une longue bande dont le milieu eft noir & les côtes
<le couleur rouffe mêlée de noir. Les grandes plumes
des ailes font brunes 6c parfemées de lignes tranfver-
iales de couleur rouffe pâle. Les petites plumes des
ailes qui recouvrent les grandes , font prefqu’entie-
rement rouffâtres. La queue eft courte, 6c n’a qu’un
pouce & demi de longueur ; elle eft compofee de
douze.plumes de couleur noirâtre entremêlée de lignes
Iranfverfales d’un roux peu foncé. Les pattes
font de couleur pâle, 6c recouvertes d’une peau divisée
plutôt en écailles qu’en anneaux entiers. Le def-
fous du pié eft jaune; le doigt extérieur tient par une
membrane au doigt du milieu jufqu’à la première articulation.
Les cailles font des oifeaux de paffage : elles
quittent ces pays - ci aux approches de l’hy v e r ,
pour aller dans des climats plus chauds, 6c elles paf-
lent les mers pour y arriver. Willughby, Omit. Voyez
O iseau.
C aille , ( roi de ) ortigometra, oifeau qui pefe environ
cinq onces. Il a treize ou quatorze pouces de
longueur depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité
des ongles , & onze pouces , fi on ne prend la longueur
que jufqu’au bout de la queue. L’envergure eft
d’environ un pié & demi. Le bec a un pouce de longueur
depuis fa pointe jufqu’aux coins de la bouche.
Le corps eft applati fur les côtés. Le bas de la poitrine
6c le ventre font blancs. Le menton eft blanc ;
le jabot de couleur fale. Il y a fur la tête deux traits
noirs ; le milieu des plumes du dos eft de même couleur,
6c les bords font de couleur cendrée rouffe. Les
cuiffes font marquées de bandes tranfverfales blanches.
Il y a vingt-trois grandes plumes dans chaque
aile. Les petites plumes qui recouvrent les grandes ,
font de couleur de fafran en-deffus, & en-deffous de
même couleur que les bords des grandes plumes. La
queue a près de deux pouces de longueur, & elle eft
compofée de douze plumes. La partie fupérieure du
bec eft blanchâtre, 6c l’inférieure de couleur brune.
Les jambes font dégarnies de plumes jufqu’au-deffus
de l’articulation du genou. Les piés font blanchâtres.
On dit que cet oifeau fert de guide aux cailles lorsqu'elles
paffent d’un pays à un autre. On le nomme
rallus ou grallus, parce que fes jambes font fi longues
qu’il femble marcher fur des échaffes. Cet oifeau
eft excellent à manger : c’eft pourquoi on dit
vulgairement que c’eft un morceau de roi. "Willughby,
Ornith. Voyez OiSEAU.
C a ille de Bengale , ( Hiß. nat. Ornith. ) oifeau
un peu plus gros que notre caille ; fon bec eft
d’une couleur de frêne fombre, tirant fur le brun ;
les coins de fa bouche font rouges, fes narines font
grandes 6c oblongues ; l’iris des yeux eft de couleur
blanchâtre ; le fommet de la tête eft noir ; au-deffous
de ce noir il y a une couche de jaune, & enfuite une
ligne noire qui commence auprès des coins de la
bouche, & qui entoure le derrière de la tête : au-
deffous de cette bande, il y a une couche de blanc ;
la poitrine, le ventre, & les cuiffes font de couleur
de buffle pâle & tirant fur le jaune ; la partie de def-
fous contiguë à la queue eft tachetée de rouge ; le
derrière du cou & les plumes qui recouvrent les ailes,
font d’un verd jaunâtre, à l’exception d’une marque
d’un verd pâle bleuâtre qui eft à la naiffance des
ailes 6c d’une autre de la même couleur fur le croupion
; les grandes plumes des ailes font noires , & i l
y a une ligne blanche fur les petites ; les jambes &
les pattes font de couleur de citron, & les ongles font
rougeâtres. Hiß. nat. des Oifeaux. Derham. Voyez
O iseau . ( / )
* Chaffe de la caille. La caille fe chaffe au chien
couchant & au fufil, au halier & à la tiraffe. Voyez
Halier , voyez T irasse. La chaffe de la caille au
chien couchant n’a rien de particulier ; on tend le
halier en zig-zag ; c’eft un petit filet d’un pié de
hauteur au plus, qui fe tient perpendiculaire à l’aide
