arçons pour la tenir en état. Mettre un arçon fur
bande, c’eft clouer les deux bouts de chaque bande
à chaque côté de l’arçon. Outre ces deux grandes
bandes, l’arçon de devant en a une petite appellée
bande de garot, avec un croifîant pour tenir en état
l’arcade du garot. L’arçon de derrière a auffi une petite
bande pour le fortifier. (V )
Bande DE DERRIERE, enBourferie, c’eft une bande
de cuir attachée aux deux bouts de la cartouche en-
dcflous, par laquelle on pafle une autre bande de cuir
qui fert à porter la cartouche- Voye^ C a rto uche.
Bandes , che^ les Imprimeurs, font deux grandes
tringles de bois de quatre piés 6c demi de long, fur
trois pouces de large, recouvertes de lames de fer
poli, ou à arrête, placées dans le milieu du berceau
de la preffe, fur lefquellcs roule le train. Voyeç Berceau
de presse.
BanDes de TOISES, dans les Salines, & particulièrement
à Moyenvic, ce font des cercles de fer par
lefquels le haut des poelles eft ceint 8c terminé.
Bande de t o u r , terme de Pdtijferie, long morceau
de pâte que les Pâtiffiers nomment ainfi parce
qu’il fe met autour d’une tourte ou d’une autre pièce
, pour en contenir les parties intérieures ou fu-
périeures.
Bande fe dit encore, en Pâtijferie, d’un petit cordon
de pâte qu’on étend en croix fur une tourte, 8c
dont on forme plufïeurs petits quarreaux qui fervent
d’agrémens à la piece.
Bandes de Billar d , terme de Paumier; ce font
quatre grandes tringles de bois rembourrées delifie-
res de drap, 8c recouvertes de morceaux de drap
vert qui y font attachés avec des clous de cuivre :
on fixe ces bandes fur les bords de la table du billard
par-deflus le tapis, avec des vis qui entrent dans
la table ; ces bandes font rembourées d’une maniéré
bien ferme, afin de renvoyer les billes qui viennent
y frapper.
B A N D É , adj. en Blafon. terme qui convient à
l ’écuffon également partagé en bandes : fi les partitions
font en nombre impair , il faut d’abord nom •
mer le champ, enfuite le nombre des bandes. Voye^
Bande & Pa rt i bandé. Miolans en Savoie, bandé
d’or 8c de gueules. ( V )
BANDEAU , fubft. f. ('Architecture.) plate-bande
unie, qui fe pratique autour des croifées ou arcades
d’un bâtiment oit l’on veut éviter la dépenfe , & qui
diffère des chambranles en ce que ceux-ci font ornés
de moulures, 8c que les bandeaux n’en ont point,
à l’exception quelquefois d’un quart de rond, d’un
talon, ou d’une feillure, que l’on introduit fur l’arrête
du tableau de ces memes portes ou croifées.
(f) n .... rÆOEEæfoe
* Bandeau , f. m. c’eft, en Art militaire, le nom
d’une des pièces de la ferrure de l’affut du canon,
appliquée fur le flafque à l’endroit de la croce dont
elle imite le ceintre. Elle fert à fortifier cette partie
de l ’affût. Voye{ à l'article C anon le détail & les proportions
des parties de l’affût. Dans celui d’une piece
de huit livres de balles, le bandeau peut avoir 6 piés
9 po.uccs 6 lignes, de largeur 3 pouces 4 lignes, 8c
4’epaiffeur 3 lignes.
Bandeau, f. m. les ouvriers qui exécutent des
Couronnes de fouverains , de quelque maniéré que
ce foit, entendent par le bandeau la partie de la couronne
qui la termine circulairement par en-bas, 8c
qui ceint le front de. celui qui la porte : ainfi, Plan-'
. die derniere de la Serrurerie en ornemens , la partie de
couronne q q qu’on voit chargée de diamans, eft lé
bandeau de la couronne.
• Bandeau , en Menuiferie, eft une planche mince
8c étroite qui eft au pourtour des lambris par le haut,
6c qui tient lieu de corniche lorfqu’il n’y en a point.
