Septième Table. Comparaifon de ^ la rejifuinoc du bois >
trouvée par les expériences précédentes , & de la ré~
/fiance du boisfuivant la réglé que cette réfifiance efi
comme la largeur de la pièce, multipliée par le quarté
de fa hauteur., en fuppofant la mime longueur*
Nota. Les àftérilmes marquent que les expériences n’ont pas été faites.
Long, des pieces.
G r o s s e u r s .
4
pouces.
5
pouces.
6
pouces.
7
pouCes.
8
pouces.
Pits. Livres. Livres. Livres. Livres. Livres.
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Le bois fur pié prend différentes dénominations félon
fes différentes qualités. Il s appelle :^
Bois arsin , lorfqu’il a été maltraité par le feu.
BBois blanc. Foye{ Blanc-bois. ois bombé , s’il a quelque courbure naturelle.
Bois carié ou vicié , s’il a des malandres ou
noeuds pourris. _ / , . ,
Bois chamblis , quand il a été maltraite par les
vents , foit qu’il ait été déraciné & renverfé , foit
que les branches feulement en ayent été rompues.
Bois CHARMÉ, lorfqu’il a reçû quelque dommage
dont la caufe n’eft pas apparente, & qu’il menace
de périr ou de tomber.
Bois en défends, lorfqu’il eft défendu de le couper,
& qu’ayant été reconnu de belle venue, on veut
lui laiffer prendre tout fon accroiffement. Ces défends
nefontguere d’ufage que dans les grandes forêts ou
les bois dégradés ou trop jeunes, pour qu’on en puiffe
faire ufage. Les taillis font en défends de droit jufqu’à
cinq & fix ans. Le défends s’étend toujours aux chèvres
cochons, moutons, & autres animaux mal-fai-
fans, hormis le tems de la glandée pour les cochons.
Bois défensable , lorfqu’il eft permis, par celui
à qui il appartient de permettre, de faire les coupes
& paillons convenables, parce qu’il eft en état
deréfifter.
Bois encroué , lorfqu’il a été renverfé fur d’autres
en l’abattant, & que fes branches fefont entrelacées
avec les branches des arbres fur lefquels il eft
tombé.
L’ordonnance défend d’abattre les bois fur lefquels
4 ’autres font ençroüés.
Bois EN étant, quand il eft debout.4
Bois à faucillon , lorfqu‘il s’agit d’uli petit
taillis qu’on peut abattre à la ferpette.
Bois gelif, s’il a des gerfures ou fentes caufées
par la gelée.
Bois MARMENTÀUX OU DE TOUCHE , lorfqu’ils
entourent un château, une maifon, un parterre, &
qu’ils lui fervent d’ornement. Les uliifruitiers n’en
peuvent difpofer.
Bois mort, s’il ne végété plus, foit qu’il tienne
à l’arbre , foit qu’il en ait été féparé. Foye^ Mort.
BOIS.
Bois mort en Pie , s’il eft pourri fur pié , fans
fubftance , & bon feulement à brûler.
Bois EN PUEIL, fi c’eft un bois qui ait été nouvellement
coupé, & qui n’ait pas encore trois ans. Il eft
défendu d’y tailler entrer aucun bétail.
Bois rabougri , s’il eft malfait, tortu, & de
mauvaiie venue.
Bois recÉpÉ , quand fur quelque défaut qu’on lui
a remarqué , on l’a coupé par le pié pour l’avoir plus
promptement & de plus belle venue.
Bois sur le retour , lorfqu’il eft trop vieux ,
qu’il commence à diminuer de p rix, & que les chênes
ont plus de deux cents ans. Bois de haut revenu, s’il eft de demi-futaie
de 40 â 60 ans.
Bois vif, quand il porte fruit & qu’il vit, comme
le chêne, le hêtre, le châtaigner, & autres qui ne
font point compris dans les morts-bois.
Le bois abattu ou pris félon la première acception
du termè bois, ou relativement aux ufages qu’on en
fait dans la fociété , petit fie diftribuer en bois de char-
pente, de feiage, de charronage, & de chauffage.
Des bois de charpente. La provifion des bois de charpente',
pour la fourniture de Paris,* fe fait par trois
fortes de.marchands, les forains domiciliés , les forains
qui vendent en arrivant, & les regratieps., qui
ont leurs magafins dans, la ville & les rauxbourgs ,
mais ailleurs que fur les ports. Ces marchands forment
trois corps féparés, mais fans communauté ni
entr’eux ni en particulier. C’eft un commerce libre.
L’ile Louvier a été le lieu d’abordage des boisa, bâtir.
