avec des taches noires ondoyantes. Ce poiffon a
deux nageoires près des oiües, deux au-deffous, &
au-delà de l’anus une autre nageoire qui s’étend juf-
qu’à la queue. Il a fur le dos une pareille nageoire
qui fe prolonge jufqu’à la queue, & devant cette
nageoire une autre plus petite. La barbote reffem-
ble beaucoup au lote : cependant elle a le bec plus
mince, la queue plus menue 6c plus pointue, & le
ventre plus gros. Le foie de la barbote eft fort grand
à proportion du corps du poiffon. Rondelet. Foye^
Poisson.. ( / ) _ i 7 B a r b o t e , ('Mat. med.) Mujlelaojfic. Schrod.330.
Le foie, le ventricule, 6c l'arrête de ce poiffon, font
d’ufage en Medecine. Le foie fufpendu dans un vaif-
feau de verre, & expofé à un degré modéré de chaleur
, fe convertit en une liqueur jaune fort falutaire,
pour difîiper les taies & éclaircir la vue. On recommande
fon ventricule dans les maladies de l’utérus ;
il challe les vuidanges & appaife la colique ; fon
arrête pulvérifée , guérit l’epilepfie, félon Schröder.
(A")
BARBOTINE, f. f. ( Hiß, nat. bot. &Mat. med.)
fernen contra , Jemen fanclum, ou fernen fanctonicum ,
eft une femence menue, amere, chaude 6c deffica-
t iv e , propre à faire mourir les vers qui s’engendrent
dans le corps humain, fur-tout dans celui des petits
enfans. Foye^ V er.
Cette femence eft menue , brune, oblongue ,
amere 6c d’une odeur forte & defagréable. Il faut
la choifir récente, verdâtre, d’un goût amer, aromatique
6c defagréable. Elle croît dans la Perfe, fur
les frontières de Mofcovie. On nous l’apporte d’A-
le p , &c. •
Les Naturaliftes nefontpoint d’accord fur la plante
qui produit cette femence, fur laquelle J. Bauhin a
donné une longue differtation. Quelques auteurs veulent
que le fernen contra foit la graine d’une efpece
d’abfinthe appellée fantonicum ou marinum abfin-
thiutn : d’autres difent qu’elle eft la graine de la ta-
néfte ; d’autres enfin, celle d e l’auronne.
Voici ce qu’en dit M. Tavernier, dans le fécond
tome de fes voyages. « Pour ce qui eft de la femeri-
„ eine, ou poudre à vers, on ne peut pas la recueil-
» lir comme ori fait les autres graines. C ’eft une her-
» be qui croît dans les prés, & qu’il faut laiffer mû-
» rir ; & le mal eft que lorfqu’elle approche de fa
» maturité, le vent en fait tomber une grande partie
» entre les herbes, où elle fe perd : c’eft ce qui la
» rend chere.
» Comme on n’ofe la toucher de la main, parce
» qu’elle en feroit plutôt gâtée, & que même quand
>, ori en fait ufage, on la prend dans une écuellé;
» lorfqu’on veut recueillir ce qui eft refte dans l’epi,
» on a recours à cet expédient. On a deux paniers à
» ance ; 6c en marchant dans les prés, on feit aller un
» des paniers de la droite à la gauche, & 1 autre de la
» gauche à la droite, comme fi l’on feuchoit l’herbe,
,, §£ toute la graine tombe ainfi dans ces paniers >>.
Foyei Se m e n c o n t r a 6* V e r m i f u g e . ( N )
* B ARDOUDE, ( Géog. ) île de l’Amérique, l’une
des Antilles, au nord d’Antigoa.
BARBOUILLER, v. aéb & neutre. Quand il eft
a ftif, il eft fynonyme à falir ; quand il eft neutre ,
il eft fynonyme kmalparler, mal peindre, mal écrire.
B a r b o u i l l e r , terme d'Imprimeür. Lorfqu’une
feuille imprimée eft atteinte de noir dans les marges,
ce qui ne peut arriver que par l’inattention & la malpropreté
de l’oüvrier de la preffe, on dit que cet ouvrier
barbouille, 6c que la feuille eft barbouillée.
B a r b o u i l l e r , en Peinture, fe prend toûjours en
mauvaife part : barbouiller un tableau ; il a barbouillé
ce tableau, &c. à moins qu’on ne parle d’un homme
dont le métier eft de barbouiller une porte, des murailles
, des treillages, &c, en ce cas on d it, un barbouilleur.
