même trouvé des raifons affez plaufiblés de ce phé- |
nomenc j car rien -n’eft plus facile que de rendre rai“ I
fon de tout a v e c des explications vagues. Mais de I
plus grands phyficiens ont trouvé depuis que le fait
n’étoit pas vrai. Le moyen de s ’en aflurer eft de fuf-
pendre un thermomètre dans une cave pendant toute
une année, on trouvera que la cave eft plus chaude
en été qu’en h y ve r, maisqu’il n’y a pas une grande
différence entre le plus grand chaud 6c le plus grand
froid. Il s’enfuit de - là que quoique les caves nous
femblent être plus froides en é t é , elles ne le font
pourtant pas, & que cette apparence eft trompeufe.
Vo ic i la raifon qu’en donne M. Muffchenbroek.En été
notre corps fe trouvant expofé au grand air devient
fort chaud, le fang acquiert une chaleur de 9 1 ou 94
degrés ; la chaleur du grand air eft aufli alors de 70
à 80 degrés, au lieu que l’air qui fe trouve dans ce
tems-là renfermé dans les caves n’a qu’une chaleur
de 45 à 50degrés, de forte qu’il eft beaucoup plus
froid que notre corps 6c que l’air extérieur : ainfi ,
dès qu’on entre dans une cave lorfqu’on a fort chaud.,
On y rencontre un air beaucoup plus froid que l’air
e xtérieur, ce qui fait que la cave nous paroît alors
froide. En hy ve r au contraire lorfqu’il g e le , le froid
de l’air extérieur eft depuis o jufqu’à 3 x degrés, au
lieu que la chaleur de l’air de la cave fe trouve encore
de 45 degrés ; ainfi nous trouvant d’abord ex-
pofés à l’air froid extérieur, qui fait impreflion fur
notre corps & qui le refroidit en effet, nous n’entrons
pas plutôt dans une cave , que nous y fentons
un air beaucoup plus chaud, qui ne manque pas de
réchauffer aufli notre corps ; ce qui eft caulè que
l ’air de la cave nous paroît alors chaud. Cependant
nous ne pouvons pas fa voir , ni juger par la feule
impreflion que l ’a ir fait fur nous, s il eft effectivement
alors plus chaud qu’en été ; ce n’eft qu’à l’aide
du thermomètre ", que nous pouvons être allurés fi
l ’air eft plus chaud en été qu’en hy ve r. Muffch. Eff.
de Phyjîque. (O )
C a v e , adj. (Lune) Chronol. On appelle lune cave
un mois lunaire de 19 jours. V. M o is & Lune. (O )
C ave , en Anatomie , eft le nom de deux groffes
veines qui fe déchargent dans l’oreillette droite du
coeur ; on dit ordinairement la veine cave en general :
alors on confidete la réunion de ces deux'veines
comme une feule v eine. Voyez C<eur & Oreill
e t t e .
La veine-cave fe divife en afcendante & descendante :
Vafcendante eft celle qui vient des parties inférieures ;
e lle eft ainfi appellee , parce que le fang qui vient
au coeur par cette v e in e , monte : la deftendante eft
celle qui vient des parties fupérieures ; elle eft ainfi
appellee, parce que le fang qu’elle apporte de la tête
& autres parties fupérieures, defeend. Voyez Sang
£ C i r c u l a t i o n .
Il y a des auteurs qui donnent le nom de veine*.
cave Supérieure à la descendante, 6t. de veine-cave inférieure
à. V aSccndante. ^ :
La veine-cave Supérieure eft formée par la reunion
des deux veines foûclavieres, environ vis-à-vis &
derrière le cartilage de la première v raie côte du
c ô té droit. Elle fe porte enfuite obliquement vers la
gauche , & entre dans le péricarde où elle eft placée
au côté droit de l’a o r te , & occupe la longueur de
deux doigts environ ; après q u o i, elle entre dans
l ’oreillette droite. Voyez S o û c l a v i e r e , P é r i c a r d
e , &c. . ;•
La veine-cave inferieure, eft cette groffe veine qui
paroît formée de la réunion des deux veines iliar
ques ; elle monte de la partie Supérieure de l’os fa-
crum fur les vertebres des lombes ; elle s’incline un
peu à droite , vient paffer derrière le fo ie par fa
grande échancrure; elle perce le diaphragme , entre
dans le péricarde, 6c après un trajet d’environ trois
à quatré lign e s , elle entre dans l’oreillette droite du
coeur. Voyez Iliaque , Diaphragme , Oreillette,
&c.
