cher les bois de vie, mais elles doivent fe contenter
de les regarder de loin.
* Bois sacrés , (.Myth.) Les bois ont été les premiers
lieux deftinés au culte des dieux. C’eft dans le
creux des arbres & des antres, le filence des bois ôc
le fond des forêts, que fe font faits les premiers fa-
crifices. La fuperftitian aime les ténèbres ; elle éleva
dans des lieux écartés fes premiers autels. Quand elle
eut des temples dans le voifinage des villes, elle ne
négligea pas d’y jetter une fainte horreur, en les environnant
d’arbres épais. Ces forêts devinrent bientôt
aulïi révérées que les temples mêmes ; on s’y af-
fembla , on y célébra des jeux & des danfes. Les
rameaux des arbres furent chargés d’offrandes, les
troncsLacrés aufli révérés que les prêtres, les feuilles
interrogées comme les dieux : ce fut un facrilége
d’arracher une branche. On conçoit combien ces
lieux deferts étoiént favorables aux prodiges : aulïi
s’y en faifoit-il beaucoup. Apollon avoit un bois à
Claros , où jamais aucun animal venimeux n’étoit
entré. Les cerfs des environs y trouvaient un refuge
affûré, quand ils étoientpourïuivis. La vertu du dieu
repouffoit les chiens ; ils aboyoient autour de fon
bois f où les cerfs tranquilles broutoient. Efculape
avait le fien près d’Epidaure ; il étoit défendu d’y
laiffer naître ou mourir perfonne. Le bois que Vul-
cain avoit au mont Ethna, étoit gardé par des chiens
facrés, qui flatoient de la queue ceux que la dévotion
y conduifoit, déchiroient ceux qui en appro-
choient avec des âmes impures, & éloignoient les l
hommes & les femmes qui y cherchoient une retraite .
ténébreufe. Les furies avoient à Rome un boisfacré.
BOIS-LE-DUC, (Gèog.) grande ville bien fortifiée
, du Brabant hollandois, dont elle eft la capitale,
-au confluent -du Dommel & de l’Aa qui forment la
Die s, qui va fe jetter dans la Meufe au fort de Cre-
vecoeur. Le pays qui en dépend s’appelle la mairie
de Bois-le-duc , qui fe divife en quatre quartiers ou
diftriâs.
* BOISER , v. aft. terme de Menuiferie & d'Architecture;
c’eft couvrir les murs d’une chambre ou d’un
appartement, d’ouvrages en bois aflembles, moules,
fculptés, &c. Voye^L a m b r i s s e r & D é c o r a t i o n .
Les appartemens boij'és font moins froids en hyver,
& plus fains en tout tems.
BOISSEAU, f. m. (Comm.) mefure ronde de bois
■ ordinairement cintré par le haut d’un cercle de fer
appliqué en-dehors bord à bord du fu t , avec une
tringle ou barre de fer qui la traverfe par l'ouverture
d’en-haut dans fa circonférence, pour le lever plus
aifément. Il fert à mefurer les corps ou chofes feches,
comme les grains, le froment, l’o rge, l’avoine, &c.
les légumes fecs, comme les pois, feves, lentilles,
&c. lés graines, comme le chénevi, le millet ; les
fruits fecs, comme les navets, oignons, noix, châtaignes
, &c.
Ducange fait venir ce mot de bujfellus, bujieLlus,
ou bijfellus, diminutif de bu^a, qui lignifioit la même
chofe dans la baffe latinité : d’autres le font venir de
bujfulus, qui fignifie une urne dans laquelle on jettoit
les forts. -Ce mot femble être une corruption de bu-
xulus.
A Paris le boijfeau fe divife en deux demi-boijfeaux9
le demi-J>oiJfeau en deux quarts, le quart en deux demi
quarts , le demi-quart en deux litrons ; & le litron
en deux demi • litrons. Par fentence du prévôt
des marchands de Paris, le boijfeau doit avoir huit
pouces & deux lignes & demie de haut, & dix pouces
de diamètre; le demi-boijfeau fix pouces cinq lignes
de haut, fur huit pouces de diamètre ; le quart
de boijfeau doit avoir quatre pouces neuf lignes de
haut, & fix pouces neuf lignes de large ; le demi-
quart quatre pouces trois lignes de haut, & cinq pouces
de diamètre ; le litron doit avoir trois pouces &
demi de haut, & trois pouces dix lignes de diamètre ;
& le demi-litron deux pouces dix lignes de haut fur
trois pouces une ligne de large. Trois boijfeaux font
un minot, fix font une mine , douze un feptier, ÔC
cent quarante-quatre un muid. Voye[ Muid.
