On en couvre aufli le deffus des fapes dans les endroits
dangereux, c’eft-à-dire à portée des grenades
ôc des pierriers de l’afliégé. (Q)
BLITUM-ALB IZM, affic. Park. (Medecine.) Les
feuilles qui font la feule partie dont on falfe ufage,
encore très-rarement, font de la claffe de l’arroche
Ôc de fa nature : elles fe mangent parmi les autres
légumes ; elles lâchent le ventre, fans être pour cela
purgatives ; elles rafraîchilfent ôc amolliffent, ôc on
les fait entrer dans les clyfteres. L’ufage de cette
plante eft fort rare. (AQ
BLOG , L. m. lignifie un grand morceau de marbre
ou de pierre tel qu’il fort de la carrière, avant
que la main de l’ouvrier lui ait donné aucune forme.
Voye{ MARBRE.
Blo c ^échantillon, eft celui qui étant commandé à
la carrière, y eft taillé de certaine forme & grandeur. Bloc , en termes de Commerce, fe prend pour plu-
fieurs pièces ou fortes de marchandifes considérées &
eftimées toutes enfemble. Ainfi l’on dit qu’un marchand
a acheté toutes les marchandifes d’une boutique
ou d’un magalin en bloc.
On dit aufli, faire un marché en bloc & en tache ,
lorfque fans entrer dans le détail de ce que chaque
chofe doit coûter en particulier, on convient d’un
certain prix pour un ouvrage , ou une entreprife ;
ainli l’on dit : j’ai fait marché en bloc & en tâche avec
ce voiturier, pour m’amener mes marchandifes franches
de tous droits. ((?) Bloc, Blot, Tête de m o rt, Chouquet,
tn Marine ; voyej CHOUQUET.
Bloc , Roc-ô’issas, Sep-de-drisse , en Marine
; voyeç Sep-de-drisse. (,Z) Bloc , f. m. en Fauconnerie, c’eft ainli qu’on nomme
la perche fur laquelle on met l’oifeau de proie :
elle doit être couverte de drap. Bloc, terme d’Argenteur, fe dit d’un “cercle ou
boulet de canon, &c. chargé de ciment, fur lequel
on monte une petite piece pour la brunir plus à fon
aiie. Voye{ Planche l.fig. Bloc de branche, en termes de Fourbijfeur, c’eft un
mandrin de.bois formant un demi-cercle, à l’extrémité
duquel f y introduire ol’nétt rdieeru,x q puai frfeagffeesrirper isla f ubrr alen cbhoeis f puor uler
bloc tant ôc fi peu qu’on veut. Voye^ figure i . Planche
du Fourbijfeur. Bloc de plaque, en termes de Fourbijfeur, eft un
mandrin de bois, large, rond , creux, ou convexe,
ôc percé dans le milieu, pour recevoir une branche
de fer viffée qui y affermit l’ouvrage plus ou moins
par le moyen d’un écrou. Voyeç Planche 1. figure g .
du Fourbijfeur. Bloc, en termes de Rafineur de fucre, n’eft autre
chofe qu’un billot de bois élevé fur trois ou quatre
pies, fur lequel-on frappe doucement la forme pour
en faire fortir le pain, ôc confidérer l’état où eft la
tête. Voye^ Plamoter , Pain, Tête , Sucre.
Blo c , en termes de Tabletier-Cornetier, eft une ef-
pece d’auge dont le dedans eft taillé de maniéré à
pouvoir contenir des plaques, entre lefquelies on
applatit les ergots à coups de maillet. Le bloc ne différé
de la prefle, qu’en ce qu’il n’a ni vis ni boulon de
fer. Voye[ Planche I.fig. S.
BLOCAGES, f. m. pl. en Architecture, ce font dë
menues pierres ou petits caillous ôc moilons, qu’on
jette à bain de mortier pour garnir le dedans des
murs, ou fonder dans l’eau à pierres perdues ; c’eft
ce que Vitruve appelle ccementa, ainfi que toute pierre
qu’on employé fans être équarrie. (P )
BLOCHET, f. m. c’eft, en Charpenterie, une piece
de bois qui fe met fur les plates-formes, entaillée
dedans , de l’épaifleur du mur fur lequel elle eft po-
fée., fur lequel paffe le pié des formes, ôc où elles
font affemblées.
