i° . monter ou defcendre de tierce ou de fixte ; i° . de
quarte ou de quinte ; 30. monter diatoniquement au
moyen de la diffonançe qui forme la liaiton , ou par
licence fur un accord parfait. Toute autre marche de
la baße fondamentale eft mauvâife. Quoique la baße fondamentale doive régner généralement
ati-deflous de la baffe continue, il eft pourtant
des cas où celle-ci defcend au-deffous de la fondamentale';
tels font ceux des accords par fuppofition,
ainfi appelles , parce que la baße continue audeflous
de l'accord un nouveau, fon qui n’eft point
de cet accord, qui en excede les bornes, & qui ainfi
fe trouve au-deffous de la bajfe fondamentale. Foye^ Supposition.
La baße fondamentale , qui n’eft faite que pour fer-
vir de preuve à l’harmonie, fe retranche dans l’exécution
, & fouvent elle y feroit un fort mauvais effet.
Elle produiroit totit-au-moins une monotonie
très-ennuÿeufe par les retours fréquens du même accord
, qu’on déguifë & qii’on varie plus agréablement
, en le combinant différemment fur la haßt con-
tinuc. (.V)
En général, les réglés rigoureufes de la baffe fondamentale
peuvent fe réduire à celles-ci. i°. Il doit toujours y avoir au moins un fon commun
dans l’harmonie de deux fons fondamentaux
confécutifs. Foye^ Liaison.
20. Dans toute dominante , 1a diffonançe doit être
préparée, à moins que la dominante ne foit tonique.
30. Toute dominante doit defcendre de quinte, 8c
toute fous-dominante doit monter de quinte. Foye[ D issonance, D ominante, Sous-dominante,
Préparer , &c. On trouvera à ces articles les rai-
fons de ces réglés.
Au refte la baße fondamentale prend quelquefois
des licences ; on peut mettre de ce nombre les accords
de feptieme diminuée , 8c les cadences rompues
, donton peut cependant donner la raifpn. Foy. SEPTIEME DIMINUÉE & CADENCE.
Réglés de la baße continue. La baße continue n’eft
qu’une baße fondamentale, renverlée pour être plus
chantante. Ainfi dès que la baße fondamentale eft faite,
on trouvera une baße continue par le renverfement
des accords. Foye^ Accord. Par exemple , cette
baße fondamentale monotone ut fol utfol ut fol ut,peut
donner cette baße continue plus chantante ut f i ut ré
mi fa mi. La baße continue n’eft obligée de fe conformer
à la baße fondamentale , que lorfqu’elle approche
des cadences, ou qu’elle s’y termine. La baße continue
admet aufli les accords par fuppofition. Foy. Accord
& Supposition. Toute note qui porte dans
la baße continue l’accord de fauffe quinte , doit monter
enfuite diatoniquement ; toute note qui porte
l ’accord de triton, doit defcendre diatoniquement.
Voye? Fausse-quinte & Triton. Ontrouverales
raifons de toutes ces réglés à leurs différens articles.
Réglés que doit obferver le defius par rapport à la baße
fondamentale. Toute note du deffus qui fait diffonançe
a vec la note qui lui répond dans la baße fondamentale
, doit être préparée & fauvée. Foye^ Harmonie % D essus , Composition, Préparer , Sauver ,
J&C.
La connoiffance de la baße fondamentale, ou la regle
pour trouver la baße fondamentale d’un chant donné
, dépend beaucoup de celle du mode, ou delà modulation.
