,piece, la mouillant avec de l’eau claire, 6c y répandant
du borax en poudre ; après quoi on la fera fé-
cher doucement contre le feu ; car fi on l’approchoit
-d’un trop grand feu en commençant, l’eau venant à
s’échauffer 6c à bouillir, elle jetteroit le laiton 6c le
borax hors de fa place.
BRAZZA, (Géog.) île , avec une petite ville de
même nom , dans le golfe de Venife, vis-à-vis de
■ Spalatro : "elle eft aux Vénitiens.
BREBBES ,f . m. pl. (Hifi. mod. & Géog.) peuples
particuliers, qui habitent les montagnes Atlantiques
de l’Afrique : ils font Mahométans ; 6c par une dévotion
très-bifarreils fe balafrent les joues de marques
6c de cicatrices, ce qui les diftingue des autres habi-
tans des mêmes contrées.
BREBEZ, ( Géog. ) rivière qui prend fa fource
dans la Pruffe Polonoife, & qui fe jette à Mazoire ,
•dans la riviere de Natew.
BREBIS, ovis, fub. f. (Hift. nat. Zoolog.) animal
quadrupède femelle, dont le bélier eft mâle ; cependant
c’eft du nom de la femelle qu’on a dérivé
les noms génériques oviaria 6c oviariumpecus ^.troupeaux
de brebis. Voye{ B é l i e r . Il y a des brebis qui
ont de petites cornes : mais la plupart n’en ont point.
On a diftingué plufieurs fortes de brebis , par la différence
du poil ou de la laine : on les a auffi défignées
par les noms des pays oii elles fe trouvoient. M. Lin-
naeus a réduit toutes celles dont il eft fait mention
dans plufieurs auteurs, à trois efpeces principales.
La brebis domefiique, 6c celle qui a une très-grande
queue, font comprifes fous la première efpece. Voy.
M o u t o n .
La fécondé eft celle du Strepjiceros de Crete ou de
Candie,qui aies cornes droites 6c entourées par une
gouttière dirigée en fpirale ; au refte, elle ne différé
guere des nôtres. Bellon dit qu’il y en a de grands
troupeaux fur le mont Ida.
La troifieme efpece comprend les brebis de Guinée
ou d’Angole ; elles font plus grandes que les nôtres ;
le derrière de la tête eft plus faillant, les oreilles font
pendantes, 6c les cornes petites 6c recourbées en-bas
jufqu’aux yeux: ces brebis ont une crinière qui descend
plus bas que le cou, des poils courts comme
ceux du bouc au lieu de laine , 6c un fanon fous la
gorge comme le boeuf. Voye^ M o u t o n , Q u a d r u p
è d e . Rzy,Jÿnop. onim. quadrup. Linnæi , fyfi. nat,
( ƒ )
* Choix des brebis. Le profit qu’on tire d’un troupeau
, dépend principalement dé la bonté des brebis.
Une bonne brebis a le corps grand, les yeux de même
, 6c fort éveillés ; la queue, les jambes, 6c les tétines
longues ; le ventre grand 6c large ; la démarche
libre & alerte ; les jambes bas jointées ; la tête, le
dos 6c le cou, garnis de laine longue, foyeufe, déliée,
luifante 6c blanche. La brebis noire n’eft pas fi
eftimée que la blanche : la grife & la tachetée de
différentes couleurs l’eft encore moins.
Age de la brebis. Que votre brebis ne foit ni trop
jeune ni trop vieille. Celle de deux ans fera bonne à
garder : laiffez celle qui en aura plus de trois.
L’âge d’une brebis te connoît à fes dents qui fe fortifient
jufqu’à trois & quatre ans. Paffé cet âge, elles
deviennent inégales entr’elles : mais c’eft une affaire
d’expérience que d’eftimer l’âge par ces différences.
Efpece de brebis. Les brebis étrangères vous rapporteront
plus que les communes. Les flandrines, ou celles
qui font venues des Indes en Hollande 6c en Flandre
, vous donneront au moins deux agneaux par an ;
feront plus fortes que vos brebis ordinaires ; porteront
deux fois plus de laine ,& l’auront plus fine, &
vous procureront des moutons 6c des béliers plus
forts.
Ayez donc un bélier flandrin avec quelques brebis
de cette efpece.
Il y a dans le pays Breffan, aux environs de Man;
toue, des brebis dont la laine eft grofliere, mais qu’on
tond jufqu’à trois fois par an : elles font d’ailleurs fi
vigoureufes, qu’on peut les -mener aux champs en
tout tems.