de piquets ; on a un appeau ; le halier fe place entre
la caille & le chaffeur : le chaffeur contrefait la voix
de la femelle ; & les mâles accourant, fe jettent dans
les mailles du halier dont ils ne peuvent plus fe dé-
barraffer. L’appeau de la caille eft fait d’une petite
bourfe de cuir pleine de crin, à laquelle on ajufte un
fifflet fait d’un os de jambe de chat, de cuiffe d’oie
d’aile de héron, &c. qu’on rend fonore avec un peu
de cire molle ; ou d’un morceau de peau mollette
attachée fur un fil de fer en fpirale, 6c collée à l’une
de fes extrémités fur un petit morceau de bois en
forme de cachet, 6c à l’autre extrémité fur un petit
fifflet femblable à celui du premier appeau. On tient
celui - ci de la main gauche appuyé contre le côté
droit, 6c l’on frappe deffus avec le doigt index de
maniéré à imiter le chant de la caille. L’autre appeau
a un fil paffé à l’extrémité du petit morceau de bois
en cachet ; on prend ce fil entre le pouce & l’index
de la main gauche , & tenant le fifflet de la droite
on pouffe l’appeau contre les doigts de la gauche ,
afin de le faire réfonner convenablement. On peut
au lieu d’appeau fe fervir d’une caille femelle qu’on
a dans une cage qu’on entoure de halier ; cette méthode
eft la plus fûre. Voyez Planches de chaffes en A
6* B , les deux appeaux dont il s’agit, & en CTe halier.
On rôtit les cailles comme tout autre gibier ; on les
met en ragoût, ou on les fert à la braife.
* C a i l l e s , £ Myth. ) Latone perfécutée par Ju-
non, fut changée en caille par Jupiter, & fe réfugia
fous cette forme dans File de Delos. Les Phéniciens
facrifioient la caille à Hercule , en mémoire de ce
que ce héros que Typhon avoit tué , fut rappellé à
la vie par l’odeur d’une caille qu’Iolaiis lui fit fentir.
CA1LLEBOTIS, f. m. ( Marine.) c’eft une efpece
de treillis fait de petites pièces de bois entrelacées
& mifes à angle droit. Ils font bordés par des hiloi-
res, & on les place au milieu des ponts des vaif-
feaux. Les caillebotis tervent non-feulement à donner
de l’air à l’entre-deux des ponts quand les fabords
font fermés durant l’agitation de la mer , mais encore
à faire exhaler par ces fortes de treillis la fumée
du canon qui tire fous les tillacs. On met des
prélarts fur les caillebotis, pour les couvrir, afin que
l’eau de la mer ne tombe pas fous les ponts dans le1
gros tems. Voyez Planche V I . n°. 75. la figure d'un
caillebotis. Voyez au ß Planche IV.fig. n°, ,z(yt [e
caillebotis du fécond pont , n°. t47 . U caillebotis des
gaillards , n°. iC)i. le caillebotis d'éperon.
Le caillebotis eâ çompofésdes M o i t e , des vaffa- -
, les, & des lattes ; le grand caillebotis- dans les vaifr
féaux de guerre doit avoir fept piés de large dans fonT
mibeit ;.fes hiloires io à n pouces de large, fur s
à 6 d’épais ; les valfales environ a pouces & demi
de large , & au moins i pouces d’épais ; les lattes'
doivent avoir trois pouces & demi de large, & plus',
de demi-pouce d’épais ; elles font pofées fur les vaf- s
laies par la longueur du vaifieau.
Le petit caillebotis qui eft derrière le mât doit avoir
trois piés en quarré, les hiloires fept à huit pôucès i-
les lattes trois pouces & demi de large , & un peu
plus de demi-pouce d’épais.
Le caillebotis qui eft devant la grande écoutille
& celui qui eft fur le.château d’avant, doivent être -
de même largeur.. ( Z )
CAILLELAIT , f. m. gallium, (Hiß. nat. bot A
genre de plante dont la fleur eft faite en formé de
cloche, ouverte & découpée. Le calice devient dans
la fuite un fruit compofé de deux femences feches,
dont la figure reffemble pour l’ordinaire à celléd’un
croiffant. Ajoûtez aux carafteres de ce genre, queles:’
feuilles ne font ni rudes ni cotoneufes, & qu’il y en
a cinq ou fix enfemble, 6c même davantage, autour
des noeuds des tiges. Tournefort, Inß, reiherb. Voy .
