77 2 C A T meur féreufe & acre par les narines ; ce qtn caract
è r e ce que l ’on appelle vulgairement rhume de
cerveau. .
Lorfque cette humeur ne fe fixe pas lur ces par*
lie s, & qu’elle occupe les glandes du poqmon , elle
irrite les parties nerveufes des bronches , & occa-
fionne l’enrouement & la toux : lorfque ces parties
par l’irritation qu’elles ont effuyée fe trouvent engorgées
, il s’enfuit oppreflion, râllement, & autres
accidens funeftes : lorfque l’humeur bronchiale eft
retenue long-tems dans ces glandes par le reflerre-
m e n tq u iy a été occafionné, on doit craindre 1 inflammation
du poumon & la fievre. Un rhûme leger
d ’abord peut deven ir, en le négligeant, très-dangereux
pour le malade ; car alors les vailfeaux capillaires
du poumon cedent à la force de la to u x , fe rompent,
d’où fuit le crachement d efan g ; accident que
Hippocrate a regardé comme décifif pour le malad
e , puifqu’il s’eft expliqué ainfi à ce fujet : à fan-
guihis j'puto , puris fputum ; à purisfputo tabes , à tabi
Les caufes éloignées du catarrhe font tout ce qui
peut occafionuer la furabondance de 1 humeur des
glandes dont j’ai parlé ci-dcffus ; comme la fuppref-
fion ou la diminution de la transpiration, en fortant
d’uii endroit chaud & paffant fubitement dans un
lieu fro id, en s’expofant à un vent v io le n t, foit à
p ié , foit à cheval ; en chantant o u en criant dans
un lieu expofé au grand ait.
L e traitement de cette maladie confifte dans le
rétabliffement de la tranfpiration, par les boiffons
abondantes d’infufions ou de décoüions de plantes
légèrement fudorifiques. L a boiffon abondante d eau
tiede Suffit quelquefois pour parvenir à ce but : on y
•mêle cependant quelques cuillerées de firop, comme
celui de capillaire, de guimauve, & autres de
cetteefpece. .
Lorfqu’ii y a fievre & inflammation conliderable,
la faignée eft très-bien indiquée ; car par ce moyen
l ’on vient à bout de faire ceffer l ’engorgement aÜuel
& d’en prévenir un plus grand ; & c eft tres-mal-à-
propos que la plupart des gens enrhumés, & qui font
dans le cas dont il eft queftion i c i , craignent la faignée
, dans l’idée que le rhûme leur tomberait fur la
poitrine : ils penferoient autrement, s ils favoient
d’où vient la to u x ; & que c’ eft le feul m oyen de la
diminuer , & d’én prévenir les mauvais effets. Voye^
P é r i p n e u m o n i e & T o u x .
Il y a encore une efpece de catarrhe que 1 on appelle
fuffoquant ; parce que tout-à-coup la maladie le
jette fur le larynx & l’épiglotte, & que le malade eft
en danger de fuffoquer , s’il n’eft promptement fe-
couru. Ces parties font dans un fi grand refferre-
ment, que l’air a très-grande peine à entrer & fortir.
I l eft donc queftion de procurer à l’inftant meme, par
les Saignées copieufes & réitérées, quelque relâchement
; de détourner par les lavemens, lés veficatoi-
r e s , & autres remedes de cette e fpe ce , l ’humeur qui
e ft la caufe de ce ma l, auquel le malade fuccombe-
•roit en très-peu de tems. (N )
C A T A R TH IQ U E , adj. (Médecine.) médicament
qui a la vertu d’évacuer les'humeurspar les felles : il
e ft tiré du mot grec xaretpc/ç, purgation. t
Quoique ce terme Semble lignifier généralement
toute forte d’évacuations, foit naturelles Soit artificie
lle s , par quelque voie que ce fo it, comme la bouche
, l ’anus, la matrice, le paffage des urines, ou les
pores de la peau ; cependant on a donné le nom de
cathanhiquesfeulemeni à ceux qui agiffant fur la membrane
interne des inteftins, occafionngnt p a r la s une
évacuation copieufe d’humeurs: on a nomme ces re-
medes purgatifs, Voye^ Purgatifs. ( A )
C A T A S T A SE , f. f. en Poéfie; c’eft , félon quelques
uns , la troiûeme partie du poème dramatique
C A T
chez les anciens, dans laquelle les intrigues nouées
dans l’épitafe fe foûtiennent, continuent, augmentent
jufqu’à ce qu’elles fe trouvent préparées pour le
dénouement, qui doit arriver dans la cataftrophe ,
ou à la fin de la piece. F q y e çE P iT A S E & C a t a s t
r o p h e . Quelques auteurs confondent la cataflafc
av e c l’épitafe , ou ne les diftinguent tout au plus
qu’en ce que l’ime eft le commencement, & l ’autre
la fuite du noeud ou de l’intrigue.
