
La méthode de faire chaque bandage a des réglés
particulières, dont le détail feroit trop long. Il ne
faut pas en général que les bandages foient trop lâches
ni trop ferrés. Il faut avoir foin de garnir de linge
mollet ou de charpie les cavités fur lefquelles on
doit faire palier les bandes, afin que leur application
foit plus exa&e.
Pour bien appliquer une bande, on doit mettre la
partie en fituation, tenir le globe de la bande dans fa
main, & n’en dérouler à mefure que ce qu’il en faut
pour couvrir la partie.
Pour bien lever la bande, il faut mettre la partie
en fituation, décoller les endroits que le pus ou le
fang a collés , recevoir d’une main ce que l’autre
aura défait, & ne point ébranler la partie par des
fecouffes.
On divife les bandages en fimples & en compofés.
Le fimple fe divife en égal &. en inégal. L’égal eft
appellé circulaire, parce que les tours de bande ne
doivent point fe déborder. L’inégal eft celui dont les
circonvolutions font inégales, & plus ou moins obliques.
On en fait de quatre efpeces, connues fous le
nom de doloire, de moujfe ou obtus, de renverfé, & de
rampant. Voyez ces mots.
Le bandage eft dit compofè, lorfque plufieurs bandes
font coufues les unes aux autres en différens fens,
ou qu’elles font fendues en plufieurs chefs ; telles font
le T pour le fondement, voyeç T ; le fufpenfoir pour
les bourfes, voyeç Suspensoir ; la fronde pour les
aiffelles, le menton, &c. Voye^ Fronde.
Le bandage à dix-huit chefs eft un des plus compofés
: on s’en fert pour les fraétures compliquées
des extrémités. Ce font autant de bandes courtes qui
ne font que fe croifer fur la partie, & qui permettent
les panfemens fans déranger la partie bleffée. Voye{
lafig. 10. P l.X X I .
On donne aulïi le nom de bandage à des inftrumens
faits de différentes matières , comme fer, cuivre,
cuir, &c. tels font le bandage pour contenir les hernies
ou defcentes, voyeç Brayer ; le bandage pour
la chute ou defcente de matrice, voyei Chute de
matrice ; le bandage pour les hémorrhoïdes, voye[ Hémorrhoïdes ; celui pour la reunion du tendon
d’Achille,B voye^ Pantoufle. andage de corps , eft une ferviette ou piece
de linge en deux ou trois doubles, capable d’entourer
le corps ; voye^fig. i. Planche X X X . les extrémités
fe croifent & s’attachent l’une fur l’autre avec
des épingles. Ce bandage fert à la poitrine & au bas-
ventre : on le foùtient par le fcapulaire. Voye^Scapulaire.
Bandage pour la compreflîon de l’urethre, dont
M. Foubert fe fert à l’inftant qu’il doit faire l’opération
de la taille à fa méthode. PI. IX.fig. 5. ( r ) B a n d a g e , terme de Fonderie; les Fondeurs en
grand donnent ce nom à un affemblage de plufieurs
bandes de fer plat, qu’on applique fur les moules des
ouvrages qu’on veut jetter en fonte, pour empêcher
qu’ils ne s’écrafent & ne s’éboulent par leur propre
pefanteur. Voye^ Fonderie & les Planches des figures
de bronze. Bandage du battant, en Pajfementerie , eft unç.
groffe noix de bois plate, percée de plufieurs trous
dans fa rondeur, & de quatre autres trous dans fon
épaiffeur. Les trous de la rondeur fervent à introduire
, à choix & fuivant le befoin, dans l’un d’eux
un bâton ou bandoir, qui tient ÔC tire à lui la corde
attachée au battant. Lorfque le métier ne travaille
plus , on détortille cette corde d’alentour de ce bâton
, qui s’en va naturellement par fa propre force
s’arrêter contre la barre d’en-haut du chaflis. Les
quatre trous de l’épaiffeur de cette noix, font pour
paffer les bouts des deux cordes qui tiennent de part
& d’autre au çhaflis du métier, Ces cordes font ferrées
fortement par les différens tours qu’on leur fait
faire avec la noix, au moyen du bâton ou bandoir
qu’on enfonce dans les divers trous de la rondeur,
& qui mene la noix à difcrétion. Deux cordes font
attachées à ce bâton, & d’autre part aux deux épées
du battant, qui de cette maniéré eft toujours amené
du côté de la trame pour la frapper. Voyelles Plane,
du Pajfementier & leur explication.
