
cofité , foit par leur texture trop forte pour céder à
l’aôion des organes de la digeftion : la pléthore, les
hémorrhagies considérables , les diarrhées » les pertes
dans les femmes , les fleurs blanches., ainfi que
'leur ceffation fubite-, l’oifiveté , les veilles immodérées
, font autant de caufes de la cacochymie , qui
■ eft elle-même la caufe d’une infinité de maladies.
Un régime doux , un exercice modéré* quelques
’légers purgatifs appropriés au tempérament, au fexe
& à l’âge de la perfonne menacée de cacochymie , en
■ font les préfervatifs. (N)
CACONGO, ( Geog. ) petit royaume d’Afrique,
dans le Congo , fur la riviere de Zair ; Maleniba en
«fl la capitale.
CACOPHONIE., f. f. terme de Grammaire ou .plutôt
Rhétorique.: c’efl un vice d’élocution, c’eft un
fon defagréable ; ce qui arrive ou par la rencontre
de deux voyelles ou de deux fyllabes ,vOu enfin de
deux mots rapprochés , dont il réiulte union qui déplaît
à l’oreille.
Ce mot cacophonie vient de deux mots Grecs ; m-
koç , mauvais , 6c <pu>vn , voix , fon.
Il y a cacophonie, fur-tout en vers, ,par la rencontre
de deux voyelles : cette forte de cacophonie fe
nomme hiatus ou bâillement, comme dans les trois
derniers vers de ce quatrain de Pibrac , dont le dernier
eft beau :
Ne vas au bal qui n'aimera la danfe ,
Ni à la ruer qui craindra le danget ,
Ni au feftin qui ne voudra manger ,
Ni à la cour qui dira ce qu'ilpenfe.
La rime,qui eft une reïfemblance de fon, produit un
effet agréable dans nos vers, mais elle nous choque
en profe. Un auteur a dit que Xerxès tranfporta en
Perlé la bibliothèque que Pififtrate avoit faite à
Athènes , où Seleucus Nicanor la fit reporter : mais
-que dans la fuite Sylla la pilla : ces trois la font une
cacophonie qu’on pouvoit éviter en difant, mais dans
la fuite elle fut pillée par Sylla. Horace a d it , æquam
memento rebus in arduis fervare mentem ; il y auroit eu
une cacophonie fi ce poète avoit dit mentem memento ,
quoique fa penfée eût été également entendue. Il eft
vrai que l’on a rempli le principal objet dp la parole,
quand on s’eft exprimé de maniéré à fe faire entendre
: mais il n’eft pas mal de faire attention qu’on
doit des égards à ceux à qui l’on adreffe la parole : il
faut donc tâcher de leur plaire ou du moins éviter ce
qui leur feroit defagréable 6c ce qui pourroit offen-
ler la délicateffe de l’oreille , juge févere qui décide
en fouverain , & ne rend aucune raifon de fe s déci-
iions : Ne extremorum verborum cum infequentibus primés
concurfus , aut hiulcas voces efficiat aut afperas ;
quamvis enim fuavesgravefque feptentioe , tarnen f i in-
conditis verbis efferuntur , ojfendent, quarum eft judi-
cium fuperbiffimum : quodquidem Latina linguafic ob-
fervat, nemo ut tam rufticus fit quin vocales nolit con-
jüngere. Cic. Orat. c. xxxxjv. (N)
C a c o p h o n i e , f. f. bruit defagréable, qui réfulte
du mélange de plufieurs fons difeordans ou diffonans.
Voyt^ D i s s o n a n c e , H a r m o n i e , &c. (O)
CA ÇO R LA , ( Géog. ) ville d’Efpagné, dans l’An-
daloufie ; fur le ruiffeau de Véga, à deux lieues de la
fource du Guadalquivir, fur les frontières du royaume
de Grenade.
CACOUCHACS, {Géog.) nation fauvage de l’Amérique
feptentrionale, dans la nouvelle France.
* CACTONITE, f. f. ( Hiß. nat. Litholog.) caclo-
nites ; pierre que quelques-uns prennent pour la farde
ou pour la cornaline. On a prétendu que fon feul
attouchement rendoit vittorieux, & que prife dans
ïa dofe d’un fcrupule elle mettoit à couvert des maléfices
; propriétés fi fabule ufes , qu’à peine ofons-
nous en faire mention.
