en avôit payé la valeur reftoit en blanc, étoient faites
payables au porteur dans un an, & les intérêts
qui y étoient compris pour l’année, ne fe payoient
qu’à leur échéance, foit en les renouvellant, foit en
retirant fon capital.
Cette caijfe avoit d’abord été établie en 1673 , &
fut fupprimée vers la fin du même fiecle : elle fut rétablie
en 1702 , & les intérêts réglés à huit pourcent
par an. Mais les promeffes qu’on nommoit billets de
la caijfe des emprunts, s’étant prodigieufemenr multipliés
pendant la guerre finie en 1713 , on prit alors
divers moyens de les rembourfer: ils furent enfuite
convertis en billets de l’état en 1715 , & enfin retirés
du commerce par différentes voyes qu’explique l’auteur
du Diclionn. du commerce , tom, II. pug. 3 & 3Ç ) .JG )
* SelonM. le Pr.Henault (AbrégédeT Hijl. de Fr.')
ces billets furent introduits en 1707, M. de Chamil-
lard étant controlleur général des finances.
CAISSETIN, f. m. c’eft ainfi qu’on appelle dans
les Manufactures d'ouvrages en foie, une petite armoire
en forme de caiffe, de trois piés de longueur, d’un
demi-pié de large , à plufieurs étages, dans lefquels
l ’ouvrier range les dorures & les foies qu’il em-
plove.
C a i s s e t i n s , ( Commerce. ) petites caiffes de fa-
pin plus longues que larges, dans lefquelles on envoyé
de Provence les raifins en grappes Léchés au
Soleil, qu’on appelle raifins aux jubis. Vyyeç R a i s
in s AUX JUBIS. ( G )
CAISSIER, f. m. ( Commerce & Finance. ) e ft c e lu i
q u i t ie n t u n é ta t des r e v e n u s & des d enie rs d’u ne
c om p a g n ie , & en ren d com p te . Foye^ R e c e v e u r ,
T h r é s o r i e r .
Savary le définit celui qui garde l’argent d’une
compagnie ou d’un banquier, négociant, & qui
eft chargé de recevoir & de payer. ( G)
CAISSON , f. m. diminutif de caijfe, petite caiffe
dans laquelle on envoyé des marchandifes. ( G )
C a i s s o n , eft auffi un charriot couvert dont on
fe fert pour voiturer le pain de munition à l’armée.
C a i s s o n de bombes, ( Artillerie. ) eft une tonne
ou une cuve qu’on emplit de bombes chargées ; ori
l’enterre jufqu’au niveau du rez-de-chauffée, en l ’inclinant
un peu de côté, & répandant beaucoup de
poudre de guerre deffus : ori y met le feu par le moyen
d’un fauciffon qui répond au fond de ce caijfon ; il
fait élever les bombes en l’air du côté que le caijfon
eft incliné. Cette invention n’eftplus guere d’ufage ;
on y a fnbftitué les fougaces, qui produifent de plus
grands effets. Voye{ F o u g a c e . ( Q )
C a i s s o n s , f. m. pl. (Marine.) on nomme ainfi
les coffres qui font attachés fur le revers de l’arriere
d’un vaiffeau. ( Z )
CÂITHNESS, (Géog. ) province au nord de l’Ecoffe.
* CAJUMANIS , ( Hiß. nat. bot. ) on appelle dé
ce nom une efpece de canellier fauvage qui croît
dans les Indes orientales, fur les-cotesdu Sunde.
CAIUS, J Hiß. anc. ) nom propre, mais ert général
&-fans addition employé par les Romains poiir
lignifier un homme, de même queCaia fignifioit urië
femme. Ils exprimoient le premier de ces mots par
la lettre G toute feule, dans fa pofition naturellè, &
le fécond par la même lettre, mais renvérfée
Quintilien rapporte que dans les époufailles & fetes
nuptiales, on faifoit mention de Càius &C deCàia;
ce que Plutarque confirme lprfqu’il dit : «'Pourquoi
» ceux qui cônduifoient la nouvelle époufe - en la
» maifon du mari, lui font-ils prononcer ces mots :
» ubi tu Caius -, & ego Caïa ; -dit- là feras Càius, jefe-
» rai aujji Càià? finon pour marquer qu’elle y entfe
» à cette condition, d’avoir part aux biens & au gÔü-
ÿ vernement de la famille, Ôc quç Caius étant mai-
» tre, Caïa doit être au ffi maîtreffe ». D ’oîi il s’enfuit
que les:noms Càius & Caïa dans cette cérémonie
équivalent à ceux de pater familias, &c de mater fa i
rnilias ; pere & mere de famille. ( G)
CAJUTES , f. f. p l. ( Marine. ) o n a p p e lle ainfi
le s lits d es v a i f f e a u x qui fo n t em b o îté s a u to u r du n av
i r e ; o n le s a p p e lle au ffi cabanes. Voyez C a b a n e .