Il y a encore le bandage du métier à frange, lequel
eft attaché au derrière du métier, comme il fe voit
dans les Planches du Pajfementier; il fert par la mobilité
d’une petite poulie qui eft à fon extrémité, à faire
lever & baiffer alternativement les liffettes des lui-
fans & chaînettes qui ornent la tête de franges.
* BANDE, troupe, compagnie, (Gramm?) termes
fynonymes, en ce qu’ils marquent tous multitude de
perfonnes ou d’animaux. Plufieurs perfonnes jointes
pour aller enfemble, font la troupe; plufieurs perfonnes
féparées de la troupe, font la bande; plufieurs
perfonnes que des occupations, un intérêt, un emploi,
réunifient, forment la compagnie. Il ne faut pas
le féparer de fa troupe pour faire bande à pan. Il faut
avoir l’efprit & prendre l’intérêt de fa compagnie. On
dit une troupe de comédiens, une bande de violons,
& la compagnie des Indes. On dit aulïi une bande d’étourneaux,
des loups en troupe, deux tourterelles de
compagnie.
Bande eft encore fynonyme à troupe. On dit d’une
troupe de foldats qui combattent fous le même éten-
dart, que c ’eft une bande.
Romulus divifa les légions par cohortes , & les
cohortes en manipules, du nom de l’enfeigne fous
laquelle elles combattoient, & qui étoit alors une
poignée de foin au bout d’une pique, manipulusj Voye^ Enseigne & Légion.
M. Beneton croit que le mot de ban a donné origine
à celui de bande. D ’abord que le ban étoit publié
, dit-il, tous les militaires d’un gouvernement
étant affemblés, on les partageoit en différentes bandes
ou compagnies; les unes de cavaliers ou d’hommes
d’armes, les autres de foldats ou fantalïins, chacune
fous le commandement d’un fenior, c’eft-à-dire du
plus élevé ou du plus confidéré d’entre tous ceux qui
compofoient la bande............Du terme de ban font
venus ceux de bande & de bannière, pour exprimer
des hommes attroupés & des enfeignes. Une bande
étoit un nombre de foldats unis fous un chef, & l’en-
feigne qui fervoit à la conduite de ces foldats étoit
aufli une bande ou une bannière. La bande enfeigne
donna fon nom à chaque troupe aflez confidérable
pour avoir une enfeigne. Les bandes ou montres militaires
d’autrefois, étoient ce que nous appelions
préfentement des compagnies. ■.
Ainfi dans nos hiftoriens, les vieilles bandes lignifient
les anciens régimens , les troupes aguerries. Il
y eft aulïi parlé des bandes noires, foit que leurs enfeignes
fuffent noires , foit qu’elles portaffent des
écharpes de cette couleur, comme c’étoit autrefois
la mode dans les armées pour diftinguer les divers
partis. Bande , (Hiß. m o d ordre militaire en Efpagne,'
inftitué par AlphonfeXI. roi de Caftille, l’an 1332.
Il prend fon nom de banda, bande ou ruban rouge,
palfé en croix au-deffus de l’épaule droite, & au-
deffous au bras gauche du chevalier. Cet ordre n’é-
toit que pour les feuls cadets des maifons nobles. Les
aînés des grands en font exclus ; & avant que d’y
être admis, il falloit nécelfairement avoir fervi dix
ans au moins, foit à l’armée ou à la cour. Ils étoient
tenus de prendre les armes pour la défenfe de la foi
catholique contre les infidèles. Le roi étoit grand maître
de cet ordre, qui ne fubfifte plus. (G J Bande, f. f. (Gram.) c’eft en général un morceau
de drap, de toile, de fer, de cuivre, & de toute
autre
"autre matière, dont la largeur & l’épaiffeur font peu
confidérables relativement à la longueur.
