tnù contient les ingrédiens dans lefquels on met les
Jtoft'es pour les colorer , ou des ingrédiens même
contenus dans la cuve ; ainfi l’on dit mettre au bain ,
& l’on dit aufli bain d'alun, bain de cochenille, &c. Bain , (chevaliers du) Hijl. mod. ordre militaire
intitulé par Richard II. roi d’Angleterre, qui en fixa
le nombre à quatre, ce qui n’empêcha pas Henri IV.
fon fucceffeur de l’augmenter de quarante-deux ; leur
devife étoit,tfrej in uno, trois en un feul, pour figni-
fier les trois vertus théologales. Leur coutume étoit
de fe baigner avant que de recevoir les éperons d’or :
mais cela ne s’obferva que dans le commencement,
& s’abolit enfuite peu à peu, quoique le bain fut l’origine
du nom de ces chevaliers, & que leurs ftatuts
port a fient que c’étoit pour acquérir une pureté de coeur
& avoir l'ame monde , c’eft-à-dire pure. L’ordre de
chevaliers du bain ne fe conféré prefque jamais , fi ce
n’eft au couronnement des rois, ou bien à l’inftalla-
tion d’un prince de Galles ou d’un duc d’Yorc. Ils
portent un ruban rouge en baudrier. Camden & d’autres
écrivains difent que Henri IV. en fut l’inftituteur
en 1399, à cette occafion : ce prince étant dans le
bain, un chevalier lui dit que deux veuves étoient
venues lui demander juftice ; & dans ce moment il
fauta hors du bain, en s’écriant, que la jujlice envers fes
fujets étoit un devoir préférable au plaifir de fe baigner,
& enfuite il créa un ordre des chevaliers du bain : cependant
quelques auteurs foutiennent que cet ordre
exiftoit long-tems avant Henri IV. & le font remonter
jufqu’au tems des Saxons. Ce qu’il y a de certain,
c’eft que le bain, dans la création des chevaliers,
avoit été long-tems auparavant en ufage dans le
royaume de France, quoiqu’il n’y eût point d’ordre
de chevaliers du bain.
L’ordre des chevaliers du bain, après avoir été comme
enfeveli pendant bien des années, commença de
renaître fous le régné de Georges premier , qui en
créafolênnellement un grand nombre. (G)
BAJON,f. m. on appelle ainfi fur les rivières la
plus haure des planches ou des barres du gouvernail
d’un bateau foncet. (Z )
* BAIONE. Voyei BaYONE.
BaioNE, dite Ba'iona de G ali fia, ( Géog. anc. &
mod. ) ville maritime d’Efpagne dans la Galice, à
l’embouchure du Minho. Quelques Géographes la
prennent pour les Aquce Celince dePtolomée ; d’autres
veulent que ce foit Orenfe , fur la même riviere que
Baione : fa long, eft <). & fa lat. 41. S 4.
BAJOYERS ou JOUILLIERES,f. fi pl.fiHydraul.j
font les aîles de maçonnerie qui revérifient l’efpace
ou la chambre d’une éclufe fermée aux deux bouts
par des portes ou des vannes que l’on leve à l’aide
de cables qui filent fur un treuil, que plufieurs hommes
manoeuvrent.
On pratique le long des bajoyers, des contreforts,
des enclaves pour loger les portes quand on les ouvre
, & des pertuis pour communiquer l’eau d’une
éclufe des deux côtés, fans être obligé d’ouvrir fes
portes. (K)
* On donne aufli, fur les rivières., le nom de bajoyers
aux bords d’une riviere, près les culées d’un
pont.
BAJOIRE, fi fi à la Monnoie9 c’eft une piece ou
médaille qui a pour effigie deux têtes de profil, qui
femblent être appuyées.l’une fur l’autre , telle que
l ’on en voit de Louis & de Carloman, de Henri IV.
& de Marie de Medicis.
BAJOUES ou COUSSINETS, f. fi plur. (Artsmé-
chaniques.) ce font des éminences ou boflages , qui
tiennent aux jumelles d’une machine , telle que le
tire-plomb dont les Vitriers fe fervent pour fondre le
plomb qu’ils employent pour les vitres. Voye^ T irefL
O M B .
