dent un foin vigilant & une prompte exécution
des commiffions du confeil toujours remplies par des
officiers de la compagnie, qui font chargés de fe donner
les mouvemens néceffaires, pour y entretenir le
bon ordre, & faire ce que le bien public exige. Voye1
Ponts & Chaussées , ‘Pavé , &c.
Bureau de C ommerce 0« du C ommerce,
eft un bureau compofé de huit perl'onnes choifies par
fa majeûé, parmi ceux de ion confeil, qui ont le plus
d’expérience en fait du commerce. Il a été établi par
arrêt du xz Juin 17 1 1 , à la place du confeil de commerce..
,
C’eft à ce bureau que font difcutées & examinées
toutes les propofitions & mémoires qui y font pré-
fentés ; enfemble les affaires & difficultés qui furvien-
nent concernant le commerce , tant de terre que de
mer, au-dedans & au-dehors du royaume, & ce qui
regarde les fabriques & manufactures. Les intendans
du commerce, ainfi que le lieutenant-général de police
& les députés du commerce, & quelques fermiers
généraux, affilient au bureau du commerce qui fe tient
tous les j e u d i s . C onseil du C ommerce.
Bureau , fe dit du lieu où les marchands s’affem-
hlent pour traiter & délibérer fur les affaires qui regardent
leur corps. A Paris, chacun des fix corps de
marchands a fon bureau particulier : mais c’eil dans
celui de la Draperie, comme le premier corps, que
fe tiennent les affemblées générales dés fix corps.
Bureau , fe dit encore d’un endroit établi pour la
vente & le débit de certaines marchandifes de manufacture
particulière, comme le bureau des cuirs de
Hongrie , le bureau des maroquins , &c. Les Cor-
royeurs , Tanneurs, Mégiffiers, Cordonniers, appellent
petit bureau, le bureau des vendeurs de cuir.
Bureau , fe dit auffi des lieux deftinés pour la perception
des droits établis fur les marchandifes, pour
l’entrée & la fortie du royaume, & les provinces réputées
étrangères. On dit le bureau de la doùanne de
Paris , le bureau des traites d’Ingrande , le bureau de la
romaine de Rouen, le bureau de la connétablie ou comp-
tablie de Bordeaux , &c. Il y a des bureaux généraux ,
des bureaux particuliers, des bureaux de recette , des
bureaux de conferve, &c.
BUREAU de la Banque royale, c’étoit le nom que
l’on donnoit en France à tous les lieux dans lefquels
fe faifoient, en 1719 & 1710, les diverfes opérations
de cette banque. Outre le bureau de Paris, qui étoit le
principal de tous, & qui occupoit le palais Mazarin,
l’hôtel de Nevers , &c. cette banque avoir encore
fes bureaux dans toutes les villes du royaume où il
y a des hôtels des monnoies. V . Banque royale.
Bureau des Congés. Voyt£ C ongé.
Bureau des Chartrons. Voye{ CHARTRONS. (G)
BUREBA, ( Géog. ) contrée d’Efpagne, dans la
vieille Caftille ; fa principale ville eft Birviefca.
BURELE, f. f. en termes de Bl-afon, eft une fafce de
huit pièces ou plus.
BURELÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit de l’écp
rempli de longue liffe de flanc à flanc jufqu’au nombre
de dix, douze au plus, à nombre égal, & de deux
émaux différens. T orafy, burelé d’argent & d’azur à
l a bande de gueules, brochant fur le tout. (V )
BURELLA, ( Géog.) petite ville du royaume de
Naples dans l’Abruzze, près de la riviere de Sangro.
BUREN, (Géog.') ville & comté des Provinces-
Unies, dans la Gueldres, au quartier de Betuwe,
appartenant à la maifon d’Orange.
Buren , (Géog.) petite ville d’Allemagne au cercle
de Weftpbalie, dans l’évêché de Paderborn, fur
la riviere d’AIme.
Buren , (Géog. J petite ville de Suiffe, au canton
de Berne, fur l’Aar.
BURG, (Géog.) ville des Provinces » Unies, au
comté de Zutphen, fur l’Iffel,
BURGAU, (le) Géog. margraviat d’Allemagne^
en Soiiabè, fur le Danube, entre le Lech & n ie r ,
appartenant à la maifon d’Autriche. La capitale porte
le même nom ; elle eft fituée fur le Minden, à quatre
milles d’Illon. Long. 28. G. lat. 48. 28.