Foy e^MovE. (O) Basse de Viole, infiniment de Mufique. Voye^ Viole, 8c la table du rapport & de l ’étendue des
ânftrumens de Mufique. Cetinftrument a fept cordes,
dont la plus groffe à vuide eft à l’union du la du ravalement
des clavecins ,.ou du la du 16 pié. La plus
petite ou la chanterelle, eft à l’uniffon du ré qui fuit
Immédiatement la clé de c-fol-ut. Basse de Flûte a bec j infiniment dont la figure
8c là tablature eft entièrement femblable à celle
de \'è flûte-à-bec décrite à fon article , dont la baße ne
différé qu’en grandeur. Cet infiniment fonne l’ofta-
ve au-deffous de la fiûte-à-bec, appelléetaille'. Son
ton. le plus grave eft à l’uniffon du fa de la cl è fu t fa
des clavecins, & il a Une 13e d’étendite jufqu’au ré à
l’oûave de celui qui fuit immédiatement la clé de c-
fol-ut, Fyye^ la table du rapport de l'étendue dès infiru-
mens de Mufiqut. Basse de Flute Traversiere , repréfentée
PI. IX . de Lutherie , fig. 34. & fuiv. eft un inftru-
ment qui fonne la quinte au-deffous de la flûte tra-
verfiere, 8c qui lui eft en tout femblable, à cela près ,
qu’il eft plus grand, §C qu’il eft courbé dans la première
partie, pour que l’embouchure a foit plus près
de l’endroit où il faut pofer les mains. Le coude B
qui joint la piece où eft l’embouchure avec le refte
de l’inftrument, eft un tuyau de laiton qui entre par
chacune de fes extrémités dans des boîtes ou noix
pratiquées aux extrémités des pièces qu’il faut joindre.
Les trous 1 , 2 , 3 , 48t 6 , auxquels les doigtsne
fauroient atteindre , vu la grandeur de l’inftrument,
fe bouchent avec les clés que l’on voit vis*à-vis. Ces
clés font tellement fabriquées , que lorfqu’elles font
abandonnées à leurs refforts , elles laiffent les trous
qui font vis-à-vis, ouverts ; & que lorfque l’on appuie
deffus avec un doigt, ils font fermés, la foûpa-
pe de ces clés étant entre la charnière 8c le point où
on applique le doigt : au lieu qu’à la clé du mi b mol9
c’eft la charnière qui eft entre la foûpape & l’endroit
où on pofe le doigt. Cet infiniment fertde baße dans
les concerts de flûte. Son ton le plus grave eft à l’uniffon
dufo l qui 1e trouve entre la clé de fiut-fa 8c
de c fol-ut des clavecins ; ce qui eft, comme on a dit
ci-devant, une quinte au-deffous des flûtes ordinaires
qui ont deux piés de long. Foye^ Flute Traversiere
, & la tablature de cet infiniment, qui
fert pour celui-ci, obfervant toutefois de commencer
par \efol 5e. On façonne cet infiniment qui eft de
bouis ou de quelqu’autre bois dur, fur le tour, comme
tous les autres inftrumens à vent. Foye{ l'article Flute T raversiere & T our a Lunette , & la.
table du rapport & de l'étendue des inflrumens de Mu-
fiqUC.
Basse des Italiens , c’eft le même infiniment
que celui que nous appelions baße de violon. Foyefj Basse de Violon. Avec cette différence qu’ils l’ac-*
cordent une tierce mineure plus bas , enforte que lo
fon le plus grave de cet infiniment fonne l’uniffon de
Va mi la du 16 pié. Foyeç la table du rapport de L'é*
tendue de tous les inflrumens de Mufique. Basse de Violon , infiniment de Mufique , en
tout femblable au violon, à l’exception des ouies ,
qui font en C, au lieu qu’au violon elles font en
8c en ce qu’il eft beaucoup plus grand , & qu’on le
tient entre fes jambes pour en joiier. On le conftruit
fur le moule repréfenté fig. 2. Plan. X I I . de Lutherie, Foye^ Violon & Viole.
Cet infiniment fonne l’oftave au-deffous de la
quinte du violon , 8c la douzième au-deffous du violon
, 8c l’uniffon des baffes du clavecin depuis le cfol
ut double oûave au-deffous de celui de la clé de c fol
ut, ou l’uniffon du huit pié ouvert. Foyc^la table du
rapport de l'étendue des inflrumens de Mufique. Basse ou Calade , f. f. ( Manege, ) pente douce
d’une colline, fur laquelle on accoutume un cheval
à courir au galop , pour lui apprendre à plier les jarrets.
( F ) Basse-coNtre , f. f. aéleur qui dans les choeurs
de l’opéra 8c autres concerts chant e la partie de baße-,
contre.