Le mot bande préfente aflez ordinairement à l’efprit
l’idée d’attache & de lien ; cependant ce n’eft
pas-là toujours la dèftination de la bande.
Les termes, bande, lifiere, barre, peuvent être con-
fideré'scomme fynonymes ; car ils défignent une idée
générale qui leur eft commune, beaucoup de longueur
fur peu de largeur & d’épaiffeur : mais ils font
différentiés par des idées acceffoires. La lifiere indique
longueur prife oU levée fur les extrémités d’une
pièce ou d’un tout ; bande, largeur prife dans la piece,
avec un peu d’épaiffeur ; barre, une piece on un tout
même', qui a beaucoup de longueur fur peu de largeur
avec quelqu’épaiffeur. Ainfi on dit la lifiere d’un
drap ; une bande de toile; uné barbe de fer.
B a n d e s de Jupiter, en Afironomie, font detix
bandes qu’ôn remarque fur Iè corps de Jupiter, &
qui reffemblent à une ceinture ou baudrier. V>yez JUPITER.
Les bandes où ceintures de Jupiter font plus brillantes
que le refte de fondifque, & terminées par des
lignes parallèles. Elles ne font pas toujours de la mèmè
grandeur, & elles n’occupent pas toujours la
même partie du difqùe.
Elles ne font pas non plus toujours à la même dif-
tance : il femble qu’elles augmentent & diminuent
alternativement. Tantôt elles font fort éloignées l’une
de l’autre ; tantôt elles pàroiffent fe rapprocher :
mais c’eft toujours avec quelque nouveau changement.
Elles font fujettes à s’altérer de même que les
taches du Soleil : Une tache très - confidérable qUe
M. Caflini avoit appefç'ue fur Jupiter en 1665, né
s’y conferva que près de deux années. Elle parut
pendant tout ce tems immobile au même endroit de
ïa furface. On en détermina pour lots la figure,
aulïi-bien que la fituation par rapport aux bandes.
Èlle difparut enfin en 1667 , Sc ne reparut que Vers
Tan 1672, oii l’on continua de l’appercévoir pendant
trois années cOnfécütives. Enfin elle s’èft montrée
& cachée alternativement ; de maniéré qu’en
1708, on comptoit depuis 166*; huit apparitions
complétés. C’eft par les révolutions de cette tache
©bfervées un grand nombre de fois, qu’on a découvert
le tems de la révolution de Jupiter autour de
fon axe.
Il eft vraiffemblable qiie la térrë qite nous habitons
eft dans un état plus tranquille & bien différent
de celui de Jupiter ; puifque l’on obferve dans la fur-
face de cette planète dès ChangemenS, tel qu’il en
arrivéroit fur notre globe, fi l’Océan, par exemple ,
changeant de lieu venoit à fe répandre indifféremment
fur toutes les terres , enforte qu’il s’y formât de
nouvelles mers, de nouvelles îles, & de nouveaux
continens. Injl. tjlron. de,M. le Monuicn
M. Huyghens a aufli découvert une efpece de.bande
fort large dans la plartete de Mars, qui eft beaucoup
plus foncée que le refte du difque, dont elle n’occupe
que la moitié. (O )
B a n d é s ', en Architecture, fe dit des principaux
membres des architraves, des chambranles, importés
, ôc archivoltes, qui pour l’ordinaire ont peu de
faillie & de hauteur fur une grande étendue. On les
nomme anOR fafce, du latin fa j’cia, dont Vitruve fefert
pour exprimer la même chofe. A'oj^ P late- bande.
O n d o n n é e n c o r e , dan s le s éd ifice s b â t is d e b r ique,,
le n om de bande a u x b an d e au x d e c e t te m a tiè re
q u i font a u x p o u r to u r s , o u dans le s t rum e au x des
Croifées.
On dit aufli bande de colonne, Iorfqu’on veut parler
du boflage dont on orne quelquefois le nud des
Ordres ruftiques, comme aux colonnes du Luxembourg
pointillées ou vermicùlées ; à celles du vieux
Louvre ; aux colonnes taillées d’ornemens de peu de
Tome 11.
relief, comme aux galeries du même palais du côté
de la riviere. Voye{ Bossages. (P )
Bande , en terme de Marine, fignifie côté.
