* BILLON, f. m. (Monnoyage.}„c’eft un compo-
fc de métal précieux & d’autres qui le font moins ,
où la quantité du métal précieux eff moindre que celle
des autres métaux; àirilt l’or dont le titre eft aû-deffouS
de douze karats , eft billon ; l’argent qui eft aù-def-
fo'us de 'fix deniers, Qftfidlôri: l’un s’appelle billàii
d'or, l’autre billon d'argent. Il faut appliquer la même
notion de billon, par-tout où le mot billon eft employé.'
On étoit autrefois fi fcrupuleux fur la pureté de
l’or & de l’argënt, que l’on donnoit le nom de billon
à-l’or àu-deffous.de l ’étalon ou de 21 karats, & à
l’argent au-deffous de dix deniers.
BILLON AGE, f. m. à la Monnaie, eft le Crime de
fur-achat des matières d’or, d’argent, monnoies,
foit pour les tranfporter hors du royaume, foit pour
les changer de nature. Vàyc{ BillonEur;
BILLONEUR, à la Monnoie ; on nomme ainfi
ceux qui fans qualité fur-achetent les matières d’or
©u d’argent. Les lois prononcent des peines contre
ceux qui font convaincus du crime de billonage.
Voye^ Billonage.
BILLION, f. ni. (Arithmet.) on donne cè'nom en
Arithmétique au chiffre cjui occupe la dixième place
d’une fuite horifontale de chiffres, en commençant
de la droite vers la gauche, ainfi qu’on en eft convenu
dans la numération. Voye[ NUMÉRATION.
Dans le nombre 4320567817 , compofé de dix
chiffres, le chiffre 4 qui eft le dixième en commençant
par la droite, fignifie quatre billions :■ or un billion
vaut dix fois cent millions, de même qu’un million
vaut dix fois cent mille, &c. fuivant l’inftitution
de la valeur locale des chiffres. (£ )
BILLOS, droit d'aides qui fe leve fur le' vin en
quelques provinces de France, particulièrement en
Bretagne; il ne fe paye, que par les cabaretiers &
autres qui vendent des vins. On n’employe guere ce
terme fans le faire précéder par celui d’impôts ; ainfi
l ’on dit impôts biltos .-‘il fe leveaufli en qüelques
lieux fur’Ia bierre-, le cidre, & autres boiffons. Ce
droit n’eft'pas par-tout un drôit royal, & il-y a des
feigneurs & des villes qui en joiiiffent. (G)
BILLOT, f. m. ort donne ce nom dans plufieurs
Arts niéchaniques à un tronçon d’arbre plus ou moins
gros, à pies & fans Jpiés, mais dont le diamètre eft
toùjours,,très-confidérablerelàtivement à la hauteur :
quanf-à fes ufages ■ voye^ les articles qui fui vent. Billots , ( Marine. ) ce font des pièces de bois
courtes qu’on met entre les fourcats des vaiffeaux
pour les garnir en les conftruifant; c’eftce qu’on appelle
pièces de rerhplifage. Voye{ PI. IV . fig. 1. n°.
i6. & iy. les fourcatS'y & n°. 18. les pièces de remplif-
. 'y 1 ; ' ■ , ' ..... ■
Billot d'appui dit mat de beaupre, voye^ fa figure &
fa fituàtion, PI. TV.fig.t'. n°. $4. (Z} Billot , (Manège.} morceau de bois rond de cinq
à fix pouces de long, fur un pouce de diamètre, &
muni à chaque bout d’un anneau de fer pour y attacher
un cuir. On met pour l’ordinaire de Ÿajfa fottida
autour du billot ; & après l’avoir couvert d’un linge,
on le met comme un mors dans la bouche du cheval,
& l’on paffe le cuir par - deffus fes oreilles comme
une têtiere. Uajfafoetida fe fond dans la bouche avec
la falive, & réveille l’appétit au cheval dégoûté. Le
billot fans ajja foetida, eft la bride des chevaux de
charrette. On appelle aufli billots les barres de bois
rondes qu’on attache aux chevaux que l’on couple,
& qui coulent tout le long de leurs flancs. ( V } Billot à. charger, c’eft un infiniment d'Artijicier
qui tient lieu d’enclume pour foûtenir les moules ou
culots des fufées, que l’on y charge à grands coups
de maillets, pour éviter le retentiffement qui- en ré-
fulteroit fur un plancher ou un corps creux. Billot , terme de Ceinturier ; ç’eft un morceau de
fioisquarré de la longueur de dix-huit pouces, fur
fi xp ou ces de haut & autant de large, qui porte leur
enclume, & dont la furfacè du deffus eft creuféeun
'pci.fi,’& forme plufieurs petites cafés ôù ces ouvriers
mettent leurs rivets & boutons. Voye^la jig. 5 . Plan,
du .Çèihturier. - , BiLlot de Chaîne lier : c’eft un morceau de bois
rond de la hauteur de deux piés & demi, fur trois piés
ou environ de circonférence ; ils s’en fervent au lieu
'd’enclume, parce qu’ils n’ont jamais rien à forger au
feu, ni rien de trop gros.
