îer l’un & l’autre de la même opération ; favoir, de
la réverbération, ou de la calcination au grand réverbéré,
tant vantée par le premier (Ifaac le Hollan-
dois. )Voye{ le Vmdusaureus igné combufius de Stahl.
Il paroît que l’or & l’argent font vitrihables, qu’ils
font dans l’état de verre dans les émaux. ( f'oyei Vi-
trifi c a t ion .) Il paroît encore parles expériences
faites avec le miroir de Tlchirnhaufen, ou grande lentille
du Palais-royal, ( Voy*{ Mém. de VAcad, royale
des Scienc. 1702. ) que ces métaux ont été vitrifiés,
même fans addition, du moins évidente. Or la vitrification
fnppofeune calcination : calciner l’or & l’argent
, eft pourtant encore un problème chimique.
Les produits de cette calcination font des chaux ou
des cendres.
Les chaux métalliques font plus ou moins parfaites
, félon que les fubftances qui les ont fournies ont
été plus ou moins exaélément calcinées : elles font
des chaux abfolues, fi le phlogiftique en a été entièrement
léparé.
Lorfque ces chaux font volatiles, elles s’appellent
fleurs. yoye{ FLEURS 6* SUBLIMATION.
Ma derniere efpece de calcination ne différé pas
réellement de la précédente , confidérée comme dé-
truifant un mixte inflammable. Le caraélere générique
& effentiel de l’une & de l’autre , ou de la calcination
proprement dite , c’eft de ne pouvoir être
exéemée dans les vaiffeaux fermés ; car les mixtes
inflammables volatils ne peuvent être qu’élevés dans
les vaiffeaux fermés , quelque feu qu’on employé ;
& les mixtes fixes, tels que font les fujets de la derniere
efpece de calcination, peuvent y être aûuelle-
menr ignés ou embrafés , fans y éprouver aucune efpece
d’altération, pas même un changement de lieu,
dimotionem à loco.
Ces faits n’ont été qu’énoncés jufqu’à préfent, fur-
tout l’inaltérabilité dn charbon parfait, & celle des
métaux dans les vaiffeaux fermés. Cette propriété
finguliere peut fe déduire pourtant par une analogie
tome fimple de plufieurs phénomènes connus , &
très-bien expliqués parles Chimiftes, entr’autres par
Stahl. C ’eft par la théorie de la flamme en un mot
qu’il faut expliquer les phénomènes de la calcination :
car nous ne connoiffons que deux efpeces d’ignition
réelle , la flamme & l’embrafement fimple : or les
corps propres à la calcination relient embrafés dans
les vaiffeaux fermés fans s’y calciner ; donc ce n’eft
pas dans i’embrafement fimple qu’il faut chercher le
méchanifme de cette operation.
Ce méchanifme eft fenfible dans la deftruélion des
mixtes inflammables humides ou aqueux : l’huile, le
foufre, l’efprit-de-vin, le phofphore de Kunckel, ne
fe décompofent que par l’inflammation : mais les
mixtes inflammables lecs ou terreux , tels que font
les fujets propres de ma 2e efpece de calcination, ne
paroiffent pas capables de donner une vraie flamme ;
on a même fait entrer dans la détermination de leur
caraâere la propriété de n’en point donner, même
à l’air libre , du moins par eux-mêmes : le zinc feul
eft excepté.
Voici par quelle chaîne de confidérations je me
crois autorifé à généralilèr cette théorie ; à l’étendre
à tous les fujets de la calcination.
Les charbonsquiflambent ( je demande grâce pour
cette expreffion ) lorlqu’ils font expofés à un courant
rapide d’air , font infiniment plutôt confumés
ou détruits, que ioriqu’ils brûlent fans flamber dans
un lieu où l’air n’ell point renouvellé , comme dans
un fourneau dont le cendrier eft fermé , ou dans la
caffe d’une forge dont ie foufflet ne joue point. On
ne làuroit attribuer cette différence à la fimple augmentation
de la vivacité du feu ; c’eft la flamme,
comme telle, qui la conftitue ; cardes charbons, ex-
g>olës dans les vaiffeaux ièruiés à un feu dix fois plus
fort qiie celui qui les confume lentement, Iorfqu’ort
les couvre de cendres par exemple , ne les altéré
Pas* . .
