BOUT AN , ( Géog. ) royaume d’Afie à l’orient de
la Tartarie , fur les confins du Mogol. On y trouve
de la bonne rhubarbe & du mufc.
* BOUTANES, f. ï. (Commerce) toiles de coton,
<pi fe fabriquent dans nie de Chypre.
Bo utan t, adj. fe joint, en Architecture, avec d’autres
mots ; on d it , par exemple, arc-boutant, & c’eft
un arc ou un foûtien qui fert à porter une voûte, &
qui eft lui-même foûtenu par quelque gros mur, ou
par quelque gros pilier. Voye^ Ar c - b o u t a n t ,
So u t ien , Appui. Ce mot vient du vieux mot fran-
•cois bouter.
Un pilier boutant eft une grande chaîne de piliers de
pierre, faite pour fupporter un mur, une terraffe ou
WÈËÊmm ■
* BOUT ARGUE ou POUT ARGUE., (Commercé)
mets fort en ufage en Italie 8c en Provence ; ce font
les oeufs du mulet préparés de la maniéré fuivante :
on prend tous les oeufs de ce poiffon, on les met
dans un plat & on les faupoudre de fel : on les couvre
pendant quatre ou cinq heures afin que le fel y
pénétré, après quoi on les met en prelïe entre deux
planches. On les lave 8c on les fait fécher au foleil
pendant quinze jours, ou on les fume. On mange la
boutargue avec de l’huile & du citron. Il s’en fait beaucoup
à Tunis, en Barbarie , 8c à Martegue en Provence.
* Bout-avant , f. m. officier de faline, dont la
fonftion eft de veiller à ce que l’empliffage du vaxel
fe faffe félon l’ufage. Voye{ Vaxel & Aide-bout-
avant.
B O U T É , adj. cheval boute, eft celui qui a les
jambes droites depuis le genou jufqu’à la couronne ;
ce qui arrive fouvent aux chevaux court-jointés.
Cheval long-jointe eft Je contraire de bouté. ( V)
BOUTÉE, voyei BUTER.
BOUTES, f. f. pl. ( Marine) ce font de grandes
futailles où l’on met de l’eau douce, que l’on embarque
pour faire voyage. Les boutes ou tonnes à mettre
de l’eau, ne font pas fournies par le munitionnai-
re dans les navires de guerre , mais aux dépens du
roi, aulîi-bien que les barrils , feilleaux, 8c liège pour
les boutes, lefquelles doivent être cerclées de fer. B o u t e , Baille , f. f. ( Marine ) fe dit encore
d’une moitié de tonneau en forme de bacquet, dans
laquelle on met le breuvage, qui eft diftribué chaque
jour à l’équipage. (Z )
BOUTE-FEU, ( le) Artillerie') eft un bâton ou
hampe de bois, garni d’un ferpentin de fer par en-
haut , dans lequel fe pafi'e la meche qui fert à mettre
le feu aux pièces de canon 8c aux mortiers. Voye^
la fig. du boute-feu , Pl. VI. de Fortifie, fig. G.
Les boute-feux font de toutes fortes de bois ; ils
font longs de deux à trois piés , gros d’un pouce, 8c
fendus par une de leurs extrémités pour y paffer le
premier bout d’une braffe de meche , laquelle eft
tournée autour ; l’autre bout repaffant fur celle qui
eft tournée , paffe dans la fente du boute-feu , qui
l’empêche de fedétortiller : on peut par ce moyen allumer
les deux bouts de la meche, qu’on alonge facilement
à mefure qu’elle brûle. Saint-Remy, Mémoires
£ Artillerie. (Q) Boute-selle, f. m. (Art milité) fonner le boute-
felle ; c’eft battre le tambour d’une maniéré particu-
liere, pour que les cavaliers fellent leurs chevaux,
8c qu’ils fe mettent en état de monter à cheval au
premier commandement. (Q) Boute-de-lof , Boute-lof , f. f. ( Mar. ) c’eft
une piece de bois ronde ou à huit pans , qu’on met
au-devant des vaifleaux de charge qui n’ont point
d’éperon : elle fert à tenir les armures de mifene. Boute-dehors , Boute-hors , f. m. (Marine.) ce font des pièces de bois longues & rondes, qu’on
ajoûte par le moyen d’anneaux de fer à chaque bout
des vergues du grand mât 8c du mât de mifene, pour
porter des bonnettes en étui quand le vent eft foible
& qu’on veut chaffer fur l’ennemi, ou prendre chaffe
& faire diligence. (Z )
Boute-dehors, c’eft un petit mât qui fert à la machine
à mâter, pour mettre les chouquets & les hunes
en place.
