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les ïî. qui leur accorda un cercle d’or avec fix perles
placéestaiifeord. .v ,,
Dans les anciennes archives , le terme de baron
comprenoit toute la noblefle d’Angleterre; tous les
nobles s’appelloient barons, de quelqu’autre dignité
qu’ils fuffent revêtus : c’eft pour cette raifon que la
charte du roi Edouard I. qui eft une expofition de
tout ce qui. a rapport aux barons de là grande, charte,
finit par ces mots : Tefibus.arçhiepifcopis, epifcopis-,
baronïbus, &c. La grande affemblée meme delàno-
Bleffè, qui eft compofée des ducs, des marquis, &
en outre des comtes èc des barons, eft comprife fous
le nom de Y ajfemb lie du baronage.
On diftingue les barons par leurs anciens titres, qui
poffédoient un territoire du roi, qui s’en réfervoit
toûjours le titre en chef; & les barons, par leur titre
temporel y quitenoient les feigneuries, les châteaux &
places, comme chefs de leur baronie, c ’eft-à-dire ,
par la grande fergenterie : en vertu de ces titres, ils
étoient anciennement convoqués au parlement : mais
à préfent ils ne font feigneurs lords du parlement,
que quand on les y appelle par écrit.
Après la conquête, les barons furent diftingués en
grands barons &C en petits barons, majores & minores y
& il leurfut accordé d’être convoqués au parlement ;
les grands par une lettre immédiate du roi, les petits
par une lettre générale du grand shérif ou échevin,
furie commandement du roi.
Les anciens diftinguoient les grands barons des petits
, en accordant aux premiers haute & même fou-
veraine jurifdi&ion, & aux féconds une jurildiétion
inférieure, &: fur des matières de peu d’importance.
Les barons de l'échiquier font des juges au nombre
de quatre, auxquels eft commife Tadminiftration de
la juftice dans les caufes d’entre le roi .& fes fujets,
fur . les matières qui . concernent l’échiquier & les
revenus du roi. Us font appellés barons , parce que
les barons du royaume étoient employé? dans cet
office.
Leur fonétioneft auffi de voir les comptes royaux ;
ils ont pour cette fin des auditeurs fous eux, de même
que pour décider des caufes qui regardent les revenus
du roi, ces caufes appartenant en quelque façon
à l’échiquier.
Les barons de l'échiquier ont été jufque dans ces derniers
tems des gens favans ès lois, des anciens maires
, des perfonnages importais & éclairés ou cenfes
tels, foit dans le clergé, foit à la cour ; majores &
difcretiores in regno , five de clero ejfent yfive de curia.
Les barons des cinq ports font maîtres de la chambre
des communes, élus par les cinq ports, deux
pour chacun. Voye^CutQ Ports. Ceux qui ont été
maires du château de Corfe dans le comté de Dor-
fet font nommés barons. Les principaux bourgeois
de Londres avoient autrefois ce titre.
En France on entendoit anciennement par barons,
tous les vaffaux qui relevoient immédiatement du
roi; ainfi ce mot comprenoit les ducs, les marquis,
comtes, & autres feigneurs titrés & qualifiés, comme
on le peut voir dans Aimoin & dans quelques-
unes de nos vieilles chroniques, oiileroi haranguant
les feigneurs de fa cour ou de fon armée, les appelle
mes barons. Mais maintenant on employé ce terme
dans une acception beaucoup moins générale, puif-
qu’il ne fignifie que le degré de la noblefle, qui eft
immédiatement au-deflous des ducs, des marquis,
des comtes & des vicomtes, quoiqu’il y ait en France
& en Allemagne d’anciens barons qui nevoudroient
pas le céder à des nobles illuftrés depuis peu de ces
divers degrés de noblefle. Nos auteurs font auflimen-
tion des barons de Bourges & d’Orléans, titres accordés
à quelques-uns des principaux bourgeois de ces
villes, comme à ceux de Londres, mais qui n’em-
portoient point ayec eux de caraétere de noblefle,
& donnoient feulement à ces citoyens quelques prérogatives
, comme de n’être pas tenus de répondre
en juftice fur certaines chofes hors de l’enceinte des
murs de leur ville. Les trois premiers barons de France
dans la noblefle, étoient ceux de Bourbon, de
Conty, de Beaujeu : mais ces baronies ont été depuis
réunies à la couronne. Dans le clergé il y a des
évêques, des abbés, & des prieurs barons ; foit qu’an-
ciennement les rois leur ayent accordé ce titre, foit
qu’ils poffedent par leurs libéralités des baronies ,
ou qu’ils les tiennent en fief de la couronne. Voyeç Noblesse. ( G )
BARONET, f. m. ( Hijl. mod, ) degré d’honneur
en Angleterre, qui eft immédiatement au-deflous de
celui de baron, & au-defliis de celui de chevalier ;
ils ont le pas fur tous les chevaliers, excepté fur ceux
de la Jarretière. Voye%_ Chevalier , &c.
