facrés à Dieu & dédiés au culte des martyrs. Comme
confacrés à Dieu , ils étoient appellés temples ; \
car c’eft à lui feul qu’on peut ériger des autels & offrir
des facrifices : mais comme deftinés à la vénération
des faints, ils avoient feulement le nom de ba-
filiques. ( G ) Basiliques, adj. prisfubft. (Jurifprud.) recueil
des lois romaines traduites en grec par ordre des
empereurs Bafile & Léon, & maintenus en vigueur
dans l’empire d’Orient jufqu’à fa diffolution. Voyez D roit civil.
Les bafiliques comprennent les inftitutes, le digef-
t e , le code & les nouvelles, avec quelques édits de
Juftinien & d’autres empereurs. Le recueil étoit de
foixante livres, & s’appelloit par cette raifon iÇnxov-
r * , foixante. On croit que c’eft principalement l’ouvrage
de l’empereur Léon le philofophe , & qu’il l’intitula
du nom de fon pere, Bafile le Macédonien, qui
l ’entreprit le premier. Des foixante livres il n’enrefte
aujourd’hui que quarante-un. Fabrolu a tiré en quelque
façon le fupplément des dix-neuf autres du $y-
nopfiis bafillcon , &c.
B asilique, adj. pris fiibft. ( Hiß. anc. ) dans l’empire'grec,
dénomination qui fe donnoit aux mandataires
du prince, ou à ceux qui étoient chargés de
porter fes ordres & fes commandemens. Voyez Mandement.
(G ) Basilique, adj. pris fubft. en Anatomie, nom
d’une veine qui naît du rameau axillaire, qui court
dans toute la longueur du bras. Voyez les Plan. d’A-
nat. & leur explication à l’article Anatomie.
La bafilique eft une des veines que l’on a coutume
d’ouvrir en faignant au bras. Voyez Phlébotomie.
(L) Basilique ou èafilica, eft, «/z Aßronomie, le nom
d’une étoile fixedela première grandeur dans la conf-
tellation du Lion : elle s’appelle aulîi Regulus &c cor
Leonis, ou coeur du Lion. Poyez Lion. ( O )
* BASILISSA, (Myth.) nom'fous lequel Venus
étoit honorée par les Tarentins.
* BASILUZZO , ( G log. anc. & mod. ) île de la
mer de Tofcane, appellée jadis Herculis infula : c’eft
une des îles célébrés de l’Ypare.
* BASIN, f. m. ( Commerce & Tifferans. ) étoffe
croifée, toute fil & coton ; la chaîne eft fil, la trame
coton. Il y a des bafins unis, figurés, ras & velus ; &
dans toutes ces fortes, on en diftingue une infinité
d’autres relativement à l’aunage & à la condition.
Les manufaftures principales en font à Troies, à
Rouen, & dans le Beaujolois. Ils nefe travaillent pas
autrement que la toile, quand ils font unis : ils fe font
à la marche, quand ils font figurés; le nombre de
bffes & de marches eft déterminé par la figure , &
c’eft la trame qui la fait ; parce qu’étant de coton Sc
plus groffe que la chaîne, elle forme un relief, au
lieu que la chaîne fe perdroit dans la trame : les velus
font tirés au chardon.
II eft ordonné par les reglemens de donner aux
bafins unis ou rayés, demi-aune & un pouce de large
en peigne & fur le métier ; vingt-quatre portées de
quarante fils chacune, voyez Portée & Peigne ;
& vingt-quatre aunes de longueur : aux bafins à petites
raies, cent foixante raies : aux bafins à trente-fix
barres, demi-aune un pouce de large en peigne,
vingt-deux portées de quarante fils chacune, & trois
raies à chaque barre : aux bafins étroits, unis & à petites
raies, ou à vingt-cinq barres , demi-aune moins
3^ de large en peigne, vingt-quatre aunes de long :
aux unis, vingt portées : à ceux à petites raies, cent
quarante raies ; & à chacune des vingt-cinq barres ,
trois raies : aux bafins à la mode , demi-aune un pouce
de large, & vingt-quatre de long ; s’ils font larges,
demi-aune moins ëfSj de large, & vingt-deux aunes
de .long ; s’ils font étroits, avec un nombre de portées
ou de raies convenable à la largeur & à leur degré
de fineffe ; & à tous, la chaîne de fil de coton
filés fin-, fans aucun mélange d’étoupe, chanvre ou
lin, les barres & raies de m de coton retors.