Boute-dehors, boute-hors, dèfenfes ; ce font auffi de
longues perches ou pièces de bois avec des crocs ,
pour empêcher dans un combat l’abordage du brûlot
, ou pour empêcher dans un mouillage que deux
vaifleaux, que le vent fait dériver l’un fur l’autre ,
ne s’endommagent. Voye£ Minot. (Z)
Boute-en-train ,enterme de haras , eft un cheval
entier dont on fe fert pour mettre les jumens en
chaleur, ou pour découvrir fi elles font en état de fe
laiffer faillir. Il faut qu’un boute-en-train henniffe fou-
vent. ( V )
BOUTEILLAGE, f. m. ( Hiß. mod. ) c’eft le droit
fin la vente des vins étrangers, que le boutellier du
roi d’Angleterre prend, en vertu de fa charge , fur
chaque vaiffeau : cc «lroît *ft de deux chelins par
tonneau.
* BOUTEILLE, f. f. ( Verrerie. ) vaiffeau de gros
verre noirâtre, qui eft prefquele feul en ufage parmi
nous pour le vin. Les bouteilles fervent auffi à renfermer
d’autres matières, foit liquides , foit folides ,
dont on craint l’évaporation ou l’évent. La quantité
de bouteilles qu’on employé parmi nous eft fi confi-
dérable , que nous en avons plufieurs verreries occupées
à ce feul ouvrage. Voyeç l’art de faire des
bouteilles à l’article Verrerie.
Bouteille ,( Comm. ) mefure des liquides dont
on fe fert à mingle. Amfterdam: elle n’eft point différente du Voye\ Ming le. (G) Bouteilles d’eau, ( Phyfiq. ) on appelle ainfi
les petites gouttes rondes d’un fluide quelconque ,
qui font remplies d’air & qui fe forment, foit fur la
furface du fluide par l’addition d’un fluide femblable,
comme quand il pleut ; ou dans fa fubftance, par une
vive commotion intérieure de fes parties. Voyeç Pluie. Les bouteilles ou bulles d'eau font dilatables
ou compreffibles ; c’eft-à-dire qu’elles occupent plus
ou moins d’efpace , félon que l’air qu’elles renferment
eft plus ou moins échauffé, ou plus ou moins
preffé : elles font rondes , parce que l’air renfermé
agit également au-dedans d’elles en tout fens.La tunique
qui les couvre eft formée des plus petites particules
du fluide ; 8c comme ces particules font très-
minces , 8c ne font que très-peu deréfiftance, la bouteille
creve bien-tôt pour peu que l’air fe dilate. Le
méchanifme de ces petites bouteilles eft le même que
le méchanifme de celles que les enfans forment avec
du favon, en foufflant au bout d’un chalumeau.
Lorfqu’on a mis une liqueur fous le récipient de la
machine pneumatique, 8c qu’on commence à pomper
l’air, il s’élève à la furface de la liqueur, des bouteilles
ou bulles femblables à celles qui font produites
par la pluie. Ces bouteilles font formées par l’air qui
eft renfermé dans la liqueur, 8c qui fe trouvant moins
comprimé lorfqu’on a commencé à pomper l’air du
récipient, fe dégage d’entre les particules du fluide ,
8c monte à la furface.
Il en arrive autant à un fluide qui bout avec violence
, parce que l’air qui y eft contenu fe trouvant
raréfié par la chaleur, cherche à s’étendre & à fe mettre
au large, & s’échappe avec promptitude vers la
furface du fluide , où il forme des bouteilles. Voye% Bouillir. (O)
Bouteilles , ( Marine. ) ce font des faillies de
charpente fur les côtés de l’arriere du vaiffeau de
part 8c d’autre de la chambre du capitaine.