C e mot eft originairement g r e c , KaTctç-amç ,Çonf*
tituùon; parce que c’eft cette partie qui forme comme
le corps de l ’aüion théâtrale, que la protafe ne
fait que prépa re r, & la cataftrophe que démêler.
Voye^D r a m e , T r a g é d i e . ( £ )
* C A T A S T E ,f . f. (.Hifi. anc.) ce. terme a , dans
les anciens auteurs, différentes acceptions : ilfignifie
ou un échaffaud à degrés où l’on faifoit les exécutions ;
ou les entraves qu’on mettoit aux e fc la v e s , de peur
qu’ils ne s’enfuiffent quand on les expofoit en vente ;
ou un inflrument de torture, dont la forme eft inconnue.
Il y avoir une forte de catafie qu’on appelloit encore
cyphon. Voyc{ CYPHONISME.
C A T A S TR O PH E , f. f. en Poéfie; c’eft le changement
ou la révolution qui arrive à la fin de l’aü io n
d’un poème dramatique , & qui la termine. Voye^
D r a m e & T r a g é d i e . '
Selon Scaliger, la cataftrophe étoit la quatrième U
derniere partie des tragédies anciennes, où elle fuc-
cédoit à la cataftafe : mais ceux qui retranchant celle-
ci , ne comptent que la protafe, l’épitafe, & la cataf*
‘ trophe, appellent cette derniere la troifieme. Voyt^
C a t a s t a s e .
L a catafirophe e ft o u fim p le o u com p liq u é e : c e q u i
fa it d onn er a u fli à l ’a ü io n l ’u nè o u l ’a u t r e d e ce s d é nom
in a tio n s . Voyt{ F a b l e .
Dans la première, on ne fuppofe ni changement:
dans l ’état des principaux perfonnages , ni recon-
noiffance, ni dénouement proprement dit; l’intrigue
qui y régné n’étant qu’un fimple paffage du trouble
& de l’agitation à la tranquillité. Cette efpece de catafirophe
convient plus au poème épique qu’à la tragédie
, quoiqu’on en trouve quelques exemples dans
les anciens tragiques : mais les modernes ne l’ont pas
crue affez frappante, & l’ont abandonnée. Dans la
fécondé, le principal perfonnage éprouve un changement
de fortune, quelquefois au moyen d’une re-
connoiffance, & quelquefois fans que le poète ait
recours à cette fituation.
C e changement s’appelle autrement péripétie ;
les qualités qu’il doit a v o ir , font d’être probable ôc
néceffaire. Pour être probable, il faut qu’il réfulte de
tous les effets précédons ; qu’il naiffe du fond même
du fu je t, ou prenne fa fource dans les incidens,
ne paroiffe pas mené ou introduit à deffein, encore
moins forcément. La reconnoiffance fur laquelle une
catafirophe eft fondée, doit avo ir les mêmes qualités
que la catafirophe ; & par conféquent pour être pro»
b ab le, il faut qu’elle naiffe du îujet même ; qu’elle
ne foit point produite par des marques équivoques ,
comme bagues, braffelets, &c. ou par une fimple réflexion
, comme on en voit plufieurs exemples dans
les anciens & dans les modernes.
La catafirophe 9 pour être néceffaire , ne doit jamais
laiffer les perfonnages introduits dans les mêmes
fentimens, mais les faire paffer à des fentimens
contraires, comme de l’amour à la h a ine , de la colère
à la clémence, &c. Quelquefois toute la cataftrophe
ou révolution confifte dans une reconnoiffan-
ee : tantôt elle en eft une fuite un peu éloignée, &
tantôt l ’effet le plus immédiat & le plus prochain ; &
c ’e f t , d it-on, là la plus belle efpece de cataftrophe ,
telle qu’ eft celle d’CEdipe. Voye{ P é r i p é t i e & R e-
C ON NO BS S A N C Ê.
