decine, à tous les remedes indiques dans la toux : il
vient de j3ȣ , toux.
Quinçy .donne, dans fa pharmacopée , la préparation
du trochifque fuivant, que M. James dit préférable
à tout autre, & falutaire dans toutesfortesdè
toux.' Prenez des quatre grandes femences froides
écolfées , de chacune deux onces ; graine de pavot
blanc, une once ; mettez le tout dans un mortier de
marbre ; verfez deffus une quantité fuffifante de jus
de régliffe délayé dans de. l’eau-rofe , & de la.çonfif- ■
tance d’un firop : faites une pulpe douce ; paffez çette
pulpe par un tamis, après y avoir ajouté quatre ou
cinq onces de pulpe de régliffe : ajoutez enfuite fto-
rax diffous & paffé, une once ; poudre d’iris, trois
onces ; graine d’anis, une once ; fenouil, une once ;
lucre fin, deux livres & demie : mettez le tout en
une pâte, & fâites-en des tablettes, dont vous pourrez
ufer à diferétion.
* BECHIRES, f. m. pl. ( Géog. ) peuplés de Scy-
thie, dont Pline a fait mention.
•BECK , {Commerce.) c’eft un poids d’ufàge en Angleterre
pour pefer des marchandifes feches. Lebeck
tient deux gallons ou feize livres d’Angleterre. Voyc^
G a l l o n .
* BECKEN ou BECKUM , ( Géog.) petite ville
de l’évêché de Munfter en "Weftphalie.
* BEÇKENRIEDT , {Géog.) ville de Suiffe dans
le canton d’Underwaldt.
BECQUÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit des oi-
feaux dont le bec eft d’un autre émail que le co'rps.
Guiffray Vachat en Bugeÿ, d’afur au griffon d’o r ,
becqué d’argent. {V )
BECQUILLON, f. m. en Fauconnerie, fe dit du bec
des oifeaux de proie, lorfqu’ils font encore jeunes.
Cet oifeau n'a encore que le becquïllon.
* BECSANGIL , ( Géog. ) province d’Afie , qui
fait partie de la Natolie, bornée au feptentrion par
la mer Noire, à l’occident par la mer de Marmora
& l’Archipel, '& au midi par la Natolie propre, & à
l’occident par la province de Bolli.
BECTACHIS, f. m. pl. {Hifl. mod.) efpece de religieux
chez les Turcs, ainfi nommés de Haji Beôak
leur fondateur , fameux par de prétendus miracles
& des prophéties. Il vivoit fous le régné d’ÀmuratE
qui lui envoya, dit-on, la nouvelle milice qu’il vou-
loit former d’enfans enlevés aux Chrétiens, afin qu’il
la défignât par un nom; & il nomma ces foldats Ja-
nijfaires : foit en mémoire de cet événement, foit parce
que les Beclachis ne font pas fort réguliers fur l’heure
de la priere, les Janiffaires trouvent leur dévotion
fort commode, & font très-attachés à leur fleéle. ;
Les Beclachis font habillés de blanc, & portent des
turbans de laine, dont la leffe eft tortillée comme une
corde. Ils croyent honorer fingulierement l’unité de
Dieu en criant hâ, c’eft-à-dire qu'il vive. Ces moines
fe marient , demeurent dans les villes & dans les
bourgs : mais par leur inftitut il font obligés de voyager
dans les pays éloignés. Ils doivent à tous ceux
qu’ils rencontrent legaqel, efpece de chant affe&ueux
qui par allégorie eft appliqué à l’amour divin ; & VeL
ma, qui eft une invocation d’un des noms de Dieu
qui font chez eux au nombre de mille & un. Guer,
moeurs des Turcs , tom. 1.
Ricaut, dans fon ouvrage de l’empire Ottoman,
fait mention d’une autre fette Mahométane, fuivie
par quelques Janiflaires, & nommée Beclafchifles de
Beétas, aga des Janiflaires, au commencement du
régné de Mahomet IV. On les nomme autrement
jZéradtes, & le vulgaire les appelle Mum feonduren,
c’eft-à-dire ceux qui éteignent là chandelle ; parce qu’on
les accufe d’avoir indifféremment commerce avec
toutes fortes de perfonnes dans leurs affemblées , &
d’y permettre l’incefte à la faveur de l ’obfcurité. Au
refte ils obfervent la loi de Mahomet pour ce qui regarde
le Culte divin : mais ils penfent qu’il n’eft pas
permis de donner des attributs à Dieu, ni de dire qu’il
eft grand, qu’il eft jufte; parce.qu’il eft un être très-
flmple , & que nos idées n’approchent point de la
flmplicité de fon effence. Ce mélange monftrue.uxde
fpiritualité rafinée de libertinage, fait que cette
fefte eft très-peu fuivie. (G )
* BECUIBA NUX , noix de Becuiba , {Hifl. nat.
bot. ) efpece de noix brune, commune au Brefil, de
la groffeur d’une noix mufeade, pleine d’une amande
huileufe, couverte d’une, coque ligneufe. On met
cette amande au rang des balfamiques.