Le zinc ne fe calcine qu’en flambant : les fubftances
métalliques qui neflambentpas par elles-mêmes,
le fer, l’étain, le régule d’arfenic , Je régule d’antimoine
, détonnent ou flambent avec le nitre : or le
nitre feul ne flambe jamais ; donc ces fubftances métalliques
contribuent matériellement à la flamme :
car d’ailleurs par cette détonnation ou cette inflammation
, leur calcination, très-lente fans ce fecours,
eft effectuée fur le champ.
Voilà , fi je ne me trompe, l’énergie de l’inflammation
ou de la flamme bien conftatée pour la calcination
: n’eft-il donc pas permis de la regarder comme
une uftion avec flamme fenfible dans la plupart
des fujets ; cachée , oumêmeinfenfible dans la moindre
partie , dans les quatre métaux imparfaits, dont
deux même flambent avec le nitre , & dans trois demi
métaux dont un feul, le bifmuth, ne flambe point
avec le nitre ? Voye^ Feu.
La calcination des pierres & des terres calcaires
& celle des pierres & des terres gypfeufes, fera plus
ou moinsanalogue à [’opération dont je viensde ref-
traindre l’idée, à raifon du plus ou du moins de com-
buftilité des parties qil’on diflipe dans la préparation
des chaux & des plâtres : des inductions très-
bien fondées rangent cette opération, du moins pour
les matières calcaires, dans la claffe des calcinations
les plus proprement dites. Les parties dures des animaux
donnent des chaux parla deftruftion d’une matière
lymphatique, c’eft-à-dire, d’une fubftance inflammable,
qui conftituoit leur gluten. Or entre le
corps d’un animal le moins dégénéré, une corne, un
os récent, & la pierre calcaire la plus déguifée , le
marbre , il exifte tant d’efpeces intermédiaires dans
lefquelles on diftingue évidemment l’efpece même
des matières animales dont elles font formées , &C
où l’on voit ces matières plus ou moins détruites,
depuis la plus groffe corne d’ammon, jufqu’aux frag-
mens ou aux lemences de coquilles imperceptibles
fans le fecours de la loupe ou du microfcope, qu’il
eft naturel de conclure de cette reflemblance extérieure
, que le gluten des pierres calcaires eft en général
une matière animale , qui peut être un peu dégénérée
à la vérité, & que leur calcination eft par
conféquent une vraie deftriiClion d’une fubftance in*,
flammable : la conformité des qualités intérieures dé
toutes ces fubftances , avec celles des parties dures
des animaux, confirme cette analogie. II en eft de.
même de ces qualités intérieures qui démontrent immédiatement
du phlogiftique dans les pierres & les
terres calcaires, comme dans la craie, le marbre, &c.
Voye^ T ERRE.
La théorie de la calcination des pierres & des terres
gypfeufes tient moins immédiatement à celle-ci.
Voy&{ T erre.
Le feu s’applique de différentes façons aux matières
qu’on veut calciner ; ou on expofe ces matières
immédiatement à un feu dé bois ou de charbon.
Cette maniéré eft la plus ufitée dans la préparation
des chaux & des plâtres. Poye^ Chaux & Plâtre.
Ou on les expofe à la flamme d’un réverbere- L’une
& l’autre de ces méthodes eft en ufage dans les
travaux des mines. Voye^ Grillage.
Ou enfin on les place dans des vaiffeaux plats &
évafés, appellés têt, écuelles à rôtir ou fcorifitatoires\
qu’on met fur un feu de charbon, ou fous la mouffle
du fourneau d’effai.Les calcinations pratiquées dans
les laboratoires des Chimiftes pour des vûes d’ana-
Iyfe i s’exécutent ordinairement dans ces vaiffeaux.
Les réglés générales du manuel de ces dernieres
opérations font ;
1°. De réduire en poudre grpffiere le corps à ca!-
£,” eo. De gouverner le feu de forte que la matière
n’entre point en fufion, du moins d’dviter. la fufion
autant qu’il eft poffible. Cette réglé n’eft pas abfolù-
inent générale ; car la fufion favorife la cnlpination
du plomb & de l’étain, & elle ne nui^pas i celle du
bifmuth, pourvu néanmoins que ce ne foit qu une
fufion commençante.
