calice un piftil qui eft attaché au bas de la fleur comme
un clou, & qui devient dans la fuite un fruit ordinairement
double , filiqueux, bordé , qui s’ouvre
longitudinalement, & qui renferme des femences
oblongues, ailées St difpofées par écailles. Plumier,
nova, plant, amer. gen. Voyeç Plante. (1)
CAMERINO , (Gçogr.) petite ville d’Italie dans
l ’état de l’Eglil'e, proche de l’Apennin, fur la riviere
de Chiento, Long. 3 o. 42. Int. 43 • ',m
CAMERLINGUE, f. m. (Hfi. civil. &eccléf.) Ce
nom, félon M. Ducange, a été autrefois employé
pour lignifier un thréforier du pape & de 1 empereur. Il
vient de l’allemand kammer- ling, qui lignifie cham-
brier, ou maître de la chambre, ou thréforier; St dans une
charte de l’empereur Lothaire, ou trouve un Ber'
thold qui exerçoit la charge de thréforier, appelle
camerlïng.
Aujourd’hui ce nom n’eft plus en ufage qu’à Rome,
où par camerlingue on entend le cardinal qui régit 1 e-
tat de l’Eglife & adminiftre la juftice. C’eft l’officier
le plus éminent de cette cour, parce qu’il eft à^ la
tête des finances. Pendant la vacance du faint fiége
il fait battre monnoie, marche en cavalcade accompagné
des fuilfes de la garde St autres officiers, St
fait publier des édits. Le cardinal camerlingue a fous
lui un thréforier général, un auditeur général, St
eft préfident d’une chambre ou bureau des finances,
compofée de douze prélats qu’on nomme clercs de la
chambre. Le cardinal Alexandre Albani, neveu de
Clément X I. eft aujourd’hui camerlingue du faint
fiége. (G)
CftMERON, ([Gcogr.) petite ville d’Allemagne
dans la Poméranie, au duché de Stettin.
* CAMERONIENS, f. m. pl. (H f i. cccléfi) On
appelloit de ce nom en Ecoffe dans le xvij. fiecle,
une feûe qui avoit pour chef un nommé Archibald
Cameron, miniftre presbytérien, qui ne vouloit pas
recevoir la liberté de confidence que Charles IL roi
d’Angleterre, vouloit accorder aux presbytériens,
parce que, félon lui, c’étoit reconnoître la fupré-
matie du roi, St le regarder comme chef de l’Eglife.
Ces Caméroniens, non contens d’avoir fait fchifme
avec les autres presbytériens, pouffèrent les chofes
fi loin, qu’ils regardèrent le roi Charles II. comme
déchu de la couronne, St fe révoltèrent ; mais on
les réduifit en peu de tems ; & enfin en 1690, fous le
régné de Guillaume II I.®ils fe réunirent aux autres
presbytériens. Mais en 1709 ils jugèrent à propos
d’exciter de nouveaux troubles dans Péglife d’Ecoffe,
il s’en amaffa un grand nombre en armes près d’Edimbourg
; mais ils furent difperfés par des troupes réglées
qu’on envoya contr’eux. On prétend qu’ils ont
une haine plus forte contre les presbytériens que
contre les épifcopaux.
CAMHOFF, (Gcogr.) ville d’Allemagne dans la
baffe Bavière.
* CAMILLE, f. m. (Hfi. anc.) jeune garçon qui
fervoit à l’autel dans les facrifices des Romains : fa
fon&ion étoit de tenir le coffret d’encens & de parfums,
appellé acerra ou le prcefericulum. V Acerre
& P r æ f e r i c v l u m . Il falloit que ce deffervant fût
de bonne famille, St qu’il eût pere & mere vivâns.
A l’autel il étoit vêtu de long ; fa robe étoit large, relevée
parla ceinture, & defcendant fort bas : il avoit
fur la tête un ornement en pointe, du moins c’eft ainfi
qu’on le voit dans plufieurs antiques. On lui marque
dans quelques autres la tête découverte quand le far
crificateur l’a voilée , St la tête couverte quand le
facrificateur l’a nue : il feroit difficile d’en dire la rai-
fon. Le camille étoit de la célébration des mariages
& des pompes publiques.