BlochetS de recrue ; ce font ceux qui font droits
dans les angles.
* BLOCKZIEL, ( Géog, ) petite ville fortifiée de
la province d’Overifl’e l, fur la rivière d’Aa.
BLOCUS , f. m. (Art milité) maniéré d’aflieger
une place qu’on veut prendre par famine, en bouchant
tous les paffages, ôc fe faififfant de toutes les
avenues, de façon qu’aucun renfort, ni provifions ,
ni autre chofe, ne puiflënt paffer. Voye^Siè g e .
Ce mot vient de l’allemand blochus, ou blockhaufe,
boulevard, ou maifon de bois ; ou du gaulois biocal,
barricadé, quoique d’autres le dérivent du latin bu-
culare, boucher un paffage.
Le blocus n’eft point un fiége régulier ; car on n’y
fait pas d’attaque, & on n’ouvre pas de tranchée :
c’eft la cavalerie qui forme le blocus.
L’objet du blocus eft d’obliger ceux qui font enfermés
dans une ville de confommer toutes leurs provifions
de bouche, pour les contraindre de fe rendre
faute de fubfiftânce.
On voit par-là qu’un-blocus doit être fort long*
lorfqu’une place eft bien munie : aufli ne prend-t-on
guère le parti de réduire une place par ce moyen ,
qu’on ne foit informé que fies magafins font dégarnis
, ou bien lorfque la nature ôc la fituation de la
place ne permettent pas d’en approcher pour faire
les attaques à l’ordinaire.
Les blocus fe forment de deux maniérés : Amplement,
en fortifiant ou occupant des poftes à quelque
diftance de la place, principalement fur les bords
des rivières au-defl'us & au-deffous, & fur les grands
chemins & les avenues ; dans tous ces poftes on tient
de l’infanterie ôc des corps de cavalerie, lefquels fe
communiquent entr’eux pour veiller à ce qu’il n’entre
point de vivres dan6 la place bloquée, où les be-
foins augmentant tous les jours , en font deferter la
garnifon, y caulènt des murmures & des fouleve-
mens, qui louvent forcent le gouverneur à fe rendre
par capitulation.
Le fuccès de cette efpece de blocus fe fait long-
tems attendre ; parce qu’il eft prefqu impoflible qu’il
n’entre toujours quelques vivres, qui font au moins
prendre un peu de patience aux afliégés. Son avantage
eft bien plus îenfible, quand après avoir ainfi
bloqué une place de loin pendant un tems confidé-
rable, on en forme enfuite.le fiége, parce qu’on la
trouve plus aifément dépourvue de bien des chofeS'
néceffaires à fa. défenfe. -
L’autre efpece de blocus fe fait, de plus près, par
des lignes de circonvallation & contrevallation dans
lefquelies l’armée fe place, lorfque, par exemple,
après le gain d’une bataille, l’ennemi fe feroit retiré
dans une ville qu’on fauroit n’être pas bien pourvue
de vivres, ôc.qu’on préfume de pouvoir affamer
en peu de jours.
Ce cas n’arrive pas ordinairement ; parce qu’il feroit
trop imprudent à un général battu de s’expofer à
perdre le refte de Ion armée, en s’enfermant ainfi
dans une mauvaife place. Ainfi l’ufage des blocus fe
trouve beaucoup plus fouvent dans la première efpece
, que dans la fécondé. Mémoires de M. de Feu-
quieres. (Q)
B L O I S , (Créog.) ville de France, capitale du
Blaifois, fur la Loire. Long. i8. Sc). So. lat. j.y. jS .
•9- wcrlnn ; tf“
BLONDE, f. f. ( Commerce.) ouvrage de foie fait
à l’oreiller par le moyen des fufeaux, de la même
manière que la dentelle, à laquelle il reffemblebeaucoup,
la blonde travaillée n’en différant fouvent
que par la matière. Voy. Blonde travaillée. La
foie qui entre dans les blondes eft de deux efpeces,
par rapport à fa qualité : la première eft la plus greffe,
Ôc s’employe dans les fonds. Voye{ Fonds. Là
fécondé eft la plus fine, & fert à faire les grillages.
Foyei Grillage. Celle-ci fe double toûjours ; cef-
le-là prefque jamais, ou du moins qu’en deux fils.