Plante, ( f ) M H
On a donné cè nom ftançois a la plante appellee
gallium luteum, à caufe de la propriété que l’on lui
a découvert de faire cailler le lait. On fe fert du cail-
lelait contre l’épilepfie , en le donnant en poudre le
matin à jeun, la dofe d’un gros ; ou bien on fait
prendre quatre onces de fon fuc dans une chopine
d’èau commune ; ou enfin on fait bouillir une poignée
de cette plante dans une pareille quantité d’eau.
On lui donne auffi la propriété d’arrêter les hémorrhagies
, fur-tout celle du nez, en la mettant en
poudre, & la prenant comme du tabac.
Nota, que lorfqu’on fait une infiifion de gallium
luteum ou caillelait, on doit la faire à froid , parce
qu’en la mettant dans l’eau bouillante comme le thé,
elle perd beaucoup de fa vertu. Il faut donc la mettre
infufer le foir pour la prendre le lendemain. (N)
CAILLER , v. n. p. ( Chimie. ) Cailler 6c coaguler
font mots fynonymes; cependant cailler ne fe dit ordinairement
que du fang & du lait, 6c plus particulièrement
du lait. On ne peut dire en parlant d’autres
liqueurs , qu’elles fe caillent , ou qu’on les fait
cailler ; on fe fert alors du terme de coaguler. On peut
en parlant du fang, fe fervir également du terme de
coaguler, 6c de celui de cailler: mais en parlant du
lait, cailler eft un terme plus propre que coaguler ,
foit que cela fe faffe par la chaleur , par la préfure ,
&c. VoyezLait-pris & Petit-Lait.
On dit auffi quelquefois en Chimie , en parlant du
changement qui arrive à certaines diffolutions ,qu’ei-
les fe caillent, comme il arrive à la diffolution d’argent
faite par l’acide du nitre, qui fe caille lorfqu on
y ajoute de l’acide du fel marin, & il s’y fait un précipité
en caillé blanc. ( M )
CAILLÉ ,f. m. qui ne doit être employé, proprement
parlant, que pour fignifier du lait'caillé. On dit
auffi au participe paffif, caillé ; lait caillé 9 fang caille.
De là vient le mot caillebotte , lait caillé en petites
maffes. Voyez Lait. CAILLETTE, f. f. la partie du veau où fe trouve
la préfure à cailler le lait. La caillette eft le dernier
eftomac de ces animaux : les animaux ruminans ont
quatre eftomacs différens jfavoir la panfe,le réfeau,
le feuillet ,& la caillette. ^oy^RuMiNATiON. (M)
C A I L L I Q U E , poiffon de mer. Voyez Haren-
GADE. M , . ..., CAILLOT , f. m. qui ne fe dit que du fang caille
en petites maiffes. . H H H
CAILLOU ,filex, ( Hiß. nat. ) matière vitrifiable
produite par l’argille, 6c analogue au fable vitrifia-
b le , grès, granit, &c. Il y a des carrières de cailloux
où cette matière eft difpofée en grandes maffes 6c
par couches ; il y a auffi dans différens pays des cailloux
en petite maffe 6c répandus en très-grande quantité
, foit à la furface, foit à l’intérieur de la terre.
Ainfi la matière du caillou eft une de celles qui tombent
le plus fouvent fous les yeux ,6c qu’il importe
par conféquent de connoître le mieux. Or pour la
confidérer fous deux afpefrs, l’un relatif à l’Hiftoire
naturelle, l’autfe à la Chimie ; nous allons commencer
par le premier. Voici comment M. de Biiffon
explique la formation du caillou, Hiß. nat. tomel.
pag. 2.3$.
« Je conçois, dit-il, que la terre dans le premier
» état étoit un globe, ou plutôt une fphéroïde de
» matière vitrifiée de v erre, fi l’on veut très-com-
» pafre , couverte d’une croûte legere & friable ,
» formée par les feories de la matière en fufion
» d’une véritable pierre-ponce : le mouvement &
» l’agitation des eaux & de l’air briferent bientôt &
» réduifirentenpouffiere cette croûte de verre fpon*
» gieufe, cette pierre-ponce qui étoit à la furface ;
p de-là les fables qui en s’unifiant, produifirent en-
» fuite les grès & le roc v if , ou ce qui eft la même
» chofe, les cailloux en grande maffe, qui doivent
>» auffi-bien que les cailloux en petite maffe ,leurdu-
» reté , leur couleur, ou leur tranfparence, & la va-
» riété de leurs accidens , aux différens degres de
» pureté & à la fineffe des grains de fable qui font
» entrés dans leur compofition.