Bande du nord, ç’eft-à-dire le côté du nord ou la»
titude feptentrionale.
Bande dufud, ou latitude méridionale^
Bande fe dit encore du côté ou flanc du vaiffeau i
avoir fon vaiffeau à la bande, mettre fon vaiffeau à
la bande, c’eft le faire pancher par un côté appuyé
d’un ponton, afin qu’il préfente l’autre flanc quand
ori veut le nettoyer, ou lui donner le radoub, le
braier & étancher quelque voie d’eau.
Tomber à la bande , c’eft tomber fur le côté.
Bande de fabords, terme de Marine, c’eft toute uné
rangée de fabords fur le côté du vaiffeau. Bande ou litre de toile goudronnée, qu’on met quel»
quefois fur les coutures d’un vaiffeau.
Bande , en terme de Chirurgie, eft une ligature beaucoup
plus longue que large, qui fert à tenir quelque
partie du corps enveloppée & ferrée, pour la maintenir
dans un état fain, ou le lui procurer.
La bande confifte en trois parties, le'corps & les
deux extrémités, que quelques-uns appellent têtes ou
chefs; & d’autres, queues. Il y a des bandes à un-feul
chef, c’eft-à-dire qui ne font roulées qu’à un bout,
fig. 21. Plane. II. & d’autres à double chef, fie. 22*
Plane. II.
De plus, il y en a qui font roulées également,
comme celles pour les fra&ures & les diflocations ;
d’autres qui font divifées en plufieurs chefs, comme
celles pour la tête, le menton ; d’autres font compo-
fées dé plufieurs bandelettes unies & coufues ënièm-
ble, comme celles pour les tefticules. Quelques-unes
font fort larges, comme celles pour la poitrine, le
ventre, &c. d’autres étroites, comme celles pour les
levres, les doigts, &c. Guidon confeille de faire la
bande^ pour l’épaule, de fix doigts de large ; celle pour
la cuiffe, de cinq ; celle pour la jambe, de cinq ; celle
pour le bras, de trois ; & celle pour le doigt, d’un.
Il y a deux fortes de bandes, les unes font remedes
par elles-mêmes ; telles font celles qui fervent aux
fraftures fimples, à réunir les plaies, arrêter les hémorrhagies
, &c. Les autres ne font que contentives,
c’èft-à-dire qu’elles ne fervent qu’à contenir les mé»
dicamens. La matière des bandes eft ordinairement
du linge médiocrement fin, un peu élimé. Les bandes
doivent être coupées à droit fil, & n’avoir ni ourlet
ni lifiere. Foye{ Bandage. ( J T )
Band e, (Commerce.) petit poids d’environ deux:
onces, dont on fe fert en quelques endroits de la côte
de Guinée pour pefer la poudre dJor. Diction, du
Comm. tom. I. p. #/#■ (G )
Ba n d é , en terme de Blafon', àrmoirie formée par
deux lignes tirées diagonalement ou tranfverfale-
ment, c’eft-à-dire depuis le champ de l’écuffon à la
droite, jüfqu’au bas de la gauche, en repréfentatioa
d’un baudrier ou d’une écharpe paffée fur l’épaule.
La bande eft une des dix pièces honorables ordinaires^:
elfe occupe la troifieme partie du champ,
lorfqu’il eft chargé, & la cinquième Iorfqû’il eft unit
Elle eft quelquefois dentelée, engrelée, &c. les hé-*
raults d?arraes parlent d’une bande dextre & d’une
bande feneûre : une bande fe divife en bandelette, qui
eft la fixieme dtï champ ; en jarretière, qui eft la moitié
d’une bande; en valeur, qui eft le quart de la ban^
de; & en ruban, qui eft la moitié de la valeiir. Bande
dexire eft celle qui fe nomme en terme propre & ab-
folu bande, comme elle eft définie plus haut : le mot
dextre lui eft annexé par I’ufage, pour obvier à des
méprifes & là diftinguer dé la bande fenejire \ qui eft
ce que les héraults d’armes françois appellent barre*
Voye{ Barre.
6 ANde d une felle, fe dit, en Manège, de deux pièces
de fer plates, larges de trois doigts, douées aux
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