( 2 .)
C A K E T , ( Géog. ) ville & petit royaume d’Afie,
dépendant du roi de Perfe, près du Caucafe. Long.
63. 60. lut. 43 .3 2‘
CAK.ETA , ( Géog.) grande rivière de l’Amérique
méridionale , qui prend fa fource dans la nouvelle
Grenade.
CAK.ILE, f. f .(Hijl. nat. bot. ) genre de plante à
fleur en croix ; le piftil fort d’un calice, & devient
dans la fuite un fruit femblable en quelque façon à
la pointe d’une pique, & compofé de deux parties
qui font jointes enfemble par une forte d’articulation
, & qui renferment une femencé finguliere, &
ordinairement oblongue. Tournefort, Injl. rei herb.
cor. Voyeç PLANTE. ( I )
CALA A , ( Géog. ) ville d’Afrique au royaume de
Tremecen. Long. 12.30. lat. 3 t. 10.
CALABA , f. m. ( Hijl. nat. bot, ) genre de plante
à fleur en rofe, compofée de plufieurs pétales difp.o-
fés en rond; il s’élève du fond du calice un piftil,
qui devient dans la fuite un fruit fphérique, charnu,
qui renferme un noyau ou une femence de la même
forme, dans laquelle il y a une amande auffi de la
même figure. Plumier, nova plant. Amer. gen. Foyer
P l a n t e , ( ƒ )
* Il fort de fon tronc & de fes branches une gomme
claire, à-peu-près femblable au inaftic, dont
elle porte le nom, & auquel onia fubftitue quelquefois.
CALABRE, ( l a ) Géog. province d’Italie dans
la partie méridionale du royaume de Naples, avec
titre de duché. On la divife en citérieure & ultérieure.
C a l a b r e , (lamer de) s’appelloit anciennement
mare Aufonium. C ’eft-celle qui baigne les côtes de
la Calabre.
* CALABRISME, f. m. ( Hijl. anc. ) nom d’une
danfe des anciens, dont nous ne connoifTons rien de
plus.
CALACIAj, (Géog.) ville d’Afiq dans, la Tarta-
rie, au royaume de Tanguth. •
CALACOROLY , ( Géog. ) royaume d’Afrique
dans la Nigritie., au nord de la riviere de Saint-Domingo.
* CALADÂRIS, f. f. toile de coton rayée de rouge
ou de no:r, qu’on apporte des Indes orientales ,
fur-tout de Bengale. La piece a huit aunes de long,
fur | d’une aune de large.
C A LAD E , (Maréch.) eft la même chofe que
baffe. Voÿe{ BASSE. ( V )
CALA-DUCIRA, (Géog.) ville & port de l’île
de Gozo, dans la mer Méditerranée.
CALAF, ( Géog. ) petite ville d’Efpagnô dans la
province de Catalogne.
CALAFIGUER, ( Géog. ) ville & port de la côte
méridionale dé l’île de Majorque.
C AL AFUSUNG, (Géog.) grande ville d’Afie dans
l’île de Buton , l’une des Moliiques.
CAL AH , fàréog. ) îlè dé la mer des Indes, près
de la ligne'écjiïiriottiale.
CALAHORRA , ( Géog. ) ville d’Efpagne dans la
vieille Caftille. Long. i5. 48. lat. 42. 12.
CALAJATE , (Géog.) ville ruinée d’Afie, dans
l’Arabie heqrëufe, vers le golfe Pçrfique.
CALAIS, ( Géog. ) ville fortifiée, de France dans
la Picardie, fur le bord de la mer. Long. 19.30.
