tenans & aboutiffans les uns a * autres, agiffent l’un
contre l’autre pour s’obliger refpsaiyement à les lé-
parer, en y plaçant de nouvelles bornes, ou en reta-
bliffant les anciennes, qui auroient été'tranfportées
ailleurs ou par cas fortuit, ou par le fait de l’une des
parties.
L’adlion de bornage eft mixte. Voye^ Action.
On parvient à borner deux héritages par trois
moyens : par les bornes qui ont été miles fur les confins
pour lervir de limites, par titres & par témoins.
La maniéré de pratiquer ces deux dernieres preuves
elf la même qu’en toute autre adtion. Par rapport au
premier, onreconnoît qu’une pierre a été mile pour
fervir de borne & de limite, quand on trouve deffous
des garants ou témoins, c’eft-à-dire deux ou trois
morceaux d’une pierre plate, que les mefureurs &
arpenteurs ont accoutumé de mettre aux côtes de
la borne quand ils la plantent. On appelle çes petites '
pierres garants ou témoins, parce qu’elles font des
témoins muets qui certifient la vérité. (H)
* BORNES, TERMES, LIMITES, JGramm.)
termes qui font tous relatifs à l’etendue finie ; le terme
marque jufqu’oii l’on peut aller: les limites, c e qiBil
n’eft pas permis de paffer : les bornes, ce qui empe-
che d’aller en-avant. Le terme eftunpoint; les Limites
font une Ligne; les bornes un obftacle. On approche ou
l ’on éloigne le terme : on étend ou l’on refferre les Limites
; on avance ou l’on recule les bornes. On dit les
bornes d'un champ, les Limites d une province, le terme
d'une courfè.
* BORNE, f. m. fe dit en général de tout ligne de
limites, & cette définition convient tant au fimple
qu’au figuré. Ainfi, Borne, en Droit, eft toute feparation naturelle
ou artificielle, qui marque les confins ou la ligne de
divifion de deux héritages contigus. Quand il n’y en
a pas de naturelles, les arpenteurs en placent d’artificielles.
Foyei ci-dejfus BORNAGE.
Il y a peine d’amende contre ceux qui enlevent &
déplacent les bornes, dans le deflein d empieter fur
l’héritage vQifin. (H) . .
Boris? »? batiment, en ArchiieUun.eü. une et-
pece dfeÿrie tronqué de,pierre duré, à hauteur #ap-
pnt, à rehKQgnure ou au-devant d un mur de iacc,
pour le défendre des voitures.
JimneJeeirque-, piètre en maniéré de.cone, qui
fér'voïÉdê but chez les fereéf ÿpçmr terminer la longueur
de la llade, & qui réglqit chez les Romains la
cottrfe des chevaux dans les' cirques &les hippodromes,,
ce qu’ils hommoient meta.- (/’) - - /
BORNEO, ( 6'Air.*)lie d’Afie, dans les Indes,
l ’une des t ro is grandes îles de là Sonde ; elle fut découverte
en I,jzt , par dom GeorgesMenèzés, portugais
Eettë île , qui à environ 600 lieues dé tour,
eft fouslaligne-Tout ce pays eft très-fertile ;'ïl abonde
en cafte, dire, camphre , poivre,herbes aromài
tiques, bois odoriférans ôc refineux, le riz y eft le
meilleur de toute TAlie.îl.y a suffi de grandéSafôrêts rempliesd’animauxfinguliers jle plus extraordinaire
fans doute, eft celui que l’on appelle hommefauvage ; il eft, à ce qu’on dit, de la hauteur des plus granÿ
hommes ; il a la tête ronde comme la nôtre,des y « « ,
une bouche, un menton un peu differens, des nôtres,
prefque point de nez, & le longs poils. Ces animaux ccoorûptse tnotu ptl ucso uvviteer tq du’ea fdfèézs
cerfs; ils rompentdans les bois lies branches d’arbre,
avec Wquelles ils aftomroer.t ies patïans, dont enfui-
te ils fucent le fang : c’eft ce qu’en rapporte une lettre
ihfèréë.dans les MémoiresdtTrivoux en ijo i. Ces
bêtes, que l’ôn trouve au premier coup d’oeil re/fera-
bler fi fort à l’homme , St qui examinées en détail en
différent prefque dans tous les traits,pourtoient bien
n’êtreque des finges, dont des voyageurs, amis du
merveilleux, ont exagéré un peu la taille, l’agilité
à la courfe, & beaucoup la conformité à l’efpece
humaine. On y voit auffi des finges rouges, noirs
ou blancs, appelles oncas, qui fourmftent de très-
beaux bézoards.
