talus ou bifeau un peu convexe ; ce bifeau eft tourné
vers le fond du corps de barre à aiguilles. On en verra
tout-à-l’heûre l’ufage.
Les pièces 58 , 58 , figure première, font appelléeS
par les ouvriers étochios ,.figure 4 ,5 8 ; elles font placées
fur le corps de barre qu’elles traverfent, par un
tenon quarré qui les tient fermes 8c immobiles fur ce
corps ; elles font ali niveau de fa faillie, & elles font
appliquées exactement contre la queue d'aronde. ,
Les pièces 59 ,, 5 9 ,5 9 , figure première, &c. font des
plombs à aiguilles avec leurs aiguilles, rangés fur îa
queue d'aronde, entre les deux étochios. On voit,figure
5 & 6 , un de ces plombs à aiguilles a Vèç.fes. trois
aiguilles. On a pratiqué à ce plomb, en le coulant,
une petite échancrure à fa partie antérieure.de deffous.
La queue d'aronde a exactement la formé de
cette échancrure ; enforte qu’elle remplit les échancrures
de tous les plombs à aiguilles. 11 n’eft pas inutile
de remarquer que la partie poftérieure de deffuS
du plomb à aiguille eft en talus»
Les pièces 60, 60, figure première, font des plaques
de barre à aiguilles : ces piécës font plates en deffus ;
mais leur partie antérieure de cïèiious imité exactement
le talus de la partie poftérieure de deffus .dii
plomb à aiguille. Les plombs à aiguille font donc fixés
inébranlablement entre les plaques 8c la queue
d'aronde; entre les plaques qui s’appliquent exactement
fur le talus de leur partie poftérieure , & la
queue d'aronde qui remplit les échancrures de leur
partie antérieure. Cés plaques font fixées fortement
lur le corps de barre par deux vis qui les traverfent
chacune, 8c le corps de barre.
Les pièces 6 1 ,6 2 ; 6 1 ,6 2 , s’appellent des corps de
jumelles ; ces corps de jumelles font fixés fortement
par leurs pattes 6 2 ,6 2 , fur le corps de barre à platines.
Il faut y remarquer deux choies ; leur extrémité
Supérieure, avec la faillie qui eft au-defîous, & parallèle
à cette extrémité. Cette configuration a fon
ufage, comme on verra dans la fuite.
Les jumelles des nouveaux métiers font mieux entendues
; la plaque fupérieure 61 dé la jumelle eft
percée au milieu & traverfée d’une vis qu’on peut
avancer ou reculer ; 8c au lieu d’une faillie S , S ,
telle qu’on la voit ici, elles oht une autre plaque parallèle
& femblable à celle de l’extrémité 61, percée
pareillement & traverfée d’une vis, dont la tête eft
eu-deffous de la plaque, 8c qu’on peut aulîi avancer
& reculer ; ce qui met moins de difficulté dans la
conltruCtion du métier, 8c plus de facilité dans le travail
, comme on verra quand je parlerai de la main-
d’oeuvre.
Les pièces 6 3 , 63 , placées perpendiculairement
fur le corps de barre 8c parallèlement aux jumelles ,
s’appellent les moulinets.
Il y a dans les moulinets plufieurs parties à diftin-
guer : 64, 64, le corps du moulinet, qui fe termine
par un tenon quarré que le corps de barre reçoit dans
un trou quarré ; 6 5,6 5, le reffort du moulinet. Ce ref-
fort eft mobile dans une charnière 66, qui traverfe le
corps du moulinet de dehors en dedans. La queue de
ce reffort porte fur un autre reflort placé plus bas qui
la releve ; 67, tenon qui traverfe le corps du moulinet
, 8c qui eft traverfe par l’arbre du moulinet qu’il
tient ferme & dirige ; 68, croifée dumoulinet; 68, roue
dentée du moulinet ; 80, arbre du moulinet.
La pièce 8 1 ,8 1 , que traverfe l’extrémité en vis
de l’arbre à moulinet, s’appelle boîte à moulinet : c’eft
en effet une boîte, ouverte par fa partie antérieure,
& mobile le long du corps à moulinet , à l’aide de
l’arbre à moulinet. Cette boîte reçoit une barre de fer
quarrée 82, 82, appellée barre à moulinet, que le
rejjort courbe 8 3 ,8 3 ,8 3 , fixé par fes extrémités aux
côtés des deux boîtes, tient dans l’état oîi on la voit.