On employé quelquefois encore de la foie montée,
qui n’eft autre chofe qu’une foie ou deux entortilléès
au rouet fur une autre, comme l’or & l’argent fur la
.foie. Cette opération fe. fait, à Lyon : les Blondiers
font obligés d’y envoyer leur foie, ou d’en tirer toute
montée. J’ai dit quelquefois ; ôc c’eft en effet très-
rarement qu’on fe fert de foie montée, parce que cordonnée
comme elle eft, les ouvrages qu’elle prôdui-
roit f expient lourds, cordonnés eux-mêmes, ôc n’au-
roient point d’oeil: d’ailleurs,, ces foies coûtant une
piftole de plus que les autres, les ouvriers n’en mettent
point en oeuvre qu’on ne le. leur commande. Il
faut remarquer encore que les foies qui entrent dans
la blonde font d’une qualité-bien inférieure à celles
dont on fait les étoffes : celles-ci auroient le même
inconvénient que les foies montées, toutefois dans
un degré proportionnel à la Uature particulière de la
. foie.
Les Blondiers achètent leurs foies en moches, ( V
Moche) , compofées de trois parties égales * chacune
delquelles l’eft de cinq écales {Foy. Egales) ,
qui elles-mêmes ont encore leurs centaines, pour en
faciliter la divifion ou découpure. Les moches fépa-
ïé e s , chaque tiers en cinq parties , on met celles-ci
fur des tournettes ( Voye{ T ournette ) pour les
.découper. Cette opération eft la plus difficile de tout
l’apprêtage. Elle, confifte à trouver les différentes
centaines * qui font à la vérité dans une écale *mais
àndiftinftes, ôc fans ligature comme on en voit.dans
un écheveau de fil ou de foie retordue, Le meilleur
moyen d?y parvenir, c’eft de prendre d’abord peu
de foie, en la tournant autour des tournettes, d’aller
toujours en augmentant jufqu’à l’entiere divifion. On
ne fe fait point une peine de caffer quelques brins de
foie qui y feroient obftacle : cela ne porte point un
grand préjudice, attendu que dans le dévidage on
noue tons les.bouts, & que.les.noeuds n’empêchent
point de travailler la foie. Dès en commençant, on
voit à la féparation plus ou moins nette qui fe fait,
fi l’on a rencontré la centaine; ce qui n’empêche pas
qu’on ne foit quelquefois obligé de recommencer ,
quoique les premiers tours n’ayent eûque peu d’embarras.
Les,centaines enfin trouvées par cette découpure,
on les lié chacune à part vers leur milieu,de peur
qu’elles ne fe mêlent, ôc on les couvre afin qu’elles
ne s’éventent po,int : on les dévide enfuite autour des
tournettes ou d’un dévidoir, au choix. du fabriquant,
fur des bobines montées fur un roiiet à la
main. Ceci n’a rien de difficile, Ôc ne demande que
de la patience. Un ouvrier, quand la foie eft bonne,
peut en dévider cinq onces, Ôc gagner quarante fous
par jour ; fouvent aufli quand elle eft bien pleine de
morvolant (Voyt{ Mo rvolant) , il ne gagne que
huit fous. Cela fait, on double feulement celle qui P
eft deftinée à faire le toile, en quatre , cinq , fix ou
fept brins , félon que la foie eft plus ou moins fine.
fVoye^ D oubler.) Enfin le fabriquant la donne aux
ouvriers qui en chargent leurs fufeaux ( V. C harger
) , ôc exécutent les deffeins qu’on leur a fournis,
les uns fur un oreiller plat, les autres fur un
oreiller à roue (Voye{ OREILLER À roue.). Les fufeaux
chargés de filets font plus gros, afin qu’on les i
xeconnôiflè plus aifément. (Voye[ File t.) Le refte
<le 1 ouvrage s’aeheve en fixant la foie aux angles ,
aux bords, 6c aux autres parties du deffein où il eft
neceflaire de la fixer, par des épingles jaunes. Cette
couleur n’eft pas effenrielle à l’ouvrage, mais à l’ouvrière
, qui paye ces fortes d’épingles moins cher
que les autres. La texture 6c le jeu des fufeaux fe
font 1 une 6c l’autre comme dans la dentelle de fil.