Dryde/i peafe qu’une catafirophe qui réfu,lter©it du
C A T
fimple changement de fentimens & de réfolutions
d ’un perfonnage, pourroit être affez bien maniée
pour devenir extrêmement b e lle , & même préférable
à toute autre. Le dénouement du Cinna de
C o rn e ille , eft à -p e u -p r è s dans ce genre. Augufte
a v o it toutes les raifons du monde pour fe v en g e r , il
le pouvoit ; il pardonne ; & c’eft ce qu’on admire :
mais cette facilité de dénouer les pièces, favorable
au po ète , ne plairait pas toujours au fp eü a teu r , qui
v eu t être remué par des évenemens furprenans ôc
inattendus.
Les auteurs qui ont traité de la poétique ont mis
en queftion, fi la cataftrophe doit toujours tourner à
l ’avantage de la v e r tu , ou non ; c’eft-à-dire s’il eft
toujours néceffaire qu’à la fin de la piece la vertu foit
récompenfée, & le v ic e ou le crime puni. La raifon
& l’intérêt des bonnes moeurs femblent demander
qu’un auteur tâche de ne préfenter aux fpe&ateurs
que la punition du v ic e & le triomphe de la vertu :
cependant le fentiment contraire a fes défenfeurs;
& Ariftote préféré une cataftrophe qui révolte à une
cataftrophe heureufe ; parce que l’u n e , félon lu i, eft
plus propre que l ’autre à exciter la terreur & la pitié
, qui font les deux fins de la tragédie. Voye.i P a s *
s i o n s & T r a g é d i e .
Le P. le B offu , dans fon traité du Poème épique, di-
v ife la cataftrophe ( au moins dans l’épopée ) en dénouement
àefin, & fait réfulter cette derniere partie
de la première. Il la fait confifter dans le paffage du
héros d’un état de trouble & d’agitation en un état
de tranquillité : cette révolution, félon lu i, n’eft qu’-
tm point fans étendue ou duré e , en quoi çlle différé
du dénouement, qui comprend tout ce qui fe trouve
après le noeud ou l’intrigue formée. Il ajoute que
dans un même poème il y a plufieurs dénouemens,
parce qu’il y a plufieurs noeuds qui naiffent les uns
des autres. C e qu’il appelle fin, eft le point où fe
termine le dernier dénouement, f'pyeç N oe u d , In t
r i g u e , Fa b l e . ( G )
C A T A Y , C A T H A Y , ou K A T A Y ; voyei Varticle
C h in e . \
- * 'C A T É , (Hifi. tnod. Comm.) efpece de gateaux
o u de tablettes, que les Indiens préparent a v e c le
lue qu’ils favent tirer d’un arbre épineux qu’ils nomment
hacchic -, dont le bois eft d ur , compaâ & pe-
fant. Il porte des feuilles qui reffemblent à celles de
la bruyere. Lorfqu’on a tiré ce fu c , on le mêle avec
une graine réduite en fa rin e , qu’on appelle nachani,
qui a à-peu-près le même goût que l’o rg e , & dont on
peut aufli faire de fort bon pain : on y joint encore
d’un bois noir réduit en une poudre très-fine. On fait
de ce mélange des petits gâteaux ou tablettes que l’on
feche au foleil ; ils font amers & aftringens : on les
regarde comme un m oyen sûr pour affermir les genciv
es ; on l’employe auffi dans la d iarrhée, & pour
lécher les humeurs.
C A T E A D E R E S , f. m. pl. (Chimie.) c’eft le nom
qu’on donne, au P o to fi, à ceux qui vont à la découv
erte des minéraux : ce font des gens qui parcourent
les terres d’un pays pour y trouver les indices
des mines. (M)
CATE AU-C AMBR E S IS, ( Géog, ) petite ville de
France dans les Pays-Bas, au Cambréfis.