Elle reçoit dans tout ce trajet les veines facrées ,
les veines lombaires, les veines fpermatiques , les
veines rénales , les veines adipeufes, les veines hépatiques
, les veines diaphragmatiques inférieures ,
ou veines phréniques. Poyez Spermatique , Adipeux
, Hépatique , &c. (Z.)
Cave , (parmi les Conffcurs') eft une piece portativ
e en maniéré de caille , faite de fer b lanc, avec
quatre ou fix pots de même mé tal, tenant chacun
une pinte, & qui s'emboîtent toujours dans la caiffe ;
ils font retenus par un petit rebord qui eft au fond.
On s’ en fert pour glacer toutes fortes d’eaux & de
cremes. Voyez Glace , & la PI. du Confifeur. La fig.
4. repréfente le corps de la cave qui contient les
pots ; 3. eft le couvercle général ; x. eft le couvercle
d’un des pots qui font dans la cave. O n entoure
les pots de glace pele-mêle av e c du fel ammoniac ,
au défaut de fel ordinaire : on couvre aufli de
ce mélange les couvercles des pots & le couvercle
de la cave; c e qui produit un froid fi grand, que
les liqueurs contenues dans les pots font glacées en
peu de tems.
On donne le même nom de cave, à un coffret au-
dedans duquel on a pratiqué, foit en marqueterie
foit en carton & v e lo u r s , ou autrement, des loges
où font placés des flacons pleins de différentes eaux
odoriférantes.
C ave, (Gêog.) une des îles Orcades , au nord
de l ’Ecoffe.
' * CAVE A , f. f. {Hift. anc.) c’eft ainfi qu’on ap-
pelloit lés loges foûterreines où l’on gardoit les bêtes
de {’amphithéatfe ; l’amphithéatre même s’appella
caved'i& l’on déligna aufli par le même terme les
plus'5-hauts de|rés du théâtre que lé peuple occu-
poit. Voyez Amphithéâtre 6* T héâtre.
CAVjE.AU, crypta . f. m. (Hifl. anc. & modf) efpe-
ce de voûte fouterreine, conftruite principalement
fous u oe églife , 6c deftinée à la fépulture de quelques
familles ou' perfonnes particulières. Voyez
T ombe.
Ce,mot fe dit en lativl crypta , qui eft formé du
grec xpumu , abScondo , je cache ; d’où eft venu le
mot xpu-Brrn , crypta.
Saint-Ciampini, dans la defeription qu’il nous a
donnée des dehors du Vatican,parle des caveaux ou
catacombes de S. A n d ré , de S. Paul. Voyez Cata-
combe.
Vitru re fe fert du mot crypta, pour exprimer la
partie d’un bâtiment qui répond à notre cellier :
Juvénal s’en fert pour exprimer une cloaque.
D e là eft venu crypto-porticus , qui lignifie un lieu
foûterrein voûté, qui fert comme d ’une efpece de
mine ou de paflage dans les v ieu x murs. Le même
mot fe dit encore d’une décoration mife à l’entrée
d’une grotte. Voyez Grotte.
Crypta, eft au ffienufag e chez quelques-uns de
nos anciens écriva ins,p ou r lignifier une chapelle , ou
un oratoire Sous terre. .(P )
C A V E Ç O N , f. m. terme de Manège, efpece de
bride ou de muferolle qu’on met fur le nez du chev
a l , qui le ferre, le contraint, 6c fert à le dompter,
le dreffer, 6c le gouverner. C e mot vient de l’efpa*
gnol cabeca> tête. ...
Les caveçons qui fervent à dreffer les jeunes chev
a u x , font ordinairement de fer , & faits en demi-
cercle de deux ou trois pièces affemblées par des
charnières. Il y en a de tors 6c de plats , d’autres
creux dans le milieu & dentelés comme des feies ,
qu’on appelle mordans : mais ces derniers font aujourd’hui
afrfalument bannis des académies. Les ca-
' -yefons
veçon de corde 6c de c u i r , fervent à faire paffer
les chevaux entre deux piliers.
C A V E LAN , ( Gèog. ) royaume d’Afie dans les
Indes, tributaire de celui de Pégu.