CAMIN ou CAMMIN, (Géog.) ville d’Allemagne
dans la Poméranie ultérieure, proche de la mer Baltique,
à l’embouchure de l’Oder. Long. 32. 4S. lai.
64. 4.
C AMINHA, (Géog.) ville forte du Portugal, avec
titre de duché. Long.g. 5. lat. 41. 44.
CAMINIETZ, (Géogr.) petite ville de Pologne,
fur la riviere de Bug, dans la province de Mazovie.
CAMINIZI, (Géog.) ville & fortereffe d’Afie, fur
la mer Noire.
CAMION, f. m. (ouvrage de Charron.) c’eft une ef-
pece de petite voiture ou petit haquet monté fur
quatre petites roues faites d’un feul morceau de bois
chacune, fur laquelle on traîne des fardeaux pefans
& difficiles à manier. Le camion eft à l’ufage de plufieurs
ouvriers.
C a m i o n eft, parmi les Epingliers, la plus petite
de toutes les efpeces d’épingles ; elle ne fert guere
que pour attacher les coëffures & les autres ornemens
des femmes.
CAMIS, f. m. pl. (Hifi. mod.) idole qu’adorent les
Japonois, & principalement les bonzes ou miniftres
de la feéle de Xenxus. Ces idoles repréfentent les
plus illuftres feigneurs du Japon, à qui les bonzes
font bâtir de magnifiques temples, comme à des
dieux , qu’ils invoquent pour obtenir la fanté du
corps & la vidoire fur leurs ennemis. (G)
CAM1SADE, f. f. terme de Guerre, qui fignifie une
attaque par furprife, de nuit ou de grand matin, lorf-
qu’on fuppofe que l’ennemi eft couché.
Ce terme vient du mot chemife, qu’en quelques
provinces on prononce camife. Cette forte d’attaque
s’appelloit camifade, parce que les foldats qui atta-
quoient, mettoient leur chemife par-deffus leurs armes
, pour fe reconnoître plus aifément dans la mêlée.
(<2)
CAMISARDS ou CAMISARS, fub. m. pl. (Hijl,
mod.) eft un nom qu’on a donné en France aux calvi-
niftes des Cevennes , qui fe liguèrent St prirent les
armes pour la défenfe du Calvinifme en 1688.
On ne convient pas fur l’étymologie de ce mot :
quelques-uns le font venir de camifade, parce que
leurs attaques St leurs incurfions furent fubites &
inattendues : d’autres le font venir de camife, qui en
quelques provinces de France fe dit pour chemife;
parce qu’ils alloient dans les maifons prendre de la
toile pour fe faire des chemifes, ou parce qu’ils por-
toient des habillemens faits comme des chemifes :
d’autres le font venir de cantis, un grand chemin ;
parce que les routes publiques étoient infeftées de
Camifards.
On donna encore le même nom aux fanatiques,
qui au commencement de ce fiecle fe révoltèrent St
commirent beaucoup de defordres dans lesCevennes.
Ils furent enfin réduits St diffipés par la bravoure St
la prudence du maréchal de Villars. (G)
CAMISSANO , (Géog.) ville d’Italie dans le Vi-
centin, fur les frontières du Padoiian, aux Vénitiens.
CAMMALAMMA, (Géog.) ville d’Afie dans l’île
de Ternate £ dont elle eft la capitale.
CAMMANAH, (Géog.) petite province d’Afrique
dans la Guinée, fur la côte d’Or.
CAMME, f. f. c’eft ainfi qu’on nomme dans les
grojfes forges St dans plufieurs autres ufines , des éminences
pratiquées à la furface d’un arbre, qui tournant
fur lui-même par le moyen d’une grande roue
& d’une chûte d’eau, fait lever ou des pilons ou des
foufflets, auxquels on a pratiqué d’autres éminences
que les cammes rencontrent.
* CAMMQNIA, (Hift. nat. bot.) c’eft une plant»
des Indes orientales, dont il y a plufieurs efpeces
différentes. Elle croît à la hauteur de dix à douze
piés ; fes feuilles reffemblent affez à celles du bouis,
hormis qu’elles font un peu plus grandes. Elle fleurit
quatre fois par année ; fes fleurs font blanches comme
de la -neige ; reffemblent à celles du jafmin, oc
ont une odeur pour le moins auffi gracieufe que la
fienne, St qui fe répand au loin ; fes branches ou rameaux
fe rempliffent de fleurs qui font monopétales,
& qui fe forment en grappes comme des raifins.