( Foyei Dentelle. ) On diftineue dans la blonde
trois parties ; le refeau| le grillage ou plein / & le
toile. Foye^ ces mots à leurs articles. Dans tout cela on
imite les différentes dentelles d’Angleterre, de Ma-
ünes, de Valencienes, &c. Les blondes font parfaites
6c imparfaites en deux maniérés : parfaites, par
une texture régulière, fine, 6c qui a de l’éclat, 6c par
la propreté 6c la blancheur qu’on a fû confervér à la
foie ; imparfaites, par les deux contraires. Le défaut
de propreté 6c de textures égales diminue la moitié
du prix d’un ouvrage , pàrcé qu’il n?en eft pas des
blondes comme des dentelles, qiïi fe blanchiffent. Il
y a des blondes de fantaife, 6c dès blondes trdvàillées :
les blondes de fantaifie en général, font celles d’un
moindre prix, 6c qui font Sujettes au caprice de la
mode 6c des goûts î celles-ci fe- dîvifent encore en
différentes branches particulières, qui tantôt reçoivent
leur dénomination de la reflemblance qu’elles
ont avec certains objets naturels ou imités , plantes,
animaux, onvrages, &c. tantôt des évenemens 6C
des faifons où elles paroiflent ; tantôt enfin de la réputation
6c de la vogue feules que s’eft acquis le fabriquant.
Mais pour découvrir cette reflemblance ,
quand il y en a , il faut toûjOurs regarder le toilé ou
les fleurs dont elle dépend uniquement^ •
Nous en allons nommer quelques-unes qui fervi-
ront d’exemples.
Berg-op-^oom, ce font des blondes dont lé deffeia
commença a paroitre dans le tèms que cette-ville fut
prife ; 6c le bruit que fi? ce fuccès de nos armes ; fuffiç
pour donner ce nom à une infinité de chofes; -
Chenille y e ft une blonde d o n t le p rin c ip a l to ile e ft
e n v iro n n é d ’un b rin d e c h e n ille . Voye^ C h e n i l l e .
Per/il , eft une blonde co'mpofée d’ime infinité, de
petitstoilés',aflëz approchansdela figure d’une feuille
de perfil.
Points a-la reine, eft une blonde qui formé plùfieurs
quadrilles pleins 6c vuides, dont les premiers font
compôfés de trois petites-branehes diftinéles , ôc à
plufieurs brins, qui montent 6c dépendent oblique-
menten fe traverfant deffus ôc deffous vers leur milieu
, 6c foûtenues en-haut 6c én-bas fur deux points
tranfverfaux qui régnent dans toute la piece. ‘ '
Pouce.du roi, eft une blonde dont le grand! toile repréfente
un éventail ouvert ôc- fendu à la bafe par le
Privure-, eft un toilé. continué qui ferpente entre
deu^,rangs,-dë grillages-feu îlepleins i oiiTâppélleen-
çore la couleuvre.
Enfin la blonde travaillée-, eft celle dont le deffein
correét & bien choifi, joint à une exécution délica-
t e , forme une piece dont Jâ beauté permanente çft
avouée indépendamment du caprice, de la mode ôc
des circonftanees. LeSblondes travailléés imitent fort
les dentelles, 6c font aufli cheres qu’eftimëés.
Quand toutes ces différentes fortes de blondes n’ont
pas affez de luftreenfortant deS mainsdéFoùvriere
on les repaffe avec une bouteille de verre femblable
à celle dont fe fervent les blanêhiffeufes de' bas de
foie, en obfervant d’y aller fort legerement, trop de
pefanteur ôc de répétitions les rendant trop liffes êç
trop luifantes.
Nous finirons cet article par deux remarques : l’une
concernant le deffein, fur quoi nous dirons que celui
qui a paru le plus agréable , même après ;en avoir
fait des effais, fournit fouvent des pièces bien moins
belles que celles qu’on en attendoit ; aufli les marchands
ont-ils foin de ne pas monter une grande quantité
de pièces fur un deffein nouveau, avant que le
goût du public ait confirmé 6c fixé le leur. La lecon-
de remarque que nous ayons à faire, eft que quoique
les blondes foient ordinairement d’une feule couleur,
c’eft-à-dire blanches, on ne laiffe pas d’en faire
qui font mêlées de noir, de rouge, &c. p’our Garnir
des robbes de dames, &c. Voyeç D e n t e l l e .
Les marchands de modes employent beaucoup de