t .
B o u t o n : les Artificjê.fcappellent ainfi l’extrémité
de la tétine du culot arrondie en forme de zone fphé-
rique, du milieu de laquelle s’élève la broche qui forme
l’ame de la fufée. Voyez C u l o t .
B o u t o n s .,:«« termes de Brafferie, font de petites
parties de moufle en forme de boutons, qui s’élèvent
fur le levain.
B o u t o n , en termes de Fourbiffeur, eft un demi-
rond qui termine la garde par en-haut, 8c fur lequel
on
on ride la foie, pour rendre la monture plus folide.
Voyez la figure, Planche du Doreur.
B OUT O N de la bride, (Maréchallerie & Manege.)
eft un petit anneau dé cuir, au-travers duquel les
deux renes paffent, 8c qu’on fait monter ou defcen-
dre félon le befoin qu’on en a. Couler le bouton, c’eft
le faire defcendre fur le crin. Mettre un chevalfous le
bouton, c’eft racourcir 8c tendre les renes par le
moyen du bouton de la bride, que l’on fait defcendre
jufque fur le crin. On s’en fert quelquefois de cette
maniéré lorfqu’on dreffe les chevaux d’arquebufe ,
pour les arrêter plus facilement 8c plus vîte.
Boutons de farcin, font les groffeurs rondes qui
viennent au cheval qui eft attaqué de cette maladie.
Boulon de feu, eft un-morceau de fer long, terminé
en pointe 8c emmanché, que l’on fait rougir pour en
percer la peau du cheval dans certains cas. ( V )
B o u t o n s d e r e t o u r s , en Rubanerie; ce font
communément dés moitiés de vieux rochets coupés
en deux, à - travers lefquels on paffe les tirans des
retours, pour que ces retours foient plus aifément
tirés par l’ouvrier, que s’il falloit qu’il les tirât par le
tirant : on fait un noeud au bout de ce tirant qui empêche
le bouton de retour de s’échapper.
B o u t o n s , fe d it a u f f i , dans les Manufactures de
foie, des p e tite s b o u le s d e b o is t ra v e r fé e s de f ic e lle s ,
q u i fe ren d en t a u r am e , 8c q u i tien n en t lie u de fem-
p le dans le s o u v r a g e s à la p e t ite t ir e . Voyez R a m e ,
S e m p l e , & P e t i t e - T i r e .
B o u t o n , en Serrurerie; c’eft ce qui fert de main
pour ouvrir & fermer les verroux, targettes, &c.
Il y en a de différentes fortes, félon la figure qu’ils
ont : ainfi on dit, des boutons à olive; on les fait ainfi
dans les locquets à bafcules, 8c dans les ferrures à
demi-tour : il y en a de ronds 8c plats.
Bouton à. filet & rofette; ce font ceux qu’on voit aux
portes des appartemcns, qui font plats, 8c auxquels
on voit un filet 8c une rolêtte : ils fervent à tirer la
porte. Le filet & la rofette font de pur ornement.
Bouton à couliffe; c’eft celui qui dans les ferrures
en-dedans des appartemens, eft placé fur le palatre
ou fur les cloifons de deffus ou de deffous, & fert à
ouvrir le demi-tour 8c la porte en même tems. Voyej;
nos Planches de Serrurerie, & leur explication.
B o u t o n ou B â t o n , (Géog.) l’une des îles Mo-
lucques en Afie : elle a 25 lieues de long & 20 de large.
La capitale s’appelle Calafufung : elle eft grande
8c peuplée.
BOUTONNE, ( Géog. ) riviere de France , qui
prend fa fource en Poitou, 8c qui fe jette dans la
Charente.
BOUTONNÉ, en termes de Blafon , fe dit du milieu
des rofes & des autres fleurs, qui eft d’un autre
émail que la fleur. Il fe dit auffi d’un rofier qui a des
boutons & des fleurs de lis épanouies, comme celle
de Florence, d’où fortent deux boutons.
Gotafrey en Dauphiné, d’argent à trois rofes de
gueules, boutonnées d'or. (V)
BOUTONNER la bonnette. Quelques Marins fe
fervent de ce terme pour la bonnette maillée. Ils
difent auffi déboutonner. Voyez BONNETTE & DÉLACER.
( Z )
BOUTONNERIE, f. f. (Commerce.) marchandife
de boutons. Ce mot fe dit auffi de la profeffion de
ceux qui en font commerce. Les Boutonniers-Paffementiers
fabriquent la boutonnerie d’o r, d’argent, de
fil, de foie, de poil, de crin, &c. Mais les marchands
Merciers pour qui ces artifans travaillent , font ceux
qui en font le plus gros commerce.