30. Si on a laiffé fondre fa matière, ou feulement
s’empâter, de la laiffer refroidir & de la réduire de
nouveau en poudre grofliere.
40. De remuer fouvent la matière.
50. Enfin de ménager l’accès libre de l’air, autant
qu’il eft poflible. . .
Quelques fubftances métalliques éprouvent par la
calcination, dans de certaines circonftances, un changement
fingulier. Leurs chaux fe chargent d une matière
qui augmente le poids abfolu du corps calcine.
Cette circonftarice eft fur-tout très-remarquable dans
le minium. Voyeç MlNIUM.
La calcination vraie jpeut être confidérablement
hâtée par le fecours du foufre , par celui du pitre,
& par celui.de l’un 8c de l’autre employés,en même
tems. ., , : . ■
\:mujlum, le laî'ran de Mars, communément appelle
ajlringcnt, '&ic. font des chaux, préparées par le
foufre. Les chaux de cette efpece portent le nomjjgèf j
nériqüe dç jafean, crocus. ■ La theofle de cette operation,
eft prècilémcnt la même que celle du grillage
des métaux imparfaits 8c des demi-métaux minéral!-
fés. Koyt{ Grillage.
Le nitre projetté dans un creufet rougi au feu avec
les charbons en poudre, avec la limaille des métaux
imparfaits , & avec les demi-métaux folides pulvé-
rifes ou jetté fur ces fubftances embrafées, concourt
très-efficacement à leur calcination, qui s’opère dans
c e cas frès-promptement. Lorfque cette. calcination
fe fait avec bruit & flamme, manifeftecomme celle
diifeii,: de rétain , du régule d’antimoine, du zinc,
du régule d’arfenic, elle s’appelle détonation. Voye{
D éton at io n.-, ... <• ; • • : •. - . -,
Les chaux d’antimoine tirées de l’antimoine crud
•ordinaire par le fecours du nitre , comme l’antimoine
diaphorétique prépare avec i antimoine crud, le fa-
fran des métaux , &c. font dûes au concours du nitre
.ôc.du.foufre.-\
L’efprit de nitre opéré auffi des calcinations vraies.
Le fer diffous par l’acide nitreux & abandonné par
cet acide à mefure qu’il eft attaque , eft une vraie
chaux deffer. Koye[ Fer.: Cet acide agit de la même.
façon fur le zinc , & même un peu fur le bif-
muth'! Voyelles articles Z l K G , B i s m u t h , 6 -M e n s -
-TR,UE>. ioi . ;
r Mais la chaux de cette efpece la plus parfaite, une
chaux abfolue, c’eft le produit de l’aâion de l’acide
nitreux fur la partie réguline de l’antimoine, foit
qu’on l’applique immédiatement à ce régule foit
qu’on l’applique à l’antimoine crud, ou au beurre
d’antimoine pour faire lé bézoard minéral.
Glauber a fort ingénieufement. obfervé dans la
première partie de fes fourneaux philofophiques , que le
bézoard minéral & l’antimoine diaphorétique étoient
exaélément la même-chofe , & quil n’importoit pas
que ce diaphorétique fut fait avec L'efprit de nitre ou avec
le tiitremême-,corporel. Voye^MENSTRUE, ANTIMOINE
& Feu..
Il ne faut pas confondre ces chaux avec les précipités
métalliques qui portent le même nom , dont
on a parlé plus haut.. Cet article ejl fe M .V enul.
CALCUL , fi m. (^Aiathém. pures.) fupputation de
:plufieurs fqmmes ajoutées, fouftraites, multipliées,
ou diviîées. f^oye^ ARITHMÉTIQUE.
L’erreur de calcul ne fe couvre jamais.ni par arrêt
tome ƒ/. .............
ni par tranfaftion, &c. Quand on arret.e un compte,
on fous-entend toujours fa u f erreur de calcul.