.Ce reffort courbe eft encore attaché par fon milieu
à la barri à moulinet. Cette barre peut fe mouvoir en
devant 8c en arriéré : mais il eft évident que fi quelque
puiffance la pouffe en arriéré, le reffort la repouf-
lera en devant, & la reftituerà dans la fituation oît
on la voit dans cette figure, âüffi-tôt que là puiffance
Ceffera d’agir.
La barre à moulinet étant renfermée par fes extrémités
dans les boîtes , fon reffort étant fixé par fes
extrémités au côté des boîtes, il eft évident que l’arbre
de moulinet faifant monter ou defeendre les boîtes,
fera pareillement defeendre ou. monter avec
elles la bâfre 8c fon reffort. Fin du cinquième affeiri-
blagt.
S i x i è m e A s s e m b l a g e .
Pour avoir le fixieme affemblage, il ne s’agit que
d’affembler cet affemblage avec le quatrième ; fc
c’eft ce qu’on voit exécuté dans la figure y delà même
Planche V.
Le corps de barre a aiguille <6,5 6 , eft fixé fur les
grandes pièces; de maniéré que les platinesà ondes
font paffées entre les aiguilles de deux en deux, &
font toutes voifines des plombs'^ aiguilles ; que les
jumelles font entre les bras deprefife, & que l’extrémité
des.jumelles eft appliquée fur les épaulieres, entre leurs
noeuds & les extrémités du balancier.
. C o r o l l a i r e VI .
On voit que fans la plaque de l’extrémité des ju melles
qui contient les épaulieres, le grand reffort faifant
tourner l’arbre du métier, emporteroit au derrière
du métier & les épaulieres, & le balancier qui
leur eft attaché.
C o r o l l a i r e V I L
On voit encore qu’il eft à propos que cette plaque
des jumelles foit traverfée d’une vis, dont l’extrémité
donne fur les épaulieres ; car par ce moyen, on tiendra
les épaulieres à telle hauteur qu’on voudra.
C o r o l l a i r e V I I I .
On voit en troifieme lieu que la faillie de la jumelle
ne fervant qu’à empêcher l'épaüliere de defeendre
trop bas quand on travaille, il vaudro'it mieux fub-
ftituer à cette faillie immobile telle qu’on la voit ici,
une autre plaque parallèle à celle du deffus de la ju melle,
8c traverfée d’une vis, dont la tête feroit en
deffous. Par le moyen de cette vis, Üépauliete ne def-
cendroit qu’autant qu ’on le jugeroit à propos ; & l’on
verra, quand nous parlerons de la main-d’oeuvre ,
combien il eft important de joüir de ces avantages ,
qu’on s’eft procurés dans le nouveau métier.
Je crois qu’il eft affez inutile de rentrer dans une
énumération complété de toutes les parties dont ce
cinquième affemblage eft formé : il nous fuffira, après
ce que nous avons dit jufqu’à préfent, d’obferver
deux chofes ; l’une concernant cet affemblage, 8c
l’autre concernant les différences de l’ancien métier,
tel que nous le donnons ic i, & du nouveau métier.
Cet affemblage eft formé de trois maffes importantes
; la cage avec fes appartenances, comme grande
anfe, petite anfe, crochet de petite anfe, branche de contre
poids , & contre-poids, &c.
L'ame ou la barrefondue avec fes appartenances, comme
porte-grille, bois de grille, grille, platines à ondes ,
ondes, tir ans, contre-pouces, bafcule, & c.
La barre à aiguilles avec fes appartenances, comme
aiguilles avec leurs plombs, jumelles, moulinets, boîtes,
barre à moulinet, rejfort à moulinet, &C.
Les différences de l’ancien métier & du nouveau,'
font très-legeres ; elles ajoutent à la vérité quelque
chofe à la perfection du métier ; mais elles ajoutent
encore davantage à l’honneur de l’inventeur : car on
remarquera que fi ce métier devoit être exécuté par
des êtres infaillibles dans leurs mefures, 8c mis en
oeuvre
*
eeuvirè par des êtres infaillibles dans leurs moiive-
mens, il auroit fallu le laiffër tel qu’il étoit. On s’eft
feulement ménagé par les changemens qu’on y a faits,
la commodité de tâtonner, 8c d’atteindre dans la pratique
à cette précifion géométrique que la machine
avoit dans l’efprit de fon inventeur. Paffons au fep-
tieme affemblage.
