<lu fil & des rangs & des dents, fous peine de côn-
fifcation. '• ‘ # f- —'
Que le cardeur n’employera point de cardes non-
marquées , & ne cardera des laines qu’avec celles
qui font deftinées à cette qualité de laine, fous peine
de confifcation des laines & d’amende, doit contre
lui, foit contre le fabriquant.
Que le cardeur ne cardera point des laines blanches
avec des cardes qui auront fervi à des laines
teintes.
Que les laines dont on fait les Londrins premiers
& féconds, les Londres larges, & autres' draps en
blanc, n’ayant pas befoin d’être cardées autant que
les laines teintes ; fi on ne les carde que trois fois,
feront cardées la première avec les groffes plaquettes
; la fécondé avec les droffettes ou avec les fines
plaquettes, & la troifieme avec les petites ou fines
cardes, & que les jurés veillent à ce quelles Cardiers
& Cardeurs fe conforment à ces ordonnances. Voye^
les Reglemens génér.pour lesmanuf. torn. III. .pag. z 5j .
Les cardes pour le coton ne font pas differentes de
celles qu’on employé pour la laine : ce font celles qui
fervent à carder fur le genou, & qu’on appelle vulgairement
petites cardes. Voye%_ l'article DRAPERIE.
Voye^ aujji les dimenjîons de cette forte de carde plus
haut dans cet article même , & l'article Laine.
CARDIFF ou GLAMORGAN, (Géog,) ville d’Angleterre,
dans la-principauté de Galles, avec un bon
havre. Long. 14. 20. lat. 5i. 32.
CARDIGAN, (Géog.) ville d’Angleterre, capitale
d’une province qu’on nomme Cardigan-shire,
avec titre de comté, dans la province de Galles.
Long. 12. So. lat. 52. 13*
CARDINAL , terme qui fert à exprimer la relation
ou qualité de premier, principal, ou plus considérable.
Ce mot vient decardo, terme latin qui lignifie un
gond ; parce qu’en effet il femble que fur les points
principaux , portent & roulent pour ainfi dire toutes
les autres chofes de même nature.
Ainfi la juftice, la prudence, la tempérance, & la
force, font nommées les quatre vertus cardinales, comme
étant la bafe de toutes les autres. Voye{ Vertu.
Points cardinaux, en Cofmographie, font les quatre
interférions de l’horifon, avec le méridien &: le premier
vertical. Voye^P o i n t .
11 y en a deux, favoir, les interferions de l’horifon
& du méridien, qu’on nomme nord & fu d , ou
nord & midy par rapport aux pôles vers lelquels ils
fe dirigent. Voye{ N o r d , Sud , Midy.
Quant à la maniéré de déterminer ces points, voye{
Ligne méridienne.
Les deux autres, favoir, les interferions de l’ho-
rifon &du premier vertical, s’appellent ejl & oiiefl,
ou levant & couchant, ou orient & occident. V. ces mots.
Les points cardinaux coïncident donc avec les quatre
régions cardinales des cieux , & font éloignés de
quatre-vingts dix degrés les uns des autres.
Les points intermédiaires s’appellent points collateraux.
Voye%_ Points collatéraux.
Points cardinaux du ciel, fe dit aufli quelquefois,
mais plus rarement, du lever & du coucher du Soleil
, du zénith &c du nadir. Voye^ Lever, Coucher
, Zénith & Nadir.
Cardinaux , ( vents ) font ceux qui foufflent des
points cardinaux. Voye^ Vent.
C a r d in a u x , (Jîgnes ) adj. pl. en Aflronùmie. On
défigne ainfi les lignes du zodiaque, qui font les premiers
oii le Soleil eft cenfé entrer au commencement
de chaque faifon ; favoir, le bélier, le cancer, la balance
, & le capricorne. Voye{ Si GNE & Pré CESSION.
I O I ja fe is ; , 3<î«5 ■■ .. .V::p§f
C a r d in a u x , ( nombres ) en Grammaire, ce font
les noçibres 1 , 2 , 3 , &c. qu i fo n t indéclinables p ar
oppofition aux nombres ordinaux, premier, fécond,
troifieme, &c. Voyei Nombre.
Cardinal , f. m. ( Hiß. eccléf. ) fe dit plus particulièrement
d’un prince eccléfiaftique, qui a voix active
& paflive dans le conclave, lors de l’éle&ion du
pape. Voye[ Conclave.
