cheurs, ont été engagés à la pêche des laUlnis.\\ pa-
roît tous les ans fur leurs.côtes, vers l’h y v e rd e ce?
baleines qui n’ont point d’évent, & qui lont fort gral-
fes : l’occafion de pêcher de ces poiffons fe préfenta
donc dans leur propre pays, & ils en profitèrent. Ils fe
contentèrent de ces baleines pendant fort long-tems;
ruais l’obfervation qu’ils firent enfuite, que ces monf-
trueux poiffons ne paroiffoient dans les mers de ces
pays-là qu’en certaines faifons, & qu’en d’autres
tems ils s’en éloignoient ,leur fit naître le deffein de
tenter la découverte de leur retraite. Quelques pécheurs
du cap-Breton s’embarquèrent & firent voile
vers les mers de l’Amérique, & l’on prétend que ce
fut eux qui découvrirent les premiers les îles de Ter-
re-Neùve, & la terre-ferme du Canada, environ
cent ans avant les voyages de Chriftophle Colomb,
& qu’ils donnèrent le nom de cap-Breton, leur patrie
, à une de ces îles, nom qu’elle porte^ encore.
Voye{ Corneil. Witfl. Ant. Mang. Ceux qui font de
ce l'entiment ajoutent que ce fut l’un de la nation de
ces Bifcayens qui donna avis de cette découverte
à Colomb,, l’an 1492, & que celui-ci s’en fit honneur:
d’autres croyent que ce ne fut que,l’an 1504
que ce premier vo y age fut entrepris par les Bafques,
auquel cas il feroit poftérieur à celui de Colomb.
Quoi qu’il en foit,j l ell certain qu’ils découvrirent,
dans les mers qui font au nord de l’Amérique , un
grand nombre de baleines , mais en même tems , ’
qu’ayant aufli reconnu qu’elles font encore plus
abondantes en morues, ils préférèrent la pêche de ce
dernier poiffon à la pêche de l’autre.
Lorfque le tems approche oii les navires baleiniers
doivent revenir, il y a toujours des matelots en fen-
îinelle dans le port de Succoa. Les premiers qui découvrent
un bâtiment prêt à arriver, fe hâtent d aller
à H rencontre, & fe font payer un droit de 30
fous par homme. Quelque tems qu’il faffe, ils s embarquent
fans rien appréhender, & fe chargent de
mouiller le bâtiment à un des endroits connus de la
bonne rade. « Il eft, dit M. Deilandes, aifé devoir
» que l’intérêt feul ne les guide point : rien, en effet,
» n’eft plus modique, fur-tout dans les mauvais tems,
» & lorfque.la mer brife contre une côte toute de
„ fer, que la rétribution qu’on leur donne : mais ils
» feroient infiniment affligés de voir périr leurs com-
» patriotes, & c’eft un fervice d’humanité qu’ils le
» rendent mutuellement ».
* Baleine , .(/c blanc de) n’eft autre chofe qu’une
préparation de cervelle de cachalots , qui fe fait à
Bayonne & à Saint Jean de Luz. Prenez la cervelle de
cet animal ; fondez-la à petit feu ; jettez-la enfuite
dans des moules comme ceux des fucreries ; laiffez-
la égoutter fon huile & fe refroidir ; refondez-la en-
fuite, & continuez de la faire égoutter & fondre juf-
qu’à ce qu’elle foit bien purifiée & bien blanche :
coupez-la enfuite & la remettez en écaille de la forme
de celles qu’on nous vend. Il faut choifir ces
écailles belles, blanches, claires, & tranfparentes,
d’une odeur fauvagine,,& fans aucun mélange de
çire blanche, & les tenir.dans des barrils ou des vaif-
feaux de verte bien fermés»
Je ne prétens point contredire M. Pornet fur la
nature & la maniéré de faire le blanc de baleine, dit
M. James dans fon Dictionnaire de Medecine ; j’ai
pourtant v û , ajoûte-t-il, du blanc de baleine qui n’a-
voit effuyé aucune préparation, & qu’on s’étoit contenté
de mettre dans des facs de papier pour en ah*-
forher l’huile ; & je puis afîurer que ce n’eft ni l’huile
ni le fperme de la baleine,mais une fubftance particulière
qu’on trouve dans la tête de ce poiffon. On le
.trouve aufli dans d’autres endroits que la tête ; mais
il y eft moins bon. Voye£ à l'article Cachalot , ce
qu’il y a de vrai ou défaux dans, ce fentiment dé M.