Billot de Charron avecfon marchepiè ; c’eft un petit
tréteau de la hauteur d’un pié, & environ de deux
piés de long, qui fert aux Charrons à différens ufages.
Voye^ la jig. 3 . PI. du Charron, Billot de Cordonnier, tronçon d’arbre fur quoi
les Cordonniers battent les femelles. Voye^ Buisse.
Billot de Ferblantier, c’eft un gros cylindre de
bois de la hauteur de trois piés, fur trois piés de circonférence
, qui a la face de deffus & deffous plate ;
la face de deffous çft percée de plufieurs trous ronds
& quarrés, dans lefquels ces ouvriers placent les bi-
gôrnès & les tas, pour les affujettir & les rendre fta-,
blés. Voyei PI. d'Orfèvrerie. Billot, infiniment de Gajer. Voy. Chevllon.1
Billot , partie de la preffe des Imprimeurs th-tail-
le-douce. Voye{ IMPRIMERIE EN T A IL L E -D O U C E . Billot , dans l'Orgue, font de petits morceaux de
bois plats qui ont une queue : au milieu de la face
plate de ces petits morceaux de bois eft un petit trou
rond, qui fert à recevoir les pointes ou pivots des
rouleaux de l’âbregé. La queue des billots fert à les
attacher fur la table de l’abrégé, en la faifant entrer
dans des trous pratiqués à cet effet, & les y retenant
avec de la colle-forte. Voye^ l'article Abrégé , & la
jig. A A . n°. 21. Billot, eftauffi unmorceaude bois cubique d’environ
14 pouces de dimenfion,à la face de deffus
duquel on perce un trou qui ne doit pas traverfer
d’otitre-en-outre. A la face du billot qui regarde le
dedans de l’ôrgüe, eft un autre trou qui va rejoindre
le premier. Le trou de voir le pié du tuyau del am foancter ed ed èdse gffruasn fdeerst àto ruerceelles
; & celui de la face latérale fert à recevoir le por-,
te-vent qui porte le vent du fommier au tuyau. Voyi
la:Jig. t.Plid'Orgue. Billot d’Orfevre, eft un morceau de tronc d’arbre
de deux à trois piés de haut, & qui porte plus
ou moins de diamètre, à proportion de l’enclume ou
du tas qu’on veut y placer. Il eft ordinairement d’orme
; & quand il fatigue beaucoup, on prend une fou-
che que l’on met debout, l’on y fait un trou de la
profondeur que l’on veut qu’entre l’enclume, que
l’on affujettit avec des coins de peur qu’il ne fe fende
; l’on y met des cercles de nerfs de boeuf frais, qui
en fe féchant le ferrent fortement : l’on cloue encore
autour des lanières affez lâches pour contenir les manches
des marteaux, & les tenir à la portée delà main
de l’ouvrier.
Billot de Rubaniers, eft à-peu-près fait comme
l’enfuple, excepté qu’il n’a point de moulures au bout
comme elle ; il n’y a qu’une petite éminence à chaque
bout pour contenir la foie que l’on met deffus : il fert
à relever les pièces ourdies de deffus l’ourdiffoir 5
lefqüelles pièces y relient jufqu’à ce qu’on les ployé
fur les enfuples.
Billot à refouler des Tabletiers-Cornetiers ; c’eft
une groffe piece de bois au milieu de laquelle on a
faifitine encoche, de la grandeur des plaques entre
lefqüelles on refoule les cornets. Voyer Refouler.