La dignité de baronette conféré par patente; c’eft
le moindre degré d’honneur qui foit héréditaire. Cet
ordre fut fonde par Jacques I. en 16 11. Deux cents
baronets furent créés par ce prince, & fixés pour toûjours
à ce nombre ; cependant on dit qu’ils font aujourd’hui
plus de huit cents.
On leur accorda plufieurs privilèges, pour être
poffedés par eux & par les héritiers mâles. Il leur
fut permis de charger leur écu des armes d’Ulfter ,
qui font une main de gueules dans un champ d’argent
, à condition qu’ils défendroient la province
d’Ulfter en Irlande contre les rebelles qui l’incommo-
doient extrêmement. Pour cet effet ils furent obligés
de lever & d’entretenir à leurs dépens chacun trente
foldats pendant trois ans, ou de payer à la chambre
l’équivalent en argent ; cette fomme, à huit fols par
jour pour chaque foldat, faifoit 1095 livres. Ils font
maintenant exempts de cette obligation.
Les baronets prennent place entr’eux fuivant l’ancienneté.
Selon les termes de, leurs patentes, il ne.
peut y avoir de degrés d’honneur établis entr’eux ;
il en eft de même entre les barons. ■
Le titre de Jîr leur eft accordé par une claufe particulière
; cependant ils ne font pas faits chevaliers :
mais un baronet & fon fils aîné ayant l’âge nécefl'aire,
peuvent l’un & l’autre folliciter l’entrée dans l’ordre
de chevalier. ( G )
BARONIE, f. f. ( Hijl. mod. ) feigneurie ou fief
de baron, foit temporel foit fpirituel. Voye1 Baron.
Dans ce fens baronie eft la même chofe que ce que
l’on appelle honour en Angleterre.
Une baronie peut être confidérée comme une feigneurie
poffedée à condition de quelque fervice ,
mais en chef par le roi : elle eft ce qu’on appelle autrement
grande fergenterie.
Les baronies d’Angleterre dans l’origine, étoient
mouvantes du roi même, chef ôc feigneur de tout le
royaume , & elles n’étoient pas tenues immédiatement
d’un autre feigneur. Par exemple, le roi don-
noit à un homme l’inveftiture d’une grande feigneurie
dans le pays, pour que celui qu’il en inveftiffoit
en jouît, lui & fes héritiers, comme la tenant du roi
& de fes fucceffeurs. Par le fervice de baron, il faut
entendre le fervice de vingt chevaliers, de quarante
, de foixante, plus ou moins, fuivant que le roi le
déterminoit par l’inveftiture. Dans les tems qui fui-
virent de plus près la conquête, lorfqu’un grand feigneur,
great lord y recevoit du roi l’inveftiture d’une
grande feigneurie, cette feigneurie étoit appellée baronie
y mais plus ordinairement un honneur, honoury
comme Yhonour de Gloucejhr , Yhonour de Walling-
ford.Yhonour deLancajler , Yhonour de Richernond , 6c
de même des autres. Il y avoit en Angleterre des ho?