CAD ou CADILS, ( Hift, anc.) fignifie en hébreu
une mefure de continence pour les liquides, une cruche
, une barrique, un feau ; mais dans S. Luc, c. xvj.
verf. G. il fie prend pour une certaine mefure déterminée.
Combien deveç-vous a mon maître ? cent cades
d'huile. Le Grec lit cent baths ; or le bath ou ephi con-
tenoit vingt-neuf pintes, chopine, demi-feptier, un
poiffon 6c un peu plus d’une mefure de Paris.
CADAHALSO , ( Géog. ) petite ville d’Efpagne,
dans la nouvelle Caftille.
CADALENS, ou C ADELENS, ( Géog. ) ville de
France dans l’Albigeois, au Languedoc.
CAD AN ou K AD AN , (Géog.) petite ville de.
Boheme, au cercle de Zatz , fur l’Egre.
C AD ARIEN ,(Hift, m o d nom d’une fe£le ma-
hométane. Les Cadariens font une feâe de Muful-
mans qui attribue les a étions de l’homme à l’homme
même, 6c non à un decret divin qui détermine fa
volonté.
L ’auteur de cette feûe fut Mabedben-Kaled-aî-
Gihoni, qui fouffrit le martyre pout défendre fa
croyance : ce mot vient de l’arabe “Hj? , kadara ,
pouvoir. Ben-Aun appelle les Cadariens , les Mages
ou les Manichéens du Mufulmanifme ; on les appelle
autrement Motaçales. (G )
CAD ASTRES,f. m. ( terme t l Aides ou de Finances
eft un regiftre public pour l’afliette des tailles dans
les lieux où elles font réelles , comme en Provence
ou en Dauphiné. L ecadaflre contient la qualité, l’ef-
timation des fonds de chaque communauté ou pa-
roiffe, 6c les noms des propriétaires. (H )
C adastre , ( Commerce. ) eft aufli le nom que les
marchands de Provence & de Dauphiné donnent
quelquefois au journal ou regiftre fur lequel ils écrivent
chaque jour les affaires concernant leur commerce
6c le détail de la dépenfe de leur maifon. Voye£
Journal £ Livr e. Diclionn. du Commerce, tom. I I .
pag. n>. (G)
CADAVRE, f. m. c’eft ainfi qu’on appelle le corps
d’un homme mort : il eft des cas où ne pouvant procéder
contre la perfonne d’un criminel, parce qu’il
eft mort avant que fon procès-pût lui être fait, on le
fait au cadavre, s’il eft encore exiftant, finon à la mémoire.
Voyelles cas dans lefquels cette forme de procéder
eft ufttèe, au mot MÉMOIRE.
Pour cet effet, le juge doit nommer un curateur au
cadavre ou à la mémoire, lequel prête ferment de bien
& fidèlement défendre le cadavre ou fa mémoire Toute
la procédure fe dirige contre ce curateur, à l’exception
du jugement definitif qui fe rend contre le cadavre
ou la mémoire du défunt.
Le curateur cependant peut interjetter appel du
jugement rendu contre le défunt : il peut même y
être obligé par quelqu’un des parens du défunt, lequel
en ce cas eft tenu d’avancer les frais pour ce
néceffaires.
Et s’il plaît à la cour fouveraine où l’appel eft porté
, de nommer un autre curateur que celui qu’a-
voient nommé les juges dont eft appel, elle le peut.
Voye^ C urateur. (H )
La loi falique , dit l’illuftre auteur de l’efprit des
lois, interdifoit à celui qui avoit dépouillé un cadavre
le commerce des hommes, jufqu’à ce que les parens
acceptant la fatisfaélion du coupable, euffent demandé
qu’il pût vivre parmi les hommes. Les parens
étoient libres de recevoir cette fatisfaétion ou non :
encore aujourd’hui, dit M. de Fontenelle, éloge de
M. Littré, la France n’eft pas fur ce fujet autant au-
deffus de la.fuperftition chinoife , que les anato-
miftes le defiroient. Chaque famille veut qu’un
mort joüiffe pour ainfi dire, de fes obfeques, & ne
fouffre point, ou fouffre très-rarement qu’il foit fa-
crifié à l’inftruélion publique ; tout au plus permet-
elle en certains cas qu’il le foit à fon inftruélion, ou
plûtôt à fa curiofité particulière, M. de Marfolüeï
raconte dans la vie de S. François de Sales, que ce
faint encore fort jeune étant tombé dangereufement
malade, vouloit léguer fon corps par teftament aux
écoles de Medecine, parce qu’il étoit feandalifé de
l’impiété des étudians qui déterroient les morts pour
en faire la diffeâion. Il eft pourtant néceffaire que
les magiftrats ferment jufqu’à un certain point les
yeux fur cet abus, qui produit un bien confidérable.