Billot à redreffer, des Tabletiers-Cornetiers , eft
une partie de tronc d’arbre plantée debout, au milieu
de laquelle on a percé un trou propre à recevoir
les uuyrages fur le mandrin. Viye{ Mandrin. Il eft
aifé de concevoir que les cornets qui ne font encore
que dolés, voyefDOLÉs, fe redrelfent en effet contre
les parois du billot, en frappant à grands coups de
marteau fur le mandrin qui eft dans le cornet, & plus
haut que lui. Voye[ la PI. II. fig. 3 . Bil l o t de Tailleur, c’eft un petit cube de bois
dont ils fe fervent pour mettre fous les emmanchures
qu’ils veulent repaffer. Voye^ Emmanchure G Repasser.
* BILL Y , (Géogr.') petite ville de France dans le
Bourbonnois.
* B1LSEN , (Géogr.} petite ville de l’évêché de
Liège, entre Maftricht & Haffelt. Long. 23. 12. lat.
ôo. 48. '
* BILZIER, (Géogr.} ville de'la Romanie dans la
Turquie, en Europe, à dix lieues d’Andrinople.
* BIMATER, (.Myth.} épitheteque l’on donnoit
à Bacchùs, & par laquelle on faifoit entendre que
Jupiter l’ayant porté deux mois dans fa cuiffe , lui
avoit fervi de mere pendant ce tems, & qu’il en
avoit eu deux.
* BIMBLOTERIE, f. f. (Comm.) c’eft l’art de faire
des colifichets d’enfans &: de les vendre. Bimbloterie
vient de bimblot, colifichet. Il y a deux fortes de birn-
blots : les uns qui confiftent en petits ouvrages fondus
d’un étain de bas aloi, ou de plomb ; ce font des
affiettes, des aiguieres & autres pièces de petits ménages
d’enfant ; des encenfoirs, des calices, des burettes
, &c. les autres confiftent dans toutes ces bagatelles,
tant en bois qu’en linge, étoffe & autres matières
dont on fait des joiiets, comme poupées, chevaux
, carroffes, &c. Ce font les Merciers qui font
le trafic des derniers bimblots, les maîtres Miroitiers-
Lunetiers - Bimblotiers ont le privilège des autres.
Pour favoir jufqu’où va le commerce de ces bagatelles
, il ne faut que fe rappeller la prodigieufe quantité
qui s’en vend depuis le commencement de l’année
jufqu’à la fin , & fur-tout !a confommation qui
s’en fait dans les premiers jours de l’an.
* BIMBLOT1ER, f. m. (Commerce.) marchand de
bimbloterie. Voye^ BlMBLOTERlE,
BIMÉDIAL, en Mathématiques. Quand deux lignes
, comme A B & B C (fig. S. de Gèomèt.') com-
menl’urables feulement en puiffance, font jointes
enfemble, la route A C eft irrationnelle par rapport
à l’une des deux A B ou B C , &C on l’appelle ligne
première bimèdiale. Euclide, lév. X . propof.38. Voye£ Commensurable, Irrationnel, Puissance.
(£ )* BIMILIPATAN, (Géogr.} ville de la peninfule
de l’Inde en-deçà du Gange , dans le royaume de
Golconde, fur le golfe de Bengale.
* B IM IN I , (Géogr.} une des îlesLucayes dans
l ’Amérique feptentrionale, au midi de l’île de Baha-
ma. Lat. 26. long. z$8.
* BINAGE, f. m. (Agric.} c’eft ainfi qu’on appelle
le fécond labour que l’on donne aux terres à grains.
Si celles à blé ont eu leur premier labour avant l’hy-
v e r , elles reçoivent le binage après que les froids font
paffés & que les eaux font écoulées, & quand la
terre commence à s’ouvrir & à fe renouveller. Si
elles n’ont eu leur première façon qu’après l’hy v e r ,
on leur donnera le deuxieme, ou le binage, un mois ou fix femaines après. Voye^ Agriculture.
BINAIRE. L’Arithmétique binaire eft une nouvelle
lorte d’Arithmétique que M. Leibnitz fondoit
fur la progreflion la plus courte & la plus fimple ;
c’eft celle qui fe termine à deux chiffres. Le fondement
de toute notre Arithmétique ordinaire étant
purement arbitraire, il eft permis de prendre une autre
progreflion qui nous donne une autre Arithmétique.