L’art de calculer en général, eft proprement l’art
de trouver l’expreffion d’un rapport unique, quiré-
fulte de la combinaifon de plufieurs rapports. Les différentes
efpeces de combinaifons, donnent les différentes
réglés de calcul. Cela eft expliqué plus au long
à l’article Arithmétique.
Voye^ les différentes efpeces de calcul aux articles
Algèbre , Différentiel , Exponentiel , Intégral,
Addition, &c.'
Plufieurs peuples de l’Amérique, de l’Afrique, &
de l’Afie calculent avec des cordes, auxquelles ils
font des noeuds.
Le calcul aux jettons fe fait aifément, en repréfen-
tant les unités par les jettons, les dixaines par d’autres
jettons, les centaines par d’autres. Par exemple,
fi je veux exprimer 315 avec des jettons, je mets 5
jettons pour marquer les centaines, 1 pour les dixaines,
5 pour les unités. /^bycçDiXAiNE, &c. (£ )
Le mot calcul vient du latin calculus, qui lignifie
une pierre , parce que.les anciens fe fervoient de petits
cailloux plats pour faire leurs fupputations, loit
des fournies multipliées oit diÿifées dans les comptes,'
foit en Aftronomie & en Géométrie. De-là vient que
nous avons donné le nom do calcul aux Sciences des
nombres, à l’Arithmétique, à l’Algebre. Les Romains
s’en fervoient encore pour donner les fuffrages dans
les affemblées & dans les jùgemens ; ils marquoient
auffi les jours heureux avec une pierre blanche, dies
albo notanda lapillô, dit Horace, & les jours malheureux
par une pierre noire. Ils avoiènt emprunté la
première de ces coûtumes des Grecs qui nommoient
ces efpeces de jettons naturels ; c’étoient d’abord
des coquilles de m,er, remplacées depuis par des
pièces d’airain de la même figure, appelléeS fpondy-
les. Deux chofes diftinguoiént les calculs ; la forme &
la couleur. Ceux qui portoient condamnation étoient
noirs & percés par le milieu^ lés autres étoient entiers
& blancs. M. l’abbé de Carlaye', dont .hôùs avons
déjà parléà Y article Aréopage , avec-l ’éloge que
méritent la fineffe de. fori efprit’ & la Variété dé fes
connqiffances , dit quyon;pburrqif regarder la précaution
de percer lés'nqirs' jcpmme une preuve que
les Aréopagites, qui s’eri iervoient, jugeaient pendant
la nuit ; car à quoi bon percer les calculs noirs *
fi l’on eût pû voir les uns & les autres, & apperce-
vo ir, par le fecours de la lumière , la différence de
leur couleur; au lieu qu’en jugeant dans les ténèbres
il eft clair qu’on kvoit befpih_ d’une différence-autre
que celle de la coülèiir & .rèlàîi vé au tâ£l , pour démêler
les calculs de-condamnation d’âvec ceux qui
marquoient l’abfolutiôn. On comptoir ces calculs ,
& le nombre dès uns ou des autres déçidoit pour ou
contre l’àccufé. ^
On fe fervoit auffi de calculs ou bulletins pour tirer
les athlètes au fortdaris les jeuxpublics, & les apparier.
Voici comme la çhofe fe pratiquoit aux jeux
olympiques, au rapport dé'Lucien dans fon dialogue
intitulé Hermotime ou des Sectes. « On place, dit - il ,
! '» devant les juges, une urne d’argent confacrée au
».dieu en l’honneur de qui fé célebrent les jeux. On
» .met dans cette urne des ballotes dé la groffeur
» d’une fève , & dont le nombre répond à celui des
» combattans. Si ce nombre eft pair , kon écrit'fur
» deux .de ces ballotëâ la lettre fur deux autres
» la lettre B , fur deux autres la lettre r , & ainfi dn
» relie. Si le nombre eft impair j il y a'de la necefîite
» une des lettres employées qui ne fe trouve inferite
» que fur Une feule ballpte ; enfuite les athlètes s’ap-
» prochent l’un après l’autre ayârit invbqué Ju-
.»piter , chacun met la main dans l’urne & en tire I »uneballote. Mais un des maftigophores ou porte- I » .verges lui retenant la main , l’empêche de regar