Le pays Teffin a fes brebis : elles font auffi vi-
gourenfes que les breffanes ,mais elles portent moins
de laine. En récompenfe, elles font belles, groffes ,
6c donnent de beaux agneaux. Les bâtardes du
Breffan font eftimées ; cependant elles font moins
fortes que les naturelles,quoique plus fortes que les
teffines. On dit que c’eft aux brebis de Barbarie que
l’Angleterre doit la beauté de fes draps : ce qu’il y a
de certain, c’eft qu’elles donnent trois fois plus de
lait que les brebis du pays ; que la laine en eft plus
fine , & qu’on en tire deux fois davantage.
Choififfez entre ces brebis les meilleures, & for-
mez-en votre troupeau. Ayez de bonnes bergeries ;
voyeç l'article B e r g e r i e . Ne négligez pas-le choix
du berger j voye%_ les articles B e r g e r & C h ie n d e
B e r g e r .
Les brebis font timides, douces, fenfibles au chaud
6c au froid, 6c fort fujettes à maladies : elles ne paf-
fent guere neuf ans.
Nourriture des brebis. Il faut les nourrir d’herbes
de foin, de paille, 6c de fon dans la bergerie : on
peut auffi leur donnerdes'raves, des navets, 6c des
joncs marins hachés ; de la vefce, du fainfoin > 6c de
la luferne : dans le tems de difette, des feuilles d’ormeau
, de frêne, & de bouleau, du cythife, des cof-
fes 6c feuilles de légumes, des choux, &c. C ’eft principalement
en hy ver qu’on ufe de ces fecours , au
défaut des pâturages.
Lorfque le tems du pacage eft venu , au prin-
tems, en automne, 6c en hyver, on les y mene une
fois par jour : elles fortent fur les neuf heures, 6c on
les ramene avant le foleil couché. En été, elles y
vont deux fois le jour. Elles partent dès le grand
matin, & rentrent fur les dix heures : on les fait boire
; on les renferme dans la bergerie ; elles y repo-
fent jufqu’à trois heures qu’elles retournent aux
champs , oii elles paiffent jufqu’au coucher du foleil
, qu’on les fait boire une fécondé fois avant que
de les renfermer. On ne les fait boire qu’une fois
dans les autres faifons.
Il ne faut pas mener paître au loin les brebis qui
ont des agneaux ; il faut même alors leur donner le
matin de bon foin. Tirez leur lait le matin, avant
qu’elles fortent, 6c le foir quand elles reviennent.
Recommandez à votre berger d’éviter les pâturages
épais 6c marécageux ; qu’il choififfe les lieux
fecs, aérés , élevés, ceux qui abondent en plantes
odoriférantes, 6c les collines les chardons 6c les
épines gâtent la laine, & donnent la galle aux bre*>
bis. Mais il n’y a point de meilleurs pâturages que
les bords de la mer 6c les environs des marais fa-
lans. Qu’il les faffe paître à l’ombre dans les grandes
chaleurs.
Il faut tenir le bélier féparé des brebis, foit aux
champs, foit dans la bergerie, à moins qu’elles ne
foient en chaleur ; 6c pour augmenter fôn troupeau ,
il en faut féparer toutes les vieilles brebis. Ce triage
fe fera fur la fin d’Avril.