* BURGAUT ou BURGAUX, (Hifi. nat.) limaçon
de mer, dont la chair, quoique dure, ne faille
pas d’avoir un allez bon goût; la coquille qui le renferme
, eft à-peu-près de la groffeur du poing ; elle
eft argentée par-dedans, & couverte en-dehors d’un
tartre brut où fédiment marin de couleur grife, le*,
quel une fois’ enlevé, laiffe voir au-deflous une couleur
de nacre de perle très-éclatante : on trouve cette
coquille dans toutes les îles de l’Amérique. Elle
entre dans beaucoup d’ouvrages de bijouterie, comme
tabatières, boîtes, &c.
BURGDORFF, (Géog.) petite & jolie ville d’Allemagne
, dans le duché de Lunebourg, fur la petite
riviere d’O we, entre Zelle & Hannovre.
Burgdôrff, (Géog.) petite ville avec château,'
en Suiffe, dans le canton de Berne. Long. zâ. 10. lat.
47- w M
BURGEL, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans
la Mifnie.
B U R G G R A V E , f. m. (Hifi. mod.) ce mot eft
compofé de deux mots allemands , burg, ville ,for-
terejj'e, château, & de grajf ou grave, qui lignifié comte.
On appelloit ainfi autrefois en Allemagne des officiers
, à qui les empereurs avoient confié la défenfe
d’une ville ou d’un château. C e sburggraves n’étoient
pas toujours fur le même pié ; il y en avoit qui rem-
pliffoient certaines fondions de magiftrature ; d’autres
rendoient la juftice en matière criminelle ; d*au-
très enfin fe mêloient auffi du civil au nom de l’empereur,
ou de ceux qui les avoient établis. Par la fuite
l’office de burggrave eft devenu héréditaire, 6c même
ceux qui en étoient revêtus fe font rendus pour
la plupart fouverains des villes dont ils n’étoient auparavant
que les gardiens. Aujourd’hui ceux qui portent
ce titre dans l ’Empire, reçoivent de l’empereur
l’itiveftiture féodale des villes ou châteaux dont ils
font burggraves. Il y en a aujourd’hui quatre en Allemagne
qui ont le titre de princes de l'Empire ; fa-
voir les burggraves de Magdebourg, de Nuremberg,
de Stromberg, &: de Reineck. La maifon de Brandebourg
defeend des anciens burggraves de Nuremberg,
& en porte encore le titre. Elle prétend en cette qualité
avoir des droits fur cette v ille , que le magiftrat
lui contefte. La ville de Nimegue dans la Gueldresr
hollandoife, a auffi un burggrave. (—)
BURGGRAVIAT, (Hifi. mod.) on donne ce nom
à l’étendue de la jurifdiftion d’un burggrave. V. ce mot
BURGHELLI, ( Hifi. mod. ) on donne ce nom à-
des petites barques dont on fe fert à Venife pour aller
prendre l’air en mer ; elles ont une falle où il peur
tenir une compagnie de dix à douze perfonnes : on.
les nomme auffi petits bucentaures. (—)
BURGHUHN, (Géog.) petite ville d’Allemagne,
dans le territoire de Buchau en Heffe, fur la riviere?
de Huhn.
BURGIAN, (Géog.) ville confidérable d’Afie, en
Perfe, dans le Koraffan, près du lac de même nom.
BURGLANGENFELD, (Géog.) petite ville forte
d’Allemagne dans le duché de Neubourg, entre Am?,
berg & Ratisbonne, fur la Nabe.
BURGLEHN, (Hfi.mod.) l’on nommoit ainfi autrefois
en Allemagne une forte de ligne défenfiv<5
entre deux familles, qui devoit avoir lieu non - feulement
entre les parties exiftantes, mais auffi entre
leurs héritiers & defeendans à perpétuité ; & en vertu
de laquelle l’une des deux familles venant à s’é-
teindre, l’autre devoit lui fuccéder dans tous fes
biens, droits & prérogatives.
BURGMANty, (H f i. mod. ) c’eft le nom qu’on.
donne en Allemagne dans les deux villes deFridberg
& de Gelnhaufen, aux confeillers de ville : pour être
admis parmi eux, il faut faire preuve de nobleffe ;
'les princes & les comtes en font néamoins exclus ;
ce font ces confeillers qui élifent le burggrave, qui
releve immédiatement de l’empereur. (—)
BURGO o u BURGOW, (Géog. ) petite ville d’Allemagne
, dans le comté de T iro l, fur la route de
Trente à Venife.