Quelques auteurs difent que le mot cardinal vient
du latin incardinatio, qui fignifie l’adoption que fai-
foit une églife d’un prêtre d’une églife étrangère,
d’où il avoit été éloigné par quelques malheurs ; que
l’ufage de ce mot a commencé à Rome & à Raven-
ne , parce que les églifes de ces deux villes étant les
plus riches, les prêtres malheureux s’y retiroient
ordinairement.
Les cardinaux compofènt le confeiî & le fénat du
pape. Il y a dans le Vatican une conftitution du pape
Jean, qui regle le droit & les titres des cardinaux, &
qui porte que comme le pape repréfente Moyfe, ainfi
les cardinaux repréfentent les loixante-dix anciens,
qui fous l’autorité pontificale jugent & terminent les
différends particuliers.
Les cardinaux dans leur première inftitutîon, n’é-
toient autre chofe que les prêtres principaux ou les
curés des paroiffes de Rome. Dans la primitive églife
le prêtre principal d’une paroiffe, qui fuivoit immédiatement
l’évêque, fut appelle presbyter cardina-
lis. On les diftinguoit par-là des autres prêtres moins
relevés en dignité, qui n’avoient ni églife, ni emploi.
C e mot a commencé environ l’an 150; d’autres
tiennent que ce fut fous le pape Sylveftre l’an 300 t
ces prêtres cardinaux étoient les feuls qui pouvoient
baptifer & adminiftrer les facremens. Autrefois les
prêtres cardinaux étant faits évêques, leur cardinalat
vaquoit, parce qu’ils croyoient être élevés à une plus
grande dignité. S. Grégoire fe fert fou vent de ce mot
pour exprimer une grande dignité. Sous le pape Grégoire
les cardinaux prêtres & les cardinaux diacres
n’étoient autre choie que les prêtres ou les diacres
qui avoient une églife ou une chapelle à deffervir.
C ’eft-là ce que le mot fignifioit félon l’ancienne &
véritable interprétation. Léon IV. les nomme dans le
concile de Rome , tenu en 853 , presbyter os fui cardi-
nis, & leurs églifes parochiàs cardinales.
Les cardinaux demeurèrent fur le même pié juf-
qu’au xj. fieele : mais la grandeur du pape s’étant
depuis extrêmement accrue, il voulut avoir un con-
feil de cardinaux, plus élevés en dignité que les anciens
prêtres. Il eft vrai que l’ancien nom eft demeuré
: mais ce qu’il exprimoit n’eft plus. Il fe paffa un
affez long-tems fans qu’ils priffent le pas fur les évêques
, ou qu’ils fe fuffent rendus les maîtres de l’élection
du pape : mais dès qu’une fois ils ont été en pof-
feflion de ces privilèges, ils ont eu bien-tôt après le
chapeau rouge & la pourpre ; en forte que croiflant
toujours en grandeur, ils fe font enfin élevés au-def-
fus des évêques par la feule dignité de cardinal.
Dùcange obferve qu’originairement il y avoit trois
fortes d’églifes ; que les vraies églifes s'appelaient
proprementparoijfes : les fécondés, diaconies, qui
étoient jointes à des hôpitaux deffervis par des diacres
: les troifiemes de fimples oratoires , oit on difoit
des méfiés particulières, & qui étoient deffervis par
des chapelains locaux & réfidens ; & que pour dif-
tinguer les églifes principales ou les paroifîès, des
chapelles ou des oratoires, on leur donna le nom de
cardinales. Les églifes paroifîiales donnèrent en con-
féquence les titres aux cardinaux prêtres, & quelques
chapelles donnèrent enfuite le titre aux cardinaux
diacres. Voye£ Église.
Tous les cardinaux furent diftribués fous cinq églifes
patriarchales : favoir, de S. Jean de Latran, de
Sainte Marie-majeure, de S. Pierre du Vatican, de
S. Paul, de S. Laurent. L’églife de S. Jean de Latran
ayoit fept cardinaux évêques que l’on appelloit col-.
latéraux,
Utérdüx OU hebdomadaires , parce qu’ils étoient affif-
tans du pape, & faifoient en fa place b^fervice divin
chacun leur femaine. Ce font les évêques'd’Of-
tie de Porto, de Sylva Candida ou Sainte Rufine,
d’A’ibaïïo,. de Sabine, de Fïefcati, & de Paleftrine.