Tous les marchands ont eu le même droit d’y defeen-
dre. Chacun prenoit la place qui lui convenoit, fans
payer de droit, obfervant feulement de ne pas occuper
trop de terrein. Les forains domiciliés tiennent en
tout tems leur chantier ouvert pour le fervice du
bourgeois ; il n’eft lujet à aucune vifite de police : le
forain non domicilié eft obligé de tenir port pendant
trois jours, afin de donner le tems au bourgeois de fe
pourvoir ; les charpentiers & menuifiers ont la préférence
fur les regratiers , & peuvent même rompre
leur marché. Le regratier peut faire exploiter pour
fon compte : mais il ne peut laiffer fon bois fur le9
ports ; il faut qu’il le fafî'e entrer dans fies chantiers
immédiatement après l’achat.
Le commerce des bois, foit de chauffage, de charpente
ou de menuiferie, pris en grand & dans la forêt
, demande une grande expérience :^on peut y perdre
ou y gagner beaucoup; le moindre mécompte fur
l’étendue du terrein, la quantité des bois, leur qualité
, l’exploitation & letranfport, tirent à des confé-
quences immenfes ; & tel marchand croit fa fortune
faite, tant que fon bois eft fur pié, qui fe trouve à
moitié ruiné quand il eft abattu.
Le bois de chêne eft le meilleur de tous les bois pour
la charpente, à caufè qu’il ne pourrit point facilement
quand il eft employé fur terre & dans l’eau ,
& qu’il eft plus fort que les autres bois.'
Le bois de châtaigner eft bon pour les mêmes ouvrages
, pourvu qu’il foit à couvert. La plupart des
anciens édifices on leur charpente de ce bois.
Le bois d'aune no. pourrit point non plus dans l’eau,
€e
ce qui fait qu’on en fait des tuyaux de pompes 8t de
conduites d’eau.
Les chênes , pour pouvoir en faire du bois bon
pour l’ufiage de la charpenterie, ne doivent point
être abattus avant foix^nte ans, & plus tard que deux
cents ans ; parce qûB, paffé deux cents ans * ce bois
.dépérit*« qu’ay&nFioixante ans il eft trop jeune.
Dans là Charpëhte on employé de deux fortes de
bois , le bois de brin & le bois de feiage.
Le bois de brin eft celui qui fe fait en ôtant les quatre
doffes & le flache d’un arbre en l’équarriffant.
Le bois de feiage fe tire ordinairement des bois
courts & trop gros, ou des pièces moins faines. On
en parlera plus au long ci-deffous.
Le bois de chêne qu’on nomme bois gros ou doux,
eft celui qui eft moins poreux & fans fil, & a moins
de noeuds que le bois ferme ; & il n’eft bon pour 1’u-
làge des menuifiers, que pour faire des panneaux &
des affemblages qui ne fatiguent point ; car il ne vaut
rien pour les bâtis de portes, & tout ce qui peut
fouffrir la moindre fatigue.
Le bois dur ou ruftique, eft celui qui a le fil gros. Il
vient dans les terres fortes & fonds pierreux & fa-
blonneux, & au bord des forêts.
Les bois légers font les bois blancs, comme fapins,
tilleuls, trembles, Sec. Les charpentiers ne s’en ferment
que dans les cloifons au défaut du chêne.
Bois , un centdebois ; c’eft , un terme de Charpentier,
foixante-douze pouces de longueur fur fix pouces d’é-
quarriffage.Tout le bois de charpente fe réduit à cette
mefure , & une. feule poutre eft comptée pour autant
d’autres, qu’elle contient de fois cette mefure , foit
pour la vente, foit pour la voiture, foit pour le toifé.
Le bois de charpente prend différentes dénominations
félon fes différentes qualités ; il s’appelle :
Bois affoibli , quand on a diminué confidéra- 1
blement la forme d’équariffage, en le rendant difforme
, courbe, ou rampant, pour laiffer des boffages
aux poinçons, ou des encorbellemens aux poteaux
fous les poutres qui portent dans les cloifons. Au refte
ce bois fie toife dans le plus,gros du boffage. Bois apparent, lorfqu’étant en oeuvre , comme
dans les ponts de bois, planchers, cloifons, &c.
il n’eft point recouvert de plâtre ou autre matière.
Bois blanc , quand il tient de la nature de l’aubier
, & fe corrompt facilement. eftB cooiusr bbéo eung qeue, lqquuaen ednild aro diut. bombement, ou qu’il
. cô^ tBéo. is c antiban , lorfqu’il n’a du flache que d’un
pe Bouo isa uc roarbroto.yé , quand il a été dreffé à la varloBois
déchiré , celui qui revient de quelque ouvrage
mis en pièces, pour raifon de vétufté ou autre.
: Bois deverse ou gauchi , Iorfqu’après avoir
été travaillé & équarri, il n’a pas confervé la for-
- me tpi’on.lui a donnée, mais s’eft dejetté, courbé,
incliné & déformé de quelque maniéré & par quelque
caufe que ce foit.