Quoique les manufactures de France fourniffent
d’excellens bafins, on en tire cependant de l’étranger.
Il en vient de Hollande, de Bruges, & des Indes. Les
bafins de Hollande font ordinairement rayés : ils font
fins & bons. Ils portent de largeur cinq huitièmes
d’aune, & de longueur environ douze aunes. Ceux
de Bruges font unis, rayés à petites raies imperceptibles,
à grandes raies ou barres de trois petites raies,
& à poil. Les unis ou à poil ont environ cinq douze
de large, de douze aunes de long ; & les rayés, un
pouce de moins fur la largeur, & les deux tiers de
moins fur la longueur. Il y en a de quatre fortes, qu’on
diftingue à la marque. Ceux qui font marqués à deux
lions rouges s’appellent bafin double lion; à un feul
lion, bafinfimple lion à un B , bafin B ; à un C , bafin
C. Voyez dans le dictionnaire de Commerce le détail de
toutes ces marques. .
Les bafins des Indes font blancs, & fans poil; les
uns croilës & fergés ; les autres à carreaux & ouvrés.
Les meilleurs fe fabriquent à Bengale, Pondichéry,
& Belcafor.
Il n’eft pas befoin d’avertir que les barres dans ce
genre d’étoffe, ou plutôt de toile, font faites par certains
fils de chaîne filés plus gros que les autres & placés
à des diftances égales, & que les raies font faites
par des fils de la chaîne filés moins gros que ceux qui
forment les barres, mais plus gros que les autres, placés
à des diftances égales fur 1a barre.
BASIOGLOSE, adjeâ. pris fubft. en Anatomie ,
nom d’une paire de mufclës de la langue ; ils viennent
de la bafe de l’os hyoide & de la partie voifine
de la grande corne de ce même os, & s’inferent aux
parties latérales de la racine de la langue. ( L )
BASIO-PHARYNGIEN, en Anatomie, nom d’une
paire de mufcles du pharynx. Voyez Hyo-pharyn-
GIEN. (L )
* B ASIRI, ( Glog. ) riviere de Perfe qui arrofe la
province de. Kirman, la ville de ce nom , celle de
Bafiri, & fe jette dans le golfe d’Ormus.
* BASKIRIE, (Glog .) contrée de la Tartarie
Mofcovite, bornée au nord par les Tartares de Tu-
men, à l’orient par les Barabinskoi, & par les terres
d’Ablai ; au midi, par la montagne de Sortora ; & à 1’occid.çnt par le duché de Bulgare.
* BASKRON , PASCATIR, ou PASCHARTI
( Glog. ) province de la Tartarie Mofcovite, bornée
à l’orient par les Kalmuks ; au midi par la grande
Nogaia ; au couchant par la riviere de Kam, & âu
nord par la Permia Veichi, & par une partie de la
Sibérie.
BASOCHE, f. f. ( Jurifprud. ) eft la communauté
des clercs du Parlement de. Paris, laquelle tient une
efpece de jurifdi&ion, où fe jugent les différends qui
peuvent naître entr’eux. Ils s’y exercent aulîi à plaider
des caufes fur des queftions difficiles ou fingulie-
res. La bafoche a entre autres officiers un chancelier
& un thréforier de la bafoche ; il y a voit même autre-
• fois un roi de la bafoche. (H )
* BASQUES ( les ) f. m. pl. ( Glog. ) petit pays de
France, vers les Pyrénées, entre l’Adour, les frontières
d’Efpagne, l’Océan, & le Béarn ; il comprend
le Labour, la baffe Navarre, & le pays de Soûle.
* BASRACH, voyez Bassora.
* B ASS, ( Glog. ) petite île d’Eooffe, dans le golfe
d’Eçlimbourg.
* BASSANO, (Glog. ) petite ville d’Italie, dans
l’état de Venife, au Vicentin, fur la riviere de
France. Bassano ou Baçsanello , ( Glog. anc. & mod. )
ville d’Italie, dans le patrimoine de S. Pierre, au
confluent dit Nere & du Tibre , près du lâc que lès
anciens appelloientlacus Vadimonii.