La mefure du boijfeau eft différente dans les autres
parties de la France. Quatorze boijfeaux 8t un huitième
d’Amboife & de Tours , font le feptier de Paris ;
vingt boijfeaux d’Avignon font trois feptiers de Paris;
vingt boijfeaux de Blois font un feptier de Paris, & il
n’en faut que deux de Bordeaux pour faire la même
mefure; trente-deux boijfeaux de la Rochelle font
dix-neuf feptiers de Paris.
Les mefures d’avoine font doubles de celles des
autres grains, de forte que vingt-quatre boijfeaux d’avoine
font un feptier, & deux cents quarante-huit un
muid. On divife le boijfeau d’avoine en quatre picotins
, & le picotin en deux demi-quarts ou quatre litrons.
Quatre boijfeaux de fel font un minot, & fix un,
feptier. Huit boijfeaux font un minot de charbon, fei-
ze une mine, & trois cents , vingt-un muids. Trois
boijfeaux de chaux font un minot, & quarante-huit
minots font un muid.
Par un reglement d’Henri VII. le boijfeau en Angleterre
contient huitgallions de froment ; le gallion huit
livres de froment à douze onces la livre ; l’once vingt
fterlins ; & le fterlin trente - deux grains de froment
qui croiffent dans le milieu de l’épi. (<?)
* Cette mefure eft l’ouvrage principal du Boiffe-
lier : il eft compofé de morceaux de merrein affem*
blés circiglairement. * Boisseau , f. m. c’eft un infiniment à l’ufage
des Boutonniers, de la même maniéré que le couffin
eft à l’ufage des faifeufes de dentelle ; avec cette différence,
que le couffin eft fait en demi-globe, ou en
globe tout entier, que l’ouvriere tient fur fes genoux,
& fur lefquels fes fùfeaux font fixés de maniéré que
la poignée des fufeaux eft tournée vers elle ; & le
boijjeau au contraire eft la portion d’un cylindre
creux, coupé par la moitié, que l’ouvrier place fur
fes genoux , qui font couverts d partie fupérieure du e fa concavité. La boijfeau eft attachée à fa vefte
par une courroie, & fes fufeaux font placés de maniéré
que c’eft leur tête qui eft tournée vers l’ouvrier.
Le chef de l’ouvrage, dans la dentelle, en eft:
fur le couffin la portion la plus éloignée de l’ouvrie-
lree t;r aauv aciol ndtura biroeu cto’ennn eieftr .l aC p’aerftti ef ular plel ucso vuoffiifnin qe udea nfes
fait la dentelle ; c’eft fur le boijfeau que fe font les galons
de fil &c de foie, les jarretières, les ceintures &
autres ouvrages de tiflùterie. Le couffin eft rembourré
, & les fùfeaux & la dentelle s’attachent deflùs
par le moyen des épingles. Le boijfeau eft de bois
mince, & Amplement couvert ou d’une toile grof-
fiere, ou d’un parchemin fort ; ou il ne l’eft point du
tout, & l’ouvrage eft contenu fur le boijfeau par une
efpece de bobine qui eft placée à fa partie fupérieure,
& fous laquelle il paffe pour fe rendre entre l’efto-
mac de l’ouvrier & le bord fupérieur du boijfeau , tomber fur le boijfeau & l’y rouler. Voye^ Bouton >
Galon , Ceinture, & c. Voye^ aujfià la Planche II.
Jig. S. du Boutonnier, un ouvrier qui travaille au boif
feau. Cet infiniment eft repréfente en particulier dans
les Jig- 3 .3 . de La PI. II. Boisseau, (Fontainier.)on appelle ainfi la boîte
de cuivre dans laquelle tourne la clé d’un robinet.
(*)B
oisseau de Poterie, eft un corps rond & creux
de terre cuite, & verniffé en-dedans, en forme de
petit barril fans fond, d’environ neuf à dix pouces
de haut & d’autant de diamètre, dont plufieurs emboîtés
les uns dans les autres, forment la chauffe ou
tuyau d’une aifance. (P )
BOISSELÉE, f. f, (Commerce.') ce qui eft contenudans
un boifleau. On dit une boijfetée de froment,
dlorge, de pois, de feves, &c.