James.
Baleine , {le blanc de) Mat.med. eft un remede
dans plufieurs cas ; on l’employe d’ordinaire pour les
meurtriffures, les contufions internes ,& après l’accouchement
; c’eft un balfamique dans plufieurs maladies
de la poitrine ; il déterge & confolide : il eft
très-fur & très-efficace dans les toux qui viennent
d’un catarrhe opiniâtre, d’érofion, d’ulcération,auflî-
bien que dans les pleuréfies & les abcès internes ;
c’eft un confolidant, lorfque la mucofité des inteftins
a été emportée par l ’acrimonie de la bile, comme
dans les diarrhées & les dyffenteries. Il convient aufli
dans les ulcérés des reins & pour l’épaifliffement du
fang ; il ramollit & relâche les fibres ; il contribue
fouvent à l’expulfion de la gravelle , en élargiffant
les paffages : on l’employe en forme d’eleétuaire Sc
de b ol, avec des conferves convenables & autres
chofes de cette efpece ; & lorfqu’on a eu le foin de le
mêler comme il faut, il eft difficile que le malade le
découvre fous cette forme ; on le diffont aufli par le
moyen d’un jaune d’oeuf, ou bien on le réduit en
émulfion ; la dofe ordinaire eft d’environ demi-gros.
Employé à l’extérieur il eft émollient, confolidant
; il fert fur-tout dans la petite vérole, & l’on en
oint les puftules lorfqu’elles commencent à fe durcir,
après l’avoir mêlé avec de l’huile d’amandes douces.
Il n’y a pas long-tems qu’ons’en fert dans cette maladie
, quoiqu’il ait été en ufage du tems de Schröder ,
pour difliper les crevaffes que laiffent la galle & les
puftules.
On l’employe fouvent comme un cofmétique dans
le fard, & dans les pâtes avec lefquelles on fe lave les
mains. (N) Baleine , (en Aßronomie.) eft une grande conftel-
lation de l’hémifphere méridional fous les Poiffons ,
& proche de l’eau du Verfeau. V , Constellation.
Il y a dans la baleine 22 étoiles félon le catalogue
de Ptolomée ; 2 1 , félon le catalogue de Tycho ; 22 ,
félon Hevelius, & 78 , dans le catalogue Britannique.
(O)
BALEVRES, f. f. pl. (terme d'Archifeclure.) du latin
bislabra, qui a deux levres ; c’eft l’excédent d’une
pierre fur une autre près d’un joint, dans la douille
d’une voûte, ou dans le parement d’un mur ; & on
retaille les balevres en ragréant : c’eft aufli un éclat
près d’un joint occafionné dans la pierre, parce que
le premier joint étoit trop ferré. (P) Balevres, (en Fonderie en grand.) on donne ce
nom à ces inégalités qu’on apperçoit fur la furface
des pièces fondues, & qu’il faut réparer enfuite :
elles font occafionnées dans la fonte en grand par les
cires, & les jointures des affifes : on a foin par cette
raifon que les jointures des affifes tombent aux endroits
de la figure les moins remarquables, afin que
les balevres en foient plus faciles à réparer ; dans la
fonte en petit, les balevres viennent des défauts de l’af-
femblage des pièces qui compofent le moule & les
cires. On a , ainfi que dans la fonte en grand, l’attention
de les écarter des parties principales, & la même
peine à les réparer.
* BALI, (Géog.) ville d’A fie, capitale de l’île &
dii royaume de même nom, aux Indes. Long. de fîle>
13^13à. lat.c). ... _
* Bali , (Géog.) royaume d’Afrique, dans l’A-
byflinie : le fleuve Havafch le traverfe.;
BALISCORNE, ou BASSECONDE, f. f. on donne
dans les großes forges ce nom à une piece de fer
M X fixée fur le deffus de la caiffe des foufflets par
des attaches de fer N N , qui l’embraffent: le bout
M en èft àrrondi, & c’eft fur cette partie que portent
lés cammes de l’arbre qui fait baiffer la caiffe. Voye^
■ Flanche FIL fig. 1, des großes forges.