Les cadavres font les feuls livres où on puiffe bien
étudier l’Anatomie. Voye[ Anatomie. (O)
* L’ouverture des cadavres ne feroit pas moins
avantageufe aux progrès de la Medecine. T e l, ditM.
de laMétrie, a pris une hydropifie enkiftée dans la
duplication du péritoine, pour une hydropifie ordinaire
, qui eût toûjours commis cette erreur, fi la dif-
feétion ne l’eût éclairé. Mais pour trouver les caufes
des maladies par l’ouverture des cadavres, il ne fau-
droit pas fe contenter d’un examen fuperficiel ; il fau-
droit fouiller les vifeeres , 6c remarquer attentivement
les accidens produits dans chacun & dans toute
l’économie animale ; car un corps mort différé plus
encore au-dedans d’un corps vivant, qu’il n’en différé
à l’extérieur. La confervation des hommes & les progrès
de l’art de les guérir, font des objets fi impor-
tans, que dans une fociété bien policée les prêtres ne
devroient recevoir les cadavres que des mains de l’a-
natomifte, 6c qu’il devroit y avoir une loi qui défendît
l’inhumation d’un corps avant fon ouverture.
Quelle foule de connoiffances n’acquerroit-on pas
par ce moyen ! Combien de phénomènes qu’on ne
Soupçonne pas 6c qu’on ignorera toûjours, parce
qu’il n’y a que la diffeâion fréquente des cadavres
qui puiffe les faire appercevoir ! La confervation de
la vie eft un objet dont les particuliers s’occupent
affez, mais qui me femble trop négligé par la fociété.
Voye^ les articles Funérailles, Bû ch e r , SÉPULCRE,
T om b e a u , &c.
CAD D O R , (Géog.) ville d’Afie dans l’Inde, au
royaume de Brampour, dépendante du grand Mog
»i- H ■ ■
C addor , (Hift. mod.) c’eft le nom qu on donne
en Turquie à une épée dont la lame eft droite, que
les fpahis font dans l’ufage d’attacher à la feile de
leurs chevaux, 6c dont ils fe fervent dans une bataille
au défaut de leurs fabres.
* CADEAU, f. m. (Art d'écrire.) grand trait de
plume dont les maîtres d’Ecriture embelliffent les
marges, le haut 6c le bas des pages, 6c qu’ils font
exécuter à leurs éleves, pour leur donner de la fermeté
6c de la hardieffe dans la main.
CADÉE, f. f. (Hift. mod.) c ’eft ainfi qu’on nomme
celle des trois ligues qui compofent la république
des Grifons, qu’on appelle autrement la ligue de la
maifon de Dieu. C ’eft la plus étendue 6c la plus puif-
fante des trois ; elle renferme l’évêché de Coire,
la vallée Engadine, 6c celle de Bregaille ou Prigel.
Elle eft alliée aux fept premiers cantons fuiffes depuis
1498 ; on y profeffe le Proteftantifme. L’allemand
eft la langue de deux des onze grandes & vingt-une
petites communautés dont la Cadée eft compofée :
les autres parlent le dialeCte italien, appellé le rhé-
tique.
C A D E G I , (Hift. nat. bot.) arbre qui croît aux
Indes 6c en Arabie, 6c qui a beaucoup de reffem-
blance avec celui qui porte la caffe, mais dont la
feuille eft cependant plus longue 6c plus mince. On
donne aufli le même nom à un autre arbre des Indes
, qui a beaucoup de conformité avec un prunier ;
fon ecorce eft d’un brun foncé ; fes feuilles font un
peu plus longues que celles du poirier ; la fleur qu’il
produit eft blanche 6c pourpre , d’une odeur fort
agréable, & le fruit reffemble aux poires de berga-
motte.