noms défignés par des noms Normands ou par d’autres
noms étrangers, c’eft-à-dire que quelquefois ils
avoient un nom Ânglois, quelquefois un nom étranger
; cela arrivoit quand la même perfonne étoit feigneur
gneur d’un honour en Normandie ou dans qüelqu’àü-
tre province étrangère, & en même tems feigneur
d’un honour en Angleterre ; par exemple, Guillaume
de Forz, de Force ou de Fortibus, étoit feigneur de
Yhonour d'Albemàrlè en Normandie ; il étoit âiifli feigneur
de deux honours en Angleterre, favoir Yhonout
de Holdernefs & Yhonour de Skipton en Cravene. En
Angleterre on nommoit quelquefois ces honouts du
nom Normand, Yhonour d’Albemarle ou Yhonour dii
comte d’Albemarle. De même le comte de Bretagne
étoit feigneur de Yhonour de Bretagne en France, &
de celui de Richernond en Angleterre. On appellolt
quelquefois Yhonour de Richernond du nom étranger,
Vhonour àe Bretagne ou Yhonour du comte de Bretagne,
non qu’Albemarle ou la Bretagne fuffent en
Angleterre, mais parce que la même perfonne étoit
refpeftivement feigneur de chacun de ces honours en
France, & de chacun de ces honours en Angleterre.
Voye£ Madox. Hijl. des Baronies , &c.
Les qui appartiennent à des évêques, &
qui font par quelques-uns dénommées regalia, parce
qu’elles dépendent abfolument de la pure’ libéralité
du prince , ne confiftent point en une feule baronie ,
mais en plufieurs : car, tôt erant bar onia , quot majora
pradia.
Suivant Btaélon, une baronie éft un droit indivifi-
ble ; c’eft pourquoi il s’agit de partager un héritage
entre co-héritiers, quoique l’on puiffe divifer quelques
maifons principales & les pièces de terres qui'en
dépendent : fi néanmoins la mâifon principale eft le
ehef-lieu d’un comté ou d’une baronie, on ne peut la
morceler ; en voici la raifon : le partage de ces fortes
de biens anéantiroit infenfiblement plufieurs droits
privatifs des comtés & des baronies, ce qui tourne-
roit au préjudice de l’état, qui eft compofé de comtés
& de baronies. ( G ) *
* Ba r o n ie s { le s ) , Géog. contrée de France ;
dans le Dauphiné , ainfi appellé des deux baronies
de Meuoillon & de Montauban, dont elle eft compofée.
BAROSCOPE, f. m. ( Phyjîqüe. ) ce mot Vient dë
fidpoç, onus, poids, & <rxo7Tiu , vit/eo, je vois ; machine
inventée pour faire connoître les changemens du
poids de l’atmofphere. Voye[ Baromètre.
Le barofcope ne fait qu’indiquer oit faire voir les
changemens du poids de l’atmofphere ; le baromètre
les mefure par des degrés ou divifioris qui font placés
le long du tuyau ; ainfi ces degrés où divifiôns
font toute la différence du baromètre au baroftopei
Au refte il n’y a plus aujourd’hui de barofcope qiii në
foit baromètre, & ces deux noms défignent àbfolu-
ment le même inftrument. ( O )
BAROTINS. Voye^ Barrotins.
BAROTS. Voyei Barrots*
* BARQUES, fub. f. ( Hijl. ant. & Navig. ) petits
bâtimens capables de porter fur les rivières & même
fur la mer le long des côtes, & les premiers, fis*
Ion toute apparence , que les hommes ayent conf-
truits. On navigea anciennement fur des radeaux :
dans la fuite on borda les radeaux de claies faites
d’ofier; telles étoient les barques d’Ulyffe , & celles
des habitans de la Grande-Bretagne au tems de Cé-
far : ils font, dit-il, des carénés de bois léger, le rejle
efl de claies d'ojier couvertes de cuir. Les anciens ont
donc eu des barques de cuir coufues ; fans cela il n’eft
guere poflible d’entendre le cymba futilisde Virgile î
mais ce qui doit paroître beaucoup plus incroyable,
c ’eft qu’ils en ayent eu de terre cuite. Cependant
Strabon, dont la bonne foi eft reconnue , dit des
Egyptiens, qu'ils navigent avec tant de facilité, que
quelques-uns même fe fervent de bateaux de terre; & il
parloit d’un fait qui fe paffoit de fon tems. Si l’on
