cris de la Souffrante pouff ent vers la plaie : fi les in-
teffins fe prélentear, on a foin de les taire contenir
par un aide avec une comprefl'e. trempée, dans du
vin chaud. L’opérateur incite alors la matrice antérieurement
au milieu de fa partie latérale. D ès qu’il
a pénétré dans fa cavité, il aggrandit fuffifamment
la plaie avec un biftouri, ou des cifeaux conduits
par le doigt, ou une fonde cannelée ; il ouvre en-
fuite les membranes, dont il tire l’enfant, & détache
i’arriere-faix. Il fait ouvrir la matrice avec heau*
coup de précaution s’il y a long-tems que les eaux
foient écoulées ; parce que dans ce cas la matrice &
lés membranes font exactement collées fur le foetus,
qu’on rifqueroit de blefl'er, fi l’on prenoit peu de
mefiire...
Lorfqu’on a fait l’extraiiion de l’enfant & du placenta
, on fe fert d’une éponge fine trempée dans du
vin tiede &c fuffifamment exprimée, pour pouvoir
enlever le fang 8c les humeurs épanchées. On abandonne
la matrice, qui par fa contraction diminue
confidérablement de volume.
L’appareil confifte en comprefles & en un bandage
unifiant; les auteurs.conseillent la gaftroraphie
ou future du ventre ; mais ce moyen eft très-douloureux
; le bandage peut fuffire pour la réunion des lèvres
de la plaie ; l’affaifTement du ventre contribue
à la facilité de cette approximation. On fait fur le
ventre des fomentations émollientes & anodynés, 8c
on employé tous les moyens capables de prévenir
l’inflammation.
, L’opération, comme nous venons de le rapporter,
eft dans un lieu d’éleCtion ; elle fe peut faire dans un
lieu de néceflité : nous avons des exemples de foetus
conçus hors de la matrice, ou qui en font fortis, 8c
qui ont produit des abcès qu’on a ouverts dans le
lieu où ils fe font manifeftés , & dont on a tiré heu-
reufement & fans mauvaife fuite les débris d’un enfant.
VoyezBartholin, de infolitispartàs vitiis. (F )
CESENE| ( Géog.) ville d’Italie de l’état de l’Egli-
fe, dans la Romagn'e, fur le Savio. Long. zg . 46V
lut. 44. 8.
CESSARES, {Géog. ) peuple de l’Amérique méridionale,
dans la terre Magellanique, à l’orient de
la Cordillera de los Andes.
C E S S E , ( Géogr.) riviere du duché de Luxembourg
, qui fe précipite dans un abîme près de Ham ;
& après avoir coulé une lieue fous, la terre, reparoît
de nouveau, ce qui mérite bien d’être vérifié.
C e s s e , ( Géogr. ) petite riviere de France dans le
Languedoc, qui fe perd dans l’Aude.
CESSENON, {Géog.') petite ville de France dans
le bas Languedoc.
* CESSER, DISCONTINUER, FINIR, {Gram.
Synon.) termes relatifs à la.durée fucceflive d’une
aCfion. On finit en achevant; on cefie en abandonnant;
on difcontinue en interrompant. Pour finir fon
difcours à propos, il faut prévenir le moment où l’on
ennuyeroit : on doit ccfftr fapourfuite, quand on s’ap-
perçoit qu’elle eft inutile ; il faut difcontinuer le travail,
quand on eft fatigué. Voyez lesSyn. Franç.
CESSIBLE, adj. terme deDroit ; fe dit de tout ce
qui peut être cédé ou tranfporté d’une perfonne à
une autre. Ainfi l’on dit que le droit de retraire féo»
dalement eft cejfible, &c.
C E S S IO N , f. f. en Droit, fe dit en général de
tout a&e par lequel quelqu’un, propriétaire d’un
effet où d’un droit, le tranfporté à un autre. Dans
l’ufage ordinaire il lignifie la même chofe que tranf-
port. VoyeZ TR AN SPO RT.
Pour les autres maniérés de tranfporter à quel-
qu’un la propriété d’un bien, d’un effet, ou d’un
droit, voyez V e n t e , E c h a n g e , D o n a t i o n ,
L e g s \ S u b r o g a t io n , &c. .
C e s s io n , dans u n fens p lu s p a rtic u lie r, e ft u n
abandonnement qu’on fait de tous fes biens en jufti-
ee à fes. créanciers pour éviter la contrainte par
corps..
