avoit fait revivre. La fageffe du gouvernement en
aboliffant ce fpeâacle , auffi dangereux pour les
moeurs que préjudiciable au progrès & à la perfection
du goût, les a fans doute bannis pour jamais.
Voye{ Opéra comique.
BALADOIRE , adj. danfe baladoin, il fe décline :
ce font les danfes contre lefquelles les faints canons,
les peres de l’Eglife de la difcipline eccléfiaftique fe
font élevés avec tant de force : les Payens mêmes
réprouvoient ces danfes licencieufes. Les danfeurs 6c
les danfeufes les exécutoient avec les pas & les geftes
les plus indécens. Elles étoient en ufage les premiers
jours de l’an & le premier jour de mai. Voy. D anse.
Le pape Zacharie en 744 fit un decret pour les abolir
, ainfi que toutes les danfes qui fe faifoient fous
prétexte de la danfe facrée.
Il y a plufieurs ordonnances de nos rois qui les défendent
, comme tendantes à la corruption totale des
moeurs. Recueild’cdits, ordonnances & déclarations des
rois de France. (B')
* BALAGANSKOI, (’Géog.) ville des Mofcovites
dans la Sibérie, partie de la grande Tartarie ; elle
eft fur la riviere d’Angara, au 114. degré de longit. &
au Scj. de lat.
* BALAGNE, (la) Géog. petite contréë fepten-
trionale de l’île de Corfe : Calvi en eft la capitale.
* BALAGUATE ou BALAGATE, province d’A-
fie au Mogol : Aurengabad en eft la capitale.
* BALAGUER, ( Géog.) ville d’Efpagne dans la
Catalogne, fur la Segre. Long. 18. 28. lat. 41.08.
* BALAI, f. m. en général, imftrument deftiné
principalement à ramaffer des ordures éparfes, 6c à
en nettoyer les corps ou les lieux. Les balais domef-
tiques font faits, ou de petites branches de bouleau
6c de genêt attachées avec trois liens d’ofier ou de
châtaigner, à l’extrémité d’un gros manche de bois
long 6c rond: ou de joncs ficellés & fixés fur le manche
avec un clou ; on les poiffe fur la ficelle quand
ils doivent fervir aux cochers 6c palfreniers ; ou de
barbes de rofeaux, ou de plumes, ou de crins ou
poils de fanglier collés avec de la poix de Bourgogne
dans une large patte de bois percée de plufieurs
trous, 6c emmanchée d’un long bâton placé perpendiculairement
au milieu de la patte. Ce font des Bûcherons
qui font les premiers, & les Vergettiers qui
font les féconds. Les balais de bouleau fervent à nettoyer
les cours, les cuifines, les rues, 6c tous les endroits
où il s’amaffe de groffes ordures. Les balais de
crin ou de poil ne s’employent que dans les appartenons
frotés, où ilfe fait plus de poufliere que d’ordure.
Les balais de plumes , félon que le manche en
eft court ou long, retiennent le nom de balai, ou
s’appellent houjjbirs. Les balais de plumes fervent
pour les glaces 6c les meubles, 6c ce font aufli les
Vergettiers qui les font.
Les Orfèvres grofliers donnent le nom de balai à
un vieux linge attaché au bout d’un bâton qui leur
fert à nettoyer l’enclume.
II y a encore d’autres fortes de balais : mais l’ufage
6c la forme en font fi connus, qu’il feroit inutile d’en
faire mention plus au long. Balai du Ciel , en Marine, c’eft le vent de nord-
eft, qu’on appelle ainfi à caufe qu’il nettoye le ciel
de nuages. (Z )
; Balai , (Chirurgie.') brôjjes ou vergettes de l’eflomac,
infiniment dont on peut fe fervir fort utilement pour
repouffer quelques corps étrangers arrêtés dans l’oe-
fophage, les retirer, s’il eft poflible, ou changer leur
mauvaife détermination en une meilleure.
Cet infiniment eft compofé d’un petit faifceau de
foies de cochon, les plus molles 6c les plus fouples ,
attachées à une tige de fil de fer ou de léton flexible.