BANDELETTE ; f, f, (en Architecture.') moulure
plate qui a ordinairement autant de faillie que dé "
hauteur , comme celle qui couronne l’architrave
tofean 8c dorique, & qui fe nomme filet ou lijteau ,
félon la place qu’elle occupe dans les corniches ou
autres membres d’architetture. (P )
B A N D E R un arc , terme d'Architecture , ou une
plate-bande, c’eft en a Sembler les vouffoirs & claveaux
fur les cintrés de charpente, 8c les fermer
avec la clé.
On dit auffi bander un cable, en faifant tourner le
treuil d’un gruau ou la roue d’une grue pour élever
une pierre. (P ) Bander une voile, c’eft, en Marine, coudre à la
voile des morceaux de toile de travers ou diagona-
lement, afin qu’elle dure plus long-tems. (Z )
Bander , v. aft. en terme de Bijoutier, c’eft redref-
fer une moulure, par exemple, en la bandant au banc
fans la tirer avec violence. Voye1 Banc.
Bander , v. att. en terme dePâtïffier, c’eft garnir
une tourte de plufïeurs petits cordons en croix. Bander le fernple, dans les ^Manufactures en foie &
boutiques de PaJJementiers, c’eft donner aux cordes du
femplè une tenfion telle qu’on puiffe prendre librement
les cordes que le lacs amené. Bander, v. n. terme de Fauconnerie; on dit de l’oi-
feau qui fe tient fur les chiens faifant la crefferclle ,
cet oifeau bande au vent. Bander une balte à ta paume, c’eft enlever une
balle en mouvement ou arrêtée , 8c l’envoyer dans
les filets'! " " Bander les dames au trictrac , c’eft les charger ou
en trop mettre fur la même flèche. Voyc^ Fléché.
* Bander , (Géog.) ville du Mogoliftan en Afie,'
dans le royaume & iur le golfe de Bengale, près de
Chatignan , 8c à l’embouchure la plus orientale du
Gange.
* Band.er-Abassi ou Gomron , (Géog.) ville
maritime d’Afie dans la province de Kerman en Per-
f e , fur le golfe d’Ormus. Long. j 5. lut. zy.
* B ander Congo , (Géog.) ville maritime d’Afie
en Perfe , fur le golfe Perfique, dans la province de
Farfiftan.
B A N D IE R , te rm e u fité en quelques coutumes
danç la même lig n ific a tio n q u e banal. Voye? B a n a l .
( « ) ■ ,'7 , v ............
BANDINS , f. m. pl. (Marine.) ce font les lieux,
où l’on s’appuie quand on eft debout dans la poupe ,
8c qui-Portent, outre la longueur du corps,, d’en viroa
une toife pour foûtenir avec les grandes çonfoles une
efpece de banc fermé par-dehors de petits baluftres ,
qu’ils nomment jaloufie de inefire de poupe, 8c. d’une
piece figurée à jour qu’ils nomment couronnement.
Voye{ dans la Planche III. fig. z . la lettre C qui mur*
que les bandins. (.Z )
BANDO ou AZMER. Voye^kzMEK.
: BANDOIR, f. m. c’eft ainfi que les PaJJementiers appellent le bâton qui du battant. pafle dans la noix, du bandage Voye'i Bandage.
BANDOULIERE, f. f. (Artmilit.) eft; un large
baudrier de cuir pafle par-defîùs l’épaule droite, ôc
pendant en-bas au-deffous du bras gauche , porté par
les anciens moufquetajrcs,, tant pour foûtenir leurs,
armes à feu -9 que pour le port de leurs emtqijches ;
lefquelles étant inifes dans-de petits émis de bois,
cou-verts de cuir, étoient pendues au.npmbfe ,de 12
à chaque bandoulière. ; ,
Le mot eft originairement françois, bandoullier,
formé apparemment de banâoiilier, une forte de bandits
infeftans particulièrement-les Pyrénées ; léfquelç
étoient autrefois diftingués par cette piece de fourniture,
& étoient eux-mêmes.ainfi dénommés, quafi
ban de v 0 lier s > une bande de voleurs. •
Les cavaliers portent encore la bandoulière de même
que le§ foldats. Ces bandoulières font çl.c buffle :
celles des premiers ont deux pouces de largeur, &
celles des autres feujement un pouce 8c demi.