Câ. lat, , 31,
C alais, (lepas de ) on nomme ainfi la partie la 1
plus étroite’ de la Manche, où du canal qui fépare la
F ran c e d e l’A n g le te r r e .
C alais , ( Saint- ) Geog, petite ville de France
dans le Maine.
CALALOU, (Hijl. mod.) ragoût que préparent
les dames créoles en Amérique ; c’eft un compofé
d’herbes potagères du pays, comme choux caraïbes,
«ornent, gombaut & force piment: le tout foigneu-
lement cuit avec une bonne volaille, un*peude boeuf
falé, ou du jambon. Si ç’eft en maigre, on y met des
crabes, du poiffon , & quelquefois de la morue fe-
che. Le calalou pafie pour un mets fort fain & très-
nourriffant ; on le mange avec une pâte nommee
oiiangou, qui tient lieu de pain.
CALAMA, ( Géog.) ville d’Afrique au royaume
d’Alger, fur la Malvia.
CALAMALA , (Géog.) ville d’Europe dans la
Morée, fur la riviere de Spinarza. Long. 39. 4S.
lat. 2 j. 8.
C A L AM B O U R G , (Comm.) bois odoriférant
dont la couleur tire fur le verd : il différé du calam-
bouc qui vient de la Chine, & qu’on fubftitue au bois
d’aloès. On l’apporte des Indes en bûches. On l’em-
ploye en ouvrages de tabletterie , ôc dans les bains
de propreté *
CALAMENT, f. m. (Hijl. nat. bot.) calamintha ,
genre de plante à fleur monopétale labiée, dont la
le vre fuperieure eft échancrée, arrondie, & relevée ;
& l’inférieure eft divifée en trois parties. Il fort du calice
un piftil, qui eft attaché comme un clou à la partie
poftérieure de la fleur, & qui eft environné de quatre
embryons, qui deviennent dans la fuite autant
de femences arrondies & renfermées dans la capfule
qui a fervi de calice à la fleur. Ajoûtez aux caraûe-
res de ce genre, que les fleurs naiflent dans les aif-
felles des feuilles, & tiennent à des pédicules bran-
chus. Tournefort, injl. rei herb. Voye{ Plante. (/)
Le calamintha vulgaris officinarum, -eft plein d’un
fel aromatique, volatil, huileux ; il eft ftomachique,
diurétique, apéritif, & provoque les réglés : on peut
s’en fervir comme du thé : fâ déco&ion en clyftere
calme les douleurs de la colique, réfout les tumeurs
oedémateufes, & fortifie les parties. Tournefort. (N)
CAL AMI ANES, (Géog.) île d’Afie dans la mer des
Indes entre celle de Bornéo & les Philippines.
CALAMINE ou PIERRE CALAM1NAIRE, f. f.
( Minéral. & Métall. ) en latin calamites, mais plus
communément lapis calaminaris , cadmia nativa , ou
cadmia fofjilis, cadmie foflile, pour la diftinguer de
la cadmie des fourneaux. C ’eft une pierre ou terre,
qui mêlée au cuivre par le moyen de la partie inflammable
du charbon, produit un mixte métallique
qu’on appelle cuivre jaune ou laiton.
Cette pierre fe trouve en plufieurs endroits de
l’Europe, comme en Allemagne, en Bohème, en
Hongrie, en Pologne, en Efpagne, en Angleterre ;
il s’en trouve en Berri : le pays de Liège & les environs
d’Aix-la-Chapelle en fourniffent une grande
quantité.
M. Henckel dit, dans fapyritologie, que la calamine
fe trouve ordinairement dans des terres graffes
& argilleofes. 11 n’eft pas befoin pour cela de creu-
fer bien avant, attendu qu’elle fe préfente très-fou-
vent aufli-tôt qu’on a levé la première couche ; il
arrive même quelquefois qu’elle forme elle-meme
cette première couche. On la trouve auffi melee à
des mines métalliques, & fur-tout à des mines de
plomb, comme on peut le voir dans celles de Goflar
& d’Angleterre.
La calamine eft ordinairement d’une figure irrégulière
: elle ne laiffe pas auffi de varier dans fa couleur;
tantôt elle eft d’un beau jaune de couleur d’or;
tantôt elle eft brune ; quelquefois elle tire fur le rou-
Tome II.
ge : celle de Berri eft de cette derniere couleur.