Voye{ PI. XXVIll.fig . a. il a été inventé pour balayer
1 eftomac, 6c provoquer le vomiffement,
Pour en faire ufage, on fait avaler au malade un
verre d’eau chaude , afin de délayer les mucofités
glaireufes qui féjournent dans l’eftomac ; on trempe
le petit balai dans quelque liqueur convenable, on
l’introduit dans l’oefophage, 6c on le conduit doucement
6c avec précaution jufque dans l ’eftomac ; on
lui fait faire des mouvemens en divers fens de haut
en bas & de bas en haut, comme on fait au pifton
d’une feringue ; puis on retire tout-à-fait l’inftru-
ment : le malade rejette la liqueur qu’il a bûe, ôc les
humeurs que le balai a détachées des parois de l’eftomac.
Les Médecins étrangers qui fe fervent de cet infiniment
, recommandent de réitérer cette opération
de tems en tems : ils prétendent que ce remede, qu’ils
regardent comme excellent & fupérieur à tous les
purgatifs, eft capable feul de conduire les hommes à
une extrême vieilleffe, fi on le répété d’abord toutes
les femaines, puis tous les quinze jours, 6c enfin régulièrement
tous les mois. Ces belles promeffes n’ont
encore furpris la bonne foi de perfonne en France.
M. Houftet, membre de l’académie royale de Chirurgie
» a vu en Allemagne un homme qui le fervoit
de cet infiniment pour gagner de quoi vivre : il fe
l’introduifoit dans l ’eftomac ; il le tournoit en diver-
fes maniérés, comme font les cabaretiers lorfqu’ils
rincent leurs bouteilles avec leur goupillon : cet homme
le retiroit enfuite, 6c rejettoit par levomiffement
la liqueur qu’il buvoir auparavant. (JT) Balai, î. m. c’eft ainfi qu’on nomme en Fauconnerie
la queue de l’oifeau.
BALAIEURS PUBLICS , {Police.) gens établis
par la police pour marchés. le nettoyement des places 6c des Voye^ Placier.
Balaieur d'un navire, terme de Marine ; c’eft celui
qui eft chargé de le tenir net.
B AL AIS, (/#/?. nat.) rubis balais, rubinus balajjius, pierre précieufe mêlée de rouge & d’orangé. On a ddoens naéu tàr ecse rruubbiiss. le nom de balais, pour le diftinguer Voye%_ Rubis.
On a prétendu dériver le mot balais du nom d’un
royaume où il fe trouve de ces rubis, & qui eft fitué
en Terre-ferme, entre ceux de Pégu 6c de Bengale.
Il y a eu encore d’autres opinions fur cette étymologie.
■ W B È È Ê Ê Ë È m
* BALAMBUAN , ou PALAMBUAN , ( Géog:
mod.) ville d’Afie dans les Indes, fur la côte orientale
de l’île de Java, dans le pays de même nom ,
dont elle eft capitale. Longit. 133. lat. méridion. y.
BALANCE,f. f. eft l’une des fix puiflances Amples
en Méchanique , fervant principalement à faire
connoître l’égalité ou la différence de poids dans les
corps pefans, 6c par conféquent leur maffe ou leur
quantité de matière.
Il y a deux fortes fe balances, l’ancienne 6c la moderne.
L’ancienne ou la romaine, appellée auffi pefonÿ
confifte en un levier qui fe meut fur un centre 6c
qui eft fufpendu près d’un des bouts. D ’un côté du
centre on applique le corps qu’on veut pefer ; de
l ’autre côté l’on lufpend un poids qui peut gliffer le
long du levier, 6c qui tient la balance en équilibre ;
& la valeur du poids à pefer s’eftime par les divifions
qui font marquées aux différens endroits où le poids
gliffant eft arrêté.
La balance moderne, qui eft celle dont on fe fert
communément aujourd’hui, confifte en un levier fufpendu
précifément par le milieu: il y a un plat ou
baffin fufpendu par une corde à chacun des deux
bouts du levier, dans l’un & l’autre cas le levier eft
appell\é jugum, traverfa/it, ou fléau, dont les deux
moitiés qui font de fun & de l’autre côté de l’axe fe
nomment brachia, ou les bras; la partie par où l ’on
tient
ïlènt tnttiha, anfe ou tkajjï$ la ligne fur laquelle le
levier tourne, ou qui en divife les bras, s’appelle
V-axe ou ejfleu ; & quand on la confidere relativement
à la longeur des bras, on ne la regarde que
comme un point, ôc on l’appelle le centre de la balan-
ce ; les endroits où fe placent les poids fe nomment
points de fujpenflon ou d'application.