BALISES, f. f. (termes de mer & de rivières.) c’eft
une marque que l’on met fur un banc dangereux pour
avertir les vaiffeaux de l’éviter. Ces marques font
différentes ; quelquefois c’eft un mât ou une piece de
bois qü’on éleve deffus, ou aux extrémités ; d’autres
fois c’eft un tonneau flotant amarré avec des chaînes
& des ancres fur le fond du banc : on met des balifes
pour indiquer un chenal ou une paffe dangereufe : on
fe fert également du mot de bouée pour exprimer ces
marques. Balise , fe dit aufli de l’efpace qu’on eft obligé de
laiffer le long des rivages des rivières pour le halage
des bateaux.
BALISER un chenal ou une paffe, c’eft y mettre
des balifes. ( Z )
B ALISEUR, f. m. en terme d'Eaux & Forêts, eft un
officier chargé de veiller aux terres des riverains, à
l’effet d’en reculer le riviere, à la diftanee sp lriemfeitreitse .d u^ c.Rôté du bord de la iverain. (H )
BALISIER, fubft. m. cannacorus, (Hiß. nat. bot.)
genre de plante à fleur liliacée monopétale en forme
de tuyau, divifée en fix parties, dont î’une forme une
forte de languette qui lèmble tenir lieu de piftil, &
qui a au fommet comme une étamine ; le calice eft
en forme de tuyau ; il embraffe la fleur, & devient
dans la fuite un fruit oblong ou arrondi, membraneux
, divifé en trois loges , & rempli de femences
prefque fphériques. Tournefort, Injt. rei herb. Voye^ Planté. ( /)
B A L IS T E , f. f. (Art milit.) eft une machine de
guerre dont fe fervoient les anciens pour lancer des
traits d’une longueur & d’un poids furprenant ; elle
chaffoit aufli des balles ou boulets de plomb égaux
au poids des gros traits qu’elle lançoit.
Les écrivains de l’antiquité , au moins le plus
grand nombre, font oppôfés les uns & les autres à
l ’égard de la balifle & de la catapulte. Voye{ Catapulte.
Ils confondent fouvent ces deux machines,
qui fuivant M. le chevalier de Folard different beaucoup
entr’elles dans leur ufage comme dans leur conf-
truftion.
Ammien Marcellin exprime la catapulte par le terme
de tormentum, & quelquefois dlonagre. Voy. O N A GRE.
Froiffart fe fert de celui d’engin : celui-ci eft
trop général ; car on peut entendre par ce terme la
balifle & la catapulte. Il y a aufli des auteurs qui lui
ont donné le nom de feorpion : mais le feorpion chez
ceux qui paroiffent les mieux inftmits , n’eft autrê
chofe que la balifle. . Voye^ Scorpion.
« La balifle, dit M. le chevalier de Folard, dont
» nous tirons la defeription fuivante, formoit com-
» me un arc brifé ; elle avoit deux bras, mais droits,
» & non pas courbes-comme l’arc d’une arbalète,
» dont les forces agiffantes font dans les refforts de
» l’arc même dans fa courbure : celles de la balifle
» font dans les cercles comme Celle de la catapulte:
» cela nous difpenfera d’entrer dans une defeription
» trop détaillée de fes différentes parties. La figure
>> en fera infiniment mieux comprendre la ftruâure
» & la puiffance qui la fait agir, que l’explication ne
>> pourroit faire ». Voye^ cette figure, Planche X I I .
de Fortification: elle a pour titre Balifle defiége. Voici
Je détail de fes principales parties.
