-cendres 3é figuier, le frêne , la lie de v in ,-le fel de
l a leffive dont on fait le fa v o n , le mercure fublimé,
le précipité rouge, &c. Voyez chacune decesfubfances
- à leur article propre.
Les cryftaux de lune & la pierre inferna le, com-
pofés d’argent & d’efprit de nitre , deviennent cauf-
'tiques par ce mélange. Voyez G r .y s t a l , A r g e n t ,
■ ■ , ,. H H CAUSTIQUE, f. f. dans laGéométrie transcendante,
• eft le nom que l’on donne à la courbe que touchent
•les rayons réfléchis ou réfraftés par quelqu’autre
-courbe. Voyez C o ur b e . Si une infinité de rayons
de lumière infiniment proches tombent fur toute l’é tendue
d’une furface courbe, & que fies -rayons foient
fuppofés réfléchis ou rompus fuivant les lois de la réflexion
& de la réfra&ion ,1 a fuite des points de concours
des rayons réfléchis ou rompus infiniment pro-
ches , formera un polygone d’une infinité de cotes
ou une courbe qu’on appelle caujiique ; cette courbe
eft touchée par les rayons réfléchis ou rompus , puifi-
que ces rayons ne font que le prolongement des petits
côtés de la caujiique.
Chaque courbe a lès deux caujliques , ce qui fait
divifer les caujliques en catacai/Jliques & diacaujliques ;
lés premières font formées par réflexion , & les au-
‘tres par réfra&ion.
On attribue ordinairement l’invention des caufli-
ques à M. Tfchirnhaufen ; il lespropofa à l’académie
des Sciences en l’année 1682. ; elles ont cette propriété
remarquable ,q ue lorfque les courbes qui les
produifent font géométriques , elles font toujours
Teâifiables.
Ainfi la caujiique formée des rayons réfléchis par
un quart de c e r c le , eft égale aux du diamètre. Cette
reClification des caufliques a été antérieure au calcul
de l’infini, qui nous a fourni celle de plufieurs autres
courbes. Voyez R e c t i f i c a t i o n . L ’académie
nomma un comité pour examiner ces nouvelles courb
é s ; il étoit compofé de M M . C affini, Mariotte, &
de la Hire , qui révoquèrent en doute la defcription
ou génération que M.Tfchirnhaufen avo it donnée de
la caujliqueipzx réflexion du quart de cercle : l’auteur
refufa de leur découvrir fa méthode , & M. de la
Hire perfifia à foûtenir qu^on pouvoit en foupçon-
n e r la génération de fauffeté. Q u oi qu’il en l'oit, M.
Tfchirnhaufen la propofoit av e c tant de confiance,
qu’il l’ envo ya aux aftes de Leipfic , mais fans dé-
monftration. M. de la Hire a fait v oir depuis dansfon
traité des Epicycloides, que M. Tfchirnhaufen s’étoit
effeâïvement trompé dans la defcription de cette
caujiique. On trouve dans YAnalyfe des injiniment petits
de M. le marquis de l'Hôpital, une méthode pour
déterminer les caujliques de réflexion & de réfra&ion
d’une courbe quelconque, av e c les propriétés générales
de ces fortes de courbes, que le calcul des infiniment
petits rend très-aifées à découvrir & à entendre.
L e mot caujiique vient du Grec %a.ia , je brûle ;
parce que les rayons étant ramafles fur la caujiique
en plus grande quantité qu’ailleurs, peuvent y brûl
e r , fi la caujiique eft d’une fort petite étendue. Dans
les miroirs paraboliques, la caujiique des rayons parallèles
à l’axe eft un point qu’on nomme le foyer
de la parabole.
Dans les -miroirs fphériques d’une étendue de zo
à .30 degrés, la cauflique des rayons parallèles à l’axe
eft d’une très-petite étendue, ce qui rend les miroirs
Tphériques & paraboliques capables de brûler.Voyez
A r d e n t , Pa r a b o l e , Fo y e r , &c.
* Si plufieurs rayons partent d’un point, & tombent
fur une furface plane, les rayons réfléchis prolonges
fie réuniront en un point ; & pour trouver ce po in t, il
n’y a qu’à mener du point d’où les rayons partent
une perpendiculaire à la furface plane ^ prolonger
cette perpendiculaire jufqu’à ce que la partie pro*
longée lui foit é g a le , & le point cherché fera à l'extrémité
de cette partie prolongée, Voyez M i r o i r .