C A T E CH E SE , f. f. mot tiré du G re c ,
qui fignifie inftruüion devivevoix: c’eft une courte &
méthodique inftruüion des myfteres de la religion,
laquelle fe fait de bouche ; car on n’enfeignoit pas
anciennement ces myfteres par é cr it, de peur que ces
écrits ne vinffent à tomber entre les mains des infidèles,
qui les auroient tournés en r ifé e , faute de les
bien entendre. C ’eft d’où eft venu le nom de catéchif-
rc, pour marquer celui qui enfeigne ces myfteres ;
& celui de catéchifme, pour lignifier aufli cette inf-
C A T 77) tru&ion. L ’origine des catéchefes vient de Jefus-Chrift
même, lorfqu’il envo ya fes difciples pour enfeignef
& baptifer toutes les nations, joignant ladoürine au
baptême, comme en effet elle l’a tqûjours précédé
dans la primitive églife : il nous a aufli donné l ’exem*
pie de cette fainte inftruüion, lorfqu’entre fes difciples
il examina & inftruifit Philippe ; entre fes auditeurs,
Marthe & la Samaritaine; entre les affligés,
l’aveugle né ; entre les étrangers, le famaritain ; entre
les grands du monde, Nicodeme (pour faire con*
noître le progrès qu’ils avoient fait dans la fo i , & les
y inftruire davantage). Les apôtres ont fuivi l ’exemple
de leur m aître, comme on voit en divers endroits
du livre des actes, S. Pierre ayant été envoyé à Corneille
pour ce fujet, ch. x. & Philippe à l’eunuque de
la reine d eC and a ce , ch. xvij. L ’apôtre des Gentils,
I. cor. ch. xjv. parlant d’inftruire les autres, fe fert
du mot catéchifer, comme le porte l’original. Les
peres ont de même imité les apôtres, comme faint
C y r ille de Jérufalem, dont nous avons un ouvrage
intitulé catéchefe. Saint Auguftin a écrit un trâité de
la maniéré de catéchifer les ignorans ; faint Grégoire de
Nyffe a compofé un difeours catéchétique ; & plufieurs
autres nous ont laiffé de femblables inftruüions. Et
afin qu’on ne s’imagine pas que quelque tems après
la mort des apôtres & de leurs d ilciples, cette louable
coûtume de catéchifer ait été négligée ou interrompue,
Eufebe, liv. VI. ch. iij. témoigne que De*
metrius évêque d’A lexandrie, avo it commis Origene
pour cette fo n ü io n , de laquelle Pantenus & C lé ment
s’étoient acquités avant lui. Au refte la charge
de catéchifte étoit une des plus importantes & des
plus honorables dans l’Eglife. Jean G e r fon , chancelier
de l’univerfité de Paris, faifoit gloire parmi fes
grandes occupations, d’inftruire les enfans, & de les
catéchifer, répondant à ceux qui lui confeilloient de
s’appliquer à des emplois plus confidérables, qu’il
ne c royoit pas qu’ il y en eût de plus néceffaire &C
de plus glorieux que c e lu i- là . G e r io n , I. partie de fes
oeuvres.
C A T É CH IS T E , f. f. ko.thx‘^»c , officier eccléfiafti*
q te , dont la fonüion étoit d’enfeigner aux Catéchumènes
le fymbole & les premiers élémens de la religion.
Voyei C a t é c h è s e & C a t é c h u m è n e .
On choififfoit quelquefois les catéchifies parmi les
leüeurs ; on les appelloit quelquefois va.uTcXo'yoi ,nau-
tologi, par allufion à ceux qui dans les vaiffeaux re-
cevoient des paffagers le prix du tranfport, & leur
expliquoient les conditions du p é a g e , parce que les
catéchifies enfeignoient aux catéchumènes les. conditions
néceffaires pour entrer dans l’E g life , que les
peres & les écrivains eccléfiaftiques comparent fou-
vent à une barque ou un navire. Leur fonüion étoit
donc de préparer les catéchumènes au baptême par
de fréquentes in ftruüions qu’ils leur faifoient, non pas
publiquement, ni dans les églifes, du moins dans les
premiers fiecles à caufe des peri'écutions, mais dans
des écoles particulières, qu’on bâtit enfuite à côté
des églifes. La plus célébré de ces écoles à été celle
d’Alexandrie, & l ’on y trouve une fuite de catéchif
tes célébrés dans l’antiquité eccléfiaftique,; fa v o i r ,
Pantene établi par l’apôtre S. Marc ; à Pantene fuc*
céda Clément d’Alexandrie ; à Clément, Origene ; à
Origene, Heraclas; à celui-ci D enys : qitelquestuns
ajoûtent Athenodore , Malchion, faint Athanafe &C
Didyme: d’ autres rapportent qu’Arius, avant que de
tomber dans l’héréfie, étoit chef de cette école. Il y
en avo it de femblables à R ome , à Cefaree, «à Antio>*
che, & dans toutes les grandes eglifes. Bingham,
orig. ecclèf. tome II. liv. III. ch. xj.
On donne encore aujourd’hui le nom de catéchifies
aux clercs & aux prêtres chargés dans chaque paroiffe
par le c u r é , de faire les inftruüions publiques aux
enfans, pour leur enfeigner les principaux points du