Il y a peu de bafle-contres à l’opéra ; l’harmonie des
choeurs y gagnerait, s’il y en avoit un plus grand
nombre. ÇB)
Basse-
Basse-cour, f. f. terme dûArchitecture; on appelle
ainfi, dans un bâtiment conftruit à la ville, une cour
féparée de la principale, autour de laquelle font élevés
desbâtimens deftinésaux remifes, ;aux écuries,
ou bien où fçnt placés les. cuifines, offices, communs,
&c. Ces baffes-cours doivent avoir des entrées de dégagement
par les dehors, pour que le feryiee de leurs
bâtimens le puiffe faire commodément & fans être
apperçû des appartemens des maîtres 8c de la cour
principale.
Pour l’ordinaire ces baffes-cours ont des iffues dans
la principale cour; mais la largeur des portes qui leur
y donnent entrée s’accordant mal avec l’ordonnance
d’un bâtiment régulier, il eft mieux que les équipages,
après avoir amené les maîtres près le veftibule,
s’en retournent par les dehors pour aller à leur destination.
On appelle à la campagne bafles-cours, non-feulement
celles qui fervent aux mêmes ufages dont nous
venons de parler, mais aufli celles deftmées au pref-
foir, fellier, bûcher, ainfi que celles des beftiaux, des
grains, &c. (P) Basse-eau ou Basse-mer, ( Marine) fedit de
la mer retirée , 8c lorfqiie l’eau n’eft pas plus haute
qu’elle étoit avant que la mer commençât à monter,
ce qui eft entièrement oppofé à plaine mer. (Z)
Basse-ençeinte,la f. f. c’eft la même choie que Bfauffe-braie, en terme de Fortification. F, Fausse- raie. (Q)
Basse-justice, (Jurifprudence.) Foye^ Justice,
& Foncière. F.auflici-deffus Bas-justicier. (H) Basse-taille, f. m. afteur de l’opéra ou d’un
concert qui chante les rôles de baffe-taille. F. BassE.
Ces rôles ont été les dominans ou en fous-ordre,
dans les opéra, félon le plus ou le moins dégoût que le
public a montré pour les a fleurs qui en ont été chargés.
La baffe-taille étoit à la mode pendant tout letems
que Thevenard a relié au théâtre : mais les eompofi-
teurs d’à préfent font leurs rôles les plus brillans pour
la haute-contre,
Les rôles de Roland, d'Egée, d'Ifidraot, d'Amadis
de Grèce , 8cc. font des rôles de’ baffe-taille..
On appelle Tancrede l’opéra des baffes-tailles, parce
qu’il n’y a point de rôles de haute-contre, (k que ceux
de Tancrede, à'Argant 8c d'Ifmenor, font des rôles
fort beaux de baffe-taille.
Les Magiciens , les Tyrans, les Amans haïs font
pour l’ordinaire des baffes-tailles ; les femmes fem-
blent avoir décidé, on ne fait pourquoi^ que la haute-
contre doit être l’amant favorifé ; elles difent que c’eft
la voix du coeur : des fons mâles 8c forts aftarment fans
doute leur déliçateffe. Le fentiment, cet être imaginaire
dont on parle tant, qu’on veut placer partout,
qu’on décompofe fans ceffe fans l’éprouver, fans le
définir, fans le connoître, le fentiment a prononcé en
faveur des hautes-contres. Lorfqu’une baffe-taille nouvelle
fe fera mife en crédit, qu’il paroîtra un autre
Thévenard, ce fyftème s’écroulera de lui-même, 8c
vraiffemblablementonfe fervira encore du fentiment
pour prouver que la haute-contre ne fût jamais la voix
du coeur. Voye^ Haute-contre. (B)
Basses-voiles , c’eft ainfi qu’on appelle en Marine
, la grande voile 8c celle de mifene ; quelques-
uns y ajpûtent l’artimon, qui ne doit pas y être compris
quandon dit amarre1 lesbajfes-voiles; car l’artimon
n’a point de coiiets, (Z )
B ASSÉE, f. f. ( Commerce.) mefure dont on fe fert
en quelques lieux d’Italie, pour mefurer les liquides-
La baffée de Vérone eft la fixieme partie de la brinte.
Foye^ Brinte. (G)
* Bassée (/a), Géog. ville des Pays-Bas François,
au comte de Flandre, fur les confins de l’Artois, 8c
fur un canal qui fe rend dans la Peule. Longit, 20,
3 0. lat.,60. S3,
Tome
BASSE-LISSE. Voye^ Lisse.
* BASSEMPOIN, (Géog.) petite ville de France,
dans la Gafcogne.