Les bouteilles font à la place des galeries , dont l’ufage
fut fupprimé par l ’ordonnance de 1673. Leur
figure reffemble affez à une moitié de fanal coupé de
haut en-bas. Voye{ Pl. I. lettre &. Les bouteilles n’ont
guere qu’environ deux piés ou deux piés & demi de
largeur, 8c font conduites depuis'les fabords de Sainte-
Barbe jufqu’au couronnement. Voye^ Galerie.
BOUTÊR, v. aéh ce mot fignifie, en termes de
Marine, mettre , & pouffer.
. Boute le cable au cabeflan.
Bouter a l'eau, c’eft faire fortir un bateau hors du
port, ou mettre la chaloupe ou le canot à la mer.
Boute au large , c’eft-à-dire pouffe au large. Bouter de lof , ( Marine. ) e’eff venir au vent,
bouline*, ferrer le vent, prendre l’avantage du vent,
mettre Ie$ voiles en écharpe pour prendre le vent de
côté. ( Z )
BOUTEREAU, f. m. en terme déEpinglier , c’eft un
poinçon rond d’acier, qui diminue de groffeur depuis
le haut jufqu’en-bas : c’eft avec cet outil que l’on grave
l’empreinte de la tête dans l’enclume 8c dans le
poinçon. Il faut qu’il foit bien trempé. Voyez la fig.
iy. PL II. de VEpinglier.
BOUTEROLLE, f. f. ce terme a différentes acceptions
, félon les ouvriers qui s’en fervent. La bou-
zerolle de l’Orfevre n’eft pas la même que celle du
Serrurier ou du Lapidaire, Voye^ à la fuite de cet article
les définitions de ces bouterolles , qui n’ont pref-
que rien de commun, fi ce n’eft de fervir, les unes
d’une façon, les autres d’une autre, à donner des
formes tantôt concaves, tantôt convexes. Bouterolle de Doreur ( la ) eft un morceau de
lfeesr baorruotonndsi mpairs udna nbso leu tt,a qs,u fer al’popuavnrite fru ra lp’apulitqreu eb ofuurt
afin qu’ils prennent la forme du tas. Voye{ Planche
du Boutonnier. Bouterolles des Graveurs en pierrefine (les) font
des morceaux de cuivre foudés fur une tige de même
matière. On monte la tige fur l’arbre du touret ; & la
tête enduite de poudre d’émeril ou de diamant, ufe
par le frotement la pierre qu’on lui préfente. Il yen
a de diverfes formes & figures, les unes fphériques,
les autres plates, les autres aiguës, les autres évui-
dées. Voye^ les fig. 3 .8 . Pl. I I I . de la Gravure, Üarticle
Gravure en Pierre fine.
Bouterolle du Metteur-en-oeuvre ( la ) , eft un
morceau de fer arrondi par un bout, qu’on applique
fur les pièces qu’on veutreftraindre dans le dez à emboutir.
Voyei Dez à emboutir ; voye^ Planche du Metteur
en-oeuvre & Bijoutier , fig. ÿ , Bouterolle de VOrfèvre engrofferie (la) , eft un
ânftrument de fer qui fe termine auffi par une tête
convexe de la forme d’une cuilliere ou d’un autre
ouvrage : c’eft en frappant cette bouterolle fur la cuilliere
difpofée fur une maffe de plomb, qu’on forme
la capacité ou le cuilleron. Voye^ PL II. fig. 8. Bouterolle du Serrurier ( la ) , eft une forte de
roiiet qui fe pofe fur le palatre de la ferrure, à l’endroit
où porte l’extrémité de la clé qui le reçoit, 8c
fur lequel elle tourne. Le bout de la clé reçoit la bouterolle
par le moyen d’une fente pratiquée au panneton
, entre la tige 8c le panneton.
Il y en a de différentes fortes. Il y a des bouterolles
avec un fauffillon ; ce font celles où la bouterolle avec
le fauffillon forment une croix qui n’a qu’un croifon
ou un bras.
y a des bouterolles à fauffillon, renverfées & en
bâton rompu ; ce font celles où le bord du fauffillon
renverfé forme un bâton rompu.
Il y a des bouterolles à crochet ; ce font celles où
le bord de la bouterolle eft renverfé, 8c forme un cro- I
chet.