BECUNE ou BEKUNE, f. f. ( Hifl. nat. Ichthiol. )
poiffon de mer auquel on a aufli donné le nom de
brochet de mer , parce qu’il reffemble à notre brochet,
& que fa chair en a le goût. Il y a des bécunes que
l’on appelle bécajfes de mer, parce qu’elles ont le bec
alongé. On pêche la bécitne fur la côte. d’Or en Guinée;,
fur les rivages avec de grands filets", dans les
mois d’Oöobre& de Novembre. Celle que l’on nomr
me bécaffede mer\fe trouve fur les côtes de l’Amérique
; elle a jufqu’à huit piés de longueur. Ce poiffon
eft fort dangereux par fa morfure fur-tout, parce qu’il
mord hardiment fans s’épouvanter du bruit, ni des
mouvemens que l’on peut faire pour l’écarter. On
dit que fa chair eft fouvént un poifon aufli dangereux
que l’arfenic , & on prétend que c’eft lorfque la bé-
cune s’eft nourrie de manceuille fur les côtes des îles
de l’Amérique. (/ )
* BECZÀU, {Géog. ) ville de Boheme fur la rivière
de Topel.
BECZK.A , f. f. {Commercé. ) mefure dont on le
fert en Pologne pour les marchandifes feches & humides.
La beeflea de Vilna tient 3 50 livres de grain ,
& celle de Smolensko 325 livres.
BED A , {Métallurg.) on nomme ainfi au Potofi
une mine d’or ou d’argent, lorfqu’elle eft mêlée de
fer. Voye^ M in e . (M )
BECHOTTER, {Jadinage. ) Voye^ B e q u i l l e r ;
* BEDARIEUX, ( Géog. ) ou BEC D ’ARIEUX ,
ville de France, dans le Languedoc , au diocèfe de
Béziers, fur la riviere d’Obe. Long. 20. àq. lat. 43.
3S \| ' ;
* BEDAS, ( Géog. & Hifl. mod. ) peuples d’Afie ^
dans l’île de Ceylan. Ils habitent une grande forêt auprès
de la mer, au nord-eft de l’île. Ce font des fau-
vages blancs, fort adroits à tirer de l’arc. Ils apprêtent
leur viande avec du miel ; ils la mettent avec
cet affaifonnement dans un trou d’arbre, bouché d’un
tampon, où ils la laiffent pendant un an ; après quoi,
ils l’en retirent & la mangent. Il y a beaucoup d’abeilles
dans leurs forêts ; ils n’ont aucune demeure fixej
ils errent, habitant tantôt un Jieu, tantôt un autre.
* BEDBUR, ( Géog.) petite ville du duché de Ju-
liers.
BEDEAU, f. m. ( Hifl. mod. ) bas officier , fer-
gent, qui fomme les peribnnes de paroître ou de répondre.
B e d e a u , fe dit encore d’un officier fubalterne
dans les univerfités, dont la fonûion eft de marcher
devant le reâeur & les autres principaux, avec une
maffe , dans toutes les cérémonies publiques.
Les uns difent que bedelli vient par corruption de
pedelli, parce que les bedeaux fervent & courent à
pié ; les autres font dériver ce nom de pedo feu ba-
culo, parce qu’ils portent une baguette ; ils forment
pedellus de pedum, efpece de baguette , qui eft leur
fymbole ; & de pedellus , ils font le nom bedellus. II
en eft qui s’imaginent en avoir trouvé l’étymologie
dans l’hébreu bedal, ordonner, ranger, difpofer. Spel?
man, Voflius & Somner, dérivent bedeau du Saxon
bidel, crieur public ; c’eft dans le même fens que certains
anciens manuferits Saxons, nomment les évêques
bedeaux de Dieu , Dei bedalli.
Le traduâeur du nouveau Teftament fâxbn rend
cxaflor,$ar bydefl ; & çe mot eft employé dans les
lois d’Ecofle, pour fignifier la même choie., : >,c
Dans les églifes & pâroiffes on nomme bedeaux,
de bas.officiers la£cs,>yêtusde Jojigùès re>feés_de drap
rouge ou bleii, portant fur la,manche gauche.iihe
plaque d’argent, ou un chiffre en broderièyqiii rep.i'é-
fente l’image qu le nom du pâfron de cette eglife ;;ils
ont à la înàin droite une verge ou baleine -,'garnie de
yirçles & de plaques d’argent..; précèdent-le clergé
dans les cérémonies, & fervent à painteilir le bon-
ordre pendant l’office ; en chaffant les mendians$;les
chiens, &c. (G ) . ,
* -.BÉDEGUAR, {Hifli jiat. Mat. medfflnom que
quelques auteurs qui ont écrit de la matière-médicale;
ont--donné aux- exçroi.ffànce} fpoïigieufesydu
laurier fauvage. Ondit que les cendres du bedeguàr
font bonnes daqs la grayefté, dans !a,dyfurie, &
qu’elles font dormir fi on,en.tient fous roreiller.
