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trois cents quatre-vingts - fix : il y a.foixante -Tteuf :
mufcles. . _
:Lcs arteres des oiiies, outre leurs nuit branches
principales, jettent quatre mille troiscents^vingtrameaux
; chaque rameau jette de chaque côté fur le
plat de chaque lame, une infinité d’arteres capillaires
tranfverfales , dont le. compte ne feroit pas im-
.pofïible : il paffe de beaucoup tous ces nombres en-
lemble. Il y a a u ta n t de n erfsq u e d ’arteres,'les ram ifications
•des premiers fuivant exactement celles des autres.
Les veines ainfi que les arteres , outre les huit
branches principales, jettent quatre mille trois cents
vingt rameaux, qui font de iimples tuyaux, & qui a
•la différence des rameaux des arteres, ne jettent point
de vaiffeaux capillaires tranfverfaux.
Ce nombre prodigieux d’o s , de mufcles , de vaif-
'féaux, de nerfs, de veines & d’arteres, concourant
au même but, arrangés avec tant d’induftrie, marquent
fans doute la main du fouverain artifte. Que
fies oeuvres font admirables ! Et puifqu’il ne s’eft point
lafféde les'produire dans les eaux comme fur la terre
, fuivant la remarque de Galien, les hommes peuvent
ils jamais fe laffcr de les lire & de les étudier ?
<Que cette étude eft belle ! qu’elle eft intereffante 1
Etude de tout tems, de tous lieux, de tout âge ,
Que n’epuiferont point les fiecles à venir !
Je La propofe aux grands, je la propoje -au jagt :
Par où faurois-je mieux finir ?
Article communiqué par M. le Chevalier DE Ja U—
4 O U R T .
La pêche de la carpe n’a rien de particulier.
»ICARPÉE, f. m. ( Hiß. anc. ) efpece de pantomime
ancienne, que les Athéniens & les Magnéfiens
peuples de Theffalie, avoient coutume de danfer de
la maniéré fuivante. Un des danfeurs mettoit bas fes
armes, fembloit labourer & ferner, regardoit fou-
vent derrière lui, comme un homme inquiet. Un fécond
danfeur imitoit l’a&ion d’un voleur qui s’approche.
Le premier reprenoit auffi-tôt fes armes, &
il y avoit entr’eux un combat autour de la charrue &
des boeufs : ce combat fe livroit en cadence 6c au fon
de la flûte. Le voleur remportoit la viétoire, lioit le
laboureur, & emmenoit les boeufs ; quelquefois le laboureur
étoit viüorieux. Rien n’a plus de rapport
avec les ballets que le fieur Deheffe imagine avec
tant d’efprit, 6c qui font fi bien exécutés par nos comédiens
Italiens*;
On dit que cette danfe fut inftituée pour accoutumer
les payfans à fe défendre contre les incurfions
des brigands.
CARPEN , {Gèog.j petite ville forte de la haute
Hongrie dans le comté de Bars.
CARPENEDOLO, (Géog. j petite ville d’Italie
dans le Brefcian, aux Vénitiens.
C ARPENTER-LAND ou C A R P E N T A R IA ,
('Gèog.j pays d’Afie de la nouvelle Guinée, dans la
nouvelle Hollande.
CARPENTRAS, ( Gèog.) ville de France en Provence
, capitale du comté Venaiflin. Long. z z d. 4z1.
Ô3". lat. 44d* 3'• 33"-
* CARPENTUM, ( Hiß anc. & antiq. j char à
plufieurs ufages chez les Romains. Il étoit ordinairement
employé à porter les matrones, 6c les impératrices
fous les empereurs. Il étoit tiré par des mules ;
il n’avoit que deux roues, rarement quatre ; il ne
fervoit pas feulement pour les femmes. Florus fait
mention d’un roi Gaulois qui fut pris combattant fur
un carpentum d’argent, & mené en triomphe fur le
même charior.
CARPI, (Gèog.j ville d’Italie en Lombardie dans
le Modénois, Long. z8. zâ. lut, 44. 46,
C A R
Carpi , {Gèog.j petite ville d’Italie dans l’état'de
Venife au Veronois, fur 1’Adige.
CARPIO, (Gèog.j petite ville d’Efpagne dans
l’Andaloufie, fur le Guadalquivir.
CARPOBALSAMUU, {Hiß. nat. bot.) baie Ou
fruit de l’arbre qui produit le vrai baume de Judée.