Une balifle de cette elpece lançoit des traits de
foixante livres, longs de trois piés neuf pouces &
neuf lignes : cela veut dire, s’il faut s’en fier à Vi-
truve , dit le chevalier de Folard , « que les trous
» des chapiteaux étoient de huit pouces neuf lignes
» de diamètre, c’eft-à-dire le cinquième de la lon-
» gueur du trait. Elle eft compofée d’une bafe 2, des
» dix montans 3 , 4 , de quinze diamètres & dix li-
» gnes de hauteur fans les tenons des deux traver-
» fans 5 ,6 : leur longueur eft de dix-fept diamètres
» dix lignes; 7 , font les deux chapiteaux du traver-
» fant ; 5, 8, les chapiteaux de celui d’en-bas 6 ; ces
» deux traverfans font foûtenus & fortifiés des deux
» poteaux équarris 9-; dç cinq djapetres de hauteur
» fans les tenons, & de deux piés de groffeur com-
» me les montans. L’intervalle d’entre les deux po-
» teaux 9 , & les deux montans 3 ,4 , oii font placés
» les chapiteaux, eft de fept diamètres environ; 10
» font les deux écheveaux de cordes de droit & de
» gauche ; n les deux bras engagés dans le centre
» des écheveaux : leur longueur eft de dix diamètres,
» compris les deux crochets qui font à l’extrémité de
» chaque bras, oit la corde, ou pour mieux dire, le
» gros cable eft attaché comme la corde d’une arba-
» lête. Ce cable doit être compofé de plufieurs cor-
» des de boyaux extrêmement tendues : il faut qu’il
» foit d’abord un peu court, parce qu’il s’alonge &
» fe lâqhe dans le bandage : on l’accourcit en le tor-
» dant v
» Les bouts des bras n’ont point de cuilleron corn-,
» me celui de la catapulte ; à cela près ils doivent être
» femblables, parfaitement égaux dans leur groffeur,
» dans leur longueur, dans leur poids, & il faut qu’ils
» ne plient point dans le plus violent effort de leur
» tenfion. Les traits 13 ne doivent pas moins être
» égaux en tous fens que les bras, qui feront placés
» fur une même ligne parallèle, à même hauteur par
» conféquent, & au centre des deux écheveaux dans.
>> lefquels ils font engagés.
» Les deux montans 3 ,4 , doivent être courbes à
» l’endroit 14 oit ils frappent dans la détente. Dans
» cette courbure on y pratiquera les couffinets 15;
» cet enfoncement fait que les bras fe trouvent pat
» ralleles à l’écheveau, & qu’ils décrivent chacun
» un angle droit dans leur bandage, c’ell-à-dire dans
» leur plus grande courbure. Il importe peu, à l’é-
» gard des balifles, que les deux bras frappent de
» leurs bouts ou de leur milieu contre les deux couf-
» finets ; ainfi oh peut, autant qu’on le juge à-pro-
» pos, diminuer de la largeur des deux chaflis où font
» placés les deux écheveaux de cordes, fans retran-
» cher de leur hauteur.
» L’intervalle d’entre les deux poteaux 9, qui doit
» être au milieu des deux traverfans, où Fon intro-
» duit l’arbrier t6 , doit être un peu plus étroit que
» l’arbrier, afin de pratiquer une entaille dans l’in-
» térieur des poteaux 9 de deux ou trois pouces des
» deux côtés, afin de le tenir ferme. C ’eft fur cet ar-
» brier que l’on place le gros trait & que l’on pratique
» un canal parfaitement droit ; fa longueur le prend
» fur la courbure des deux bras avec la corde 12, :
» ainfi on connoît la longueur qu’il faut donner au
» canal & jufqu’à l’endroit où la noix 17 .de la dér
» tente fe trouve placée pour recevoir la corde de
» l’arc à fon centre. Cette noix fert d’arrêt; & la dé-
» tente eft femblable àxelles des arbalètes. Il y a une
» chofe à obferver à l’égard de l’arbrier : il-faut qu’il
» foit placé jufte à la hauteur de la corde qui doit fri-
» fer deffus ; car fi elle étoit plus, haute, elle ne pren-
» droit pas le trait; & fi elle appuyoit trop fortement
» deffus , il y auroit du frotement fur le canal où Ife
» trait èft étendu, ce qui diminueroit la puiffance qui
» le chaffe.
» A deux piés- en-deçà de la détente eft le travail
» 18, autour duquel fe dévidé la corde ; & lorfqu’on
» veut bander la ma chine,.on accroche la.,corde de
» l’arc à fon centre par le moyen d’une main defer i.9»
» Cette main a deux crochets qui faififl'ent la-corde
» en deux endroits pour l’amener. La diftanee d’un
» crochet à l’autre doit être plus grandequela largeur
»de la noix, qui doit avoir une ouverture au milieu
» comme celle des arbalètes, dans laquelle on intro-
» duit le talon du trait contre la corde qui prend à la
»nôix.
» J’ai dit que les deux montans 3 , 4 , -étoient ap-
» puyés fur leur bafe à tenons & à mortoifes ; ils de-
» voient être appuyés & retenus encore par de puifi-
» fantçs çontrefiçhes, Héron ôc Vitruye lui-même