La paille qu’on donne aux brebis fe remet en gerbe
, qu’on vend ; car les bêtes à laine n’en rongent
que l’épi. On parque les brebis j voye% Varticle P a r c
a g e . On les tond vers le mois de Mai ; voy, T o n t
e . On les engraiffe quand on veut s’en défaire ; voy*
E n g r a i s . Quant à la propagation , voici comment
on y procédé,
Multiplication des brebis. Les brebis font en chaleur
depuis laTouffaint jufqu’au mois d’Avril ; elles agne-
lent donc auffi pendant fix .mois : elles portent, pendant
cinq. Comme le froid feroit périr les agneaux
qui
qui nàîtroient avant Décembre , on ne laiftEapprocher
le bélier des brebis, que vers la fin de Juillet oü
au mois d’Aout. |
- Ne laiffez le bélier avec vos brebis que le. tems qu’il
faut pour qu’elles conçoivent. Vos:agneauxvôus
viendront au tems où vous-les attendrez-; .& vous
ménagerez votre bélier. Ncnirriffez'bien votre bélier
pendant qn-?il travaille ; 6c faites prendre de l’éaiùfa-
l'éê k-l&brcbis. ;
- Il faut veiller fur les brebis -, iqaanàde tems.de l’a-
gnatiotl approche. L’agneau & Ia mère-périrontî fou-
vent fi on ne les aide. Foy fc TarticlejAGneX.ir»;Vous
e n fe rm eî et' 1 e s'brebis qui ânrOntàghèié pendant qiia-
tre jours^ avec-du bon foiniydurfon mêlé d’un peu de
fel^ & de l’eau tiede, blanchie avec un peu de farine
tlé nîiUef 'ïjù de froment;' I)onhèz)-leuiî aiiffi dé la
ïeuille tBOrnie• ou-de frêiiç y amafTée dans la" laifon,
Le cinquième jour, elles pourront aller, aux champs,
iniais non-loin-, de peur qnqlçùr làit île s’échauffe. Si
l’on Veut tirer partie du làit de la brebis; il ne faut pas
que l’âgfteau- la tete. '
»■ Maladies des brebis. Comme les brebis font fort délicates
, elles font, comme nous l’avons dit plus haut,
î ’ujetfeS-'htplüfieyrs maladies. Il faut foigneiffement
féparer les malades des autres.: .On s’en appefeevrà
■ à plufieurs lignes; elles auront alors la têtelourde 6c
les yeux trolibles ; elles négligeront, les pâturages;
'elles ne .bondiront point ; elles, marcheront.lentement
; elles fé tiendront à l’écart; elles chercheront
i ’ômbré 6c la folitude ; elles chanceleront en marchant;
; elles le coucheront fouvent ; elles fe traîneront
après les brebis faines : le berger ne fauroity re-
■ garder de trop-près.
• Voici u n remede qui foulage, affez généralement
les beftiaux.:
- Prenez du foie d’antimoine ,. enveloppez-Ie dans un
linge, mettez-le tremper dans une pinte de vinblanc ;
Ajoutez huit dfagmes de fené,'du fucre, de la noix
mufeade, 6c autres épices ; lailfez infufer le tout 14
heures , 6c donnez un demi-feptier de cette infufion
à chaque brebis : cependant tenez la brebis aïnfi médir
kiamentéeidans ;un lieu chaud, 6c ne.la faites manger
que le foir.
• Les brebis font principalement fujettes à la gale,
~voyei Gale : à la fievre, voye^ Fievre : aux poux •,
voye1 P o u x : à la clavelée ou claveau , voye[ Clavelée
: à la toux , à l’enflure , à la difficulté de ref-
pirer; ce qui marque abondance de fang , ou. obf-
truâion dans les vilceres de la refpiratron. On lesfou- 3agéra ên leur fendant les nafeaux , ou en leur coupant
les oreilles : à la morve,. voye£ Morve : à l’a-
vertin, vertige, étourdiffement, lang, folie ou tournant
, voyé{ Avertin. Elles deviennent boiteùfés où
■ de laffitude , ou parce que leurs ongles font amollis
ou parce qu’elles on refté long-tenis dans leur fiente.
Si c’eft laffitude , laiffez-les reppfer dens la bergerie ;
fi c’eft ongles amollis, coupez-leur l’extrémité de l’ongle
gâté, mettez-y de la chaux vive, enveloppée d’un
linge pendant un jour ; le lendemain fubftituez le verd-
de-gris, 6ç ainfi alternativement, chaux & verd-déc
r is , jufqu’à ce que l ’ongle foit guéri. Il y en a qui
préfèrent à ce remede, de la vieille huile de noix ou
d’olive, mife en onguent par l’ébullition, avec de l’alun
pulvérifé. Elles font encore fujettes aux abcès
qu’il faut ouvrir quelque part qu’ils paroiffent : quand
l ’abcès féra ouvert 6c vuidé, ion diftillera dedans de
la poix fondue avec du fel brûlé 6c mis en poudre ,
& 1 on fera boire à la brebis de la thériaque déjayée
dans de 1 eau. A la pefte, qui les attaque en été & en
•hyver; elles en meurent quand elles en font malades
: mais on préviendra cet accident, fi on leur fait
prendre pendant une quinzaine, au commencement
du printems 6c de l’autonne, tous les matins avant
qu elles aillent aux çhamps, de l’eau où l’on aurafait
/ orne IJM •
inftifer la fàuge 6c le marrube; Si une brebis fe rompt
j arohe > ©n la lui frotera avec de l’huile & du vin
mêles ; on l’entortillera avec des linges, &,on lafoû-
tiendf.à avec des ediffes^pni la'fera repofer trois; ou
quatre jours dans la bergerie ;.leeinquiemeeliepour-»
ra fiidyreles autres aux-çhamps-. oh ;r
üfagè. La brebis fournit.dans te commerceleS-.mê-'
mes marchandifes que le b é l i e r l e mouton:;, entra
autres de la laine, qui fert dans les manufactures d’é-
t°ffes;,&-fa peau, qu’on-vend aux Tanneurs 6c aux
Megiffiers. .
