les hauts du v a iffeau , ce font les parties qui font
fur le pont d’en-haut ; 8c les bas , celles qui font
deffous. . , .
B a s LE PAVILLON, mettre basle pavillon f Marine.)
c*eft-à-diré abaiffer le pavillon pour fe rendre , ou
pour faiüer un vaiffeau plus puiffant à qiû Ton doit
cet honneur. On dit de meme avoir les mâts de hune
à bas. (Z)
Ba s , adj. en Mufique, fignifie la meme chofe que
grave, & eft oppôlé à haut ou aigu : on dit ainfique
le ton eft trop bas , qu’on chante trop bas , qu’il faut
renforcer lès fons dans le bas. Bas lignifie aufli quelquefois
doucement, a demi-voix , 8cc. ÔC en ce fens il
eft oppofé à fort ; on dit parler bas , pa rler, chanter
o u pfalmodier à baffe-voix : i l chantoit ou parloit fi
bas qu’on ne l’entendoit point.
Coule{ fi lentement & murmure^Ji bas ,
Qtilffe ne vous entende pas.
La Mothe , Opéra d'IJJe. («S1)
BAS y(Man.) mettre bas ^porter bas , voyi^PORTER.
Avoir les talons bas , voyeç TALON, (fi)
BAS fe prend en Venerie, en Chajfe , pour peu élevé :
on dit bas voler, ou bavoltr, en parlant de la perdrix,
ou autres oifeaux qui n’ont pas le v o l haut.
* B a s , f. m. ( Bonneterie, & autres marchands , comme
P eau fier, Sec. ) c’eft la partie de notre vêtement
qui fert à nous couvrir les jambes : elle fe fait de laine
, de pe.au, de toile , de drap, de fil, de filofelle ,
de foie; elle fe tricote à l’aiguille ou au métier . Voye{
pour les bas tricotés à l’aiguille, l’article Tricoter.
V o ic i la defeription du bas au m étier, & la maniéré
de s’en fervir. Nous avertiffons avant que de comm
en cer, que nous citerons ici deux fortes de Planches
: celles du métier à bas, qui font relatives à la
machine ;& celles du bas au metier , qui ne concernent
que la main-d’oe uvre. Ainfi la PI. Jll.fig. y. du
métier à bas , n’eft pas la même Planche que la PL III.
fig. y. du bas au métier.
L e métier à faire des bas eft une des machines les
plus compliquées 8c les plus confequentes que nous
ayons : on peut la regarder comme un feul & unique
raifonnement, dont la fabrication de l’ouvrage eft la
conclufion ; aufli regne-t-il entre fes parties une fi
grande dépendance , qu’en retrancher une feule , ou
altérer la forme de celles qu’on juge les moins importantes
, c’eft nuire à tout le méchanifme.
Elle eft fortie des mains de fon inventeur pref-
que dans l’état de perfe&ion où nous la v oyon s ; 8c
comme cette circonftance doit ajouter beaucoup à
l ’admiration , j’ai préféré le métier tel qu’il etoit anciennement
, au métier tel que nous l’avons , obfer-
yant feulement d’indiquer leurs petites différences à
mefure qu’elles fe prélènteront.
On con ço it, après ce que je viens de dire de la
liaifon 8c de la formé des parties du métier à bas ,
qu ’on fe promettroit en vain quelque connoiffance
de la machine entière, fans entrer dans le détail 8c
la defeription de ces parties : mais elles font en fi
grand nombre , qu’il femble que cet ouvrage doive
excéder les bornes que nous nous fommes preferites,
& dans l’étendue du difeours, 8c dans la quantité des
Planches. D ’ailleurs, par où entamer ce difeours?
comment faire exécuter ces Planches ? La liaifon
des parties demanderoit qu’on dît & qu’on montrât
tout à la fois ; ce qui n’ eft po flib le , ni dans le difeours
, où les chofes fe fuivent néceffairement, ni
dans les Planches, où les parties fe couvrent les unes
lès autres.