C ette propofition peut faire naître fur les caufliques
une difficulté capable d’arrêter les commençans,
& qu ’il eft bon de lever ici. -On fait que dans la G éométrie
des infiniment petits, une portion de courbe
infiniment petite eft regardéecomme une ligne droite
, dont la tangente eft le prolongement. Suppofons
donc un petit côté de courbe prolongé en tangente,
& imaginons deux rayons infiniment proches , qui
tombent fnr ce petit c ô té ; il femble, d’après ce que'
nous venons de dire , que pour trouver le point de
concours des rayons réfléchis, il fuffife de mener du
point d’où les rayons partent, une perpendiculaire à
cette tangente, & de prolonger cette perpendiculaire
d’une quantité égale. Cependant le calcul & la méthode
de M. de l’Hôpital font v oir que l’extrémité
de cette perpendiculaire n’eftpas un point de la cauf-
tique. Comment donc accorder tout cela ? le v o ici.
En confidérant la petite portion de courbe comme
une ligne droite, il faudroit que les perpendiculaires
à la courbe , tirées aux deux extrémités du petit
côté , fuffent exa&ement parallèles, comme elles le
feroient fi la furface totale au lieu d’être courbe étoit
droite ; or cela n’eft pas : les perpendiculaires concourent
à une certaine diftance , & forment par leur
concours ce qu’on appelle le rayon de la développée.
Voyez D é v e l o p p é e . Ainfi il faut avoir égard à la
pofition de ces perpendiculaires concourantes pour
•déterminer la pofition des rayons réfléchis , & par
conléquent leur point de concours, qui eft tout autre
que fi la furface étoit droite. En confidérant une
courbe comme un po lyg on e, les perpendiculaires à
la courbe ne doivent pas être les perpendiculaires
aux côtés de la courbe ; ce font les lignes qui divi-
fent en deux également l’angle infiniment obtus que
forment les petits côtés ; autrement au point de concours
de deux petits côtés il y auroit deux perpendiculaires
, une pour chaque côté. O r cela ne fe p eu t,
puifqu’à chaque point d’une courbe il n’y a qu’une
perpendiculaire poffible. Les rayons incidens & réfléchis
doivent faire av e c la perpendiculaire des angles
égaux. D ’après cette remarque fur les perpendiculaires
, on peut déterminer les caujliques en re gardant
les courbes comme polygones ; & on ne
trouvera plus aucune abfurdité ni contradi&ion apparente
entre les principes de la Géométrie de l’infini.
Voyez D i f f é r e n t i e l , In f in i , &c. (O )
C A U T E , ( Géog. ) riviere confidérable de l’Amérique
, dans l’île de Cuba , où il fe trouve beaucoup
de crocodiles.
C A U T E L E , f. f. dans quelques anciens Jurifconful-
tes, eftfynonyme à rufe ou finejfe : mais il eft v ie illi
en ce fens ; on ne l’employe plus qu’en D ro it canonique
, où il eft fynonyme à précaution ; c’eft eh ce
fens qu’on dit une abfolution à cautele, pour fignifier
une abfolutionprovifoire qu’on donne à un prêtre app
e lan t d’une fentence qui l’excommunie ou l’interdit
, afin qu’il lui foit permis d’efter en jugement pour
la pourfuite de l ’appel ; encore conferve-t-on fou-
vent l’expreffion latine adcautelam, fans la francifer :
& l’on dit une abfolution ad cautelam. (/fi)
C A U T E N , ( Géog. ) cap & riviere de l’Amérique
méridionale.
C A U T E R E , f. m. ( Chirurgie. ) médicament qui
brûle , mange ou corrode quelque partie folide du
corps.
C e mot vient du grec netvrnp, ou y.aurépiov, qui lignifie
la même ch o fe , & eft dérivé du verbe «.xm ,
brûler.
Il y en a de deux fortes le cautere actuel, & le
cautere potentiel.
Le cautere actuel eft celui qui produit fon effet en
’ un
tm m om en tcom m e le fe u , ou un fer rougi au feu.
