ia pince: ou bien enfin le mal eft dans les quartiers,
entre le milieu du fabot & le talon ; ce que le cheval
fait connoître en boitant davantage lorfqu’il eft fur
une pente , que lorfqu’il marche fur un terrein uni.
Cet accident vient quelquefois d’un clou qui a bleffé
le cheval en le ferrant, & l’on diftingue le clou qui
blefle en pinçant la tête de chaque clou en même
tems que le fabot, avec une paire de tenailles.
Quand un cheval boite des pies de derrière, fi le
mal eft dans la hanche ou dans l’os de la cuiffe, il
marchera de côté, & n’avancera pas fi bien de la
jambe malade que de l’autre ; en tournant court, il
favorifera cette jambe malade ; & en marchant fur
une pente, il tiendra toujours cette jambe plus haute
que l’autre.
Si un cheval a quelque maladie cachée qui l’oblige
à boiter quand il travaille, on pourra le découvrir
en le faifant courir à la main par un terrein uni, en
lui lâchant toute la longueur du licou, & remarquant
de quelle maniéré il pofe fes jambes. S’il ne favorife
aucune des quatre, il faut continuer à l’éprouver en
le maniant rondement jufqu’à ce qu’il foit bien échauffé
; alors il faut le laifler repofer pendant l’efpace d’une
heure, & le faire courir enfuite de nouveau à la
main, en lui lâchant toute la longueur du licou comme
auparavant. ( F )
Bo it e u x , adj. che[ les Rubaniers-Tijfutiers, fe dit
lorfqu’un dernier retour n’a pas autant de marches
que les autres, comme s’il n’avoit que 20 marches-
ou plus ou moins, au lieu de 24 que les autres ont ;
on appelle celui-ci ruban boiteux^ Voye^Retou r.
B o i t e u x , fe d it, chez les mêmes ouvriers, d’un
ouvrage, comme d’un ruban , qui fe trouve d’une
couleur à un bord & d’une autre couleur à l’autre
bord ; c’eft ce qu’on appelle ruban boiteux.
* BOITIAPO, (Hift. nat.) c’eft un grand ferpent
du Brefil ; il a fept ou huit piés de long ; il eft de la
grofleur du bras, fa queue fe termine en pointe ; il
eft couvert de belles écailles d’un jaune olivâtre;
fa morfure eft fort dangereufe ; fa chair a , dit-on,
la propriété de réfifter. au venin.
* BOITTE, f. f. en termes de Pêche ; c’eft ainfi que
les pêcheurs de morue nomment l’appas qu’ils mettent
à leurs hameçons. Les François du Cap-Breton
fe fervent du hareng & du maquereau, dont la morue
eft friande, & qui eft commun fur ces côtes.
BOITZENBURG, (Géog.) Il y a deux villes de
ce nom en Allemagne ; l’une fur l’Elbe dans le comté
de Schwerin, à quelques lieues de Hambourg ; l’autre
dans l’éleûorat de Brandebourg.
* BOKAS, f. m. ( Commerce.) toile de coton que
l’on tire de Surate. Il y a des bokas blancs & de bleus.
BOL, f. m. PffiP nat.) terre graiffeufe & argilleu-
fe, pefante & ftyptique ; elle s’attache promptement
à la langue, & teint les mains. Il y a des bols de différentes
couleurs, ordinairement de jaunes & de
rouges. Il y en a aufli de blancs, &c. Autrefois on
alloit chercher du bol dans le Levant en Arménie ,
pour l’ufage de la Medecine: mais on s’eft à la fin
convaincu que le bol que nous avons très-communément
en France, eft aufli bon que celui d’Arménie.
On en fait venir de Blois, de Saumur, de Baville,
&c. F o y e i T e r r e . ( / )
* Les plus connus d’entre les bols font celui d’Arménie
, qui eft maintenant fort rare. La defeription
générale Aebolqui précédé, lui convient. On lui attribue
la vertu alexipharmaque& de l’aftringence. Il
y en a de jaune & de blanc.
Celui de Blois, qui eft une terre d’un rouge pâle.
Celui d’Allemagne, dont la couleur eft un peu plus
foible que celui d’Arménie. Il eft parfemé de veines
jaunes ; on le tire des mines de Bohème. Il n’a aucune
propriété particulière.