• -ÈRÉCHE, f. f. ternie dcÈÂtimçnt il.'fe dit en général
d’une ouverture çaulée à un mur.de clçjture par
mal-façon, caducité , ou faite exprès pour taire paf*
fer desvoitures qg équipages de.maçoiinerierCe mot
vient de l’allemand brechen, qui lignifie rorppre,
Brecht^ forte de marbre,, ffoye^ M a r b r e . (P)
B r e c h e , dans l'attaque des places, fe dit du trou
ou de l’ouverture qu’on fait à quelque partie des murailles
d’une -ville, par une miriè, lapp'e, Ou coiips de
canonVpôùr enliiite ihonter à Baffaùt, ou emporté]?
la placé de force. Voÿe^ Siég é , A s s a u t , &c.
On dit réparer la breche , foitifièr la brecHè^fè loger*
fuC' la breîhe, 6tc. Nettoyer là brèche, c ’eft en ôter les
ruines pour pouvoir mieux la défendre.
Une breche praticable eft celle où des hommes péu-'
vent monter & s’y-loger. La brecke doit être large dé
15 à zo toifes. Les affiégeans y montent en fé cou-*
vrant avec des gabions, des facs de terre, &c.
Battre en breche ; voyè( B a t t r e & B a t t ÉRÎE.
Monter a.là breche; voye^ M o n t e r . (Q )
B r e c h e , ( l a ) Géog. riviere de France qui a fort
cours dans le Bêauv-oifis, 6c fe jette dans TOife.'
BRECHET, & par corruption BRICHET, f. m;
( Anat. ) la partie de la'poitrine où les côtes aboùtif-
fent antérieurement, & que les Anatomiftes appel-,
lent le fterhum. Koye^ STERNUM. ( L )
BRECHYN, (Géog.)petite ville de l’Ecoffe fep-
tentrionale, dans la province d’Angus. Long AS. 20.
BRECHKNOCK, ( Géog. ) ville d’Angleterre au
midi de la province de'Galles, dans un petit pays
appelle Brecknockskire. Long, 14. rz. lat. 5z . 8.
j . BREDA, (Géog.) ville forte avec titre de baro*'
nie, fituée -dans le Brabant hollandois , dans un lieu
fort marécageux, fur la Merck. Long. z z . zo. lat 5/, ^3.
BREDENARDE, (Géog.) petite contrée de France
eri Artois;
BREDINDIN, f. m. (Marine.) c’eft une manoeuvre
ou petit palan qui paffe dans une poulie fimple ,
amarrée au grand étai fous la hune, 6c parle moyen
de laquelle on enleve de médiocres fardeaux, pour
les mettre dans le navire; (Z )
* BREDOUILLE, f .f . terme de Trictrac : on ap*
pelle ainfi le jetton qui fert à marquer que lés points
qu’on a , on les à pris fans intérruption : ainfi, je o-a-
gne quatre points, je marque ces quatre points avec
un jetton accompagné dé celui de la bredouille : j’ert
gagne encore deux, qui avec^quatre que j’avois font
f ix , je marque ces fix points avec un jetton, toujours
accompagné de celui de la bredouille. Mon adverfaire
joué ; iî gagne deux points ; alors je perdsla bredouille,
& c’eft lui qui.la gagne, 6c qui la confervera jufqu’à
ce que'je lui ôte en lui gagnant quelques points avant
qu’il en ait pris douze : alors nous ne l ’aurons ni l’un
ni l’autre ; car nous nous ferons interrompus tous les
j deux en prenant alternativement des points. Si l’on
gagné douze points fans interruption, o u , comme on
:ditau jeu, douze points bredouille, on marque deux
trous ; s’ils ne font pas bredouille , on ne marque qu’un
-trou. .
S’il y a des trous bredouille, il y a auffi des parties
■ bredouille',. La partie du trittrac eft de douze trous;
F f f