Barbouiller un jeu de paumé, un plancher,
une menuiferie, &c. J’ai fait barbouiller ma niaifon
depuis le haut jufqu’en-bas.
BARBUE, f. f .rhombus lavis, ( Hiß nat. Zoolog. )
poiffon de mer très-reffemblant au turbot, tarit à l’intérieur
qu’à l’extérieur, à l’exception des aiguillons.
La barbue n’en a aucun ni en-deffus, ni en-deffous :
elle eft plus large & plus mince que le turbot. Rondelet
la nomme turbot fans piquans. Foye^ T urbot ,
Poisson. ( I )
B ARBURES, f. f. fe dit, en grande Fonderie, de
toutes ces inégalités qu’on apperçoit fur une piece
fondue au fortir de lafoffe ou du moule, & qu’il faut
reparer au cifeau. Foye^ grande Fonderie & Ba-
levRe.
BARBUS, adj. pris fubft. (Hiß. eccléf. ) c’eft ainfi
qu’on nommoit les freres convers de l’ordre de Gram-
mont , parce qu’ils portoient la barbe grande. Comme
ils avoient le maniement des biens temporels, ils
vouloient aulfi ufurper le gouvernement de l ’ordre,
èc réduire les prêtres fous leur obéiffance : mais ils
perdirent leur caufe. Mezeray, au regne de Philippe-
Augufie. (G )
BARBUSINKOI, ( Géog. ) ville d’Afie , dans
l’empire Rulfien, fur le bord oriental du lac Baikal,
à l’endroit où la rivière de Barbufigga fe jette dans
le lac.
* BARBY, ( Géog. ) ville d’Allemagne dans la haute
Saxe, capitale du comté de fon nom, fur l’Elbe.
BARBYTHACE «wBARBYTACE, ( Géog.) ancienne
ville du royaume de Perfe, dont Pline dit
que les habitans travailloient à amaffer de l’or pour
l’enfouir, non par avarice, mais par mépris, 6c dans
le deffein de priver les hommes d’un métal fi dangereux.
* BARCA, ( Géog. ) grande coritrée d’Afrique, à
l ’orient du royaume de Tripoli.
B AR C A D E S chevaux , f. f. (Manege.) fedit d’une
troupe de chevaux qu’on a achetés, 6c auxquels on
veut faire paffer la mer. ( F )
* BARCELONE, ( Géog. ) ville d’Efpagne, capitale
de la Catalogne, fur la Méditerranée. Long. 19.
So. làt. 41. 2S. Barcelone , ( Géog. ) petite ville de France en
Guienne, dans l’Armagnac.
* BÄRCELONETTE , ( Géog. ) petite ville de
France, dans le Dauphiné, capitale de la vallée de
fon nom. Long. 24.2g. lat. 44. 2S.
* B ARCELOR, ( Géog. ) ville d’Afie, dans les Indes
, fur la côte de Malabar, entre Goa 6c Manga-
lor. Long. Cf 2. lat. 13 .4S.
* BARCELOS , ( Géog. ) ville de Portugal, avec
titre de duché, dans la province d’entre Douro 6c
Mino, fur la Soürille. Long.g. 20. lat. 41. 20.
* BARCÉNA, ( Géog. anc. &mod. ) lac de l’Abyfi
finie en Afrique, au royaume d’Amara, furies confins
du Zanguebar, fous la ligne. On croit que c’efl
le Caloë de Ptolomée.
* BARCKSHIRE, ( Géog. ) province d’Angleterre
au midi d’Oxford : Reading en eft la capitale.
* BARD, ( Géog. ) ville d’Allemagne, dans la Po-»
méranie citérieure, 6c dans la feigneurie de même
nom , avec château & port fur la mer Baltique.
BARDANE , f. f. lappa, ( Hiß. nat. bot. ) genre de
plante dont la fleur eft à fleurons découpes, portés
chacun fur un embryon, & foûtenus par le calice. Ce
calice eft compofé de plufieurs écailles terminées chacune
par un crochet, qui attache ordinairement les
têtes de cette plante aux vêtemens. Lorfque la fleur
eft paffée, ces embryons deviennent des femences
garnies d’aigrettes fort courtes. Tournefort, Inß. rei.
herb, Foye£ PLANTE.
* B A R D A N E , ( la ) perfonata lappa major , ( Mat.
med, ) a la feuille amere -, le papier blçu n’en eft pas.
teint. Son pédicule eft douçâtre ; fa racine a d’abord
le même goût : mais enfuite on y découvre celui d’artichaut.