BASSAREUS , adj. pris fubft. (Myth.) furnoitt
donné à Bacchus ; foit du Grec ß*vfyury crier, parce
que dans fes myfteres les Bacchantes jettoient de
grands cris ; foit d’une forte de chauffure Lydienne
nommée bafiareum. On donnoit auffi aux prêtreffes
de ce dieu le titre de baffarides, que l’ancien fcho*
liaffe tire d’unerobe ou vêtement qui alloitjufqu’aux
talons, & que les Africains & les Thraces appélloient
baffyris&L baffara. Mais Bochard dans fon Chànaaha,
liv. 1. ch. xviij. dit que ce mot vient de l’hébreu baf-
yà/^quifignifiela même chofe que le Tpvydv des Grecs,
qui veut dire vendanger; étymologie qui vaut bien
les deux précédentes. (G)
' BASSE ©« BATURE , f. T.; c’eft , en Marine, un
fond mêlé de fable dé roché ou de caillons, qui pa-
roît à la furface de l’eau : quand on voit la mer bri-
fer deffus , alors On nomme cet endroit bature ou bri-
fant. (Z )
BASSE, adj. f. Voye^ Bas.
Basse , adj. pris fubft. eft celle des parties de la
Mufique qui eft au-deflous des autres ; la plus baffe
de toutes, d’où vient fon nom de baffe. Voyez Par*
titio n .
La bajfe eft la plus importante des parties ; parce
que cveftfur elle que s’établit le corps de l’harmonie :
auffi eft-ce une efpece d’axiome parmi lesMuficiens,
que quand la bafi'e eft bonne, rarement l’harmonie eft
mauvaife.
Il y a plufieurs efpeces de baffe; baffe fondamental
dont nous ferons Un article particulier*
Bafi'e continue , ainfi appellée parce qu’elle dure
pendant toute la piece : fon principal ulage , outre
celui de regier l’harmonie, eft defoùtenit les voix,
& de confer ver le ton. On prétend que’c’eft un Lu-
dovico-Viana , dont nous en avons lin traité, qui au ;
commencement du dernier fiecle la mit le premier en
ufage.
B aJfefigurée , qui au lieu de s’arrêter fur Une feule
note, en partage la valeur eh plufieurs autres notes
fous un même accord. Voye^ Harmonie figurée.
Baffe contrainte, dont le fujet ou- le chant, borné
à un petit nombre de mefure , recommence fans
ceffe , tandis que les parties fupérieures pourfuivent
leur chant & leur harmonie , 6c les varient de diffé^
rentes maniérés. Cette baffe appartient originaire- i
ment aux couplets de la chaconne : mais on ne s’y i
affervit plus aujourd’hui. La baffe contrainte defeen-
dant diatoniquement ou chromatiquement, & avec
lenteur, de la tonique à la dominante dans les tons
mineurs , eft admirable pour les morceaux pathétiques
: ces retours périodiques affeflent inlènfible-
ment l’ame, & la difpofent à la trifteffe & à la langueur.
On en voit de fort beaux exemples dans plu-
lieurs feenes des opéras François.