Cette île contient plufieurs royaumes ; le principal
eft celui &e Bornéo, dont la capitale eft la ville du
même nom ; elle eft bâtie dans un marais, fur pilotis
comme Venife ; fon port eft grand & beau. Le roi de
Bornéo n’eft que le premier fujet de fa femme, à qui
le peuple & les grands défèrent toute l’autorité : la
raifon en eft qu’ils font extrêmement jaloux d’être
gouvernés par un légitime héritier du throne, Ô£
qu’une femme eft Certaine que fes enfans font à elle,
ce qu’un mari n’ofe aflïirér. Journal des Savans du
mois de Février 168 o.
BORNER, v- a&. ( Jardinage.) du bouis, par exemple,
c’eft, lorfqit’il vient d’être planté, lui donner
avec le dos du plantoir ou avec les mains, la forme
& le contour qu’il doit avoir fuivant le deflein, en
plombant bien la terre tout au-tour de peur qu’il ne
s’évente. (K )
BORNHOLM, (Géog.) île de l’Océan, appartenante
au royaume de Danemark, à 20 lieues des
côtes de la Scandinavie ; elle contient une ville nommée
Rottum, & deux châteaux.
B o r n h o l m , île de la mer Baltigue.
BORNO ou BOURNOU, (Géog. ) ville & royaume
d’Afrique, dans la Nigritie, avec un lac & un
defert de même nom; on croit que c’eft le pays des
anciens Garamantes. On dit que les habitans n’ont
point de religion, que les femmes y font communes,
& que les particuliers n’y reconnoiffent pour leurs en-
fans que ceux qui leur reffemblent. Le pays abonde
en troupeaux, en millet, & en coton. Il eft entre le
3 2 & le 41 de Long. & le 10 & le 20 de lat. Le lac de
Borno eft célébré parce que lé Niger le traverfe.
B o r n o , (Géog.) petite riviere de la Savoie, q u i
fe jette dans l’Arve.
BORNOYER ou BORNEYER , c’eft regarder
avec un oeil, en fermant l’autre, pour mieux juger
de l ’alignement, ou connoître fi une furface eft
plane, ou de combien elle eft gauche. Foyt{ D é g
a u c h i r . (D )
BORNSTADT, (Géog.) petite ville de laTranfil-
vanie, à deux lieues d’Hermanftadt.
BOROUBRIDGE, ( Géog. ) ville d’Angleterre |
dans la province d’Yorck ,fur la riviere d’Youre, à
cinq lieues d’Yorck. Long. 16, 5. lat. 64.
BORRELISTES,f. m. pi. (Hijl. ecclef) M. Stoupp,
dans fon Traité delà religion kollandoife, parle d’une
fette de ce nom dont le chef étoit Adam Boreil, Zé-
landois, qui a voit quelque connoiffance des langues
hébraïque, greque & latine. Ces Borrelijles , dit
M. Stoupp, fuivent la plus grande partie des opinions
des Mennonites , bien qu’ils ne fe trouvent
point dans leurs affemblées. Ils ont choifi une vie
fort lévere, employant une partie de leur bien à faire
des aumônes, & s’acquittant d’ailleurs avec grand
foin de tous les devoirs d’un homme chrétien, félon
l’idée qu’ils s ’en forment. Us ont en averfion "toutes
les églifes, & l’ufage des facremens, des prières publiques,
& de toutes les autres fon&ions extérieures
du fervice de Dieu. Ils foûtiennent que toutes les
églifes qui font dans le monde, & qui ont été après
la mort des apôtres & de leur premiers fucceffeurs,
ont dégénéré de la pure do&rine qu’ils avoient prê-
chée, parce qu’elles ont fouffert que la parole de
Dieu infaillible contenue dans le vieil & le nouveau
Teftament, ait été expliquée & corrompue par des
do&eurs qui ne font pas infaillibles , & qui veulent
faire paffer leurs confeffions, leurs catéchilmes, leurs
liturgies ôc leurs fermons, qui font des ouvrages des
hommes, pour ce qu’ils lie font point. Ces Borrelijles
foûtiennent qu’il ne faut lire que la feule parole de
Dieu
Dieu , fans y ajouter aucune explication des hommes.