Le bol blanc, qui vient de Gran en Hongrie, & de
Coltberg fur le territoire de Liège ; on le dit d’une
efficacité finguliere dans la dyflenterie.
Le bol de France, qui vient de Blois, de Saumur,
& de la Bourgogne. Le jaune pafle pour le meilleur.
Celui de Tranfylvanie, il a tous les cara&eres de
celui d’Arménie ; il fe fond dans la bouche comme
beurre. II vient des environs de Toccai.
Les Doreurs, pour faire l’afliette de l’o r , fe fervent
du bol d’Arménie. Les Relieurs l’écrafent avec
une molette, en l’humeâant avec un peu de blanc-
d’oeuf mêlé d’eau, fur une pierre polie. Quand il eft
bien broyé, ils le renferment dans un petit pot pour
en mettre dans l’occafion une couche très - mince fur
la tranche du livre, après qu’elle a été bien ratifiée.
Foye{ P i n c e a u a u B o l .
B O L, ( Pharmacie. ) forme fous laquelle on fait
prendre certains médicamens, pour épargner aux
malades le dégoût qu’ils ont, qui fouvent leur donne
beaucoup de répugnance ; en effet le bol n’étant qu’une
bouchée très-petite, eft très-aifé à avaler.
Le. bol doit être mou & un peu plus épais que le
miel : on le compofe avec tout ce qui peut être pris
intérieurement ; lorfque ce font des lubftances feches
ou des poudres, on leur donne une confiftance molle
, en les mêlant avec des conferves ou des firops.
Lorfqu’elles font liquides & qu’on a intention de les
faire prendre fous la forme de bol, on y joint des
poudres telles que la poudre de régliffe & autres,
par le moyen defquelles on les rend un peu plus
folides.
Le fucre en poudre, eft un des ingrédiens dont on
fe fert pour donner la confiftance d’un bol aux médicamens
gras & huileux, tels que les baumes.
L’on fe fert de pain azyme pour envelopper le boly
empêcher qu’il ne s’en échappe quelque partie, & en
faciliter la déglutition.
Le bol a diverfes qualités, félon la différence des1
médicamens dont il eft compofé ; il y en a d’altérant,
de purgatif, d’aftringent, félon les indications qui fe
préfentent à remplir.
On a foin de preferire au malade une boiffon appropriée
à fa maladie, qui puiffe aider à divifer le
bol lorfqu’ il eft dans le ventricule. (N )
* BOLATHEN, f. m. ( Myth. ) en grec (lohd&tn ;
c’eft un nom que les Phéniciens & les Syriens don-
noient à Saturne.
* BOLBITINA, (Géog. anc.) ville d’Egypte, qui
donnoit nom à une des bouches du Nil, bolbitinum
ojlium ; c’eft aujourd’hui le bras de Rafchit ou de
Rofette.
BOLCANE, (Géog.) l’une des îles des Larrons en
Afie ; il y a un volcan.
BOLCKENHAYN, (Géog.) petite ville de Silé-
fie, dans la principauté de Schweidnitz.
BOLCWITZ, ( Géog. ) petite ville de Siléfie ,
dans la principauté de Glogaw.
BOLDUC, voyei B o i s - l e - D u c .
BOLENBERG , pètite ville du duché de Mec-
j klembourg, fur la mer Baltique.
BOLLANDISTES , f. m. pl. (Hifl. eccléjîaft.) nom
que l’on a donné à quelques jéfuites d’Anvers, ou à
une fociété d’écrivains de leur corps, qui depuis plus
d’un fiecle s’occupe à recueillir tout ce qui concerne
les a&es & les vies des Saints. On les a ainfi nommés
de Bollandus jéfuite flamand - un de leurs principaux
chefs. Foye^ A c t e , S a i n t .
Comme dans le cours de cet ouvrage nous fom-
mes fouvent obligés de citer cette favante compagnie
, des aéles de laquelle nous avons tiré diverfes
obfervations, il ne fera pas inutile de les faire connoître
au lefteur.