On fe fervoit anciennement de cette efpece de cautères
dans les fiftules lacrymales , après l’extirpation
du cancer, l’amputation d’une jambe ou d’un bras,
&c. pour arrêter l’hémorrhagie, & produire une fup-
puration louable. On en applique encore quelquefois
fur des os c a r ié s , fur des abcès & des ulcérés
malins.
Les cautères actuels font des inftrumens compofés
d’une tige de fer dont l’extrémité poftérieure eft une
mitte , du milieu de laquelle s’é lè ve une foie tournée
en v i s , afin qu’un même manche de bois garni d’un
écrou puiffe fervir à monter des cautères de différente
figure. II y en a qui par leur partie antérieure
forment un bouton fphérique ; d’autres l’ont o livâ tre
; les uns fe terminent par une plaque quarrée, &c.
V o y e z les fig. 6. C. y. 8. $. 10. & 11. PI. XVII. On
peut changer les cautères, & leur faire donner telle
configuration qu’on voudra , félon le befoin qu’on
en au ra, afin de les rendre conformes aux endroits
où on doit les appliquer. Voyez C a u t é r i s a t i o n .
M. Hombert dit que la medecine des habitans de
Java & de la plupart des autres peuples o rientaux,
confifte en grande partie à brûler les chairs, ou à y
appliquer des cautères actuels; & qu’il y a peu de maladies
que ces différens peuples ne guériffent par cette
méthode.
L e cautere potentiel eft une compofition de remedes
cauftiques, où entrent ordinairement de la chaux
v iv e , du favon & de la fuie de cheminée. Voyez
C a u s t i q u e . O n s ’en fer t pour l’ouverture des ab-,
cès. Voye% A b c è s . -
Ambroife Paré enfeigne la compofition d’un caufi-
tique qu’il nomme cautere de velours, ainfi appelle
parce que ce remede ne caufe point de douleur, ou
parce qu’il avoit acheté le fecret fort cher d’un chi-
mifte. L’auteur dit 2 . . . « à iceux je donnerai le
» nom de cautères de velours, à railon qu’ils ne font
» douleur, principalement lorfqu’ils feront appliqués
» fur les parties exemptes d’inflammation & de dou-
» leur ; & auffi parce que je les ai recouvrés par du
» velours ». Le cautere eft auffi un ulcéré qu’on procure
exprès dans quelque partie faine du co rp s , pour
fe rvir d’égout aux mauvaifes humeurs. Voyez Fo n -
T ICU L E & SÉTON.
Les cautères fe font communément à la nuque, entre
la première & la féconde vertebre du cou ; à la partie
fupérieure du bras, dans une petite cavité qui fe
forme entre le mufcle deltoïde & le biceps ; & à la
partie interne du g en ou, un peu au-deffous de l’attach
e des fléchiffeurs de la jambe.
Pour bien appliquer un cautere, on commence par
faire un emplâtre rond de la grandeur d’un écu , &
troué par le milieu : il doit être fort emplaftiquë, afin
qu ’il s’attache fortement à la peau , pour empêcher
que l ’efcarre ne faflè plus -de progrès qu’on ne le de-
fire. On met cet emplâtre fur l’endroit deftiné au cautere
: on applique une pierre h cautere (ùr la peau qui
eft découverte au centre de l’emplâtre ; on la recèu- '
v r e d’ un autre emplâtre plus grand que celui qui eft
percé : on applique enfuite une compreflè & un bandage
circulaire qu’on ferre un p e u , afin que l’appa-
jreil ne change pas de place.
Il faut que le chirurgien connoiffe l’aftivité du
cauftique dont il fe fe r t, pour ne le Iaiffer qu’un tems
fuffifant pour faire efearre à la peau : on panfe l ’efcarre
, on en procure la chûtepar l’ufage des remedes
fuppuràtifs ; & on entretient enfuite la fuppuration
de l’ulcere en tenant un pois dedans, qu’on a foin de
renouveller tous les jours.