< Bois d’échantillon, quand les pièces de fois
font d’une groffeur & longueur déterminée. Bois échauffe ; lorlqu’il commence à fe gâter
• & à pourrir, & qu’on lui remarque de petites taches
. rouges & noires, ce font ces fortes de bois que quel-
• ques-uns appellent bois pouilleux.
- Bois d’entrée , s’il eft entre verd & fec. Bois d’équarrissage , quand il eft propre à
; recevoir la forme d’un parallelepipede : il ne s’équar-
rit point de bois au-deffous de fix-pouces de gros.
' , ®ois^ï^-Ache , quand il ne pourroit être bien
; équarri fans beaucoup de déchet, & que les arrêtes :
. n en font point vives.
I H H I I 1 ^orLqu’iI eft coupé, abbatu &
çouQielujrtgrrfi... ' f
Tome IÏ,
Bois en grUme , s’il n’eft point équarri, & fi on
Ia pempepllléosy ép idloet tiosiute fa groffeur, par exemple* en pieux
iwie rencontre * avec la belaiguë;
Bois mouline , s’il eft pourri & ronge des versi
Bois qui fe tourmente, lorfqu’il fe déjette, étant
employé trop verd ou trop humide.
Bois refait * quand de gauche & flache qu’il
étoit, il eft équarri & redreffé au Cordeau fur fes'
Bois de refend , lorfqü’on Ta mis par éclat pour
faire le merrein, les lattes , les échalats, du boif-
feau *• &c.
Bots rouge, s’il s’échauffe, & s’il eft fujet à
pourrir;
Bois roulé* quand les cernes ou crues de chaque
annee font féparées * & ne font point de corps ;
ce bois n’eft bon qu’à brûler. On dît que le fois devient
roulé,.lorfqu’étant en lève il eft battu par le
vent.
noeBudosi sv isciaeiunx ,& g naleet, *f iîfoturlfeq.u’il eft fans malandres,
desB cooisu rbteosr, &tu n ,’ eqfut abnodn i ql unee ppoeuurt lfae rmviarr qinue’à. faire
Bois tranché , s’il a des noeuds vicieux ou fils
obliques qui coupent la piece, Sc la rendent peu
propre à refifter à la charge Scà être refendu.
Bois vermoulu , s’il eft piqué de vers;
Bois vif , lorfque les arrêtes en font bien vives &
fans flache , & qu’il ne liii refte ni écorce ni aubier*
f Bois de charronage : on comprend fous cetté
dénomination tout celui qui eft employé par les Charrons
à faire des charrettes , des roues , &c. commfe
Y orme, le frêne, le charme, Sl Y érable; la meilleure
partie s’en débite en grume. Voye^ les articles de
ces bois.
Bois D E CHAUFFAGE ; le,fo/y de chauffage eft neuf
ou flotte. Les marchands de bois neuf (ont ceux qui
embarquent fur les ports des rivières navigables des
fois qui y ont été amenés par charroi ; & ils les empilent
enfuite en théâtre, comme On le y.oit fur les
ports, & autres places dont la ville Paris leur a accordé
l’ufage. Foyei Chantier. Ces fortes de marchands
ne font guere que le tiers de la provifion de
cette ville, &c.
Les marchands de bois flotté font ceux qui font
venir leurs bois des pro vinces plus éloignées. Us les
jettent d’abord à bois perdu fur les ruiffeaux qui en-
trentdans les rivières fur lel'queiles ce commerce
eft établi ; enfuite ces mêmes rivières les amènent
elles-mêmes encore à bois perdu jufqu’aux endroits
où fl eft poflîble de les mettre en trains, pour les conduire
à Paris ; après néanmoins les avoir retirés de
l’eau avant de les flotter en train, & les avoir fait
fécher fuffifamment, fans quoi le bois iroit à fond;Ces marchands font les deux autres tiers de la prô-
vifion. v
Il y a quelques fiecles que l’on étoit dans Tappré-
henfion que Paris ne manquât un jour dt bois de chauffage;
les forêts des environs 1e détruifoient, & Ton
prévoyoit qu’un jour il faudroit y traniporter le bois
des provinces éloignées ; ce qui rendroit cette mar-
chandife fi utile & d’un ufage fi général , d’un prix
exorbitant, occafionné par le coût des charrois. Si
1 on eut demande alors à la plupart de ceux qui fen-
tent le moins aujourd’hui le mérite de l’invention
du flottage des bois, comment on pourroit remédier
au terrible inconvénient doijton étoit menacé, ils y
auroiënt été, je crois,bien embarrafiès ; l’accroiffe-
ment & l’entretien des forêts euffent été félon toute
apparence, leur unique reffource. C ’eft en effet à ces
moyens longs, coûteux & pénibles , que le réduifit
alors toute la prudence du gouvernement ; & la ça-
Q ï