croit aux barques de terre cuite des Egyptiens fur le
Torru II,
témoignage de Straböri,Ohne poiirrâ'giiërè rèjettef
les bateaux de terre cuite ^ Voguant à Paide de' ta-4
mes peintes ; fiirlefquels Jtivenal lance à l’ëâu leS
Agathyrfes. Mais ce n’eft pas tout: les Egyptiens eil
ont conftruit avec la fettille même de Cet arbre fur
laquelle ils écrivoient, & le philolbphe Plutarque
raconte des merveilles de ces petits bâtimens ; il nous
affûre > dans fon traité d’Ifis & d’Ofiris, que leS crocodiles
, quinuifoient fouvent à ceux qui allôient fur
de petites barques, refpeéloient ceux qui montoient
des barques de Papyrus, en mémoire d’Ifis , qui âvoit
une fois navigé fur un bâtiment de cette ëfpe’éé. Les
feuilles du papyrus étoient larges & fortes ; & fur là:
réfiftance qu’on leur trouve dans quelques livres anciens
qui en fönt faits, le P. Montfaucon a compris
qu’on pou voit, en les coufant ënfemblë & en les
poiffant , en former des barques, Plufieurs auteurs;
nous affûtent qu’aux Indes on en conftruit d’un feiil
tofeau à noeuds & vuide en-dedans ; mais fi gros,
dit Héliodore, qu’en prenantla longueur d’tin noeud
à un autre, & lé coupant en déux parle milieu des
noeuds, on en formoit deux bateaux. Le témoignagé
d’Héliodore eft un peu modifié par celui de Diodore
& de Quinte-Curce , qui nous font erttendré , non
pas qu’on fît deiix bateaux avec un morceau de canne,
mais qu’on faifoit fort bien un bateau avec plu-»
fieurs morceaux de canne. Combien de faits dont
le merveilleux s’évanoiiiroit, fi l’on étoit à portée
de les vérifier ?,Les Ethiopiens, à Ce que dit Pline,
avoient des barques pliables , qu’ils chargëoient fur
leurs épaules & qu’ils portoiënt au bas des énormes
chûtes d’eau du Nil, pour les remettre fur le fleuve &
s’embarquer. Scheffer croit que e’étoient dés :peaux
tendues par des ais circulaires, fans poupe ni proue.
Les fauvages d’Amérique creufent des arbres d’une
grandeur prodigieufe , fur lefquels ils s’embarquent
au nombre de 30 à 40 hommes, & s’en fervent, fans
autre préparation, pour faire par mer des voyages'
de 70 à 80 lieues .- voilà les premiers pas de la Na vigation
Bien-tôt on fit les barques de matériaux plus
folides que la peau, la terre ,& le jonc. Dans la fuite
on abattit les chênes, i’onaffembla les planches &
les poutres, & les mers furent.couvertes de vaif-
feaux. Mais qii’étoieht-cë encore que les vaiffeaux
des anciens ën comparaifon des nôtres ? Vôye{ Navigation,
Vaisseau, Ba t im en t , & Can'ot.
Barque, {Marine.) On donné particulièrement
ce nom à uh petit bâtiment dë mer, qui n’a qu’un
pont & trois mâtS ; le grahd , celui dé mifene Sc
celui d’artimon. Les plus grandes ne paffen t guerë
cent tönneaux ; les barques de la Méditerranée font,
appellées à voiles latines ou à- tiers poirii. fin général
on donne le nom de barque à différens petits
bâtimens qui n’ont point de hune, & qui fervent à"
porter des munitions, & à charger & décharger un
navire.
Barque d*avis; c’eft celle qu’on envoyé pdur por-:
ter des nouvelles d’un vaiffeàu à un autre.
Barque longue; c’eft un petit bâtiment qui n’eft
point ponté , & plus bas de bord qué lés barques ordinaires,
aigu par fön avant, & qui va à voiles & à
rames ; il a le gabarit d’une chaloupe. On l’appellè
en plufieurs endroits double chaloupe.
Barque droite; c’eft Un commandement qu’on fait
à ceux qui font dans une chaloupe, de fe placer également
, pour qu’elle aille droite fur l’eau fans pencher
plus d’un côté qué'de l’autre.
Barque en fagot ; c’eft tout le bois qu’il faut pouf
conftruire une barque, qu’on porte taillé dans un
vaiffeau, & qu’on peut affemblerdans le lieu où l’on
en a befoin.
Barque à eau; ce font de petits bâtimens dont on
fe fert en Hollande pour trahfporter de l’eau douce
aux lieux où l’on en manque, & de l’eau de mer pour,
M