C ADEL-AV ANACU, (Hift, nat, bot,) efpeçe de
ricin qui croît au Brefil, fleurit, & porte fruit en Janvier
6c en Juillet : c’eft tout ce que Ray nous en apprend.
V?ye{ dans Le diclionn. de Medecine fes propriétés
, qui font en grand nombre, 6c qui feroient defirer
une meilleure defeription du cadeL-avanacu, fi elles
étoient bien réelles.
CADENAC, (Géog.) petite ville de France dans
le Querci, fur la riviere de Lot.
* CAD EN AT, f. m. eft une efpece de petite ferrure
qui fert à fermer les malles, les coffres-forts, les
caffettes, &c. Il y en a de différentes figures 6c de mé-
chanifme différent ; mais on peut les renfermer tous
fous trois claffes, & dire que les uns font à ferrure ,
les autres à rejfort, 6c les troifiemes à f écrit. Quant
aux figures, il y en a de ronds, de longs, d’ovales,
en écuffon, en cylindre, en triangle, en baluftre, en
coeur, &c.
Les cadenats d’Allemagne ont toutes leurs pièces
brafées.
Pour expliquer les cadenats, nous allons commencer
par ceux en coeur, en triangle, & en boule. Ils ont
une anfe ON , fig. g. & 4. Planche II. de Serrurerie ,
arrêtée par une goupille entre les deux oreilles qui
forment la tête du palatre. Cette anfe, par un mouvement
de charnière, va fe rendre dans une ouverture
pratiquée entre les deux oreilles oppofées aux
précédentes, où fon extrémité , à laquelle on voit
une encoche, rencontre un pèle IL foûtenu fur une
couliffe K qu’elle pouffe, 6c qui eft repouffé dans
l’encoche par un reffort à chien M qui eft fixé fur le
palatre du cadenat : c’eft ainfi que le cadenat fe ferme
de lui-même. Pour l’ouvrir, on a une clé dont le
panneton vient s’appliquer en tournant de gauche à
droite contre la queue L du pèle, qui eft coudé en
équerre ; repouffe le reffort, 6c fait fortir le pèle I
de l’encoche de l’anfe du cadenat, 6c alors le cadenat
eft ouvert.
Ces cadenats font, comme on voit, compofés d’un
palatre, d’une cloifon , & d’une couverture, qui eft
le côté où entre la c lé , pour le dehors ; & quant à la
garniture de dedans,' c’eft un pèle à queue coudé en
équerre, & foûtenu fur une couliffe K avec un reffort
à chien par derrière, & une broche qui entre dans
le canon de la clé.
Autre cadenat en demi-Caür & à anfe quarrée. Celui-
ci a les mêmes parties aü-dehors, mais aucune garniture
en-dedans. Les deux extrémités de fon anfe ,
F G H , F G H , font garnies fur deux faces ; fa voir
celles qui regardent le ventre du cadenat, 6c celles
qui fe regardent fous l’anfe, chacune d’un reffort
en aile, FG, FG, foudés fur les extrémités F, F , de
l’anfe. On fait entrer ces extrémités de l’anfe avec
cesrefforts dans les ouvertures E , E , qui font entre
les oreilles de deffus la tête du palatre. Dans ce
mouvement les refforts FG, FG, fe preffent contre
les faces des extrémités de l’anfe ; 6c fe détendant
enfuite dans l’intérieur du cadenat, au-delà du diamètre
des ouvertures , l’anfe ne peut fortir d’elle-
même, & le cadenat fe trouve fermé. Pour l’ouvrir,
on a une clé forée K l , dont le panneton eft entaillé
à fes deux extrémités, fuivant la forme des bouts
de l’anfe. En tournant cette clé de gauche à droite,
les deux parties entaillées du panneton preffent les
deux refforts de devant ; 6c la partie du panneton
qui eft reftée entière, & qui paffe entre les deux autres
refforts qui fe regardent entre les branches de
l’anfe, les preffe en même tems : d’où il arrive qu’ils
font tous quatre appliqués fur les faces de l’extrémité
de l’anfe qui perd fon arrêt, & lui permet de
fortir.
Cadenat cylindrique a rejfort à boudin, ( fig. y. même
Planche). Ce cadenat a pour corps un cylindre creux ,
A B I , fermé par une de fes extrémités B, 6c garni à
l’autre extrémité d’un guide immobile 6c braie avec