Il y a des bouterolles où toutes les formes ci-deffus
fe trouvent employées, 8c M lefquelles on en pourrait
encore employer d’autres. Voyez nos Planches de
S errurerie , & leur explication,
BOÜTEBOUE, terme de riviere ‘ c’eft ainfi qu’on
appelle les bornes qui empêchent que les effieux des
voitures ne brilènt les garde-fous, par-tout où l’on
en met fur leurs paffages.
BOUTICLAR, f. m. terme de riviere f c’eft unO
grande boutique à poiffon. Voyez Boutique.
BOUTILLIER ou BOUTEILLER, le grand boit-
lilüer ou bouteiller de France, f. m. ( Hifi. mod. ) non*
qu’on donnpit anciennement à l’officier que nous
nommons aujourd’hui le grand échanfon, & qu’on ap-
pelloit alors en latin buticularius ; comme on le voit
dans une foufeription du teftament de Philippe-Au-
gufte, rapportée par Rigord. Legrand boutilliér étoit
un des cinq grands officiers de la couronne, qui fignoit
dans toutes les patentes des rois, ou du moins aflif-
toit à leur expédition. Il avoir féance entre les prince
s, Sc difputoit le pas au connétable. Il prétendoit
avoir droit de préfider à la chambre des Comptes ^
& 1 on trouve en effet fur les regiftres de cette cham-
bre, qu en 1397 Jean de Bourbon, grand boutilliér
de France, y fut reçu comme premier préfident. De*
puis même, cette prérogative fut annexée par édit
du roi à la charge de grand boutilliér : mais foit né-
gligence du titulaire de cette derniere charge, foit
difpofition contraire de la part du fouverain, ce privilège
nefubfifta pas, & la charge de grand boutilliér
fit elle-même place à celle de grand échanfon. Au refte
cette dignité étoitfort confidérabledutems deChar*
lemagne ; & Hincmar dans fes lettres en parle corn-
meffun des principaux poftes du palais de nos rois.
BOUTIQUE , fi f. ( Commerce. ) lieu où les marchands
expofent leurs marchandilès en vente, qui
eft ouvert fur la rue 8c au rez-de-chauffée. On l’ap-
pelloit zutteiois fenêtre 6c ouvroir, comme on le voit
dans les anciens ftatuts des communautés des Arts
& Métiers.
On dit dans le commerce, lever, ouvrir boutique ;
garder, conduire la boutique ; fe mettre en boutique £
garçon de boutique , fille de boutique , &c.
Il y a auffi des boutiques dans les foires, dans les
falles du Palais, &c. On appelle encore boutiques certains
etaux portatifs, à l’abri defquels fe mettent les
petits marchands dans les foires. Voye{ Ét a u .
Boutique fe dit*auffi du fonds d’un marchand. Ce
négociant a vendu ou cédé fa boutique à fon garçon 1
à fon affocié, c’eft-à-dire qu’il lui a abandonné fes
marchandifes, fon fonds.
Arriere-boutique eft un magafin fur le derrière d’une
maifon, deftiné à mettre les marchandifes qu’on veut
conferver.
Garde-boutique fe dit d’une vieille étoffe défe&ueu-
fe ou qui n’eft plus de mode.
Boutique , dans le commerce du poiffon d'eau-douce
, eft un bateau dont fe fervent les marchands de
poiffon pour le voiturer & le nourrir en attendant
qu’ils le vendent. Ces bateaux font percés de divers
trous au-deffous du niveau de la riviere, 8c ne font
foûtenus fur l’eau que par le vuide qui eft à l’avant
8c à l’arriere.
A Paris, la plupart de ces boutiques font placées
au port Saint-Paul 8c à la defeente du pont' Marie.
Le prévôt des marchands 8c les échevins connoiffent
des conteftations 8c délits fur le fait defdites boutiques.
( G )
BOUTIS, fi m. c’eft ainfi qu’on appelle en Vénerie2
tous les lieux où les bêtes noires ont remué la terre j
on dit, ces forêts font toutes remplies de boutis.
BOUTISSE, fi f. terme d’Architecture , c’eft une
pierre dont la plus grande longueur eft dans le corps
du mur. Elle eft différente du carreau, en ce qu’elle
préfente moins de face ou de parement, 8c qu’elle a
plus de queue. ( P )