L’évêché de Sainte Rufine eft maintenant uni à celui
de Porto. L ’églife de Sainte Marie majeure avoit
aufli fept cardinaux prêtres; favoir, ceux de S. Philippe
& S. Jacques, de S. Cyriace, de S. Eufebe, de
Sainte Prudentietfne, de S. Vital, des SS. Pierre &
Marcellin, & de S. Clément. L’églife patriarchale
de S. Pierre avoit les cardinaux prêtres de Sainte Marie
de-là le Tibre, de S. Chryfogone, de Sainte C écile,
de Sainte Anaftafie, de S. Laurent in Damafo*
de S. Marc, & des SS. Martin & Sylveftre. L’églife
de S. Paul avoit les cardinaux de Sainte Sabine, de
S. Prifce, de Sainte Balbine, des SS. Nerée & Achib
lé c , de S. Xifte, de S. Marcel, & de Sainte Sufanne.
L’églife patriarchale de S. Laurent hors les murs,
avôit fept cardinaux, ceux de Sainte Praxede, de S.
Pierre-aux-liens, de S. Laurent in Lucind, des SS.
Jean & Paul, des SS. quatre couronnés, de S. Etienne
au mont C e lio , &: de S. Quirice. Baronius fur
l’année 1057, cite un rituel ou cérémonial extrait
de la bibliothèque du Vatican, qui contient ce dénombrement
des cardinaux.
D ’autres obferventqu’onappelloit cardinauxr,non-
feulement les prêtres, mais les évêques, les prêtres
& les diacres titulaires, & attachés à une certaine
églife ; à la différence de ceux qui ne les fervoient
qu’en paflant & par commiflion. Les églifes titulaires
où les titres étoient des éfpeces de paroiffes, c’eft-à-
dire des églifes attribuées chacune à un prêtre cardinal
, avec un quartier fixé & déterminé qui en dé-
pendoit, & des fonts pour adminiftrer le baptême
dans le cas oit il ne pouvoit pas être adminiftré par
l’évêque. Ces cardinaux étoient fubordonnés aux
évêques. C ’eft pour cela que dans les conciles, par
exemple dans celui de Rome tenu l’an 868, ils ne
fouferivent qu’après les évêques. Ce n’étôit pas feu*-
le ment à Rome qu’ils portoient ce nom : on trouve
des prêtres cardinaux en France. Ainfi le curé de la
paroiffe de S. Jean des Vignes eft nommé cardinal de
cette paroiffe dans une charte de Thibault, eveque
de Soiffons, oh ce prélat confirmant la fondation de
l’abbaye dé S. jean des Vignes , faite par Hugue ,
feigneut de Château-Thierry, exige que prêtre cardinal
du lieu, presbyter tardinalis illius loci, foit tenu
de rendre raifon du foin qu'il aura eu de fes paroifi-
fiens à l’évêque de Soiffons, ou à fon archidiacre,
comme il faifoit auparavant. Les mêmes termes fe
trouvent employés , & dans le même fens, dans la
charte du roi Philippe I. en 1076, portant confirmation
de la fondation de S. Jean des Vignes.^
On a donné aufli ce titre à quelques évêques, en
tant qu’évêques. Par exemple, à ceux de Mayence &
de Milan. D ’anciens écrits appellent l’archevêque de
Bourges cardinal, & l’églife de Bourges églife cardinale.
L’abbé de Vendôme prend le titre de cardinal
né. t . / a
Les cardinaux font divifés en trois ordres : fix eve-
ques, cinquante prêtres, & quatorze diacres, faifant
en tout foixante*dix, qu’on appelle le facre college.
Voyt{ Collège. . . . Les cardinaux évêques, qui font comme les vicaires
du pape, portent le titre des évêchés qui leur font
attribués. Pour les cardinaux prêtres & diacres , ils
ont tous des titres tels qu’ils leur font aflignes .Le nombre
des cardinaux & des évêques eft fixé : mais celui
des cardinaux prêtres & diacres, & par conféquent
le nombre des membres du facré-collége, a toujours
varié jufqu’à l’année 1 1 . Le collège des cardinaux
étoit de cinquante-deux ou cinquante-trois. Le concile
de Confiance fixa le nombre des cardinaux à
Tome I I .