» Ces mêmes fables, dont les parties conftituantes
» s’unifient par le moyen du feu, s’affimilent & de-
» viennent un corps dur très-denfe , & d’autant plus
» tranfparent, que le fable eft plus homogène ; ex-
» pofés au contraire long-tems à l’air, ils le décom-
» pofent par la défunion & l’exfoliation des petites
» lames dont ils font formés , ils commencent à de-
» Venir terre ; & c’eft ainfi qu’ils ont pû former les
» glaifes & les argilles. Cette pouffiere, tantôt d’un
» jaune brillant, tantôt femblable à des paillettes
» d’argent, dont on fe fert pour fécher l ’ecriture ,
» n’eft autre chofe qu’un fable très-pur, en quelque
» façon pourri, prefque réduit en lès principes , &
» qui tend à une décompofition parfaite ; !e
» tems ces paillettes fe feroient atténuées & divifées
» au point qu’elles n’auroient plus eu affez d’épaif-
» feur & de furface pour réfléchir la lumière, & elles
» auroient acquis toutes les propriétés des glaifes.
» Qu’on regarde au grand jour,un morceaud’argille,
» on y appercevra une grande quantité de ces paiî-
» lettes talqueufes, qui n’ont pas encore entièrement
» perdu leur forme. Le fable peut donc avec le tems
» produire l’argille , & celle-ci en fe divifant acquiert
» de même les propriétés d’un véritable limon, ma-
» tiere vitrifiable comme l’argille , & qui eft du mê-
» me genre.
» Cette théorie eft conforme à ce qui fe paffetous
» les jours fous nos yeux ; qu’on lave du fable for-
» tant de fa minière , l’eau le chargera d’une affez
» grande quantité de terre noire, duftile, graffe, de
» véritable argillé. Dans les villes où les rues font
» pavées de grès, les boues font toûjours noires Sc
a très-graffes ; & defféchées, elles forment une terre
» de la même nature que l’argille. Qu’on détrempe
» & qu’on lave de même l’argille prife dans unter-
» rein où il n’y a ni grès ni cailloux , il fe précipitera
» toûjours au fond de l ’eau une affez grande quantité
» de fable vitrifiable.
» Mais ce qui prouve parfaitement que le fable, Sc
» même le caillou & le verre exiftent dans l’argille ,
» & n’y font que déguifés, c’eft que le feu en rëu-
» niffant les parties de celle-ci, que l’afrion de l’air
» & des autres élémens avoit peut-être divifées, lui
» rend fa première forme. Qu’on mette de l’argille
» dans un fourneau deréverbere échauffé au degré de
» la calcination , elle fe couvrira au-dehors d’un
» émail très-dur ; fi à l’extérieur elle n’eft point ea-
» cote vitrifiée, elle aura cependant acquis une très-
yt grande dureté ; elle réfiftera à la lime & au burin ;
» elle étincellera fous le marteau ; elle aura enfin
m toutes les propriétés du caillou : un degré de cha-
» leur de plus la fera couler, & la convertira en un
» véritable verre.
» L’argille & le fable font donc des matières par-
» faitement analogues & du même genre. Si l’argil-
» le en fe condenfant peut devenir du caillou, du
» verre, pourquoi le fable en fe divifant ne pour-
» roit-il pas devenir de l ’argille ? le verre paroît être
» la véritable terre élémentaire, &tous les mixtes un
» verre déguifé ; les métaux, les minéraux, les fels,
» &c. ne font qu’une terre vitrefcible ; la pierre or-
» dinaire, les autres matières qui lui font analogues,
» & les coquilles de teftacées, de cruftacées, &c.
» font les feules fubftances qu’aucun agent connu n’a
» pû jufqu’à préfent vitrifier, & les feules qui fem-
» blent faire une claffe à part. Le feu en réunifiant
» les parties divifées des premières, en fait une ma-.