M. Stoupp qui nous a donné cette defeription
des Borreliftes, allure qu’il les a connus en Hollande.
B
BORRIANO, (Géog.) petite ville d’Efpagne dans
le royaume de Valence, fur le bord de la Méditerranée.
BORROMÉE , (Géog. ) petite île du duché de
Milan extrêmement ornée, dans le lac de Corne.
Borromées , (Les îles) Géog. ce font deux îles
agréables du duché de Milan, à la partie méridionale
du lac Majeur.
* BO R R O V , (Hiß. nat.) arbre ou bois des Indes
; fon écorce eft couverte d’épines crochues ; fi
Ion y fait une incifion, il en fort un fuc purgatif : il
eft fi poreux, qu’il n’eft même pas bon à brûler. Il
paroît par ce détail que cette plante eft peu connue.
BORROZAIL, (MedecineJj ou le Zail des Ethiopiens
, maladie épidémique régnante dans les environs
de la riviere de Senega : elle attaque les parties
honteufes ; cependant elle différé de la vérole, quoiqu’elle
doive fon origine à un ufage immodéré des
femmes, pour lefquelles les habitans de ces contrées
ont une paflion violente. Cette maladie s’appelle
dans les hommes afab, & dans les femmes ajfabatus.
Blancard. (N )
BORSHOLDER, f. m. (Hiß. mod.) nom qu’on
donnoit anciennement en Angleterre au doyen ou
chef d’une certaine fociété qu’on appelloit décurie ,
parce qu’elle étoit compofée de dix hommes qui fe
cautionnoient folidairement, & s’obligeoient envers
le roi de répondre de tout ce qui pourroit fe commettre
de contraire aux lois par leurs affociés. Si l’un
d’eux venoit à prendre la fuite, les autres étoient te-
nus de le repréfenter dans le terme de trente jours,
ou de fatisfaire pour lu i, félon la qualité de la faute
qu’il avoit commife. Le roi Alfrede qui régnoit vers
l ’an 880, divifa toute l’Angleterre en comtés, chaque
comté en centuries, & celles-ci en décuries ou
dix claffes de bourgeois confidérables, dont le doyen
fut appellé borsholder, c’eft-à-dire le principal répondant
, ou le vieillard du bourg; Spelman, glojf.
archeolog. Foye%_ D lX A IN E . (G ) |
BORSTEL, ( Géog. ) ville de "Veftphalie, dans
l'évêché d’Ofnabrug.
BORT, ( Géog.) petite ville de France, dans la
province de Limofin, fur la Dordogne.
BORTWICK, (Géog.) ville de l’Ecoflê méridionale
, dans la province de Lothian.
BORTINGLE , terme de riviere , efpece de plat-
bord , qui fert de hauffe au bord du bateau lorfque
la quantité de charge lui fait prendre trop d’eau.
BORVA, (Géog.) petite ville & château de Por-
tugal, dans la province d’Alentéjo, à deux lieues de
,Villa-Viciofa.
BORUWANNY, (Géog.) ville du royaume de
Bohème, dans le cercle de Bechin.
BORYSTHENE, (Géog.) grand fleuve ; on l’appelle
aujourd’hui Dnieper, ou Nieper. Il prend la
fource dans la Ruflie, & la fépare de la Lithuanie,
traverfe l’Ueraine, & tombe dans la mer Noire à
Oczakow. Il eft très - large à fon embouchure, &
d’une navigation dangereufe à caufe des rochers qui
s’y trouvent, & de 70 îles qu’il forme, qui font habitées
par les Cofaques de Zaporow.
BOSA, (Géog.) ville maritime dans la partie occidentale
de l’île de Sardaigne, avec une citadelle &
un allez bon port. Elle eft fituée fur la riviere de Bofa,
à fept lieues d’Alghier. Long. 26. îS . lat. 40. \cf,
BOSCH, (Géog.) petite île dans la mer çlu Nord,
près les côtes de la Frife,
BOSCO ou BOSCHI, ( Géog. ) petite ville d’Italie
au Milanes, dans l’Alexandrin. Elle eft fur la ri-1
yiere d’Orbe, à deux lieues d’Alexandrie.