Le débiteur ne peut être admis au bénéfice de
cejjion, qu’en vertu de lettres du Prince, enthérinées.
enjufticecontradiftoirement avec les créanciers; ôc
pour l’obtenir, il faut qu’il ne lui refte aucune ref-
fource pour payer, & qu’on ne puiffe pas lui repro-
cher de friponnerie ou de fraude.
La cejfion emporte note d’infamie, & obligeoit à
porter un bonnet verd en tout tems, faute de quoi,
le débiteur pris fans fon bonnet, pouvoit être conf-
titué prifonnier. Ce bonnet étoit un emblème qui fi-
gnifioit que celui qui avoit fait cejjion de biens étoit
devenu pauvre par fa folie: cet ufage ne s’obferves
plus. Voye{ Bonnet.
Il faut feulement, afin que la cejfioh foit notoire
fi c’eft un marchand qui eft cefiionnaire, qu’elle foie
publiée à la jurifdi&ion confulaire ou à l’hôtel-de-
ville, s’il n’y a pas de jugesTconfuls dans le lieu de fon
domicile, & inférée dans un tableau public. Quelques
coutumes même veulent qu’elle foit publiée
dans la paroifle du cefiionnaire.
A Lucque, c’eft un bonnet jaune qu’on porte après
avoir fait cejjion, au lieu d’un verd.
Les jurifconfultes italiens nous ont confervê une
maniéré de faire cejjion, inftituée parCéfar,qui con-
fiftoit à fe frapper trois fois le derrière à cul nudeii
préfence du juge fur une pierre qu’on appelloit lapis
vituperii; parce qu’après cette cérémonie, le cef-
fionnaire étoit intenable & incapable de rendre témoignage.
Autrefois on faifoit quitter en juftice la ceinture
& les clés à ceux qui faifoient cejfion; les anciens
ayant coutume de porter-à leur ceinture les principaux
inftrumens avec lefquels ils gagnoient leur vie :
comme un homme de plume, fon écritoire ; un marchand,
fon efcarcelle, &c. Voyez Banqueroutier
& Ceinture.
Voici encore une maniéré dont fe faifoit hictJJioA
chez les Romains & les anciens Gaulois : celui qui
faifoit cejfion, ramaflbit dans fa main gauche de la
pouflîere des quatre coins de fa maifon; après quoi,
fe plantant fur le feliil de la porte, dont il tenoit le
poteau de la main droite, il jettoit la pouffîere qu’il
avoit ramaffée par-deflus fes épaules ; puis fe dépouillant
nud en chemife, & ayant quitté fa ceintura
& fes houfeaux, il fautoit avec un bâton par-defiiis-
une haie , donnant à entendre par-là à tous les aflif-
tans, qu’il n’avoit plus rien au monde, & que quand
il fautoit, tout fon bien étoit en l’air. Voilà comment
fe faifoit la cejfion en matiefe criminelle : mais
en matière civile , celui qui faifoit cejfion , mettoit
feulement une houflîne d’aune, ou bien un fétu ou
une paille rompue fur le feuil de la porte, pour marque
qu’il abandonnoit fes biens. Cette cejfion s’ap-
pelloit chrenecruda per durpillum & feftucam , ceflion
par le feuil 8c par le fétu. Voye{ Investiture.
II y a plufieurs dettes pour lefquelles on ne peut
pas être reçu à faire cejfion de biens ; telles font celles
qui ont pour caufe un dépôt de deniers, foit publics
ou particuliers, 8c généralement toutes celles qui
font accompagnées de dol & de perfidie de la part du
débiteur. On exclud auflx du bénéfice de cejfion celui
qui eft condamne en une amende, ou des dommages
& intérêts pour crime de délit ; les marchands qui
achettent en gros pour vendre en détail ; les étrangers
, les maîtres pour les falaires de leurs ferviteurs,
les proxenetes, les ftellionataires, les débiteurs de
fermages ou de deniers royaux, & plufieurs autres ;
enforte que le bénéfice de cejfion eft d’evenu prefquç
inutile depuis l’ordonnance qüi a déchargé des contraintes
par corps.