VingtAfuatrè. Sixte IV. fans avoir égard au concile^
en groffit le nombre, & le porta jufqu’à cinquante-
trois ; ainfi contmè le nombre des cardinaux étoit anciennement
réglé à vingt-huit,il fallut établir de nouveaux
titres à mefure que l’on créa de no il Veaux cardinaux.
A l’égard des diacres, ils n’étoient ©riginai-
rement que fept pfour les quatorze quartiers de la ville
•de Rome. On les augmenta enfuite jufqu’à dix-neuf,
après quoi le nombre en fut diminué de nouveau.
Selon Onuphre, ce fut le pape Pie IV. qui régla
le premier, en 1562, que le pape ferôit feulement
élu par le fénat des cardinaux, au lieu qu’il l’étoit au*-
paravânt par le clergé de Rôme. D ’autres difent que
'dès le tems d’Alexandre III. en 1160, les cardinaux
'étoient déjà en poffeflion d’élite le pape, à l’exclu-
fion du clergé. On remonte encore même plus haut,
& l’on croit que Nicolas II. ayant été élû à Sienne
en 1058, par les feüls cardinaux, e’eft à cette occa*-
lion qu’on ôta le droit d’élire le pape au clergé &
au peuple romain, qui n’eurent plus que celui de
le confirmer, en donnant leur contentement ; ce qui
leur fut encore ôté dans la fuite. Le P. Papebroch
conjecture que c’eft Honorius IV. qui a mis le premier
des évêques dans le facré-college, en y faifant
entrer les évêques fuffragans du pape, à qui de droit
il appartient de le nommer, & en en faifant la première
claffe des cardinaux.
La Conftitution du conclave, pour l’éle&ion du
pape, fut faite au fécond concile de Lyon en 1274-
Le decret du pape Urbain VIII. par lequel il eft or*-
donné que les cardinaux feroient traités $ éminence >
eft de l’année 1630. Avant cela on les traitoit d'il-
luftriffime.
Depuis ces nouvelles prérogatives, les cardinaux
ont précédé les évêques ; cependant ces derniers ,
confervant leur prééminence, ont quelquefois pris
le pas dans les affemblées & les cérémonies publiques
en préfenee même du pape ; cela fe voit dans
l’afte de dédicace de l’églife de Marmoutier par le
pape Urbain II. lvan 1090, lorfqu’il vint en Frailce
tenir le fameux concile ae Clermont ; car dans cette
cérémonie , Hugues archevêque de Lyon, tenoit
après le pape, le premier rang; les autres.archevê*
ques & évêques le fuivoient ; & après eux venoient
les cardinaux prêtres &c diacres qui avoient accompagné
le pape dans ce voyage.
Quand le pape crée des cardinaux, il écrit le nom
de ceux qu’il veut élever à cette dignité, & il les fait
lire dans le confiftoire, après avoir dit aux cardinaux
habetis fratris, c’eft-à-dire vous avez pour freres NN~m
Le cardinal patron envoyé enfuite querif ceux qui fe
trouvent à Rome, & les mene à l’audience du pape
pour recevoir de hii le bonnet rouge, & au prtmief
confiftoire fa fainteté leur donne le chapeau. Jufque-
là ils demeurent incognito, & ne peuvent fe trouver
aux affemblées. A l’égard des abfens, le pape leur dépêche
un de fes cameriers d’honneur pour leur porter
le bonnet : mais ils font obligés d’aller recevoir
le chapeau de la main de fa fainteté ; & quand ils entrent
à Rome on les reçoit en cavalcade. Les habits
des cardinaux font la foûtane, le rochet, le mante-
let, la mozette, & la chape papale fur le rochet dans
les aftions publiques & folennelles. La couleur de
leur habit eft differente félon le tems, ou de rouge ,
ou de rofe feche, ou de violet : les cardinaux réguliers
ne portent point de foie ou d’autre couleur que
celle de leur religion , avec une doublure rouge ;
mais le. chapeau & le bonnet rouge font cQmmuns à
tous. Les cardinaux que le pape envoyé aux princes
fouverains, font décorés du titre de légats à latere ; &
lorfqu’ils font envoyés dans une ville de la domination
du pape, leur gouvernement s’appelle légation»
Il y a cinq légations, qui font celles d’Avignon, de
Ferrare, de Boulogne, de Peroufe, & de Ravenne*
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