* BASSENTO, (Géog.') riviere de la Calabre extérieure,
qui paffe à Cofenze 8c fe joint auGrate.
* BASSESSE, abjection, (Gramrn.) termes fynony*
mes, en ce qu’ils marquent l’un 8c l’autre l’état où
l ’on eft : mais fi on les conftruit enfemble, dit M.
l’abbé Girard, abjection doit précéder baffeffe, 8c la
délicatefle de notre langue veut que l’on dife , état
d.'abjection , baffeffe d'état.
U abjection le trouve dans l’obfcurité où nous nous
enveloppons de notre propre mouvement, dans le
peu d’eftime qu’on a pour nous, dans le rebut qu’on
en fait, 8c dans les fituations humiliantes où l’on nous
réduit. La bafleffe, continue le même auteur, fe trouve
dans le peu de naiffançe, de mérite, de fortune,
8c de dignité.
Obfervons ici combien la langue feule nous donne
de préjugés , fi la derniere reflexion de M- l’abbé
Girard eft jufte. Un enfant, au moment où il reçoit
dans fa mémoire le terme baffeffe, le reçoit donc comme
un ligne qui doit réveiller pour la fuite dans fon
entendement les idées du défaut de naiffançe, de mét
rite, de fortune, de condition , 8c de mépris : foit
qu’il life, foit qu’il écrive, foit qu’il médite, foit qu’il
converfe, il ne rencontrera jamais le terme bafleffe,
qu’il ne lui attache ce cortège de notions faufles ;
& les lignes grammaticaux ayant cela de particulier,
en Morale furtout, qu’ils indiquent non-feulement les
chofes, mais encore l’opinion générale que les hommes
qui parlent la même langue , en ont conçûe,
il croira penfer autrement que tout le monde 8c fe
tromper, s’il ne méprife pas quiconque manque de
naifl’ance, de dignités, de mérite, 8c.de fortune; 8c
s’il n’a pas la plus haute vénération pour quiconque
a de la naiffançe, des dignités, du mérite, 8c de la
fortune ; 8c mourra peut-être, fans avoir conçu que
toutes ces qualités étant indépendantes dé nous, heureux
feulement celui qui les poffede JII ne mettra aur
cune diftinétion entre le mérite acquis 8c le mérite
inné ; 8c il n’aura jamais fû qu’il n’y a proprement que
le vice qu’on puiffe méprifer, 8c que la vertu qu’on
puiffe loiier.
Il imaginera que la nature a placé des êtres dans
l’élévation, 8c d’autres dans la baffeffe : mais qu’elle
ne place perfonne dans T abjection ; que l’homme s’y
jette de fon choix, ou y eft plongé par les autres; 8c
faute de penfer que ces autres font pour la plûpart in-
juftes8c remplis de préjugés, la différence mai-fondée
que l’ufage de fa langue met entre les termes baffeffe
8c abjection, achèvera de lui corrompre le coeur 8c
l’efprit.
La piété, dit l’auteur des Synonymes, diminue les
amertumes de l’état àlabjection. La ftupidité empêche
defentirtous lesdéfagrémens de la baffeffe d'état. L’efi
prit 8c la grandeur d’ame font qu’on fe chagrine de
l’un, 8c qu’on rougit de l’autre.
Et je dis moi que les termes abjection, baffeffe, fem-
blent n’avoir été inventés que par quelques hommes
injuftes dans le fein du bonheur , d’où ils-infultoient
à ceux que la nature , le hafard , 8c d’autres eau-
fes pareilles n’avoient pas également fayorifés ; que
la Philofophie.foûtient dans Vabjection où l’on eft
tombé, 8c ne permet pas de penfer qu’on piiifiè naître
dans la baffeffe ; que le philofophe fans naiffançe,
fans bien , fans fortune, fans plaçe, faura bien qu’il
n’eft qu’un être abject pour les autres hommes, mais
ne fe tiendra point pour tel ; que s’il fort de l’état
prétendu de baffeffe qu’on a imaginé , il en fera tiré
par fon mérite feu! ; qu’il n’épargnera Tien pour.ne
pas tomber dans Vabjection, à caufe .des ipçonvé-
niens phyfiques & moraux qui l’accompagnent; mais
que s’il y tombe, fans ayoir aucun mauyais ufagç de