C e font apparemment ces difficultés qui ont détourné
l’utile 8c ingénieux auteur du Spectacle de la
nature, d’inférer cette machine admirable parmi celles
dont il nous a donné la defeription : il a fenti
qu’il falloit tout dire ou rien ; que ce n’étoit point ici
un de ces méchanifmes dont on pût donner des idees
claires & nettes, fans un grand attirail de Planches
& de difeours ; & nous fommes reftés fans aucun fe-
cours de fa part.
Que le lê&eur, loin de s’étonner de la longueur
de cet article , foit bien perfuadé que noùs'n’avons
rien épargné pour le rendre plus court, comme nous
efpérons qu’il s’en appercevra , lorfqu’il cbnfiderera
que nous avons renfermé dans l’efpace dé quelques
pages rénumération 8c la* defeription des parties ,
leur méchanifme, 8c la main-d’oeuvre dé l’ouvrier.
La main-d’oeuvre eft fort peu de chofe ; la machine
fait prefque tout d’elle-même : fon mechanifme en
eft d’autant plus parfait 8c plus délicat. Mais il faut
renoncer à l’intelligence de ce méchanifme , fans
une grande connoiffance des parties : or j’ofe affurer
que dans un métier , tel que ceux que les ouvriers
appellent un quarante-deux , on n’en compteroit pas
moins de deux-mille cinq cents, 8c par-dela, entre
lefquelles on en trouveroit à la vérité beaucoup de
femblables : mais fi Ces parties femblables font moins
embarraffantes pour l’elprit que les autres, en ce
qu’elles ont le même jeu , elles font très - incommodes
pour les yeux dans les figures, où elles ne manquent
jamais d’en cacher d’aiitres.
Pour furmonter ces obftacles ,nous avons cru devoir
fuivre ici une efpece d’analyfe, qui confifte à
diftribuer la machine entière en plufieurs affembla-
ges particuliers ; repréfenter au-deffous de chaque
affemblage les parties qu’on n’y apperçevoit pas dif-
tinélement, affembler fucceflivement ces affembla-
ges les uns avec les antres, & former ainfi peu-à-peu
la machine entière. Gn paflè de cette maniéré d’un
affemblage fimple à un compofé, de celui-ci à un
plus compofé, 8c l’on arrive fans obfcurite ni fatigue
à la connoiffance d’un tout fort compliqué.
Pour cet effet nous divifbns le métier à bas en deux
parties ; le fût ou les parties en bois qui foûtiennent
le métier , 8c qui fervent dans la main-d’oeuvre ; Sc
le métier même, ou les parties en fe r , & autres qui
le compofent.
Nous nous propofons de traiter chacune féparé-
ment. Mais avant que d’entrer dans ce détail, nous
rapporterons le jugement que faifoit de cette machine
un homme qui a très-bien fenti le prix des inventions
modernes. Voici comment M. Perrault s’en exprime
dans un ouvrage , qui plaira d’autant plus ,
qu’on aura moins de préjugés. « Ceux qui ont affez
» de génie , non pas pour inventer de femblables
♦> chofes , mais pour les comprendre , tombent dans
» un profond étonnement à la vue des refforts pref-
» qu’infinis dont la machine à bas eft compofée, &
» du grand nombre de fes divers 8c extraordinaires
» mouvemens. Quand on voit tricoter des bas , on
» admire la foupleffe 8c la dextérité des mains de
» l’ouvrier, quoiqu’il ne faffe qu’une feule maille à
» la fois ; qu’eft-ce donc quand on voit une machine
» qui forme des centaines de mailles à la fois, c’eft-
» à-dire, qui fait en un moment tous les divers mou-
» vemens que les mains ne font qu’en plufieurs heu-,
» res ? Combien de petits refforts tirent la foie à
» eux, puis la laiffent aller pour la reprendre, 8c la
» faire paffer d’une maille dans l’autre d’une manie-
» re inexplicable'? 8c tout cela fans que l’ouvrier qui
» remue la machine y comprenne rien, en fâche rien,
» & même y fonge feulement : en quoi on la peut
» comparer à la plus excellente machine que Dieu
» ait faite , &c-
» Il eft bien fâcheux & bien injufte, ajoute M. Per-
» rault, qu’on ne fâche point les noms de ceux qui
» ont imaginé des machines fi merveilleufes, pendant
» qu’on nous force d’apprendre ceux des inventeurs
» de mille autres machines qui fe préfentent fi natu-
, » Tellement à l’efprit, qu’il fufiiroit d’être venus des
» premier au monde pour les imaginer ».