Les gardes du corps "du Roi portent auffi la bandoulière;
& lorfqu’iîs forft à cheval, ils y attachent
leur moufqueton ou leur carabine. Cette bandoulière
eft toute unie & fans devife. Le fond eft d’argent,
parce que la couleur blanche a toujours été la couleur
Françôife, foit dans les drapeaux, foit dans les
écharpes : c?eft pourquoi la bandoulière de la compagnie
Ecoffoife, qui eft la plus ancienne, eft de blanc
ou d’argent plein. Quand les autres compagnies furent
inftituées, on ajouta une autre couleur à chacune
pour les diftinguer. La première & plus ancienne
de ces compagnies, dont M. le duc^de Villeroy eft
aujourd’hui capitaine , a le verd ajoute à l’argent ;
celle dont M. le duc de Luxembourg eft capitaine, a
le jaune avec l’argent; & celle de M. le duc de Cha-
roft, a le bleu avec l’argent. Daniel, hiß. de la milice
Françôife. Ce font les Ceinturiers qui font & vendent
les bandoulières. (Q )
* BANDURA , JLIifi. nat. bot.) plante indienne
qui reffemble à la gentiane par fa graine 8c par fon
fruit ; mais particulièrement remarquable par une
gaine 8c follicule qui a la figure d’un pénis, de plus
d’un pié de long, 8c plus gros que le bras. Elle eft
attachée à l’arbre, & eft à moitié pleine d’une liqueur
agréable à boire. Sa racine eft aftringente; fes
fouilles rafraîchiffent 8c humettent ; le lue qu’on
en tire, pris intérieurement, peut foulager dans les
fièvres ardentes ; 8c appliqué extérieurement, guérir
les éréfipeles & les autres éruptions inflammatoires.
* BANÉE, ( Gèog.fainte.) ville de la Paleftine dans
la tribu de Dan, lùr les confins de celles de Juda &
de Benjamin.
* BANGOR, ( Géog.) ville d’Angleterre dans la
principauté de Galles , au comté de Carnavan, fur
le détroit de Menay, vis-à-vis l’île d’Anglefoy. Long,
i j . 4. lat. 5j . 14.
* BANGUE ou chanvre des Indes , (Hiß. nat. bot.)
Acofta dit que cette plante reffemble beaucoup à
notre chanvre ; que fa tige eft haute de cinq palmes,
quarrée, d’un verd clair, difficile à rompre, & moins
creufe que celle du chanvre ; qu’on peut tiller, préparer,
& filer fon écorce, & qu’elle a la feuille du
chanvre.
Il ajoute que leè Indiens en mangent la graine &
les feuilles pour s’exciter à l’afte vénérien.
Prife en poudre avec l’areca, l’opium & le fucre,
elle endort ; avec le camfre, le macis, le girofle &
la mufeade, elle fait rêver agréablement; avec l’ambre
gris, le mufe & le fucre en éleûuaire, elle réveille.
Elle croît dans l’Indoftan & autres contrées des
Indes orientales.
* BANIALUCH ou BAGNALUC, ville de laTur-
quie en Europe, capitale de la Bofnie, fur les frontières
de la D almatie, proche la riviere de Setina.
Long. jS . zo . lat. 44. zo.
BANIANS ou BANJANS, f. m. pl. (Hiß. eccléf)
fette d’idolâtres répandus dans l’Inde, mais principalement
dans le Mogol 6c dans le royaume de Cam-
baye. Ils croyent qu’il y a un Dieu créateur de l’univers
: mais ils ne laiffent pas que d’adorer le diable
qui eft, difent-ils, créé pour gouverner le monde &
faire du mal aux hommes. Ils le repréfentent fous
une figure effroyable dans leurs mofquées, où leur
bramine ou prêtre fe tient affis auprès de l’autel, &
fo leve de tems en tems pour faire quelques prières,
& marquer au front ceux qui ont adoré le diable. Il
leur fait une marque jaune , en les frotant d’une 1
compofition faite d’eau & de bois de fondai, avec
un peu de poudre de riz broyé.