BURGOS , ( Géog. ) ville d’Efpagne, capitale de
la Caftille vieille , fur une montagne. Long. 14.20.
lat. 42. 20.
BÜRGSTADTEL, (Géog.) petite ville d’Allemagne
, en Mifnie.
BURG-UMSTADT, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne
en Franconie, dans l’évêché de Bamberg.
BURIA, ( Hfi. nat. ) c’eft le nom que leshabitans
de la Carinthie donnent à un vent d’eft très-violent,
aux ravages duquel ils font quelquefois expofés. Ce
.vent, lorlqu’il fe leve, eft capable de renverfer tout
ce qu’il rencontre,& de mettre en danger de la vie les
.voyageurs qu’il furprend, en les emportant eux &
leurs montures : lorfqu’il regne , perfonne ne peut
aller deSenofeth à Triefte. (—■ )
BURICK, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne, au
cercle de "Weftphalie, dans le duché de Cleves, appartenant
au roi de Pruffe. Lon. 24. 20. lat. 5j . 3 8.
BURIN , eft un infiniment d’acier, dont on fefert
pour graver fur les métaux; les burins doivent être
faits avec l’acier le plus pur,.& lemêilleur d’Allemagne
ou d’Angleterre: fa bonté confift.een ce que
le grain en;,foit fin& de couleur de cendre ; elle dépend
auffi beaucoup de la trempe. Quant à la forme
du burin , il eft comme inutile d’en parler , chac.un
les prenant, à la volonté. Les uns les veulent fort lo?
fanges,,les autres tout-à7fait quarrés il y en a qui
les aiguifent extrememenrdéliés, & d’autres gros&
courts. Pour moi, je crois qu’il eft bon qu’un burin foit
d’une bonnefongueur, cprnme à peu-près de cinq à
dix pouces ; que fa forme foit entre le lofange & le
quarré ; qu’il foit.affez. délié par le bout, mais que
cela ne vienne pas de loin ,; afin qu’il conferve du
corps pour- pouvoir réfifter. fuivant, lesrieçeffites de
l’ouvrage; car s’il eft trop délié & affûté de loin , il
.ployé, ce qui le fait cafter, à moins qUe.ce ne. foit
pour deTrès^petits ouvrages. Le graveur doit avoir
foin que le ventre de (on burin(o\l aiguifétort à plat ,
& qu’il epupe parfaitement, jefaifant lever un peu
vers l’extrémité de fa pointe, pour le dégager plus
facilement du.cuivre ; il} doit être auffi averti de.ne
graver jamais avec wwburinAont la pointe foit- émouf-
fée , s’il veut que la gravure foit v iv e, autrement elle
ne fera qu’égratignée. On l’emmanche dans un petit
morçéauéébois ,,’de buis,,d’os , &c. Voye^ P l.ll.de.
Gravure.,fig:30.
Le burin eft auffi d’un grand ufage parmi les Orfe-
yres, les. Horlogers, les Armuriers, les Serruriers ,
Gc. V,oye7 les Planches de ces arts.
. On, fe. fort du burin en le tenant avec la main, en-
forte que la partie convexe' .// du manche,foit. dànsi
le creux de la main, & la partie applatie vers la planche
, le doigt indice furie dos , qui eft l’arrête oppor
fée:à la pointe , loburin prefque couché fur;la planche
, ainfi qu’on peut le voir dans la fig. 14 Pl. J. de
Gravure, pii,une main ,paroît tra-yailfor* Le chiffre 1.
marque la planche ; le chiffre 3. le ççuffinet ( voye^,
Coussinet ).fur lequel elle eft pofée.
Burin ^ç’eft enSerrûrerie , une efpece de cifeau à
deuxbifeaux, quifert à couper le ferà froid. I ly e n
a en i3®0 ffâne , en grain dforge, à gouge „ &c. v ,
, BUR1T AC A , (Géog. )çontrée de l’Amérique méridionale
, au gouvernement de Saint,e^Marthe.t
| .BURLESQUE.,adj. qui. fo prend queïquefpisjfubf*.
tantivement, ( Belles-lett. ) forte de poéfie triviale &
Tome II,
plaifante qti’on employé pour jetter’du ridicule fur
les chofos & fur lesperibnnes. Poye{ T ravesti.
La poéfie burlefqueparoît être moderne ,auffi-bien
que le nom qu’on a donné à ce genre fingulier.Le P.