Celle qui eft pefante & compafte, eft préférable
à celle qui eft legere & fpongieufe ; & celle qui eft
entremêlée de veines blanches, pafle pour la meilleure.
L’inconvénient de celle d’Angleterre eft d’être
mêlée avec beaucoup de plomb ; c’eft pour cela
qu’on eft obligé de lui donner bien des préparations
avant de l’employer à faire du laiton, parce que le
plomb ne vaudroit rien dans cette opération.
La calamine contient la terre qui fert de bàfe ait
zinc volatil & inflammable, & à ce qu’on appelle la
cadmie des fourneaux : on juge de fa bonté par l’abondance
de zinc qui y eft contenu, & par le plus ou le
moins de mélange qui s’y trouve d’autres terres limo-
neufes ou ferrugineufes qui lui font tout-à-fait étrangères.
On confond quelquefois mal-à-propos avec la
pierre calaminaire beaucoup d’autres minéraux qui
lui relfemblent à l ’extérieur. Agricola l’a confondue
avec une mauvaife efpece de mine de cobalt très-
arfénical, qu’on nomme en allemand jliegenjlein ,
pierre aux mouches ; mais la marque diftinûive de la
pierre calaminaire, c’eft de jaunir le cuivre de rofette
& de contenir du zinc. La réglé de M. Margraf, fa-
vant chimifte de l’académie de Berlin, eft que « tou>-
» te pierre qui mêlée avec des charbons, & qui ex*-
» pofée à l’aûion la plus véhémente d’un feu renfer-
» mé, ne produit point de zinc, ou qui à un feu dé-
» couvert ne compofé point le laiton lorfqu’elle eft
» mêlée avec le cuivre & le charbon, n’eft point
» une pierre calaminaire »,
Il y a néanmoins du choix à faire entre les différentes
efpeces de pierres calaminaires : en effet, il
s’en trouve quelques-unes qui augmentent plus,
d’autres moins le cuivre, lorfqu’on en fait du laiton.
Voye^ l'article C u i v r e . Il y en a qui lui donnent
une couleur plus ou moins belle, le rendent plus oit
moins malléable, lorfque la calamine fe trouve mêlée
à du plomb ; comme cela eft ordinaire à celle
de la province de Sommerfet en Angleterre ; ou à
du fer, comme il arrive à celle de Bohème & à celle
du Berri. Il n’eft point douteux que ces efpeces ne
rendent le cuivre fragile & caftant, à moins qu’on
ne prévienne ces mauvais effets par des torréfactions
réitérées avant de mêler la calamine au cuivre,
tandis qu’il s’en trouve d’autre qui peut être employée
tout de fuite fans aucune préparation antérieure.
Ce feroit donc fe tromper que d’attendre les
mêmes effets de toutes fortes de pierres calaminaires*
M. Henckel obferve qu’un des phénomènes les
plus remarquables de la Chimie, c’eft la façon dont
la calamine, qui eft une terre, s’unit & s’incorpore
avec le cuivre qui eft un métal, fans lui ôter fa malléabilité.
Il conclut de-là qu’il y a des terres qui ont
la faculté de fe métallifer. En effet, du laiton oîi l’on
aura fait entrer un tiers de pierre calaminaire, fe laiffe
travailler avec autant de facilité que le cuivre de
rofette le plus pur & le plus fin ; il faut pour cela que
l’union qui fe fait par ce mélange foit bien intime
& toute particulière, fur-tout attendu qu’il eft pol-
fible de léparer enfuite la calamine du cuivre, fans
qu’il arrive aucun changement à ce métal.
Le rapport qui fe trouve entre la calamine & le
zinc, lui a fait donner par Glauber le nom de cadmie
fujible : en effet, comme on a d it, toute bonne
pierre calaminaire contient du zinc, & doit être regardée
comme la minière de cedemi-métal.M. Henckel
a obfervé que la calamine de Bohème contient
une petite quantité de mauvais fer : elle fe trouve
mêlée à des pyrites ferrugineufes appellées en allemand
eijenjlein; on peut en tirer du vitriol de Mars,
& on la trouve jointe à de l’alun. Ce favant minéra-
logifte ne doute point qu’il n’en foit de même de toutes
les pierres calaminaires.
La calamine reffemble en quatre points à la cadmi^
Y y y i j