S e p t i e Me Assem b l a g e . PI. VI.
La fig. première, Planche VI. montre ce feptieme
affemblage tel que nous l ’allons détailler.
La pièce qu’on voit 84,8 4,fig. 2. de fig. g . s’appelle
barre à platine ; les groffes pièces 85, 85, auxquelles
elle eft fixée ,fig. 2, s’appellent abattans.
Lapieee 86,86, qu’on voitfig. 4. & qu’on n’a'pper-
çoit pas,fig. première, s’appelle le chaperon de la barre
à platine; il eft placé à la partie fupérieure poftérieure
de la barre à platine.
La pièce 87, 87, qu’on voitfig. 5. mais qu’on n’ap-
perçoit pas ,jig. première, s’appelle queue d'aronde de
la barre à platine. Cette queue d'aronde fe fixe à la faillie
88,88, ou au cordon qu’on voit à la barre à pla-
tme,fig. 3 . nous parlerons de fa figure 8c de fon ufage
plus bas. Il fuffit de dire ici qu’elle fert à fixer les
platines à plomb, & qu’elle en eft couverte, de même
que la queue d'aronde de la barre à aiguilles étoit
couverte des plomb.s à aiguilles, 8c fervoit à ies fixer.
La barre à platine a pareillement fes deux étochios
89, 89,fig. x. fixés aüx extrémités de la queue d'aronde
, 8c au niveau de la faillie , ou du cordon dé la
barre à platine. On voit, fig. x. 89 , 89, ces deux
étochios; ils ont la même figure 8c le même ufage
que fur la barre à aiguilles.
Les pièces qu’on voit, fig. 2. 90, 90, & fig. <?. 90,
s’appellent porte-tirans; ils ont une ouverture à la partie
fupérieure, par laquelle ils font attachés, fig. 2.
fermement au corps de .la barre à platine , 8c une charnière
à la partie inférieure, dont on verra l’ufage.
Les pièces qu’on voit,fig. 2 .9 1 , 9 1 , 9 1 , 8c fig. y.
9 1 , s’appellent platines à plombs avec leurs plombs à
platines; elles font compofées de deux parties, la fupérieure
qu’on voit fig. 8. 8c qu’on nomme plomb à
platine, & l’inférieure qu’on voitfig. 9 . qu’on nomme
platine à plomb.
Le plomb à platine a deux fentes à fa partie large,
& reçoit dans fes fentes deux platines à plomb qu’on
y fixe, enforte qu’il en réfulte le tout de la fig. y. ce
tout a à fa partie poftérieure un petit crochet qu’on
voit fig. 8. la queue d'aronde a à fa partie poftérieure
line entaille en bifeau, toute femblable à ce crochet,
enforte que tous les crochets des plombs à platines
rempliffent l’entaille ou le bifeau de la queue d'aronde,
à laquelle ils demeurent fufpendus par leurs crochets
; ils font appliqués du refte contre le corps de
la barre à platines.
On les fixe contre le corps de la barre à platines
par les plaques de barre à platines 9 2 ,9 2 , & qui font
elles-mêmes fortement attachées par deux écrous 8c
deux v is , comme on voit fig. x.
Les pièces 93, 93 , qu’on v o it, fig. x. attachées
au corps des barres à platines par des éminences qüi
entrent dans une charnière qui tient àu corps de
barre à platines, 8c qui leur permet de fe mouvoir,
s’appellent pouces : on verra ci-après l’ufage des
pouces.
Paffons, aux grandes pièces 8 5 ,8 5 , fig. 2. on les
appelle abattans ; il faut y diftinguer plufieurs parties
: on voit fur leur furface antérieure unepieùe 94,
94, qu’on appelle garde platine ; fur leur furface pof-
terieure unepiece 95 ,95 , qu’on appelle le crochet de
dedans de l'abattant, & feus leur partie inférieure,
une piece 96,^96, qu’on appelle le crochet de deffous des
abattans. Il n’y a pas une de ces pièces qui n’ait fon
ufage relatif à fon lieu & à fa configuration ; mais
Tome I I ,
cét ufage né s’entendra bien que quand la mafchinfe
entière fera formée; 8c que nous traiterons de là
main-d'cèttvn-.