* CAMÆNA, f. f. (Myth.) déeffe des Romains
dont il eft fait mention dans S. Auguftin : elle préfixent
aux chants.
CAMOMILLE, f. f. (Hijl. nat. bot.) chamoemelum,
genre de plante à fleur ordinairement radiée, dont
le difque eft un amas de fleurons, & dont la couronne
eft formée par des demi-fleurons portés fur des
embryons, St foûtenus par un calice écailleux. Les
embryons deviennent dans la fuite des femences attachées
à la couche: ajoûtez au caraâeredece genre
le port de la plante, St principalement fes feuilles,
qui font découpées en petites parties. Tournefort,
Injl. rei htrb. Voyt{ P l a N ÏE . (J)
On l’employe fur les plates-bandes : il ne s’agit
que de l’expofer au grand chaud, St que de lui choi-
fir des lieux fablonneux. Elle vient de graine ou de
plant en racine, & fleurit en été. (K )
La camomille appellée chamoemelum vulgare, leu-
canthemum Diofcoridis y C. B. P. 135. chamomilla ro-
mana ojfic. Buxb. eft d’ufage en Medecine : elle eft
amere, aromatique, St rougit beaucoup le papier
bleu. Elle contient du fel ammoniac chargé de beaucoup
d’acide, St enveloppé d’une grande quantité
de foufre St de terre. Elle eft apértive, diurétique,
adouciffantë, fébrifuge.
Les fleurs, dès le tems de Diofcoride, fervoient
dans les fièvres intermittentes. Riviere St Morthon
l’employent de même ; St c’eft encore à-préfent le
fébrifuge'ordinaire des Irlandois & des Ecoffois.
L’infufion de fes fomnités & de mélilot, foulage
dans la colique néphrétique St dans la rétention d’urine
: elle appaife les grandes tranchées qui furvien-
nent après l’accouchement.
Simon Pauli loue le vin de camomille dans la pleu-
réfie, & les fomentations de la déco&ion faites en
même tems fur le côté.
Elle eft bonne en lavement St en bain : on en
fait des cataplafmes, lorfqu’il eft queftion d’adoucir
St réfoudre, comme dans la feiatique ,,dans les hé-
morrhoïdes... . - ■ ■ - \ ' ■ t .
L’huile de camomille faite par l’infufion de la plante
, eft bonne contre les douleurs de rhûmatifme : on
la mêle avec parties égales d’huile de millepertuis &
d’efprit-de-vin camphré ; on en fait un liniment fur-
la partie malade, que l’on couvre d’un linge bien
chaud plié en quatre.
La camomille fétide eft d’un ufage moins étendu.
yoyc{ M a r o u t e . . . ,
On trouve dans les boutiques l’eau diftillée, fim-
ple, St compofée de camomille; l’huile diftillee , St
l’huile par infufion. (H)
CAMONICA, (Géog.) petit-pays d’Italie dans le
Brefcian, appartenant aux .Vénitiens.
CAMOUFLET, f. m. Donner un camouflet, dans
Y Art militaire, c’eft chercher à étouffer ou écrafer
Je mineur ennemi dans fa galerie.
Le camouflet fe donne de différentes façons , fui-
vant la diftance de l’éloignement & de la ligne de;
moindre réfiftance. Voici la plus commune.
Si le mineur eft bien voifin,- on fe fert pour lui
donner le camouflet d’une bombe de - douze: pouces
chargée avec fa fiifée; On la loge dans un troa>idu
côté du parvis oppofé au mineur qù’on veut étouffer
; on regarnit le trou ; on lé couvre d’un ou de-plu-
fieurs bouts de madriers que l’on arebouté bien foli-
dement contre le côté oppofé ; on remplit le bout
du rameau ou de la galerie , que l’on arebènte encore
à proportion de la réfiftance qu’elle doit faire.