BAIRAM, f. m. (Hifi. mod.) no/n donné à la grande
fête annuelle des Mahométans. Voye£ Fête ,
Quelques auteurs écrivent ce mot plus conformément
à l’ortographe orientale b tir am ; c’eft originairement
un mot turc , qui fignifie à la lettre un jour
de fête, ou une foknnité. C’eft la pâque des Turcs.
Les Mahométans ont deux bairams, le grand & le
petit, que Scaliger, Erpenius,Ricaut, Hyde, Chardin
Bocovius , éc d’autres écrivains Européens ,
prennent ordinairement l’un pour l’autre, donnant à
ce que les Turcs appellent le petit bairam, le nom de
grand; & au contraire.Le petit bairam dure trois jours,
pendant lefquels tout travail cefie, & l’on s’envoyé
des préfens l’un à l’autre avec beaucoup de marques
de joie.Si le lendemain du ramadhan fe trouve fi nébuleux
& couvert qu’on ne puifle pas voir la nouvelle
lune, on remet le bairam au lendemain : il commence
ce jour-là, quand même la lune feroit encore cachée,
& il eft annoncé par des décharges de canon au fé-
rail, & au fon des tambours & des trompettes dans
les places publiques. En célébrant cette fête , les
Turcs font dans leurs mofquces quantité de cérémonies
, ou plutôt de fimagrées bifarres, & finiffent par
une priere folennelle contre les infidèles, dans laquelle
ils demandent que les princes Chrétiens foient
extirpés; qu’ils s’arment les uns contre les autres, &
qu’ils donnent ainfi occafion à la loi Mahométane de
s ’étendre. On fe pardonne mutuellement les injures,
& l’on s’embrafie en difant, Dieu te donne la bonne
pâque.
Autant la riguètir du ramadhan a été extrême, aii-
tnnt la débauche & l’intempérance regne pendant
les jours du bairam : ce ne font que feftins & réjoiiif-
fances, tant dans le férail où le Sultan admet les
grands de l’empire à lui baifer la main, & marché
avec eux en pompe jufqu’à la grande mofquée, que-
dans la ville, où tous les Turcs jufqu’aux plus pauvres
, tuent des moutons, auxquels ils donnent le
nom d'agneau pafchal, non fur le même rondement
que les Juifs, mais en mémoire du facrifice d’Abra-
ham, dans lequel, difent-ils, l’ange Gabriel apporta
du ciel un mouton noir, qui depuis très-long-tems
avoit été nourri en paradis , & qu’il mit en la placé
d’Ifaac. Vpyt{ Ramadhan. (G)
BAISÉ, bout baifé. On donne, dans les manufac*
turcs ou l'on tire la foie, le nom de bout baifé à une
portion de fils de,foie, compofée de deux fils Ou davantage
, qui fe font appliqués l’un fur l’autre, félon
leur longueur pendant le tirage, & fe font collés en-
femble en fe fechant. Il eft très important d’éviter
ce défaut. Une foie où les baifemens de fils aüroient
été fréquens, fe devideroit avec peine. Voyeç l'arti-
cle Tirage dé soie.
Baisé , adj. (Paiement.) fe dit du tiflù d’un oit-
vrage qui a été peu frappé par le battant, & où la
trame n’eft pas ferrée. Le baifé eft pofitivement le
contraire de frappé. Voyeç Frappé.
BAISE-MAIN, f. ni. (Hiß. anc. & mod.) marqué
d’honneur ou de refpeét prefqu’univerfellement répandue
par toute la terre, & qui a été également partagée
entre la religion & la fociété. Dès les tems les
plus reculés, on faluoit le foleil, la lune, & les étoiles,
en baifant la main. Job fe défend de cette fuperftition
: f i vidifolem.......aut lunam........ & ofculatus furti
manum meam ore meû. On rendoit le même honneur à
Baal. Lucien, après avoir parlé des différentes fortes
de facrifices que les perfonnes riches offroient aux
dieux, ajoute que les pauvres les adoroient par de
Amples baife-mains. Pline de fon tems mettoit cette
même coutume au nombre des ufages dont on igno-
roit l’origine : In adorando, dit-il, dexter am ad ofculum
referimus. Dans l’Eglife même, les évêques & les offi-
cians donnent leur main à baifer aux autres miniftres
qui les fervent à l’autel.