Elle rougit un peu le papier bleu ; ce qui fait
conjeéturer que le fel ammoniac y eft un peu plus développé
que dans la feuille. On tire de cette plante
par l’analyfe, du fel volatil concret; & l’on peut
penfer que fon fel approche de l’ammoniac , 6c qu’il
eft nitreux, puifqu’il y a détonation quand on brûle
la feuillet
La bardant eft diurétique , fudörifique, peüoraïe 4
hyftérique , vulné raire , fébrifuge. Sa racine & fa
feuille font falutaires dans la pleuréfie. On en fait
prendre l ’eau à grands v e r r e s , après avo ir fait prendre
les germes d’une douzaine d’oeufs frais , délayés
dans un demi-verre de la même eau. Sa décoûion
purifie le fa n g , & foulage ceux qui ont des mâux
vénériens* II faut la préférer dans la petite v é r o le ,
à la tifane de feorzonere.
Les auteurs lui attribuent beaucoup d’aiitres propriétés.
Fvyeç l'hß. des Plantes des environs de Paris,
* BARDARIÖTES, f. m. pl. (Hiß anc.) foldatsde
la garde de l’empereur de Conftantinople. Ils étoient
vêtus de rouge, couverts d’un bonnet à la Perfanne,
appellé augurot, 6c bordé de drap couleur de citron,
& armés de bâtons 6c de baguettes , pour éloigner le
peuple du paffage de l’empereur. Ils veilloient aux
portes du palais. Ils étoient Perfans d’origirte* Ils
avoient pris le nom de bardanotes, du fictive Barda-
rius, fur lequel un des empereurs, qu’on ne nomme
pas, les avoit tranfportés. Nicétas leur donne les
noms de bardouques 6c de manclavites. Leur pofte à
l’armée étoit au feptentrion de la tente impériale ,
où ils faifoient la garde. Ils obéiffoient au primicerius
ou comité de la cour. Macri penfe que les bardariotes
font les mêmes que les barbutes.
BARDE, f. fi ( Hiß. mod. ) c ’e ft , en v iéux langage
, l’armure des chevaux des anciens chevaliers 6c
foldats qui étoient équipés de tout point ; elle étoit
de fer ou de cu ir , & couvroit le c o u , le poitrail, &
les épaules du cheval ; c ’eft ce qu’on appelloit equi
eataphraclL f G )
. Barde ou Panneau , ( Manege & Sellier. ) longue
feile qui n’a ni fer, ni bois, ni arçons, & qui eft faite
de groffe toile piquée & bourrée. Grifori 6c plufieurs
autres auteurs Italiens veulent qu’on fe ferve au manège
d une bardelle pour les poulains , & d’un cave-
çon à mettre fous leur nëz ; c’eft une invention qui
ne fert qu’à perdre le tems : on appelle en Italie ceux
qui trottent les poulains en bardelle, cavalcadours ou
fcotfpni. ( V ) . v '.
* Barde , ( île de ) Géog. île d’A f ie , fur la côte de
Malabar, au nord Sc à peu de diftance de Goa. Bardé , adj. terme de Blafon : il fe dit d’un cheval
caparaçonné.
Riperda , au pays de Groningue, de fable au cavalier
d’or, le cheval bardé & caparaçonné d’argent*
( O ■ ,
* BARDEAU, f. m. ( Couvreurs. ) ces ouvriers ap- :
pellent ainfi de petits morceaux de mairin débité en i
lattes de dix à douze pouces de long fur fix à fept de I
large, dont ils fe fervent pour couvrir des bâtimens
peu confidérables. Si ces lattes font faites de douves
de vieilles futailles, on les appelle aufli des bardeaux.
* BARDENOCHE, f. f. ( Commerce. ) étoffe dont
il eft fait mention dans le tarif de ladouanne de Lyon,
qui fe fabrique dans le royaume, mais qu’on ne con-
noît point à Paris.
BARDER, v. a£l. c’eft, parmi les Guifiniers, couvrir
une piece de viande d’une bande de lard coupée
fort mince, pour ralentir l’a&ion du feu fur cette pièc
e , qui fe fecheroit trop fans cette précaution, ou
meme brûleroit, & pour en relever le goût. Barder, c eft, en Architecture, l’aâion de charger
une pierre lur un chariot, fur un bar f Foyez Bar &
Tome II.