* BËDER, {Géog!) ville d’Afie dans lesi états du
Mogol, capitale.des Talingas; Long, $ 5:. cq. lai. */(T.
io . • ' • ' “.noènÉ''v: . I• - i
*.BEE)ESE ou ROMQ,v(èec^.)''riviére d’Italie,
qui a fa foùrçe dàns JaiTbfcâbe; entre da. Rbmagne
arrofe: Forli;, prend le nom d'Hcquedatto, &c fe jette
dans le golfe de Venife au-dfeffiisdè Ravenne- È
* BEDFORD-, {Géogi)i ville d’Angleterre dans la
provinçèi.dè même nom, ; avec titr.e; de :duché!,.fur
rÔufe. Long. ry. lat". 62. 8.
. * BEDfipRPSHIRE , ), petite province
d’Angleterre, dont-Bedfordcreftla capitalçi..
* BEDIZrVELEZ oùiBEhZ, {Géog,<anc; & modv)
ville d’Afrique au royaume de Fez y fur la côte de la
Méditerranée , avec port & château. On la prend
pour l’ancienne Acrath.
* BEDOUINS, f. m. pl. GJog. & Hijl.mod.) peuples
d’Arabie, qui vivent toujours dans lës deferts &
fous des tentes.; Ils ne font fournis qu’aux émirs leurs
princes; qu auxeheiks., autres feigneurs fubalternes.
Ils fe. prétendent defeendus d’Ifmaël.'Celui d’entre
leurs fouverains quiiade -plus d’autorité, habite le
defert qui eft entre- le mont Sinai & la Mecque. Les
Turcs lui payent un tribut annue.Epouf la sûreté des
caravanes. Il y a des. Bédouins dans la Syrie', la Pa*
leftine, l’Egypte', & les autres contrées d’Afie & d’Afrique.
Ils font Mahométans.; ils n’en traitent pas plus
mal les Chrétiens. Ils font naturellement graves, fé-
rieux, & modeftes; ils font bon accueil à l’étranger ;
ils parlent peu y ne médifent point, & ne rient jamais
; ils vivent en grande union : mais fi un homme
en tue un autre ,.l’amitié eft. rompue entre les familles
, & la haine eft irréconciliable. La barbe eft en
grande vénération parmi eux ; c’èft une infamie que
de la rafer. Ils n’ont point de gens de juftic.e ; l’émir,
le cheilk, ou le premier venu , termine leur différend.
Ils ont des chevaux & des efclaves. Ils font af-
fez peu de cas de leur généalogie ; pour celle de leurs
chevaux, c’eft toute autre chofe. Ils en ont de trois
efpeces; des nobles, des méfalliés, & des roturiers.
Ils n’ont ni médecins, ni apothicaires. Ils ont tant d’a-
verfion pour les Iavemens, qu’ils aimeroient mieux
mourir que d’ufer de ce remede. Ils font fecs ,ro -
buftes, & infatigables. Leurs femmes font belles,
bien faites, & fort blanches. Voyelle diclionn, géog.
de M. Vofgien. A juger des peuples fur ce qu’on nous
en raconte , il eft à préfumer que n’ayant ni médecins
, ni jurifconfultes, ils n’ont guere d’autres lois
que celles de l’équité naturelle, & guere d’autres
maladies que la vieilleffe.
BEEL-PHEGOR ou BEL-PEHOR, f. m. (Myth.)