C A V E L IN , f. m. ( Commerce. ) on nomme ainfi
à Amfterdam ce que nous appelions en France un
lot en termes de commerce.
Dans les ventes au baflin qui fe font à Amfterdam
, c’eft-à-dire dans les ventes publiques où les
marchandifes fe crient en préfence des vendu-meef-
ters ou commiffaires députés des bourguemeftres ;
il y a certaines fortes de marchandifes dont le v endeur
fait les cavelins aufli grands ou aufli petits qu’il
le juge à propo s, par rapport ou à leur valeur ou à:
la quantité qu’il en v eu t vendre ; & d’autres dont
les cavelins font réglés par l’ordonnance du bourgue-
meftre.
D e la première forte font la cochenille, les fo ie s ,
l ’in digo , le p o iv r e , le caffé, le fucre de Brefil, le.s
primés, 6c plufiéurs autres : de la fécondé font les
vins , les e au x -d e -v ie , le vinaigre. C es cavelins fe
règlent par b a lle s , ca iffe s , ferons , pièces , demi-
pieces ; 6c ceux des liqueurs , par tonneaux, barriqu
e s , bottes , pipes, aams, avec tant de plokpenin,
c ’eft à-dire de denier à Dieu , par cavelin. Voye^-en
Je détail dans le diclionn. du Commerce , tome II. page
J35.(G)
CAVEN TEN IER , f. m. ( terme de Corderie. ) eft
une petite corde compofée de f i x , n e u f , d ouze, ou
dix-huit fils : cette forte de aufliere fe fabrique à trois
torons ; par exemple, fi on veut faire un caventenur
d e douze fils , on en forme trois torons de quatre fils
chacun ; on leur donne au moyen du roiiet le tors
convenable , 6c enfuite on commet enfemble les
trois torons.
C A V E R , v e r b . n eu t. ( enEfcrime ) e ft le co n tr a ir
e tfoppofer. Voyez O p p o s i t i o n . C ’e ft p a r con fé-
q u en t s’e xp o fe r à r e c e v o i r u n co u p d’é p é e dans le
mêm e tems qu’ on le p o r te .
On appelle improprement quarte Sur les armes, l’action
de caver dehors & fur les armes ; car pour caver ,
i l faut porter une éftocade de tie rc e, ayant le bras\
& la main droite placés & tournés comme pour parer
en quarte , ou porter une eftocade de quarte ,
ayant le bras & la main droite placés & tournés
comme pour parer en tierce.
CAVERNE , f. f. ( Hiß. nat. ■ & Phyfiq. ) réduit
obfcur 6c foûterrein d’une certaine étendue.
Les cavernes fe trouvent dans les montagnes , &
peu ou point-du-tout dans les plaines : il y en a beaucoup
dans les îles de l’Archipel, 6c dans plufiéurs autres
îles ; 6c cela parce que les îles ne font en général
que des deffus de montagnes. Les cavernes fe forment
comme les précipices ., par l’affaiffement des
rochers, ou comme les aby fines, par l’a&ion du feu »
car pour faire d’un précipice ou d’un abyfme une
caverne , il ne faut qu’imaginer des rochers contre-
butés & faifant voûte par-aefliis ; ce qui doit arriver
très-fouvent lorfqu’ils viennent à être ébranlés 6c
déracinés. Les cavernes peuvent être produites par
les mêmes caufes qui produifent les ouvertures, les
ébranlemens , & les affaiffemens des terres ; 6c ces
caufes font les explofions des volcans , l’afrion des
vapeurs foûterreines, 6c les tremblemens de terre ;
car ils font des boule verfem ens &c des éboulemens
qui doivent néceffairement former dés cavernes 6c des
ouvertures de toute efpece. Voyeç V o l c a n , &c.