La cejfion de biens ne libéré pas le débiteur; deforte
(jüeVil acquiert de nouveaux biens, les créanciers
les peuvent faire faifir pour, être payés ; feulement
ils font obligés delui laiffer dc quoi vivre. ( H)
C es$jON , ( en Droit canon. ) eft la vacance d’un
bénéfice provenant d’une forte derefignation tacite,
& qui fe préfume lorfque le bénéficier fait quelque
aâion ou entreprend quelque charge incompatible
avec le bénéfice dont il étoif pourvu , 8c cela fans
difpenfe. , , • > >
La vacance d’ùn bénéfice par l’élévation du bénéficier
à l’épifcopat, au lieu-de s’appeller-ce/w/z, s’appelle
création: ainfi dans cè ca s, on dit que tel bénéfice
eft vacant par création; Voyez C r é a t i o n . {H )
C ESSIO N , terme de Librairie : Quand un Libraire
ou tout autre particulier a obtenu le privilège du Roi
pour l’impreffion d’un ouvrage , il peut tranfporter
fes droits en tout ou en partie.fur ce privilège, &
çe transport s’appelle cejjion. Une cejfion pçmr avoir
la înêipe' authenticité qu’un privilège , doit fuivre
les menées lois , 8c être enregiftréé à la chambre
royale 8c fyndicale des Libraires.
’ Le droit que l’on acquiert par uiie telle cejfion eft
abfolument le même que çehù donné par le privilège
, & par luùmême être tranfpçrté oc foûdivifé à
l ’infini. 11 eft de loi ou d’ùfage e léS ceJfions foient imprimées
dans le.s livres à la fuite du‘privilège.
CESSIQNNAIRE, f. m. ( Commerce.) celui qui
accepte & à qui, on fait une çelfion ou tranfport de
quelque chofe.. Voye^ C e s s io n & T r a n s p .q r 'J'.
Cejfiopnaire fe, djt encore, d’pn marchand ou aiiîre
perfonne qui a fait ceflion ou un abandonnement de
tous fes biens, foit volontairementfoit çp juftice.,
Voye^ C e s s i o n .
Les biens acquis par u^ cejfipppairç judiçiflfie de*
puis fa ceflion j foit par fucceflîon, donation, ou autrement,
font toujours affeétés & obligés à fes créanciers
jufqu’à concurrence de ce qpi peut leur êtredu,
de refte, fans toutefois qu’ils puifient exercer au-,
çune contrainte par corps contre lui.
Lorfqu’un, cejfionnaire a entier entent payé fes dettes
, il peut être réhabilité par des, lettres du prince.
Mais jufque-là il eft inhabile à, ppfîeder ou exercer
aucune charge publique. DiÜonriaire de Copier,ce.,u
J?4& [ •'
•- CE STE, f. m.-( &ift. anc. ).étoit un gros gantelet
de cuir, garni de plomb, dont les anciens athlètes
fe fervoient dans leurs exercices. /^oye{ A t h l è t e s ,
& nos Planches d'Antiquités, avec leur explication. On
Fappellôit ainfi à coedendo £ .je bats, je frappe.
. Calepin a croque c?étoit une mafiiie, de laquelle
pendoient des balles de plomb attachées pardes mor-^
ceauxde cüir. Il fe trompe , car Uétoit feulement une
longe de cuir garnie de clous, de plomb, ou.de fe r ,
dont on entouroit la main, en forme deliens croifés ,
& même le poignet & une partie du bras, pour em-J
pêcher qu’ils ne fuffent rompus ou démis., ou plutôt
afin de porter des coups plus v-iolèns. Scaliger fondé
fur l’autopitéde Servius., a.prétendu que le cejk
couvrait une partie des épaules : -mais dans tons-Ies
anciens monumens, les. différens contours des cour*-
roies dont ta main des lutteurs eft armée ,ne paroif-
fent p,as monter plus haut que le coude.