Au commencement du xvij. fiecle, le P. Heribert
Rofweid jéfuite d’Anvers, conçut le deffein de raf-
fembler les vies des Saints, telles qu’elles ayoient été
écrïtês par les auteurs originaux, en y ajoûtant des
notes femblables à celles que les meilleurs éditeurs
des peres ont ajoutées à leurs écrits, foit pour éclaircir
les palTages obfcnrs, foit pour diftinguer le vrai
du fabuleux. L’entreprife étoit grande, mais, comme
on le fent affez, beaucoup au-deffus des forces d’un
feul homme : aufli le P. Rofweid ne put-il pendant
toute fa vie qu’amaffer des matériaux , & mourut
fans avoir commencé à leur donner de forme. C ’é-
toiten 1629 ; & l’année fuivante, le P. Bollandus
reprit ce deffein fous un autre point de v u e , qui fut
de compofer les vies des faints d’après les auteurs
originaux. En 163 5, il s’affocia le P. Godefroi Henf-
chenius ; & fix ans après, ils firent paroître les a£les
des faints du mois de Janvier en deux volumes in-folio:
ce livre eut un fuccès qui augmenta lorfque Bollandus
eut donné trois autres volumes dans la même
forme, contenant les aéles des faints du mois de Février.
Il s’étoit encore aflocié en 1650 le P. Pape-
brock, & travâilloit à donner le mois de Mars lorfqu’il
mourut en 1665. Après la mort d’Henfchenius,
le P. Papebrock eut la pricipale direftionde ce grand
ouvrage , & s’aflocia fucceflivement les PP. Baërt,
Jemaing, du Sollier, & R a ye, qui ont donné vingt-
quatre volumes, contenant les vies des faints jufqu’au
mois de Juin. Depuis la mort du P. Papebrock, arrivée
en 17 14 , les PP. du Sollier, Cuper, Piney, &;
Bofch, donnèrent en cinq volumes in-folio, le refte
du mois de Juin, & tout le mois de Juillet. Il a paru
encore depuis de nouveaux volumes, contenant une
grande partie des faints du mois d’Aout, & l’ouvrage
eft toujours continué par d’autres favans du même
ordre. On prétend que Bollandus n’a pas été aflez en
garde contre les traditions populaires : mais fes fuc-
cefleurs, & fur-tout le P. Papebrock, ont apporté plus
de critique dans le choix des monumens deftinés à
former cette vafte collection , qui ne peut être que
très-utile à la religion. (G )
BOLLINGEN, ( Géog. ) petite ville fur le bord
d’un lac , dans l’évêché de Confiance.
BOLLOS, f. m. ( Minêralog. ) on appelle ainfi ,
dans les mines du Potofi & du refte du Pérou , les
lingots ou barres d’argent, qu’on tire du minéral par
l’opération réitérée au feu , ou par le moyen des
eaux-fortes. Foye{ A r g e n t .
BOLOGNE, ( Géog. ) ville d’Italie, capitale du
Bolonois , fur la riviere de Reno, jointe au Po par
un canal. Long. 2.9. lat. 44. 27. 20.
B o l o g n e (P i e r r e d e ) , Hijl. nat. c’eft une pierre
grifâtre , pefante , talqueufe , ordinairement de la
grofleur d’une noix , mais d’une figure irrégulière ;
les plus luifantes & les moins remplies de taches font
les meilleures, aufli-bien que celles qui font couvertes
à la furface d’une croûte mince, blanche & opaque.
On trouve ces pierres en plufieurs endroits d’Italie
, mais fur-tout au pié du mont Paterno, qui eft
à peu de diftance de Bologne : c’eft après les grandes
pluies qu’on les découvre ; parce qu’alors ces
pierres fe trouvent lavées & dégagées des parties
terreftres qui les environnent quelquefois, & qui les
rendent méconnoiflables. On prépare ces pierres de
la maniéré fuivante : après en avoir ôté la terre &
les matières hétérogènes, on en prend quelques-unes
qu’on réduit en poudre très-déliée , qu’on pafle en-
fuite au tamis ; on humeCte les autres pierres avec
de l’eau-de-vie, & on les enduit de cette poudre ;
on prend enfuite un petit fourneau de terre dont
la grille foit de cuivre jaune, on y met d’abord quelques
charbons allumés ; quand ils font confumés à
moitié, on remplit à moitié le fourneau de charbon
de braile ; on pofe doucement defliis, les pierres enduites
de poudre ; on achevé enfuite de remplir le
fourneau de charbon de braife éteinte ; on couvre
le fourneau de fon dôme, ôc on laiffe brûler le çharbon
fans y toucher, jufqu’à ce qu’il foit entièrement
confommé. Lorfque tout fera refroidi, on trouvera
fur la grille les pierres calcinées : on en fépare la
croûte, & on garde ces pierres dans des boîtes avec
du coton. Elles ont la propriété du phofphore ; c’eft-
à-dire qu’en les expofant au jour ou au foleil, &
même à la clarté du feu , & les tranfportant fur le
champ dans un endroit obfcur, elles paroiflent lumi-
neufes comme des charbons allumés, mais fans chaleur
fenfible. Cette lumière dure quelque tems, puis
elle s’affoiblit & fe perd : mais en les expofant de nouveau
à la lumière , elles reprennent leur qualité phof-
phorique. S’il arrive qu’au bout de deux ou trois ans
elles viennent à perdre tout-à-fait la propriété donc
on vient de parler , on peut la rendre en les faifant
calciner de nouveau de la maniéré qui a été indi-
quée.