Le petit ftyle perpendiculaire au fléau, & qui fait
connoître, ou que les corps font en équilibre, ou
qu’ils pefent plus l’un que l’autre, s’appelle Xaiguille
, en latin examen.
Ainfi dans la balance romaine, le poids qui fert à
contrebalancer ceux qu’on veut connoître, eft le meme,
mais s’applique à différens points ; au lieu que
dans la balance ordinaire fe contrepoids varie , ÔC le
point d’application eft toûjours le même.
Le principe fur lequel la conftruttiôn dé l’ùné &
l’autre balance eft fondée, eft le même, 5c fe peut
comprendre par ce qui fuit.
Théorie de la balance. Le levrer A B (yoyeç Planche
de Méchan. fig. § . ) eft la principale partie de la balance:
c’eft un levier du premier genre, 6c qui au lieu
d’être pofé fur un appui en C , centre de fon mouvement
, eft fufpendu par une verge qui eft attachée
au point C ; deforte que le méchanifme de la balance
dépend du même théorème que celui du levier» Voy, Levier.
Donc comme lé poids connu eft à l’inconnii, ainfi
la diftance depuis le poids inconnu jufqu’au centre
du mouvement eft à la diftance où doit être le poids
connu, pour que les deux poids fe tiennent l’un l’autre
en équilibre ; ôc par conféquent le poids connu
fait connoître la valeur du poids inconnu.
Car comme la balance eft lin vrai levier, fa propriété
eft là même que celle du levier ; favoir, que
les poids qui y font fufpendus, doivent être én raifort
irtverfe de leurs diftances à l’appui, pour être èn
équilibre. Mais cette propriété du levier que l’expérience
rioiis manifefte, n’eft peut-être pas une chofe
facile à démontrer èn toute rigueur. 11 en eft à-peti-
piès de ce principe comme dé celui de l’équilibre ;
on ne voit l’équilibre de cleux corps avec toute la
clarté poflible qüe lorfque les deux corps font égaiix,
6c qu’ils tendent à fe mouvoir en fens contraire âvee
des vîteffes égales» Car alors il n’y à point dé raifon
pour que l’un fé meuve plutôt que l’autre ; 6c fi l’on
veut démontrer rigôUreufémenf l’équilibre lorfqùe
les deux corps font inégaiix, 6c tendent à fe mouvoir
en fens contraire avec des vîteffes qui foient
en raifon. inverfë de leurs maffes, On eft obligé dé
ràppelier ce cas âu premier, Où les maffes 6c les vîteffes
font égaies. De même on ne voit bien clairement
l’équilibre dans la balance, que quand lés bras
en font égaux 6c chargés de poids égaux. La meilleure
maniéré de démontrer l’équilibre dans les autres
Cas, eft peut-être de les ramener à ce premier,
fimple 6c évident par lui-même. C ’eft ce qu’a fait M.
Newton dans le premier livre de fes Principes, fiction
première.
Soient, dit-il (fig.3 . ri?. 4. Mèch.) Ô K , 0 L , deS
bras de levier inégaux, auxquels foient fufpendus
lés poids A , P } foit fait ODz±k O L , le plus grand
des bras, là difficulté fé réduit à démontrer qüe les
poids A , P , attachés ail levier L O D , font én équilibre.
Il faut pour cela que le poids P foit égal à là
partie du poids A qui agit fiiivant la ligrié D C perpendiculaire
à O D ; car les bras O L , O D , étant
égaux, il faut qüe lés forcés qüi tendent à les mouvoir
, foient égales, pour qu’il y ait équilibre. Ôr
l’aftion dü poids A , fuivant D C , eft au poids A ,
comme D C à D A , c’eft-à-dite comme O K à OD.