Vavaffeur, jëfuite, dans un traité qu’il a dohné fur
cette matière, mùiwXédeludicra diclione, aflûre que le
burlefque étoit entièrement inconnu aux anciens. Ce
pendant quelques auteurs parlent d’un certain Rain-
tovius , qui du tems de Ptolomée Lagus traveftit en
burlefque quelques tragédies grecques : mais ce fait ,
s’il eft confiant, prouve plutôt l’antiquité de la farce
que celle du burlefque. D’autres , qui veulent qu’on
trouve dans l’antiquité des traces de tous les genres ,
même .les moins parfaits, font remonter l’origine du
burlefque jufqu’à Homere, dont la batradiômyomachie,
difent-ils ,n’eftcompofée que de lambeaux de l’Iliade
& de l’Odyffée traveftis & tournés en ridicule , par
l’application qu’on y fait de ce qu’il a dit .des combats
des héros, à la guerre des rats & des grenouilles. Voy.
Batrachomyomachie.
On regarde pourt ant les Italiens, comme les vrais
inventeurs du burlefque. Le premier d’entr’eux qui fo
fignala en ce genre fut Bemia, imité par Lalli Capo-
rali, &c. D’Italie, le burlefque pàffa en France j où
il devint tellement à la mode, qu’il parut en 1649 un
livre fous le titre de la Pàjfion de Notre-S.eigneuren vers
burlefques. .En vain a-t-on voulu l’introduire-en Angleterre
;le flegme de la nation.n’a jamais pû goûter
cette extravagance , & à peine compte-t-on deux auteurs
qui y ayent réuffi..
Boileau, dans fon Art poétique, a frondé le lur-'
lefqucy dont il avoit pû.voir le régné, qu’il attribue
à la.nouveauté.
» Iffemble, dit à cette occafion un'afitetfr;qui a
» écrit depuis peu fur la poéfie, que là première au-;
»-roré dU'b.où' goût ne dût-luire qu’à-travers lès nua-
» ges ténébreux que le mauvais goût s’èfforçoit de
» lui oppofer. En effet, rien étoit-il plus contraire au
» bon, fens & à la nature, qu’un, ftyle qui choquoit
» direélement l’un& l’autre , & dont les terme s bas ,’
» les exprefllo.us triviales, les imaginations ridicules 4
» formoient les prétendues grâces, fans parler du mé-
» pris que fes partifans.faifoient des bienféaxices ? On
» a peine à comprendre comment une natipn qui les
» connoît & qui les obforvej.fi exaffcenient aujour-
» d’hui jdés négligeoit & fe faifoit en quelque forte
» honneur de lès violer, il n’y a pas.cent ans. Quoi-'
» que l’AcadémieFrançoifo eût été établie par leear-
» dinal de, Richelieu , pour. <ramener & fixer le bon
» goût, quelques membresidercettè compagnie y tels'
» que. Voiture ;, Benforade^ é’c*. étoient encoreipar-;
» tifans du burlefque^ ?.,•
» Il eft cependant croyable,-, ajoûte-t-ql, Sc il faut
» le dire pour, l’honneur de nbtre nation, que ce genré
» fijuftement méprifé doit'fon origine ài Une erreur1
» par laquelle ceux qui ont dominé dans, le burl'épjiic ,
» ont été entraînés infenfibiement,& commepar.de-;
» grès, ne diftinguant pas affez le naïj'du plat & dé'
» boufpi2, comme l’infinue M. Defpreàüx. En confé-
» quence qn-a d’abord employé le burlefque:k décrir
» reT des aventures brdihaires , comme1 ayant plus
» d’aifance plus de fimplicité.queJl'e'ftyle. noble
».affefté aux grands- fujetsî ;Oni;ra:.donc confôndtt-
» avec le.ftyle naïf qui embellit lés plus Amples ba-
»gat;e;Ues. La facilité apparente de celui-ci afféduit
» ceux qui s’y font attachés- les premièrs.:.mais/elle',
»a bientôt dégénéré en négligence ;? celle-ci va <en^
»traîné la baffeffe, & la baffe ffe apro.di.iit.la.licence-
» Cette, çonjeélure eft fondée : , f ^ fur ce que lâ plus-
: >rgrande partie des v e r ^ - ; ;dfc' ■ per tems-14 » confifte en récits :. %° fur. ce qué; des. auteurs con-'
» temporains-, tels que Balzac , ont confondu ces
» deux, genres, néanmoins fi différens.. Abufés par1
» la facilité d’un ftyle b a s ils fè font perfuadés faufi.
' N n n i j