Nous devons ce procédé à M. Lemery, qui a fait
grand nombre d’expériences fur la pierre de Bologne
& qui en donne un détail très-circonftancié dans fon
cours de Chimie. (—)
* BOLONOIS, (Géog.) province d’Italie, dans
l’état del’Eglife, bornée au feptentrion par le Fcrra-i
rois ; à l’orient, par le même & par la Romagne ; ait
midi, par le Florentin ; & à l’occident, par l’état dq
Modene.
BOLSENA , (Géog.) ville d’Italie fur le lac de
même nom, dans le patrimoine de S. Pierre. Longi
29. 33. iat. 4 2 .3 y.
BOLTON, ( Géog. ) ville d’Angleterre, dans la;
foûdivifion feptentrionale de la province d’Yorck^
fur la riviere de Trivel.
*BOLUC-BASSI, (Hiß. mod.) c’eft le nom d’unes;
dignité ou d’un grade militaire chez les Turcs. Les
boluc-bajjis font chefs de bandes, ou capitaines des
cent janiflaires : ils font habillés & montés , & ils.
ont foixante afpres de paye par jour.
BOLZANO ou BOZZEN, ( Géog. ) ville d’AIle-;
magne au comté de T iro l, fur la riviere d’Eifach %
proche l’Adige. Long. 28. 46". lat. 46*. 42.
* BOLZAS, f. m. (Commerce. ) coutil fabriqué de
fil de coton, qui vient des Indes. Il y en a de tout;
blancs, & d’autres rayés de jaune : les raies s’ers
font avec du fil de coton écru.
BOLZWAERT, ( Géog. ) ville de la province dp;
Frile , près de Zuyder-Zée.
BOMBAIM ou BOMBAI, (Géog.) ville d’Afie;
dans les Indes, proche la côte de Malabar, au royau-;
me de Vifapour. Long, g o. 3 o. lat. ic).
BOMBARDE, f. f. (Artillerie.) piece d’artillerie
dont on fe fer voit autrefois, qui étoitgrofle & courte
avec une ouverture fort large. Quelques-uns Font
appellée baßlic.
Il y en a qui dérivent ce mot par corruption de;
Lombarde, croyant qu’elle eft venue de Lombardier
Du Cange après Vomus, le dérive de bombus & ardeoz
Menage, de l’allemand bomberden, le pluriel debonù
ber, balifle : mais je doute que les Allemands ayent jamais
connu ce mot. Il eft aflez ordinaire à Menage
& à plufieurs autres étymologiftes , de donner des»
étymologies de mots qu’ils ont eux-mêmes forgéesj
Il y a eu des bombardes qui ont porté jufqu’à 3001
livres de balle. Froiflart fait mention d’une de ces<
pièces , qui a voit cinquante piés de long. On fe fer-;
voit dé grues de charpente pour les changer. Gn croit
que les bombardes étoient en ufage avant l’invention
du canon. Foye{ C a n o n .
Le P. Daniel croit qu’on donna d’abord le nom de
bombarde à toutes les armes à feu,& que ce nom vient
du grec ßöpGoc , qui fignifie le bruit que ces armes font
en tirant. (Q )
B o m b a r d e r ( L u t h . ) je u d’o r g u e d e la c la f îe de,
c e u x q u’ o n a p p e lle j e u d ’a n c h e 3 v o y e ^ T r o m p e t t e j
& d o n t la bombarde n e d ifféré q u e p a r c e q u ’ e lle fo n n e
R r ii
I