La piece qu’on voit, fig. 2.97, 97, fixée au bas defc
abattans par fes extrémités; & recevant fur fon milieu
les q lieues des platines à plomb, s’appelle la ban'é
a poignet. Les parties a b, A B , font celles que l’ou*
vrier tient dans fes mains, dont les doigts paffent en
deffous; 8c lé pouce en deffus, de maniéré qu’il puiffe
etre appliqué contre la partie que nous avons appellée
pouce ; cette barre s’appelle, auffi barre à boîte ;
parce qu’elle forme une efpece de boîte dans laquelle
les queues des platines à plomb font enfermées.
On voit,fig. ià. le deffus de cette boîte: les extrémités
de ce deffus font faites eh-coin, 8c s’appliquent
dans lès lieux cd , C D de la barre, fig. 2. où
elles font retenues par deux goupilles dont on voit
lés trous en e, E ; à là. barre;
Ce deffus né gêne pas les qiieueS des platines à
plomb. Voilà toutes les parties qui forment le feptieme
affemblage.
Il ne s’agit plus que d’ajouter cet affemblage au fixieme
affemblage pour avoir le huitième : c’eft cette
addition que nous allons confidérer.
Hu it iè m e As s em b l à g ë . Planche VI.
, Oh voit dans cette fig. /.le feptieme affemblage
joint au fixieme.
L’extremité fupcrieüre des abattans eft ajuftée dans
la charnière des epaulieres ; les tirans font pris dans la
charniers des,porte-tirans ; les pouces répondent au-def-
fous de la partie antérieure des contre-pouces-, Us platines
à plomb fempiiffent les intervalles vuides qui
reftoiententreles<rig7/i//w.ily a entre chaque aiguille
une platine ; il rie s’agit plus que d’attacher en A , a,
fur les bras deprejfe, la piece .98,98, qu’on voit fig.
ix. & qu’on appelle laprèffe-, que de placer toute
cette machine in x le fû t, ou fur le bois, 8t qiie de
travailler.
Car voilà la machine entière & coihplette : voilà
ce qu on appelle le métier à bas : voilà toutes fes par*
ties, & la maniele dont elles s’affemblent ; il ne refte
maintenant que d’en expliquer le jeu, ou que de traiter
de la main-d'oeuvre'. -
O B S È A V A T I o k .
Mais avant que de paffer au dernier affemblage
celui du métier avec fon fû t , j’obferverai qifil faut
urie-extrême précifion dans là configuration des parties
du metier. Il faut que les intervalles que laifferit
entr’éux les cuivres , répondent bien exactement aux
rcjforts de grille ; que l’épaiffeur des plombs à aiguilles
foit bien compaffée pour qu’il n’y ait pas plus de
plombs à aiguilles que de platines à ondes , & que chaque
platine à ondes laiffe toujours entr’elle 8c celle
qui la fuit trois aiguilles ; que les plombs à platines à
plomb foient bien compaffés, pour que l’épaiffeur
d’un de ces plombs foit „double de l’épaiffeur d'un
plomb a aiguilles ; que les deux platines que porte cha-r
cun de ces plôpibs, fe rencontrent bien dans les deuiC
intervalles que laiffent entr’ellës les trois aiguillei
prifes entre chaque platine à ondes, 8c que toutes
ces parties délicates fe meuvent librement les unes
entre les autres.
C o r o l l a i r e I X . %
J’ai dit <jue l’intervalle de barre fondue lur leqnéi
font difpofes les cuivres étoit de quinze pouces : j’ai
travaillé chez le fleur Barrât, le premier Ouvrier
dans fon genre, & le dernier qu’on verra peut-êtré
de la même habileté, fur uri quarante-deux, c’eft*
à-dire, un métier qui portoit lur chaque trois, pou*
ces d e barre fondue , quarante-deux cuivres. La barré
fondue entière avoit donc deux cents dix cuivres ,
il y avoit donc deuxeerits dix ondes, deux cents dix
platines à ondes, quatre çe'nts vingt platines àplojpb,
O