Boijftlée eft auffi une certaine mefure de terre dont
on fe fert en plufieurs provinces de France , & elle
dénote autant de terre qu’il en faut pour recueillir
unboiffeau de grain. Huit boijfelées font un arpent de
Paris ou environ. (G)
BOISSELERIE, f. f. L'art ou La profeffion du Boif
feLier, qui confifle à faire & vendre plufieurs menus
ouvrages de bois.
BOISSELIER, c’eft un Ouvrier qui vend & fait
des pelles, des boiffeaux, des foufflets, des lanternes,
& autres menus ouvrages de bois.
Les Boijfeliers font partie de la communauté des
Tourneurs. Voye^ T ourneur.
Ces fortes d’ouvriers ont peu d’outils qui leur
foient particuliers, ne fe fervant que de couteaux ,
marteaux, planes, &c. comme bien d’autres artisans
, fous l’article defquels on pourra voir la def-
cription & la figure de chacun de ces outils.
* BOISSON, f. f.-on peut donner ce nom à tout aliment
fluide deftiné à réparer nos forces ; définition
qui n’exclut pas lesremedes même fluides. On a vit
en Angleterre unhomme qui ne vivoit que de fomentations
qu’ on lui appliquoit à l ’extérieur. Le but de
la boijfon eft de remédier à la foif, au defféçhement,
à l’épaiffeur ou à l’acrimonie des humeurs. L’eau
froide, très.legere, fans odeur ni fans goût, puifée
dans le courant d’une riviere, feroit la boijfon la plus
faine pour un homme robufte. L’eau froide eft adou-
ciffante ; elle fortifie les vifeeres ; elle nettoye tout :
fi les jeunes gens pouvoient s’en contenter, ils au-
roient rarement des maladies aiguës. Hérodote pa-
roît attribuer la longue vie des Eth’opiens à l’ufage
d’une eau pure & legere. Il fembleroit qu’il faudroit
réferverla bierre, le vin, & les autres liqueurs fortes
, pour les occafions où il s’agit d’échauffer, de
donner du -mouvement, d’irriter, d’atténuer, &c.
Boirede l’eau, ôevivre d’alimens qui ne foient point
du tout gras , voilà , dit Boerhaave , le moyen de
rendre le corps ferme, '& les membres vigoureux.
* BOITE, f .f . fe dit en général de tout affembla-
ge de bois, de cuivre , de fer , ou de quelqu’autre
matière que cé fo it, deftiné , foit à contenir, foit à
revêtir, foit à diriger, foit à affermir d’autres pièces.
Il faut bien obferver que toute boîte fait l’une de ces
fondions ; mais qu’il y a un grand nombre d’outils,
d’inftrumens ou d’affemblages qui ont quelqu’une ou
plufieurs de ces propriétés communes avec la boîte.y
6c auxquels on ne donne pasfle même nom. " . '
Le nombre des affemblages auxquels on donne le
nom de boîte eft infini : nous ne ferons mention que
des principaux; les autres fe.trouveront aux articles
de tous dont ils font des parties. :
BOÎTE À f o r e t , outiL d 'Arquebufier, de..Coutelier
, de Serrurier y & autres ouvriers; c’eft une,efpecè
de bobine, ou de fer ou dé bois, ou de cuivre , plus
groffe que longue, qui eft travei fée d’une broche
aufli de fer de la longueur de f ix pouces, dont un des
bouts eft pointu, pour entrer dans le plaftron ( Voye-{
P l a s t r o n ) -, & l’autre bout eft un peu plus gros
par en-bas , êc eft percé d’un trou qiiarré dans lequel
on met les forets & les fraifes pour percer les
trous, en faifant tourner la boîte avec.l’archet, par
le moyen de la corde de l’archet. Cette boîte eft tantôt
de fer,‘ tantôt de cuivré, de.bois y Oc. ‘ ,
B o î t e s de •réjoüijfance ,■ ( Artificier. ) ce font des
efpeces dé boîtés de fer ou de fonte qui fe chargent
avec de la poudre & un tampon, & qu’on tiré dans
les réjoüiffances avant le canon , ou au défaut, du
canon.