Pans la fpçiété , l’aéUon de baifer la main a toûjours
été regardée comme un formulaire muet, pour
afîurer les réconciliations, demander des grâces, remercier
de celles qu’on a reçûes, marquer fa vénération
à fes fùpérieurs. Dans Homere, le vieux Priam
baife les mains d’A chille, lorfqu’il le conjure de lui
rendre le corps de fon fils Heftor. Chez les Romains,
les tribuns, les confuls, les di&ateursdonnoientleur
main à baifer à leurs inférieurs, ce que ceux-ci appela
ient accedere ad manum. Sous les empereurs cette
conduite devint un devoir eflentiel, meme pour les
grands; caries courtifans d’un rang inférieur etoient
obligés de fe contenter d’adorer la pourpre en fe mettant
à genoux, pour toucher la robe du prince avec
la main droite , qu’ils portoient enfuite à leur bou-
che : honneur qui ne fut enfuite accorde qu aux confuls
& aux premiers officiers de l’empire, les autres
fe contentant d.e faluer le prince de loin en portant
la main à la bouche, comme on le pratiquoit en adorant
les dieux.
La coûtume de baifer la main du prince eft en
ufage dans prefque toutes les cours de l’Europe, &
fur-tout en Efpagne, où dans les grandes cérémonies
les grands font admis à baifer la main du roi. Dap-
per, dans fon Afrique, affûre que les Negres font en
poffeffionde témoigner leurs refpeéls pour leurs princes
ou chefs par des baife-mains. Et Fernand Cortez
trouva cette pratique établie au Mexique , où plus
de mille Seigneurs vinrent le faluer en touchant d’a- .
bord la terre avec leurs mains, & les portant enfuite
à, leur bouche. (G)
Baise-main , en Droit, fignifie l’offrande qu’on
donne aux curés. Les curés de Paris, dit-on en ce fens,
n ’ont point la dixme ; ils n’ont que le baife-main. Cette
expreffion vient de ce qu’autrefois enfe préfentant à
l ’offrande, on baifoit la main du célébrant. ( H )
BAISER, terme de Géométrie. On dit que deux courbes
ou deux branches de courbes fe baifent, lorf-
qu’elles fe touchent en tournant leurs concavités vers
le même côté; c’eft-à-dire de maniéré que la concavité
de l’une regarde la convexité de l’autre : mais fi
l ’une tourne fa concavité d’un côté, & l’autre d’un
autre cô té , ou ce qui revient au même, fx les deux
convexités fe regardent, alors on dit Amplement
qu’elles fe touchent. Ainfi le point baifant & le point
touchant font différens.
On employé plus particulièrement le terme de
baifer , pour exprimer le contaél de deux courbes qui
ont la même courbure au point de contaêl, c’eft-à-
dire le même rayon de développée. Le baifement
s’appelle encore alors ofculation. V. Osculation ,
D é v elo pp é e, C ourbure, & c. (O)
* BAISSAN, (Géog.) ville d’Afrique dans la Barbarie,
à feize milles de Tripoli.
* BAISSER, abaifer, (Gramrn.) Baiferfedit des
objets qu’on veut placer plus bas, dont on a diminue
la hauteur, & de certains roouvemens du corps. On
baife une poutre, on baife les yeux. Abaifer fe dit
des chofes faites pour en couvrir d’autres ; abaifer le
deffus d’une caffette ; abaifer les paupières. Exhauf-
fçr9 élever, font les oppofes de baifer ; lever , relever,
font les oppofés A'abaifer. Baifer eft quelquefois neutre
, abaifer ne l’eft jamais. On baife en diminuant ;
on fe baife en fe courbant ; on s'abaife en s’humiliant.
Les rivières baifent ; les grandes perfonnes font
obligées de fe baiffer pour paffer par des endroits
moins élévés qu’eux; il eft quelquefois dangereux de
S'abaifer. Synon. Franç.
Baisser les anches, fe dit, en Manege, du cheval.
Voye^ Hanches.
Baisser la lance9voye{ Lance. (V )
* Baisser la vigne, ( Agriculture. ) c ’eft lier les
branches taillées à l’échalas.
BAISSIERE, f. f. ( Vinaigrier. ) c’eft ainfi qu’on
appelle cette liqueur trouble & chargée qui couvre
la lie de l’épaiffeur de quelques lignes, plus ou moins,'
lorfqu’un tonneau d’huile ou de, liqueur fermentée ,
quelle qu’elle foit, tire à fa fin. On dit baiffiere devin,
de cidre , de bierre.