La caverne de Saint Patrice en Irlande n’eft pas aufli
çonfidérable qu’elle eft fameufe ; il en eft de même
de la grotte du Chien près de Naples , 6c de celle qui
jette du feu dans la montagne de Beni-guazeval, au
royaume de Fez. Dans la province de D a rb y en Angleterre
, il y a une grande caverne fort çonfidérable,
6c beaucoup plus .grande que la fameufe caverne de
Jome II,
Baumaft auprès (delà forêt Noire , dans le pays de
Brunfwick. On a appris par une perfonne aufli ref-
pefrable par fon mérite que par fon nom ( Mylord
comte de Morton ) que cette grande caverne, appel-
lée Devil's-hole ( trou du diable ) préfente.d’abord une
ouverture fort çonfidérable ,■ cômme celle d’une très-1
grande porte d’églife ; que par cette ouverture il
coule un gros ruifleau ; qu’en avançant <, la voûte de
la caverne fe rabaiffe fi fo r t , qu’en un certain endroit
on eft o bligé , pour continuer fa routé , de fe mettre
fur l’eau du ruifleau dans des bacquets fort p la ts , où
on fe couche pour paffer fous la voûte de la caver-
ntt, qui eft abaiffée dans cet endroit au p o in t , que
l ’eau touche jufqu’à la v oû te : mais , après avo ir
paffé cet endro it, la voûte fe r e le v e , 6c on v oy age
encore fur la riviere jufqu’à ce que la v oûte fe rabaiffe
de no uv e au , & touche à la fuperficie de l’eau;
6c c’eft-là le fond de la caverne , 6c la fource du ruif-
fepu qui en fort. Il groflit confidérablement dans de
certains tems, 6c il amene 6c amoncelle beaucoup
de fable dans un endroit de la caverne qui forme comme
un eul-de-fae, dont la direction eft fort différente
de celle de la caverne principale.
Dans la Carniole , il y a une caverne auprès de
Potpechio,qui eft fort fpacieufe, & d an s laquelle on
trouve un grand lac foûterrein. Près d’Adclfperg , il
y a une caverne dans laquelle on peut faire deux m illes
d’Allemagne de chemin , & où on trouve des précipices
très-profonds. Voyez A cl. erud. Lipf.'. an. 168 g.
page 5 5 8 . 11 y a aufli de grandes cavernes & de belles
grottes fous les montagnes de M endipp, dans la principauté
de Galles ; on trouve des mines de plomb
auprès de ces cavernes, & des chênes enterrés à 1 Ç
braffes de profondeur. Dans la province de Glocei-
•ter, il y a une très grande caverne qu’on appelle Pen-
park-hole, au fond de laquelle on trouve de l’eau à
3 x brafles de profondeur ; on y trouve aufli des filons
de mine de plomb.
On voit bien que la caverne de D e v il’s-hole , & les
autres dont il fort de groffes fontaines ou des ruif-
fe au x , ont été creufées 6c formées par les eaux qui
ont emporté les fables & les matières d iv ifé es , qu’on
trouve entre les rochers 6c les pierres ; 6c on auroit
tort de rapporter l’origine de ces cavernes aux éboulemens
6c aux tremblemens de terre.
Une des plus finguüeres 6c des plus grandes cavernes
que l’on connoiffe, eft celle d’Ântiparos ,dont M .
deTournefort nous a donné une ample defeription.
On trouve d ’abord une caverne ruftique d’environ 30
pas de largeur , partagée par quelques piliers naturels
; entre les deux piliers qui font fur la d roite , il
y a un terrein en pente douce , 6c enfuite jufqu’au
fond de la même caverne une pente plus rude d’environ
20 pas de longueur : c’eft le paflage pour aller à
la grotte ou caverne intérieure ; 6c ce paflage n’eft
qu’un trou fort o b fcu r , par lequel on ne fauroit entrer
qu’en fe baiffant, 6c au fecours des flambeaux.
On defeend d’abord dans un précipice horrible , à
l’aidé d’un cable que l ’on prend la précaution d’attacher
tout à l’entrée ; on fe coule dans un autre bien-
plus effroyable , dont les bords font fort gliffans, 6c
répondent fur la gauche à des abyfmes profonds. On
place fitr les bords de ces gouffres une échelle , au
moyen de laquelle on fran chit, en tremblant, un
roch èrtout- a - fait coupé à-plomb ; on continue à
gliffer par des endroits un peu moins dangereux :
mais dans le tems qu’on fe croit en pays praticable ,
le pas le plus affreux vous arrête tout c o u r t , 6c on
s’y cafferoit la tê te , fi on n’étofraverti ou arrêté par
fes guides. Pour le franchir, il raut fe couler fur le
dos le long d’un gros rocher, 6c defeendre une échelle
qu’il faut porter exprès ; quand on eft arrivé au bas
de l’échelle , onfe roule quelque tems encore fur des
rochers, 6ç enfin un arrive dans la grotte. Oncomptq,
G G g g g