Chariot ) p'oür la mener du m chantier au pie du tas-, Barder uû cheval, ( Manege. ) c’eft lui mettre tfné
barde. Foye^ Barde. Dans les carroufels, on voit des
chevaux bardés & caparaçonnés. Foye[ Carrou-
BARDES, f. m. pl. ( Hiß. anc. ) miniftrés de là
religion chez les anciens Gaulois; quihabitoient dans
l’Auvergne & dans la Bourgogne, où ils avoient uri
collège; Leur profeflïon étôit d’écrire en vers les
avions immortelles des héros de leur nation, 8r dé
les chanter au fon d’un infiniment qui reffembloit
affez à la lyre. Voici comme en parle Lucairi :
Fosqüoque qui fortes animas , btlloque peremptàs,
Laudibus in longum vates dimittitis cevumi
Plurima fectiri fudißi's càrmina Bardh
Les Bardes & leS Druides différoient én ce que
ceux-ci étoient les prêtres & les doéleurs de la nation
, & que les Bardes n’étoient que poètes ou chantres.
Cependant l’autorité de ceux-ci, quoiqu’infé-
rieure à celle des Druides ; étoit fi refpeétée des peuples,
qu’on raconte qu’ils avoient fait quitter les armes
à des partis prêts à fe charger. Larrey, Pafquier,
& Bodin, leur donnent le titre de prêtres & de phi-
lofophes ; & Cluvier y ajoûte celui d’orateurs, mais
fans fondement* Strabon > plus voifin du tems auquel
ont vécu les Bardes, compte trois feâes parmi les
Gaulois ; les Druides, les Bardes, & les Evates. Les
Bardes, ajôûte-t-il, font chantres & poètes ; les Evates
, prêtres & philofophes ; & les Druides, à Iaphi-
lofophie naturelle, c’eft-à-dire laPhyfique, ajoûtent
la fcience des moeurs. Mais Hormiùs réduit ces fec-
tes à deux claffes, les Bardes & les Druides; d’autres
n’en font qu’un corps, fous le nom générique de
Druides. Cluvier, fondé fur ce que Tacite traitant
des moeurs des anciens Germains, fait- mention de
leurs chants & de leurs poèmeshiftoriques, veut que
ces peuples ayent eu aufli des poètes nommés Bardest
Bochart fait dériver ce nom dé parat, chanter^
Camdem convient avec Feftus que Barde fignifie un
chantre i en Celtique, Bard : d’autres tirent ce nom
de B ardus, ancien Druide, fils de Drys, le einquie3.
me roi des Celtes* ( G )
BARDESANISTES, f. ni. pi. (Hiß. eccléf. ) nom
d’une feéle d’hérétiques, ainfi appellés de Bardefanes
Syrien, qui vivoit dans le fécond fieele 6c demeuroit
à Edeffe, ville de Méfopotamie. Si l’on en croit feint
Epiphâne, Bardefanes fut d’abord catholique, & fe
diftingua autant par fon favoir, que par fa piété,
ayant écrit contre Mareion & d’autres hérétiques*
Eu febe, au contraire, éti parle comme d’un homme
qui a toûjours été dans l’erreur. Il fut d’abord engagé
dans celles de Valentin, en reconnut une partie, en
retint une autre, & y en ajoûta de nouvelles dé fon
propre fonds. Quoiqu’il admît l’ancien & le nouveau
Teftament, il adoptoit aufli quelques livres apocryphes
; & dans lin de fes écrits, intitulé du Defiin, il
foutenoit que les aétions des hommes étoient néceflî-
tées , & que Dieu lui-même étoit fujet au deftin. II
imagina aufli plufieurs générations d’Eoris, vojrei Eon, & nia la réfurreélion des morts. Ses feûateurs
allèrent plus loin, & nièrent l’incarnation & la mort
de Jefus-Chrift, prétendant que c’étoit feulement un
corps phantaftique qui étoit né de la Vierge Marie ,
& que les Juifs avoient crucifié ; par où ils retöm-
boient dans l’héréfie de Mareion, que leur maître
même avoit combattue. Stfumzius a écrit l’hiftoire
des BardefanifieSi ( G )
B ARDEURS, fi m. pl. terme de bâtiment : ori nomme
ainfi les ouvriers qui chargent les pierres fur uri
chariot, ou qui les portent fur une civiere ou fur un
bar, du chantier aupié du tas. Föye{ Bar* ( P )
* BARDEWICK, (. Géog. ) ancienne & grande
K ij