BAISSOIRS , f. m. pl. c’eft le nom qu’on donne
dans les Salines aux réfervoirs ou magäfins d’eau.
Le bâti en eft de bois de chêne ôc de madriers fort
épais, contenus par de pareilles pièces de chêne qui
leur font adoffées par le milieu. La fuperficie de ces
magafins eft garnie & liée de poutres aufli de chêne ,
d’un pié d’épaiffeur , & placées à un pié de diftance
les unes des autres. Les planches & madriers qui les
compofent, font garnis dans leurs joints de chan-
touilles de fer, de moufle & d’étoupe, poufleeaà force
avec le cifeau, & goudronnées. Le bâti eft élevé au-
deffus du niveau des poelles. Ce magafind’eau eft di-
vifé en deux baifoirs, ou parties inégales, qui abreuvent
à Moyenvic cinq poelles par dix conduits. Voy.
la quantité d’eau & le toifé de ces baifoirs, à l’article Saline. Elles font élevées au-deffus du niveau des
poelles, & fupportées'par des murs d’appui diftans
les uns des antres de trois pies ou environ ;■ ce qui en
affûrela folidité. Voye[. Pl. I. des Salines ; 8 , 8 , les
auges qui conduifent les eaux aux baifoirs. . ^
BAJULE, bajulus, (Hifi. anc.) nom d’un magif-
trat du bas Empire. On croit que c’étoit le nom qu’on
donnoit aux perfonnes chargées de l’éducation du
préfomptif héritier de la couronne dans l’empire de
Conftantinople ; & l’on tire ce mot du Latin bajula-
re, porter ; comme pour fignifier que les inftituteurs
de ce prince l’avoient porté entre leurs bras, & on en
diftinguoit de plufieurs degrés. Le précepteur portoit
le titre de grand bajule, & celui de bajule Amplement
étoit donné aux foûprécepteurs. Si l’expreffion n’é-
toit pas noble, elle étoit du moins énergique pour
infiniter que l’éducation d’un prince eft un fardeau
bien redoutable., Bajule , ( Hifi. mod. ) miniftre d’état chargé du
poids des affaires. Notre hiftoire remarque que Charlemagne
donna Arnoul pour bajule, c’eft-à-dire pour
miniftre à fon fils Louis d’Aquitaine ; & les Italiens
entendent par bajule d’un royaume, ce que les An-
glois nomment protecteur, & ce que nous appelions
régent du royaume dans une minorité.
BAIVE, f. m. (\Hifi. mod.) faux dieu des Lapons,
idolâtres, qu’ils adorent comme l’auteur delà lumière
& de la chaleur. On dit communément que
c’eft le foleil; d’autres croyent que c’eft le feu; &
quelques-uns rapportent qu’autrefois parmi ces peuples
, le grand dieii Thor étoit appellé Thiermes ou
Aijke, quand ils l’invoquoient pour la confervation
de leur v ie , & pour être défendus contre les infiiltes
des démons ; mais qu’il étoit nommé Baive lorfqu’ils
lui demandoient de la lumière & de la chaleur. Ces
idolâtres n’ont aucune figure particulière de ce dieu ,
foit parce qu’il eft vifible de lui-même, ou plûtôt
parce que félon les plus intelligens dans les myfteres
de cette fuperftition, Thor & Baive, ne font qu’une
même divinité, adorée fous différens alpeâs. Schef-
fer, hifi. de Laponie. (G)
* BAKAN, ( Géog.) ville de Perfe dans le Chir*
van, à l’extrémité du golfe de Guillan, fur la mer
Cafpienne. Long, 8C). lat. 40. 2.0-.
* BAKINGLE, ( Géog. ) l’une des Philippines;
dans l’océan de la Chine ; elle a douze ou quinze
lieues de tour.
B A K IS CH voyei Bacar.
* BALAAT, ou BAALATH, (’Gcog. fainu.) ville
de Paleftine, dans la tribu de Dan.
BALADIN, f. m. dmfiun,farceur .bouffon, qui en
ci a niant, en parlant ou: en agiiïant, fait des poilnres
^ de bas comique. Le bon goût fembloit. avoir banni
des fpedlacles de France ces fortes de caraâeres ,*qui
y étoient autrefois û en ufage. L’opera comique les y.