fauffe divinité que les Ifraélites adoroient à l’imitation
des Moabites, félon le récit que Moyfe en fait
au ch. xx. des Nombres. Selden croit que c’étoit un
faux dieu des Moabites & des Madianites, & le même
qui.eft feulement nommé peor zu chap. qui vient
d’être cité,& au xxxj. du même livre; comme encore'
au xxij. de J-ofué. Une lettre hébraïque y , dont la
prononciation- eft difficile qui,-fe change fou vent
en ^'daris les autres langues , a fait aufli qù’on l’a
nommée -pkégor. Origene, hotnél. xx. Juf le livre-des
Nomb: dit qu’il n’a rien pû trouver dans les écrits des
Hébreux-, touchant cette idble de fale'té & d’ordure2
Beekphegor, dit-il • cfl l t ncrm d’une idole quiefl ado~
rée dans le pays de Madian yprincipalement par Usfcrm
mes: Le peuple d’Ifrael fe dévôiia à fon fervice, & ftif
initié dans fes myItérés. Origene ajoûte^qtiè Beelu
phtgor marqué Une-efpe'ee de turpitude & de v ilai^
nie. Le rabbin Salombn de Litnél, autrement JarcKi ^
dans^^fon 'commentaire furlé^xxv.-desNonib-, croit qu^
cè no mr fignifie, faire fes'ordures devant quelqu'un , ’
que les ^idolâtres faifoient cette-fale ariion dev-anc
BeeLphegoii L e célébré Moyfe ; fils de Maimon, approche
de fon' fentiment, rèxplique un- peu plus ait>
long, dans fon livre intitulé More Neuoechim ; part-. IIH
ekap. *%V que-Bux-tbrf le fils a traduit en-latin. On a:
encoreailégué d’autres ràifons du nom de cette idoléw
Quelques-uns^foy'ent qifelle s-àppe!‘loit ainfi âdau
quelle avoitla bouche ouverte; Philon jiiif, eft de’
cette opinion ; & il fentble qu’au lieu de Beel-phé-c
gory il avoit- lû Baàl-piaghor ; ce qui peut fignifier la
bouché ou- Y:oüvertuh fupérieüre de là peau. ' S. -J érômë
fur lejv. & lejSc.du proplieté Ofée , & au pfeiriier livra-
contre J.ovinien , chap. x ij.■ ■ çfoif que le Beel - pkegof
des.Moabites &■ des Madianites, eft -le même qiie le
Priape des Grecs & des Latins. Ifidore eft de cette
opinion, au VIII. livre des'Orîgînes ,*’& Rufin au I I î .
livre fur, Ofée: Cesâutëur$:q>fotivent par les endroits
de' l ’Ecriture fainte,, où il eft parlé des fornications
des Moabites &•> des Hébreux, que c-es deux idoles +
Beel-phegor- & Priüpi y étbieflt honôréés avec-d’irtfa^
mes cérémonies. Ils allèguentniifii le cHi j x . duptoi
phete Oféey où ceux qui leryoiènt BceUp/iegor forirac-
cufésdé commettre des impudicifés , & dé fàire des
chofes abominables. Le P. Kîrchfer fuit aufli le fenti-*
ment dé S. Jérôme , & dit que cette-infiame idolàtrie
etoit venue d’Egypte, Oîi les Hébreux aVôié-nt vû les
dëteftables cérémonies d’Ôfiris. Scaligér conjeélure
que le nom Aephegor- fut- donné en dérifion au-dieu
des Moabites, qui s’âppelloit Baal-kéeni, le dieii dit
tonnerre, que les Hébreux appéllerent prfr mépris
le dieu du pet ; comme ils changèrent lè nom du dieu
d’Accarori, JBeelqpbub, qui flgnifie /e dieu, des mou*
ches, en^celui de Beelqebiil, dieu, des éxcYéiriens ; &c
comme ils donnèrent à Béthél, où étoient les Veaux
d’or de Jéroboam, le nom dé beth-aven ,• maifon d’iniquité.
Voflius, après S. Jérôme, croit quephegor eft
le dieu Priape ; d’autres fe perfuadent que cette idole
reçut fon nom de quelque prince qui fut mis au nombre
des dieux, ou de quelque montagne du même
nom ; car il y avoit dans le'pays de Moab une mon-
tagne qui s’appelloitphegor; & l’on croit'que Baal y
avoit un temple, où on lui offroit des facrifkes. Bac-
lac , dit Moyfe, Nomb. chap. xxiij: verfet 28 V, condui-
Jit Balaam aufommet de Phegorj qui regarde vis-à-vis dit
defert de Jeflmon. Théodoret/«r lepfeaume cv. fait' venir
de-là le nom de Beel-pkegorgèc Suidas en donne 1-e-
tymologie en ces termes : Béel, c'efl Saturne ; Phegor;
Le lieu, oit il ètoit adoré ; & de ces deùx noms a étéfo'rnté
celui de Beelphegor: car- comme Jupiter a été appelié
Olympien, & Mercure Cyllénien, à'caùfe des montagnes
de Theflalie & d’Arcadie,1 où ils étoient^ado-
rés, il y a apparence que Baal étoit appelié Baal-
phegor, à caufe du mont Phegor oh. on lui facrifioit. Il
eft fait mention au chap. xxxjv. du Deuteroriome de la
maifon de Phegor ou de Beet-phegor, qui étoit dans le
pays de Moab,auprès de la vallée da ns laquelle Mo-y-
îe fut enfeveli. Les noms de beth-dagon, de beth-she-
mesk , ôcç, femblent être des preuves que Beelphegor