Baffe chantante , eft l’efpece de voix qui chante la
partie de la bafi'e. Il y a des baffes rleitantes & des
baffes de chctur ; des concbrdans ou baffes-tailles, qui
tiennent le milieu entre la taille & la bafi'e ; des baßes
proprement dites que l’ufage fait encore appeller aujourd’hui
bafi'e-tailles ; & enfin des baffe-contres, les
plus graves de toutes les voix , qui chantent la ’baffe
fous la baffe même, & qu’il ne faut pas confondre avec
les contre-baffes qui font des inftrumens. Voyez C ontre
basse,
a * j ivuuduicuidux uc i narmome;
torte quau-deffous de chaque accord ,* elle fait ei
tendre le vrai fon fondamental de cet accord : n;
nnp R H i ne Peut avoir d’autre contextui
que celle de la lucceffion fondamentale de l’harm<
Pour bien entendre ceci, il faBt lavoir que-tout
accord, quoique eompotë du jjlulieutï fou S , h'ena
qu’un qui l'oit fondamenlal i fàvoir Celui qui a prô-
duitCet accord , & qui lui fort de bafe. Ô rla taffequi
régné1 aù-defibus de toutes les autre, parties, n*ex-
prime pas toujours les feus fondamentaux des accords
: car entre toits-les fonS d’uu accord, on cil
maître déporter à la bàjfi celui qu’on croit préféra-
ble , eu egard à la marche dé cet'fe b'Jf , au beau
chant 6u à1 r e xpreiïiofl. Alors' lé vfàifônfopdamen-
tal, au lien d’être à fa place naturelle , qui eft la
fc/e, fe tranfporte danslesaittrcs parties, oit même
né s’exprime point du tout;, & tin tel accord s’appelle
-detotittnverfé. Dahs Iefoïid,un accord renvérfé ne
différé point de l’accord direâ qui l’a produit, car ce
•font toûjôt* les mêmes fons ; mais oes fons formant
des coinbinaifons différentes, on a long-tems pris Ces
combmàiïbns pour autant d'aecOrds fondamentaux,
& on leur â donné différent noms, qu’on petit voir au
mot Accord , & qui ont achevé de les diftingucr ;
comme fi la différence des noms en produifoit’reel'
ment dans les chofés. M. Rameau a fait voir.danS
fon traite <U,l'HtirmonU, que plufieurs de ces préten-
dus accords ft’étoient que des renverfemens d’ïmfeut
Ainfi i accord de fixte n’éft que l'accord parfait dont
la tiercé eft tranfpottée à la iajji t en y portant la
quinte ÿm urfrafaccord dé fixte-quarte. Voilà ftoijé
trois combiilaifons d’un accord qui n’a que troisYons;
ceux qutefl Ont quatre , font litfceptibles de quatre
cembinàifons ; car chacun dès fons peut'être porté
à la bajji : mais en pdf tant àuidefious de celle1 ci une
autre baffi, qui fous tbittès lés, eombmâifons''d'un
même accord, préfente toujours le fon fondamental »'
îl c ité vident qu’on réduit au tiers. Iè nombre des ae*
cords çonfohans , & au quart le nombre des diifo.
nans. Ajoute/ à celatous les accords par fuppofition ,
qui ië rédinfeiit encore aux mênteis. fondamentaux j
vous trouverez rharmôme Amplifiée à un point qu’on
n eût jamais éfpéré de l’état de confulîon oii étoient
fes.regl.es jufqu’àutems de M. Rameau, C ’eff certaid
hement, comme Pbbférve cct auteur, une chofetrès*
étonnante qù’on ait pu poûffér là pratique de cetArt
jufqu’ait point oit elle eft’parvenu, fans en connott
tie le fondement , & qu’on ait trouvé exactement
toutes les règles, J avant que de trouver le principe
qui les produit. r
La marche ou le mouvement de la tapjondawm
taleie réglé fur les lois de la fucceflîon harmonique i
de forte que fl cette baft s’écarte de l’ordre piefcrit '
li y a faute ilans l’harmonie.
Bien modulér & obferverla liaifon , font les deitté
plus importantes regies de là biJ/ifi,nddmtdiàu,yoy. HARMONk & Modulation; Etlaprincipalerègle
méchanique qui en découle, eft de ne faire m'archef
la bajfe fondamental, que par intervalles confonans*
ft ce n eft feulement dans un afte de cadencefouipuâ
Ou après un accord de feptieme diminuée .. .qu’elle
monte^diatoniquement. Quant â la defeeitte diatonic
que, c’eft une marche interdite à Ubajfi firndatnewà.
h , ou tout au plus tolérée dans le cas de deux accords
parfaits, féparës par un repos exprimé otifous-entem
du ; céttë rèjflè n’a pointd’aittré exception. Il eft vrai,
que M. Rameau a fait defeendre diatoniquement la
oajfefondamentale fous dès accords de feptieme, mais
nous en dirons la raifon aux mots Cadence & D is. SONÀfJGE,
. Qu’on retourne comme on voudra une baffe fijnda.
mentale ; ft elle eft bien faite, on n’y trouvera jamais
que ces deux chofes : ou des accords parfaits fur les
niouvemens confonans, fans lefquels ces accords
n’auroient point de liaifon ; Ou des accords diffonans
dans dès a êtes de cadence ; en tout autre cas la dif-
fdnance ne fauroit être ni bien placée ni bien fauvée.
, Il sènfuit de-li que la Baffe fondamentale ne petiî
jamais màrsfter que d’iine de'çes trois maniérés ;