J'orne II,
BOSENHAM, (Géog.) ville d’Angleterre dans la
province de Suffex.
BOSINGEN, (Geog.) ville de Suiffe dans \e esn*
ton dp Fribourg, fur la riviere de Senfen.
BOSNA, (Géog.) riviere de Bofnie, qui fe jette
dans la Save à Arki.
BOSNIE, (Géog.) province de la Turquie en Eu*
rope, ainfi nommée de la riviere Bofna qui y coule.
Elle fe divife en haute & baffe: elle eft bornée an
nprd par l’Efclavonie, & au fud par l’Albanie,
BOSPHORE, f. m. (Géog.) nom que les anciens
donnoient à un détroit ou canal de mer d’une très»
petite étendue. Foye£ D é t r o i t , M e r , & c .
On n’a donné ce nom qu’à deux détroits de la nier
Méditerranée; le bofphore de Thrace, Ôc lé bo/pAor*
Cimmerien.
Le bofphore Cimmerien eft le détroit qui fert de communication
au Pont-Euxin ou à la mer N oire, avec
le Palus-Méotide. Il tiroit fa dénomination dés Gim-
meriens, nation célébré dans l’antiquité. On lui &
donne depuis le nom de détroit de Zabache.
Le bofphore de Thrace , ou canal de Conjlantinople 9
eft le détroit par lequel la Propontide ou là mer de
Marmara communique au Pont-Euxin, ou à la meç
Noire. Il a environ fix lieues marines de longueur.
Sa largeur en quelques endroits n’eft que d’environ
quatre cents toifes. L’un de fes bords appartient 4
l’Europe, l’autre à l’Afîe.
Ce mot eft grec, /SoWopo? ; il eft formé de @îsc, boeuf%
& vrâpoc, pajfage. Ainfi le mot bofphore paroît fignifier
en général un bras de mer affe^ étroit pour qu’un boeuf
put le paffer à la nage. C ’eft auffi l’opinion de plu*
fleurs fàvans.
Cependant fi l’on convient de l’étymologie de ce
mot, on ne convient pas de la raifon de cette étymologie,
principalement pour le bofphore de Thrace,
Nymphius raconte que les Phrygiens voulant paffer
ce détroit conftruifirent un navire, à la prôüe duquel
il y avoit une figure de tête de boeuf, & qui appa»
remment pour cela fut appellé /3SÇ, boeuf.
Denys le Géographe, Val. Flaccus, Apollodore,
Marcellin , &c. difent qu’Io fille d’Inaohus, ayant
été changée en vache par Junon, paffa ce détroit,
qui de-là fut nommé bofphore,
Arrien dit que les Phrygiens ayant reçu une ré»
ponfe de l’oracle qui leur ordonnoit de fuivre la rpq?
te que leur marqueroit un boeuf, ils en tourmente»
rent un qui fe jetta à la mer pour éviter leurs pour»
fuites, & paffa ce détroit à la nage. D ’autres dlfçnt
qu’un boeuf tourmenté d'un taon, fe jetta dans le
détroit & le paffa : d’autres, que tout détroit étoit
autrefois appellé bofphore : d’autres, que quand les
habitans des côtes vouloient paffer le bofphore de
Thrace , ils joignoient des bateaux enfemble, & y
atteloient des boeufs. Chambers.
BOSQUET, f. m. ( Jardinage. ) petit bois planté
dans les jardins de propreté; c’eft comme qui diroit
un bouquet de verdure, un bois paré, au milieu duquel
on trouve ordinairement une falle ornée de fontai*
nés & de pièces de gafon, avec des fiéges pour £§
repofer.
Les bofquets font le relief des jardins ; ils forment *
une de leurs principales parties , & font valoir tou»
tes les autres : c’eft par leur moyen qu’on couvre
toutes les vûes defagréables. On leur donne toute
forte de figures, telles que des étoiles, des quincon*
ces, cloîtres, falles vertes, galeries, labyrinthes
croix de S. André, pattes d’oie, chapelets, guillç,
chis, culs-de-faes, carrefours, cabinets, &c.
Le bofjuet repréfçntç dans la P(, F I , eft un quar»
Y. y