Ce fruit n’a pas de nom françois. Il eft fort femblable
en groffeur, en figure & en couleur, à celui du tété«-
binthe. Ce mot vient de deux mots grecs, xce/wrsV,
fruit, 6c CàXo-cl/jloç , baume.
Le carpobalfamum eft une baie oblongue, avec un
petit calice 6c une écorce brune ridée, marquée de
quatre côtés, d’un goût 6c d’une odeur agréable.
On en trouve peu dans les boutiques. Il faut s’y con-
noître pour l’acheter. Il eft très-rare. Celui qu’on
vend d’ordinaire n’eft que du poivre de la Jamaïque.
D ’autres y fubftituent les cubebes ou les baies de gé-
nevrier.
Le carpobalfamum entre dans la compofitiqn de la
thériaque & du mithridate : on voit par-là qu’il eft regardé
comme ftomachique, cordial, & propre à fortifier.
( N j
CARPOBOLUS, f. m. {Hiß. nat bot.j genre je
plante dont les individus paroiffent ronds lorfqu ils
font renfermés dans leur enveloppe : mais dans la
fuite l’enveloppe 6c Le corps qu’elle renfermoit s’ouvrent
par le haut, de forte qu’ils reffemblent a une
cloche renverfée & découpée par les bords. Il y a au
centre de la plante un fruit rond , récouvert d’une
membrane très-mince, compofé de fémences tres-
petites, 6c environné d’une certaine liqueur trèS-
claire. Cette liqueur n’eft pas plûtôt évaporée, que
le carpobolus change de forme ; de concave qu’il étoit,
il devient convexe : ce changement fe fait en un inj-
tant, 6c avec tant de violence, que le reffort du fond
de la plante lance le fruit en-haut. Aufli-tôt que le fruit
eft forti, le carpobolus perd une partie de fa convexité
; une moitié s’affaifle 6c fe recourbe en-dedans.
Ces obferyations ne fe peuvent faire qu’à l’aide du
microfcope. Micheli, novapl. gen. Hoye^ Plante.
HC
ARPOCRATIENS, f. m. pl. {Hiß. ecclif.j hérétiques
qui parurent dans le xj. fiécle, 6c prirent ce
nom de leur chef Carpocrate , natif d’Alexandrie.
C’étoit une branche de la feâe des Gnoftiques , qui
renouvella les erreurs de Simon le Magicien, de Ménandre
, de Saturnin, de Bafilide, &c.
Les Carpocratiens reconnoiffoient un principè unique
6c pere de toutes chofes, mais dont ils ne difoient
ni le nom, ni la nature : cependant ils penfoient que
le monde avoit été créé par des anges ou des génies
bien inférieurs à ce premier principe. Ils nioient la
divinité de Jefus-Chrift, qui, difoienr-ils, étoit fils de
Jofeph, né comme les autres hommes, mais favorifé
de dons extraordinaires, & diftingué par fa vertu»
Pour arriver à Dieu il falloit, félon eux, avoir accompli
toutes les oeuvres du monde & de la concu-
pifcence, à laquelle il falloit obéir en tout ; prétendant
qu’elle étoit cet adverfaire à qui l’Evangile ordonne
de céder, tandis que l’on eft avec lui dans la
voie {Matth, v. verf. z3.j : que l’ame qui réfiftoit à
la concupifcence, en étoit punie en paflant après la
mort fucceffivement d’un corps dans un autre, juf-
qu’à ce qu’elle eût accompli toutes les oeuvres de la
chair; & que par conféquent on ne pouvoit trop fe
hâter d’acquitter cette dette. De-là ces impudicités
en tout genre auxquelles ils fe livroient fans remords,
au moins pour leur impofer filencc avoient-ils imaginé
ce principe qui conduit aux derniers excès, qu’il
n’y a point d’a&ion bonne ou mauvaife en fo i, mais
feulement par l’opinion des hommes. Ils déteftoient
le jeûne, recherchoient tous les plaifirs des fens, 6c
admettoient la communauté des femmes. Fleury,
Hiß, eccléf, tom, I. Uv. III. pag. 333.
C A R
CARQUOIS, fi m. {Artmilit.j efpece déboîte
t>u de fourreau, dans lequel les troupes qui fe fervent
d’arcs mettent leurs fléchés. (Q)
CARRAVEIRA, {Gèog.j ville de la Turquie, en
Europe, dans la Macédoine. Long. 40. lat. 40. z j . ‘
CARRE, qu’on nomme aufli carfi, f. f. {Comm.j
mefure de continence, dont on fe fert à Briare pour
méfurer les grains.