Les cautères Cont d’une grande u tilité dans nombre
de maladies : il y en a même plufieurs qu’on ne fau-
ï01t ^ans cauttrc» lorfqu’elles font enracinées
o u obftmees ; telles .font l ’ophthalmie, les anciens TJorpt II,
maux de tê te, les fluxions fréquentes, les ulcérés in v
été rés , &c. Voyez S é t o n . ( T )
C A U T É R ISA T IO N , f. f. terme de Chirurgie, application
d’un fer rougi au feu , fur les parties du corps.
On appelle cautères actuels les inftrumens qui y fervent.
Voyez Cautere.
L’ufage des cautères aâue ls eft de confirmer la carie
des o s , d’empêcher la vermoulure que cette maladie
peut occafionner enfaifant des progrès. L ’application
des cautères , en defféchant l ’humidité ou la
fanie qui exude des os cariés, procure l’exfoliation,
& fait obtenir une guérifon folide de l ’ulcere, par
une bonne cicatrice. Voyez Exfoliation.
Pour faire l’application des cautères a â u e ls , on
fait rougir leur extrémité antérieure dans un feu ardent.
Pour garantir les levres de la plaie de l ’aâ ion du
fe u , quelques auteurs confeillent de les cacher a v e c
deux petites plaques de fer fort mince qu’on fait tenir
par deux ferviteurs. Je crois qu’on doit préférer la
méthode que décrit M. Petit dans fon traité des maladies
des os, à l'article de la carie. Il confeille de garnir
les chairs voifines de la carie av e c des linges mouillés
, pour les garantir du feu. Il faut que ces linges
foient bien exprimés, parce que l ’eau qui en découle-
ro it, refroidiroit les cautères, qui doivent être les
plus rouges qu’on pourra, afin qu’ils puiffent brûler,
quoiqu’on les applique legerement.
Lorfqu’on a cauterifé tout ce qu’on fe propofoit
ce qu’il eft expédient de faire quelquefois à plufieurs
reprifes, on panfe la carie av e c la charpie feche. Si
le malade fentoit.beaucoup de chaleur, on imbibe-
roit la charpie d’efprit-de-vin : le refte de l’ulcere fe
panfe à l’ordinaire.
L a carie profonde demande une application plus
forte des cautères qu’une carie fuperficielle ; parce
que pour en tirer le fruit qu’on en attend, il faut brûler
jufqu’aux parties faines,, afin de deffécher & tarir
les vaiffeaux d’où viennent les férofités rongeantes.
Voyez Carie.
Les anciens cautérifoient les parties molles pour
les fortifier ou pour procurer un égout aux matières
impures de la maffe du fang ; mais l’horreur que fait
cette operation, l’a fait rejetter depuis long-tems. Voyez C a u t e r e & S é t o n . ( T )
• C A U T IO N , f. f. en Droit, fureté que l ’on donne
pour l’exécution de qüelqu’engagement ; en ce fens
il eft fynonyme k'cautionnement. Voyez .C a u t i o n n
e m e n t .
Caution fignifie auffi la perfonne même qui cautionne
; & en ce fécond fens il eft fynonyme à pleige>
qui eft moins ufité. Voyez Pleige.
Par l ’ancien droit romain , le créancier pou vo it
s’adreffer directement à la caution, & lui faire payer
le total de la dette , fans être obligé à faire aucunes
pourfuites contre le débiteur ; & s’il y avo it plufieurs
cautions, elles étoient toutes obligées folidairement.
Mais l ’empereur Adrien leur accorda premièrement
le bénéfice de d iv ifion, & dans la fuite Juftinien leur
accorda celui d’ordre ou de difeuffion. Voyez Division
& Discussion.
La caution ne peut pas être obligée à plus que le
principal obligé ou débiteur, mais elle peut être obligée
plus étroitement; ainfi l’obligation de la caution
lubfifte, quoique celle du principal obligé, mineur,
foit éteinte par la reftitution en entier. D e même la
caution peut hypothéquer fes immeubles, quoique le
débiteur n’ait pas obligé les fiens.
Les cautions entr’elles n’ont aucune a d ion l’une
contre l’autre ; deforte que s’il y avoit plufieurs cautions,
& que l’autre, en conféquence de l’infolvabilité
du débiteur, pa ye le to ut, la caution qui a été obligée
de payer n’a aucun recours contre les autres, fi elle
n’a pas eu la précaution d’obliger le créancier à lui
céder fes d ro it s , parce que les cautions n’ont pas
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