Avant de faire cette opération, on met le faueiffon
avec fon auget, qui commence à laiufée jufqu’a la
fortïê del’étançonnement, de la même maniéré qu’on
en ufe pour mettre le feu au fourneau, oü à la chambre
des mines. On met le feu au faueiffon, & le mineur
ennemi fe trouve étouffé par le renverfement
des terres >.le manque d’air, St la fumée dont il eft
accable. Voyc^ Mine. (Q )
CAMP, f. m. dans L'Art militaire, eft l’efpace OU
le terrein occupé par une armée pour fon logement
en campagne.
« Ce qui caraélérife le camp , & qui en détermine
».le nom fuivant nos ufages, ce font les tentes que
» les officiers & les foldats ont avec eux, pour s’en
» fervir au lieu de maifons.
» Les tentes font des pièces de toiles ou de coutil
» préparées & accommodées, pour être foûtenues
» en l’air avec des cordes, des piquets, & de petites
» pièces de bois ou gros bâtons.
» Il eft aifé de comprendre que ces tentes doi-
» vent être placées d’une maniéré déterminée, qui
» convienne à la commodité de ceux qui habitent le
» camp, St aux précautions néceffaires pour le dé-
» fendre : ces précautions, & tout ce qui concerne
» la sûreté du camp, font le principal objet ou la bafe
» de fa difpofitïon.
» Les conféquences tirées de ce principe, ont été
» différentes fuivant les tems. Les anciens refferroient
» le campement de leurs troupes, & ils formoient un.
» retranchement tout-autour, qui étoit prefque toû-
» jours quarré chez les Romains. Les Turcs, St quel-
» ques autres nations de l’Afie, qui font la guerre le
» plus fouvent dans des pays de plaines entièrement
» découvertes, entourent leur camp d’une enceinte
» formée par leurs chariots & autres bagages.
» La pratique préfente des nations de l’Europe eft
» toute différente. On fait confifter la sûreté du camp
» à la facilité qu’on procure aux cavaliers St aux fol-
» dats de fe rafîembler devant leurs tentes, pour s’y
» mettre en état de fe défendre contre l’ennemi, St
» le combattre.
» C’eft pourquoi l’ordre de bataille fixé par le gé*
» néral, devant être regardé comme la meilleure dif-
» pofition dans laquelle l’armée puiffe combattre, il
» s’enfuit que les troupes doivent cafnper de maniéré
» à fe raffembler dans cet ordre lorfqu’il en eft be-
» foin., St que le terrein le permet*
» Ainfi c’eft l’ordfe de bataille qui doit décider
» abfblument celui du campement ; ce qui eft con**
» forme à ce que M. le marquis de Santa-Crux ob-
» ferve à ce fiijet, en difant: que la bonne réglé exige
» de camper félon l ’ordfê qu'on marché, & de marcher
n félon l'ordre dans lequel on doit combàttrc.
» Les troupes étant deftinéeS à combattre par di-*
» vifion de bataillons Si d’êfcâdrons, elles doivent
. » donc camper dans le même ordre, & être arran-
'• yy gées dans le camp de la même maniéré qu’elles le
yy font dans l’ordre de bataille/
» D’où il fuit : que l'étendue de droit à gauche des
yy camps particuliers dés bataillons & des efcadrons, doit
yy être égale au front que ces troupes occupent en bataille >
; yy St qu’il doit y avoir entre ces camps des intervalles
» auffi égaux à ceux qu’on mét alors entre les mêmes
. » troupes.
» Par cette difpofition,- l’étendue du front de tout
1 » le camp de droit à gauche, eftégal au front de l’or-
» dre de bataille ; & l’armée étant en bataille à la tete
1 » dè ce front, chaque bataillon & chaque efeadron.
yy peut faire tendre fon camp derrière lui ; ce qui étant
» fait ; toutes les troupes peuvent entrer enfemble
| »‘dansléutf camp, s’y placer prefqu’en un moment,
I yy St en fortir de même, s’il en eft befoin, -pour coiri-
! »battre/ 1 • : ’’ • ■ . '
» Si le camp a un front plus grand que celui del’ar-
» mée én bataille, les troupes, en fe formant à la
» teïë du camp; laifferont de gtânds intervalles en*