Il eft confiant que la machine a. bas a pris naiflance
en Angleterre, 8c qu’elle nous eft venue par une de
ces fupercheries que les nations fe font permifes de
tout tems les unes envers les autres. On fait fur fon
auteur 8c fur fon invention des contes puérils , qui
amuferoient peut-être ceux qui n’étant pas en état
d’entendre la machine, feroient bien aifes d’en parler
, mais que les autres mépriferoient avec raifon.
L’auteur du Diclonnaire du Commerce dit que les
Anglois fe vantent en vain d’en être les inventeurs ,
& que c’eft inutilement qu’ils en veulent ravir la gloire
à la France; que tout le monde fait maintenant
qu’un François ayant trouvé ce métier fi utile 8c fi
furprenant, 8c rencontrant des difficultés à obtenir
un privilège exclufif qu’il demandoit pour s’établir
à Paris, paffa en Angleterre, oh la machine fut admirée
8c l’ouvrier récompenfé. Les Anglois devinrent
fi jaloux de cette invention, qu’il fut long-tems
défendu, fous peine de la vie,de la tranfporterhors
de l’île , ni d’en donner de modèle aux étrangers :
mais un François les avoit enrichis de ce préfent, un
Françoit le reftitua à fa patrie , par un effort de mémoire
8c d’imagination, qui ne fe concevra bien qu’à
la fin de cet article ; il fit conftruireà Paris, au retour
d’un voyage de Londres , le premier métier , celui
fur lequel on a conftruit ceux qui font en France 8c
en Hollande. Voilà ce qu’on penfe parmi nous de
l’invention du métier à bas. J’ajouterai feulement au
témoignage de M. Savari , qu’on ne fait à qui
l ’attribuer en Angleterre, le pays du monde où les
honneurs qu’on rend aux inventeurs de la nation,
leur permettent le moins de relier ignorés.
D U F Û T .
1. Les deux piés de devant qui foûtiennent le fiége
de l’ouvrier. Figure /. Planche I.
2. Les deux piés de derrière;
3. La traverfe d.'en-bas, à laquelle eft attachée la
patte qui arrête les marches.
4. La traverfe du haut dufiége.
5. La traverfe allegie. On pratique ordinairement à
fa furface 5, une efpece de rainure affez large, fur
laquelle l’ou vrier met les chofes qui lui font commodes
en travaillant.
6. La traverfe du contre-poids.
y. La traverfe d"en-bas.
%. 8 . Les deux têtes du fût Leur partie antérieure
devroit être en bifeau.
9.9. Deux pattes de fer qui tiennent le métier fixé.
10. Le fiége de l'ouvrier.
1 1 .1 1 . Deuxgoufiets qui fervent à foûtenir le fiége.
14. Support du gouffet.
15. 1 5. Traverfes qui fervent de fupports auxgouf-
fets.
16. 16. Supports des montans de devant.
17. 17. Les deux montans de devant.
18. 18. Goufiets des montans & des piés de derrière.
19. 19. & 19. 19. Ouvertures pratiquées à chaque
tête , pour y fixer les grandes pièces du métier.
20. 20. &c. Les vis avec leurs oreilles, qui fervent
à tenir les parties du fût fermement affemblées.'
z i . Un arrêtant. Ainfi Y arrêtant e ft , comme on
voit, un morceau de fer fendu d’une ouverture ob-
longue , qui lui permet d’avancer ou de reculer à
dtferétion fur la tête de la vis , qui le fixe au côté
intérieur du montant, ôc terminé d’un bout par une
pomte dont l’ufage eft d’arrêter le crochet inférieur
de l abattant, & de l’empêcher d’avancer trop en-
d®Va?,t » ® eft de cet ufage que cette piece a pris le
H m B D 11 y a un autre arrêtant à la furface
« à la hauteur correfpondante de l’autre marnant.