On a voulu que la fuite première & fondamentale
des nombres allât jufqu’à dix, &c. que la fuite infi-
me des nombres fût une fuite infinie de dixainçs ; mais
Tome II.
il eft vifible que d’avoir étendu la fuite fondamentale
des nombres jufqu’à dix, ou de ne l’avoir pas étendue
plus loin, c’eft une inftitutionqui eûtpû être différente
; & même il paroît qu’elle a été faite afl'ez au ha-
fard par les peuples, & que les Mathématiciens n’ont
pas ete confultés , car ils auroient pû aifément établir
quelque chofe de plus commode. Par exemple ,
fi l’on eût pouffé la fuite des nombres jufqu’à douze,
on y eût trouvé fans fraflion des tiers & des quarts ,
qui ne font pas dans dix. Les nombres ont deux fortes
de propriétés, les unes effentielles, les autres dépendantes
d’une inftitution. arbitraire, & de la maniéré
de les exprimer. Que les nombres impairs toujours
ajoutés de fuite, donnent la fuite naturelle des
quarrés ; c’eft une propriété effentielle à la fuite infinie
des nombres, de quelque maniéré qu’on l’exprU
me. Mais que dans tous les multiples de 9 , les caractères
qui les expriment additionnés enfemble, rendent
toujours 9 , ou un multiple de 9 , moindre que celui
qui a été propofé, c’eft une propriété qui n’eft nullement
effentielle au nombre 9 , & qu’il n’a que parce
qu’il eft le pénultième nombre de la progreflion
décuple qu’il nous a plu de choifir.
Si l ’on eut pris la progreflion de douze, le nombre
1 1 anroit eu la même propriété ; ainfi dans toute
Y arithmétique binaire il n’ÿ auroit que deux caractères,
1 & o. Le zéro auroit la puiffance de multiplier
tout par deux, comme dans l’Arithmétique ordinaire
il multiplie tout par dix : 1 feroit un; 10, deux ;
i l , trois ; 100 , quatre ; 101, cinq ; 110 ( fix ; 1 1 1 ,
fept; 1000, huit; 1001, neuf; 1010, dix, & c. ce qui
eft entièrement fonde fur les mêmes principes que les
expreflions de l’Arithmétique commune. Il eft vrai
que celle-ci feroit tres-incommode par la grande quantité
de caraCteres dont elle auroit befoin, même pour
de très-petits nombres. IIlui faut,'par.exemple, quatre
caraCteres pour exprimer huit, que nous exprimons
par un feul. Aufli M. Leibnit£ ne vouloit-il pas
faire paffer fon arithmétique dans un ufage populaire
; il prétendoit feulement que dans les recherches
difficiles elle auroit des avantages que l’autre n’a
pas, & qu’elle conduiroit à des fpéculations plus élevées.
Le P. Bouvet, jélùite, célébré millionnaire de
la Chine, à qui M. Leibnit^ avoit écrit l’idée de fon
arithmétique binaire, lui manda qu’il étoit très - persuadé
que c’étoit-là le véritable fens d’une ancienne
énigme chinoife laiffée il y a plus de 4000 ans par
l’empereur Fohi, fondateur des Sciences à la Chine
auflx-bien que de l’empire, entendue apparemment
dans fon fiecle, & plufieurs fiecles après lu i, mais
dont il étoit certain que l’intelligence s’étoit perdue
depuis plus de iaoo ans , malgré les recherches &
les efforts des plus favans lettrés , qui n’avoient vu
dans ce monument que des allégories puériles 6c
chimériques. Cette énigme confille dans les différentes
combinaifons d’une ligne entière & d’une ligne
brifée, répétées un certain nombre de fois, foit
l’une , foit l’autre. En fuppofant que la ligne entière
fignifie /, & la brifée o , on trouve les mêmes expreflions
des nombres que donne Y arithmétique binaire.
La conformité des combinaifons des deux lignes
de Fohi, & des deux uniques caraCteres de l’arithmétique
de M. Leibnitf, frappa le P. Bouvet, 8c
lui fit croire que Fohi & M. Leibnit£ avoient eu la
même penfée.
Nous devons cet article à M. Formey, qui l’a tiré
de l’hiftoire de l’académie des Sciences de Paris, an.
née 1 y 02. Voye^ ECHELLES ARITHMÉTIQUES, au mot Arithmétique.
Cette arithmétique feroit, comme on vient de le
dire, peu commode ; il faudrait trop de caraCteres
pour exprimer d’affez petits nombres : cependant fi
le leCleur eft curieux d’avoir une méthode pour trouver
dans cette arithmétique la valeur d’un nombre
K k