La carre pefe vin g t liv res ; 6c dix carres 6c de ces
carres font le feptier de P aris. Voye£ Se p t i e r . Diction,
de Commerce , tom. II. pag. 1 oz. {G)
* C A R R É , qu’il femble qu’on devroit écrire
quarré, eft un adje&ifdont on a fait un fubftantif, qui
défigne dans les, arts méchaniques 6c des inftrumens
& des formes, où fe fait particulièrement remarquer
celle du quarré, c’eft-à-dire, de la figure à quatre
côtés perpendiculaires l’un à l’autre, 6c égaux entr’eux.
P. ces différentes acceptions dans les art.fuivans.
C a r r é , f. m. en terme de Bijoutier, c’eft proprement
le pilier qui fait l’angle d’une tabatière. Il fe
tire aubanc. Voye^kHC À t i r e r . . A .
C a r r é , T r a în e ou T r a în e a u , {Corderie.jbâtis
de charpente en forme de traîneau, fur le devant duquel
s’élèvent deux montans qui portent une traver--
fe dans laquelle paffent les manivelles qui fervent à
tordre les torons, ou à commettre la corde. On charge
les carrés de poids, pour que les torons foientbien
tendus. Voye^C article CORDERIE & les figures.
C a r r é , ( Gravure & Monnoyage. j morceau d’acier
fait en forme de dé, dans lequel on a grave en
•creux ce qui doit être en relief dans une médaillé»
Quand les carrés font bien trempés, l’on y frappe fi
l’on veut des poinçons de memeque I on frappe des
carrés avec les poinçons : ces derniers carréspXors s’appellent
matrices» Voye£ MATRICE. Voye^ P l. I. de la
Monnoie, jig. 3. & 4* . , A .
C a r r é de çuir, ( Tanneur & Cordonnier.) c eft ainfi
que les Tanneurs 6c autres qui font commerce de
gros cuirs, appellent des morceaux de cuir fort, coupés
par carrés : un carré contient jufte ce qu’il faut de
cuir pour faire une paire de fouliers : cette etendue
de cuir fe nomme aufli tableau ; 6c l’on dit des Cordonniers
qui fe pourvoyent de cette maniéré, parce
qu’ils ne lont pas en état d’acheter des cuirs entiers,
qiiils vont au tableau. ,
* CARREAU, f. m. ( Architecture, j terre moulée
de différentes formes & grandeurs, 6c cuite comme
la brique. Voye^ C article Br i q u e . Le carreau prend
différens noms : le quarré, grand de fix. à fept pouces
, fert à parer les atres ; le grand carreau a fix pans
de fix à fept pouces ; le petit, carreau a fix pans de quatre
pouces. Le premier de ces deux-ci s’employe quelquefois
aux jeux de paume 6c grandes galeries ; le fécond
, dans les falles 6c les chambres ordinaires. Les
anciens appelloient ces carreaux à fix pans,j^vi, de la
reffemblance qu’ils ont avec les panneaux des rayons
de miel; ceux à trois pans trigona ; les quarrés qita-
drata ; ceux qui avoient la même bafe 6c la même
hauteur, tejfera. Le carreau de fayence ou de Hollande,
ordinairement de quatre pouces en quarré, fert à
paver les falles de bain, les petits cabinets ou lieux
à foupapes, & autres endroits de cette nature. Il y a
des carreaux mi-partis de différentes couleurs, avec
lefquels on peut former un grand nombre de defleins
& de figures agréables. On trouve dans les Mèm. de
VAcademie, année 1704. pag- 3 ^3* un b-ir cette
matière, par le fameux P. Sébaftien. En cherchant,
félon la méthode qu’il propofe, en combien de maniérés
deux carreaux mis-partis chacun de deux mêmes
couleurs, pourroient s’affembler, en les difpofant
toûjours en échiquier, on trouve foixante-quatre,
ce qui ne doit pas étonner. Deux lettres ou deux chiffres
ne fe combinent ordinairement que de deux façons,
parce qu’ils ne changent de fituation que pour
Tome II,
C A R 69$
être mis l’iin après l’autre fur une ligné, la bafe de*
meurant toûjours la même : mais dans l’arrangement
de deux carreaux, l’un des deux peut prendre quatre
fituations différentes, dans chacune defquelles l’au*
tre carreau peut changer feize fois, ce qui donne les
foixante-quatre combinaifons. Voye^,, Planche die
Carreleur-, ces foixante-quatre combinaifons.