* B o î t e , f. f. ' ( Artillerie. ) c’eft le nom qu’on
donne au bout de: la hampe des écouvillons qui fervent
à nettoÿerêt à rafraîchir le canon. Voyeç Canon
, VoyéçHampe. On donne le même nom à la tête
d un refouloir , ainfi qu’à l’embouchure de fer ou de
fonte dans laquelle entre le bout d’un eflîcu d’affût
ou autre, Sc à la partie du vilebrequin qui reçoit la
meehe, & la fixe au corps du vilebrequin, &c.
* Boîte apierrier, en Artillerie, corps cylindrique
& concave fondu de bronze ou forgé de fer , avec
une hanfe & une lumière : on remplit la boîte de poudre
; on la place enfuite dans le pierrier par la eu*
laffe, derrière le refte de la charge, qu’elle chaffe
en prenant feu.
Boîte, eft encore un cylindre de cuivre percé félon
fon axe d’un trou quarré , pour pouvoir être
monté fur la tige de l’aléfoir : cette boîte porte les
couteaux d’acier au moyen defquels on égalife l’ame
des canons. Voye^ Alesoir , & D jig. 3. PL de la
Fonderie des canons, Jig. de l'alèj'oir. Boîtes à foudure, en terme de Bijoutier, font de
petits coffrets dans lefquels l’on renferme les paillonsi
V y e i Paillon. Ils font chiffrés du titre de la fou-
dure qu’ils contiennent. Boite , en terme de Boijfelier, fe dit de tout coffret
deftiné à contenir ou ferrer quelque choie : il y en a
de couverts, & d’autres fans couvercle.
Les boîtes couvertes font garnies d’un couvercle
qui embraffe l’extrémité fupérieure de l’ouvrage en-
dehors du corps ; les autres n’ont point cette pièce. Boîte à lijfer, che^ les Cartiers, eft un infiniment
de bois qui a deux manches de bois à fes deux côtés,
& qui par le milieu entre dans l’entaille qui eft au
bout de la perche à liffer. Cette boîte reçoit pâr l’on
extrémité d’en-bas qui eft creufe, une pierre noiré
fort dure,& très-polie, avec laquelle on liffe les cartes
en frotant deflùs. Voye^ Plan, du Cartier, jig.3 .
qui repréfente un ouvrier qui liffe une feuille de car*
t e , & la fig. 8. de la même Plan. N eft la boîte à UJfer
dans fa fituarion naturelle., o la partie inférieure de
la perche, n la liffoire de verre très-polie, qu’on fait
entrer dans la morroife qui paroît à la figure Af, qui
eft la boîte à liffer renverlée. On frote la lifibire avec
du favon, pour qu’elle coule plus facilement fur les
cartes. Boîte , inftrument dè Chirurgie, pour contenir la
jambe dans le cas de fraôure compliquée. Les pan-
femens qu’exigent les frattures compliquées ne peu*
vent fe faire fans des mouvemens capables d’empêcher
la réunion des os, à moins que les parties une fois
réduites, ne foient contenues par des machines.affez
induftrieufement inventées , pour qu’elles ne fouf-
frent aucun dérangement. La Chirurgie moderne,
déterminée par le fuccès;, a préféré une boîte aux
fanons & aux écorces d’arbre qu’on employ.oit pour
maintenir ces fortes de fi aélures. Cette boîte eft com*
pofée de quatre pièces ; fâvoir, d’une: femelle , d’un
plancher, & de deux murailles. La femellé eft jointe
à l’extrémité du plancher par deux gonds qui entrent
dans deux fiches ,. 5c les deux murailles font
jointes de même aux parties latérales du plancher ;
de maniéré que les unes & les autres de ces piecës
peuvent fe joindre & fe féparer du plancher pour les
utilités dont on parlera plus bas. Le plancher eft couvert
d’un petit matelas qùi foûtient la jambe ; les murailles
auffi garnies de matelas, en s’approchant,
contiennent la jambe, & empêchent les mouvemens
qu’elle pourroit faire fur les^côtés. La femelle mate-
laflee fôutient la planté dû pié , qui.par fon moyen
eft tenu plus ou moins fléchi à la faveur de deux cro*
çhets, qui, des.deux- côtés de là’femell.e, vont.s’en-
gager dans deux cremaillieres attachées au bout & à
'l ’extérieur des-murailles : çës çrémailleres ont plufieurs
trous pour donner plus ou. moins,d’élévation
à la femelle-dont elles,reçoivent les crochets. M. Petit a perfectionné la ftruiture de cette boîte_9
& en a confidérablement étendu les avantages, La