Leur dogme principal eft la métempfycofe ; auffi
Tome II.
ils ne mangent & même ils ne vendent point de chair
des animaux, du poiffon, en un mot de tout ce qui
a eu v ie , dans la crainte de vendre un corps dans lequel
pourroit avoir pafle l’ame de leur pere. Ils fo
font même un point de religion & un très-grand mérite
de délivrer les animaux des mains de ceux qui
veulent les tuer.
La purification du corps eft leur cérémonie la pluâ
effentielle : c’eft pourquoi ils fe lavent tous les jours
jufqu’aux reins, tenant à la main un brin de paille
que le bramine leur donne pour chaffer lé malin ef*
prit ; & pendant cette cérémonie, le bramine les
prêche. Ils regardent tous les hommes d’une religion
différente de la leur comme impurs , & craignent
tellement d’avoir communication avec eux, que fi
ceux-ci viennent à boire dans leur tafle ou Amplement
à la toucher, les Banians la brifent ; & qu’ils
tariroient une fontaine ôu tout autre réfervoir dans
lequel un Mahométan ou un Juif, &c. fe feroient baignés
: lors même qu’ils fe touchent les uns les autres,
il faut qu’ils fe purifient avant que d’entrer chez eux,
de manger, &c. Ils portent pendue à leur cou, une
pierre nommée tamberan, percée par le milieu, 6c
lufpendue par trois cordons. Cette pierre qui eft de
la groffeur d’un oeuf, repréfente , difent-ils , leur
grand Dieu ; ce qui les rend fort refpeftables à là
plûpart des Indiens. Les Banians font divifés en quatre
vingts-trois caftes ou fettes principales, fans
compter les autres moins confidérables qui fe multiplient
prefqu’à l’infini ; parce qu’il n’y a prefque
point de familles qui n’ait fes fuperftirions & fes cérémonies
particulières. Les quatre premières fettes
auxquelles toutes les autres fe rapportent, font celles
de Ceurawath, de Samarath, de Brinow, & de
Gocghi. Voye^ Ceurawath, Brinow, &c. Man-
deflo, tom. II. d'Olearius. (G )
* BANISTERE, f. f. (Hifi. nat., bot.) plante américaine
dont la fleur eft en papillon, & fait, place à
une femence unie femblable à celle de l’érable. Mi-
let en diftingue cinq efpeces : elles aiment les lieux
chauds , les bois , & s’attachent aux arbres & aux
autres plantes. Quelques-unes ont quatre à cinq
piés de haut ; d’autres s’élèvent à huit, dix, douze,
quatorze. Si elles ne rencontrent point d’appui, elles
le rompent. Les trois premières efpëces font communes
dans les bois de la Jamaïque,: les.deux autres
ont été trouvées aux Indes occidehtalçs , proche
Carthagene.
BANLIEUE, terme de Jurifprttdencc9 eft une lieue
à l’entour de la ville , au-dedans de laquelle fe peut
faire le ban, c’eft-à-dire les proclamations de la ville,
& jufqu’où s’étend l’échevinage & juftice d’icelle.'
dans les Salines, des civières dont fe fervent les foc-
queurs pour porter les cendres du fourneau au cendrier.
Voyéi Pl. IV. fig. z8. une bannajfe. Cette machine
n’a pas befoin de defeription.
BANNE , f. f. (Commercé.) grande toile ou couverture
qui fort à couvrir quelque chofe , à la garantir
du foleil, de la pluie, ou autres injures de
l’air.
Les marchandes Lingeres appellent auffi banne une
toile dë cinq ou fix aunes de long, & d’environ trois
quarts de large, qu’elles attachent fous l’auvent de
leur boutique, & qui leur fert comme de montre.
Banne , qu’on nomme auffi manne & mannette, eft
un grand panier d’ofier fendu, plus long que large ,
& de peu de profondeur, qui fort à emballer certaines
fortes de marchandifes.
Banne fe dit d’une grande toile dont on couvre les
bateaux de grains ou de drogues, d’épiceries & d’autres
marchandifes, pour les préferver du mauvais
tems.*
- Hij