Mais en examinant ces foixante-quatre combinai*
fons, on y trouve un grand nombre de figures lem-
blables, & l’on voit qu’elles fe réduifent à trente-
deux différentes ; parce que chaque figure eft répétée
deux fois dans la même fituation, 6c que les enfem-
bles ne different les uns des autres, que par la tranfi-
pofition du carreau le plus ombré. Tels font, même
Planche, le premier 6c le troifieme ; le fécond 6c le
quatrième; le cinquième & le trente-unieme ; le fîxie*
me 6c le trente-deuxieme ; le feptieme 6c le vingt-
neuvieme; le huitième 6c le trentième ; le neuvième
6c le quarante-troifieme ; le dixième 6c le quarante-
quatrieme; le onzième & lequarante-unieme; le dou*
zieme & le quarante-deuxieme ; le treizième & le cin-
quante-cinquieme; le quatorzième & le cinquante-
fixieme ; le quinzième 6c le cinquante-troifieme, lé
feizieme 6c le cinquante-quatrieme ; le dix-feptieme
& le dix-neuvieme; le dix-huitieme 6c le vingtième;
le vingt-unieme & le quarante-feptieine ; le vingt-
deuxieme 6c le quarante-huitieme ; le vingt-troifiemé
6c le quarante cinquième ; le vingt-quatrieme 6c lô
quarante-fixieme ; le vingt-cinquieme 6c le cinquan-
te-neuvieme ; le vingt-fixieme 6c le foixantieme ; le
vingt-feptieme 6c le cinquante-feptieme ; le vingt-
huitieme & le ciriquante-huitieme ; le trente-troifie-
me 6c le trente-cinquieme ; le trente-quatrieme 6c lé
trente-fixieme ; le trente feptieme & le foixante troifieme
; le trente-huitieme 6c le foixante-quatrieme ;
le trente-neuvieme 6c le foixante-unieme ;le quaran-*
tieme & ie foixante-deuxieme; îe quarante-neuvie*
me 6c le cinquante-unieme ; le cinquantième 6c le cin»
quante deuxieme.
Il y a plus : fi l’on n’a point d’égard à la fituation
6c au même point de vûe, on apperçoit que ces trente
deux figures différentes peuvent encore fe réduire
à dix femblables. Telles font ,même Planche, la première
, la troifieme, la dix-huitieme, la vingtième ,
la trente -troifieme , la trente-cinquieme, la cinquantième
, 6c la cinquante-deuxieme : la fécondé ,
la quatrième , la dix - feptieme , la dix-neuvieme ,
ia trente - quatrième , la trente - fixieme , la qua-
rante-neuvieme, 6c la cinquante-unieme: la cinquième
, la trente-unieme, la feizieme, la cinquante
quatrieme, la trente-neuvieme, la foixante-unieme
, la vingt-quatrieme , 6c la quarante-fixieme :
la fixieme, la trente - deuxieme , la treizième , la
cinquante-cinquieme, la quarantième , la foixante-
deuxieme , la vingt-unieme, 6c la quarante-feptie-
me : la feptieme, la vingt-neuvieme, la quatorzième
, la cinquante-fixieme, la trente-feptieme, ia foi-
xante-troilieme, la vingt-deuxieme, oc la quarante-
huitieme : la huitième, la trentième , la quinzième ,
la cinquante-troifieme, la trente-huitieme, la foixante
quatrieme , ia vingt-troifieme, 6c la quarante-cin-
quieme : la neuvième, la quarante-troifieme, la vingt-
huitieme, 6c la cinquante-huitieme : la dixième, la
quarante-quatrieme, la vingt-cinquieme, 6c la cin-
quante-neuvieme : la onzième, la quarante-unieme,
la vingt-fixieme, 6c la foixantieme : la douzième, la
quarante-deuxieme, la vingt-feptieme, 6c la cinquante
feptieme. ., , *
Si l’on exclut de ces dix figures les variétés qui
naiffent de ce que les parties blanches fe trouvent à
la placé des parties noires, & les noires à la place
des blanches, elles fe réduiront encore à quatre, oh
ces parties fe voyent dans les unes à droite, comme
elles font dans les autres à gauche, ou en-haut comme