Les Grecs défignoient cette forte d’armes par quatre
noms ditFtârens ; lavoir ipcfvjiç, fxvpix^y.iç., phVi-
ieat, & a/. Le plus ordinaire étoit cehii d’i/ôwVvtç,
qui lignifie à la lettre des coiirtoies ; ils étoient
faits de cuir de bôeuf non corroyé, defiech,é, & par
conféquent très-dur. On avoit donné au cefie le nom
de /xvppmtç , non que les armes enflent aucune refi
femblance avec la figure des fourmis ( /xvpfimttç ) ,
mais parce qu’ton léntoit dans les parties qui en
étoient frappées des picotemens tous pareils a ceux
que câufeftf ces infeétes. Latroifieme efpecè,ou les
meiliques, étoit la plus ancienne chez les Grecs:c’é*
toit un fimplé lacis de courroies très-déliées, qui
enveloppant uniquement la main dans le creux de
laquelle oii les attachoit, laifloient le poignet & les
doigts, à découvert. Ou conje&ure que la quatrième
efpcce étoit moins un gantelet, qu’une pelote que les
athl.ete& ferroient dans leurs mains, 6c qui n’étojt
en ufage que dans les gymnafes^ pour tenir lieu du
çefie qu’on employoit dans les combats, à-peu-près
comme dans nos falles d’armes on fe fert de fleurets
au lieu d’épées. Mém. de VAc..des B, L. t. I I I . ( G )
* C e s t e , {Myth.) ceinture myftérieufe dont
l’imagination d’Homere a fait préfent à Venus. Ses
deux effets les plus merveilleux étoient de rendre
aimable la perfonne qui la portoit aux yeux de ceux
mêmes qui n’aimoient plus. L’hymen, le plus grand
ennemi delà tendreffe , n’étoit pas à l’abri de fon
preftige ; ainfi que Jupiter s’en apperçut bien fur le
mont Ida. Mercure fut accule de l’avoir volée. Le
mot cefie vient du Grec mç-oç, ceinture, ou autre ouvrage.
fait à l’aiguifte ; & de cefie on fait incefie , qui
fignifie au fimple ceinture déliée ; & au figuré, concubinage
ou fornication en général. On a reftreint depuis
ce terme à la fornication entre perfonnes alliées par
le fang. Voyez INCESTE*
. * Ç ’P X POURQUOI, AlNSl,{Grqmm.Syn.)
termes Relatifs à la liaifon d’un, jugement.de l’efprit
avec lin autre jugement. Cefi pourquoi ,dit M. l’abbé
Girard", dansTès Synonymes François, renferme dans
fa, fignification particulière un rapport de caufe &
d’effet ; ^ ainfi ne renferme qu’un rapport de pré-
miffesKdeconféquence'. Les femmes font changeantes
; c’efi pourquoi les hommes deviennent inconftansi
nous, leur donnons la liberté , ainfi nous paroiffons
les eftim^r plus que les Orientaux qui les enferment.
C efi pourquoi fe rendroit par cela ejl la raifon pour Laquelle
; & ainfi, par cela étant. La derniere de ces ex-
prefiîons n’inidique qu’une condition. L’exemple fui-
vantoù elles pourroient être employées toutes deux ,
en fera bien fentir la différence. Je puis dire : nous
avons quelqtlaffaire à la campagne , ainfi nous partirons
cLirnaïn s'il'fait beau ; ou c’eft pourquoi nous partirons
demain s'ilfait beau, Dans cet exemple, ainfi fç rapporte
à s'il fait beau, qui n’eft que la condition du
voyage ; ik c'eflpourquoi, fe rapporte à nous avons
quclgu'ajjaire ^ qui eft la caufe du voyage.
* CESTROSPHENDONUS, {Hift.anc.y efpece
de trait fort femblable à une fléché, compofé d’un
fer pointu, mais au bout d’un manche de bois d’une
demi-coudée de. longueur. Les premiers furent inventés
par les Macédoniens, qui s’en fervirent avec
fuccès dans la guerre de Perfée contre les Romains ,
& les incommodèrent confidérahlement.
CESURE, f; f. {Gram.) ce mot vient du Latin
ccejura, qui dans le fens propre'fignifie incijion, coupure
, entaille, R. cadere, couper j. tailler; au fupin
coefium, d’où, vient céfure. Ce mot n^eft en ufage parmi
nous que par allufion & par figure, quand ©n p»le
de la méchanique du vers.
La céfure eft un repos que l’on prend dans la prononciation
d’un vers après un certain nombre de
fyllables. Ce repos foulage la relpiration, & produit
une cadence agréable à l’oreiHe : .Ce font ces ' deux
motifs qui ont introduit la céfure dans Içs y e iÿ , facilité
pour la prononciation 3 ç^ejençe ou harmonie
pour l’oreillè.
■ La céfure fépare le vers en deux parties , dont chacune
eft appellée hémifiiche , c’eft-à-dire demi-vers,
moitié de vers : ce mot eft ‘Grec. V-oyez H é m i s t i c
h e & A l e x a n d r in .
En Latin on donne aufli le nom de céfure à la fyi-
lable après laquelle eft le repos, & cette fyüabic eft