BOUTONNIER, f. m. celui qui fait 8c vend des
boutons , 8c autres chofes qui y ont rapport. Les
Boutonniers font un corps confidérable à les regarder
par leur nombre ; le métier étoit même fi éten-
d u , que jadis chaque ouvrier en avoit choifi une Tome II,
branche, qu’il exerçoit fans fe mêler des autres : les
uns ne faifoient que retordre ; ceux-ci travailloient
en boutons ; ceux-là en treffes ; d’autres en crépines ;
d autres en boutons planés : l’un battoit, gravoit,
& découpoit (voyeç B a t t r e , Graver , & Di>
c o u p e r ) : cet autre avoit embraffé la partie des
moules & des bois pour les gros ouvrages ; enfin chacun
avoit fon diftriél, d’ou il ne fortoit & ne pou-
voit fortir. Mais les deux tiers des ouvrages qui font
portés fur leurs ftatuts, ont paffé de mode, & ne fe
font plus.
Les Boutonniers & les Rubaniers ne faifoient qu’un
corPs > gouverné par les mêmes lois, & travaillant
avec les mêmes privilèges. Dans la fuite, le nombre
des uns 8c des autres s’étant fort accru , on en fit
deux communautés, qui n’eurent plus rien de particulier
entr’elles. Cette divifion pourroit fort bien
avoir aidé à faire tomber la boutonnerie, que les
Tailleurs auroient achevé de ruiner, s’ils n’avoient
été déboutés de la prétention de mettre furies habits
des boutons de la même étoffe.
Les ftatuts des Boutonniers n’ont rien d’affez particulier
pour en faire mention. Ils ont pour leurs apprentis
8c leurs compagnons, à-peu-près les mêmes
reglemens que les autres communautés. Leur patron
eft S. Louis, & leur chapelle eft dans l’églife des en-
fans de la Trinité.
BOUTONNIER en email, verre, G cryftallin ; c’ eft
un artifan qui fabrique des boutons à la lampe avec
ces fortes de matières. Les maîtres Boutonniers en
émail forment une communauté dans la ville de Paris,
8c ont été réunis en 1706 avec les maîtres Verriers
, couvreurs de bouteilles & flacons en ofier.
Mais on diftingue toujours les uns d’avec les autres :
ceux-ci font plus connus fous le nom de Fayenciers,
& les premiers fous celui d'Émailleurs. É m a i l -
l e u r s .
* BOUTONNIERE, f. f. (Tailleur & Couturière.)
ce font des ouvertures longues & étroites, pratiquées
par les T ailleurs à tous les endroits de nos vêtemens,
d’homme fur-tout, où l’on veut avoir la commodité
de les ouvrir & de les fermer par le moyen des boutons.
Le bouton eft à droite , 8c la boutonnière eft à
gauche. Le bouton eft deffus le bord du vêtement
& il entre dans la boutonnière par-deffous. La bouton-
niere eft faite ou de foie, ou de fil, ou de fil d’or 8c
d’argent, félon la richeffe ou la fimplicité de l’habillement.
Ses côtés font bordés d’une efpece de tiffu
fort, étroit, 8c un peu relevé, que le tailleur forme
à l’aiguille ; 8c les extrémités font contenues par deux
brides.
Il y a des boutonnières ouvertes , & ce font celles
dont nous venons de parler. II y en a de fermées , &
ce font celles qu’on place dans des endroits’oli elles
étoient autrefois d’ufage, & où la boutonnière & le
bouton ne font plus que d’ornement.
Les boutonnières prennent chez les Tailleurs & les
Couturières, différens noms relatifs à la façon de la
boutonnière.
B o u t o n n i è r e , terme de Chirurgie, incifionqu’on
fait au périnée, pour pénétrer dans la veffie & y placer
une cannule qui puiffe donner iffue aux matières
qui y font contenues.
Cette operation eft néceffaire pour procurer le
cours des urines, des graviers, & du pus ; par fon
moyen on fait commodément des injeélions dans
une veffie graveleufe ou ulcérée : elle a lieu dans
certaines rétentions d’urine qui viennent des fongus
de la veffie ; ce font des excroiffances charnues qui
bouchent l’orifice interne de la veffie, & qui empêchent
que la contraélion de ce vifcere agiffe fur l’urine
contenue.
. Pour faire cette opération , on place le malade
comme pour lui faire l’opération de la taillé ; on
C c ç