Donc la force du poids A fuivant D C = - . Èt
«comme cette force eft égale au poids P , 6c que QL
Tomé II,
— O D , on aura ~jyyy- = B , c’eft-à-dire ’que les
Ppids A , P , doivent être en raifon des bras de levier
O L , O K , pour être en équilibre.
Mais en démontrant ainfi les propriétés du levier,
on tombe dans un inconvénient : c’eft qu’on eft
obligé alors de changer le levier droit en un levier
recourbé 6c brifé en fon point d’appui, comme ôn
le. peut voir dans la démônftration précédente ; de
forte qu’on ne démontre les propriétés du levier
droit à bras inégaux que par celles du levier courbe^
ce qui ne paroît pas être dans l’analogie naturelle.
Cependant il faut avoiier.que cette maniéré de démontrer
les propriétés du levier eft peut-être la plus
exaéte 6c la plus rigoureufe de toutes celles qu’on a
jamais données.
Quoi qu’il en foit, c’eft une chofe affez fingulierë
que les propriétés du levier courbe, c’eft-à-dire dont
les bras né font pas en ligne droite, foient plus faciles
à démontrer rigoureufement que celles du levier
droit. L ’auteur dutraité.de Dynamique, imprimé
à Paris en 1743, a réduit l’équilibre dans le levier
courbe à l’équilibre de deux .puiffances égales ôc directement
oppofées: mais comme ces puiffancei
égales 6c oppofées s’évanoiüffent dans le cas du levier
droit, là démonftration pour:ce derhier cas ne
peut être tirée qn’indiredement du cas général.
On pourfoit démontrer les propriétés du léviér
droit dont les puiffari'ces font parallèles, en imaginant
toutes ces puiflances réduites à une feule, dont
la direction paffe par le point d’appui. C ’eft ainfi qué
M. Varignon èn a ufé dans fa Méchanique. Cette méthode
erttre plufieurs avantages a celui de l’élégancë
6c de l’iiniformité : mais n’a-t-eîle pas auffi, comme
les autres, le défaut d’être indirecte, 6c dè n^être pas
tirée des Vrais principes de 'l’équilibre'? Il faut imaginer
que les directions des puiflances prélongées
concourent à l’infini-; lés réduire enfuire à une foule
par la décompofition, & démontrer que la direction
de cette derniere paffe par lé point d’appui. Doit-On
s’y prendre, de cette maniéré'pour prouver ^équilibre
de deux puiflances égales appliquées fuivant des
directions parallèles à des bras égaux de levier ? U
femble que' çet équilibre eft auffi fimplë 6c auffi facile
à concevoir * que celui dé deux puiflances ôp-
pofées en ligne droite;-6c que nous n’avoris aucun
moyen direCÏ de réduire l’un à l’autre. Or, fi
la méthode de M. Varignon, pour démontrer l’équilibre
du levier, eft indirecte dans urt casj elle doit
auffi l’être néeeffairement dans l’application au cas
général;
Si l’on divife les bras d’une balance én parties égales,
une once appliquée à la neuvième divifion depuis
le centre, tiendra en équilibre trois Onces qui
feront à la troifieme de l’autre côté du centré; 6c
deux onces à la fixieme divifion agiffent auffi fortement
que trois à la quatrième, &c. L’aCtion d’uné
puijfance qui fait mouvoir une balance, eft donc eil
raifon compofée de cette même puijfance > 8c de fa
diftance du centre.
Il eft bon de remarquer ici que le poids prefle également
le point de fufpenfion, à quelque diftance
qu’il en foit fufpendu, 6c tout comme s’il étoit attaché
immédiatement à ce point ; car la corde qui fufo
pend ce poids en eft également tendue à qiielquê
endroit que le poids y foit placé;
On font bien au relie que nous faifons ici abftrac-
tion du poids de la corde, 6c qué nous rte la regardons
que comme une ligne fans épaiffeur ; car lë
poids de la corde s’ajoute à celui du corps qui y eft
attaché ; 8C peut faire un effet très-fenfible, fila corde
eft d’une longueur confidérable.
Une balance eft dite être en équilibre, quand lés
aèlipns des poids fur les bras de la balance pour la
D