H h M H M COUf' IjC f C°“P eft une efpece de
V* ’ d£ , ' t //ê‘ e aune éminence! laquelle on porte
le bout du crochet inférieur de l’abattant quand on
travaille : cette éminence eft coupée en plan incliné
vers le fond du métier, & permet au crochet de s’échapper
prefque de lui-même.
23. 23. Les écrous à oreilles de Varrêtant & du petit
coup.
24. 24. Deux broches de fe r , capables de recevoir
chacune une bobine.
25. Une bobine dans fa broche.
26. 26. Deux paffe-foies. Les pafie-foits font deux
morceaux de fer recourbés, comme on voit, & percés
de trous, par lefquels ont fait paffer la foie, qu’ils
dirigent & empêchent de s’attacher aux objets cir-
convoifins,
27. Un rouloir avec les crochets qui le fufpendent;
Le rouloir eft un inftrument qui fert à plier l’ouvrage
à mefure qu’il fe fait. II faut y diftinguer plufieurs
parties. La barre 1 , 2 , plate qui tient unis les côtés
3 .4 , par leurs extrémités fupérieures. La barre ronde
.5» ^ , qui s’ajufte dans les trous percés aux extrémités
inferieures des côtés, comme nous l’allons dire. La
noixy }lagachette 8, lerefibrtç, le bouton 10, latrin-
gle 13 , 14; la barre ronde eft faite en douille par les
deux bouts; la noix 8c le bouton ont chacun une éminence
ou efpece de tourillon, par lefquels ils s’adaptent
, l’un à un bout 8c l’autre à l’autre bout. Ces cf-
peces de tourillons font percés d’un trou,qui ont leurs
correfpondans a la douille qui les reçoit. On voit ces
trous 1 1 , 12 : on place dans chacune une goupille qui
traverfe la douille 8c les tourillons, 8c qui fixe le bouton
à l’une des extrémités de la barre ronde, fit la noix
à 1 autre extrémité. D ’où il arrive , que cette barfe
paffée dans les ouvertures pratiquées au bas des côtes
du rouloir,peut retourner dans ces ou vertures,mais
ne peut s en échapper, 8c que la noix eft tenue appliquée
au côté 3 , où l’extrémité de h gâchette entre
dans fes dents & y refte engrenée, en vertu du ref-
fort qui pouffe fon autre extrémité.
L extrémité de la gâchette peut bien s’échapper des
dents de la noix , 8c laiffer tourner la barre ronde fur
elle-même , en un fens, mais non dans l’autre , c’eft-
à-diré, que l’ouvrage peut s’envelopper fur elle, 8c
ne peut fe développer.
La tringle 1 3 , 1 4 , fert à diriger l’ouvrage.
Vue du fu t , dont 011 a féparé un des côtés pour découvrir,
lespartiesfuiv antes. Planche IL fig. l .
1 .2 . 1. Les trois marches.
3 .3 . Quarrés de bois qui les féparent.
4. Quarréde bois percé par le milieu, qui écarte de
la marche du milieu les deux autres.
5. J. Extrémité des deux marches.
6.6. Traverfe de bois, fur laquelle les marches < ç.
peuvent agir. 1 ;
7. Traverfe de derrière.
8. Crochet deferofix part d’un bout de la ferrure ou
de 1 anneau de l’extrémité de la marche du milieu ,
8c qui embraffe de l’autre bout la partie la plus baffe
de la petite anfi.
9. 9. Cordes qui partent de l’extrémité des marches
5 .5 , paffentfur le tambour de la roue 13, & la font
mouvoir de gauche à droite, 8c de droite à gauche à
diferétion.
10.10. Cordes qui partent des extrémités de la traverfe
6 , 6 , 8c la tienne fufpendue en vertu de leurs
crochets 1 0 ,10 , qui s’arrêtent à ceux du balancier.
1 1. Patte de fer attachée à la traverfe 4, qui reçoit
un boulon, fur lequel font foûtenues les marches qu’il
traverfe, 8c dont l’extrémité qu’on n’apperçoit pas
eft reçûe dans un piton.
12. Patte de fer qui tient la roue fufpendue par une
des extrémités de Ion axe ou arbre ; on conçoit bien
que l’autre extrémité eft foûtenue de la même maniéré.
l y La roue avec fon arbre 8c fon tambour, dont elle
N i) '