l'état de Venife, borné par le Breffan, la Valteline &
le Milanez. Bergame en eft la capitale.
BERG A ME, f. f. ( Tapifiîer.) groffe tapifferie, qui
fe fabrique avec différentes fortes de matières filées,
comme bourre de foie, laine, coton, chanvre, poil
de boeuf, de vache, ou de chevre. C’eft proprement
un tiffu de toutes ces fortes de fils, dont celui de la
chaîne eft ordinairement de chanvre, qui fe manufacture
fur le métier à-peu-près comme la toile.
Quelques-uns prétendent que le nom de bergame lui
a été donné, de ce que les habitans de Bergame en
Italie en ont été les premiers inventeurs.
Rouen & Elboeuffourniffent une quantité confidé-
rable de bergames de toutes les couleurs & nuances ;
les unes en façon de point d’Hongrie ; lés autres à
grandes barres chargées de fleurs & d’oifeaux, ou
d’autres animaux ; d’autres à grandes & petites barres
unies, fans aucune façon ; & d’autres qu’on appelle
chine & écaille , parce qu’elles font remplies de
façons qui imitent le point de la Chine & les écailles
depoiffbn. II s’en fait une forte particulière à Roiien,
que l’on nomme tortin, à caufe qu’il y entre de la
laine torfe.il s’en fait aufli quelques-unes à Touloufe.
Les hauteurs les plus ordinaires des bergames font une
aulne & demie, une aulne trois quarts, deux aulnes,
& deux aulnes & demie. Il s’en fait néanmoins quelques
unes de deux aulnes trois quarts ; mais cette
derniere hauteur eft peu commune, ne s’en failant
guere que pour les marchands qui les commandent ;
il y en a de fines, de moyennes, de groffes, ou communes.
Ceux qui en font commerce font les marchands
Merciers, les Tapiffiers, & les Fripiers ; mais
il n’y a guere que les premiers qui les tirent directement
des lieux oît elles fe fabriquent.
Il vient de Tournai une forte de bergame à la romaine
, ou bergame de Flandre, qui fe fabrique par
bandes & bordures, dont on fait des tapifferies beaucoup
plus eftimées que celles de Roiien & d’Elboeuf.
Voyt^ T a p i s s e r i e .
* B e r g a m e , (Géog.) ville d’Italie, dans l’état
de Venife, capitale du Bergamafc. Long. 27. 8. Ut.
46. 42.
BERGAMOTTES, f. f. ( Jardinage.) on prétend
que l’origine de l’oranger bergamotte vient d’un Italien
qui s’avifà d’enter une branche de citronnier fur le
tronc d’un poirier bergamotte ; ce qui fait que les citrons
qui en proviennent tiennent des qualités, des
vertus, & des propriétés du citronnier & du poirier;
en effet, la bergamotte eft une orange différente des
autres, & qui a une odeur bien plus agréable. On
l’appelle fouvent cédrat. (K)
B e r g a m o t t e , nom d’une forte d’effence, extraite
d’un fruit que produit le citronier enté fur le
tronc d’un poirier de bergamotte ; c’eft précifément le
fluide huileux de ces citrons exprimé avec les doigts.
Voye^ E s s e n c e , &c.
Il y a aufli une efpece de tabac en poudre, à qui
l’on donne le même nom, & qui n’eft qu’un tabac
pur Iegerement froté de cette eflence. Voy. T a b a c .
* BERG A S , (Géog. anc. & mod.) ville de la Turquie
européenne, dans la Romanie, fur la riviere de
Lariffe. Long. 46. lat. 41. 17. Anciennement Arca-
diopolis , Pyrgus.
* BERG-BITTENHEIM ou BERGBIETEN, petite
ville de la baffe Alface.
BERGE, f. m. (Architecl.) c’eft ainfi qu’on appelle
les bords ou levées des rivières & grands chemins
, qui étant taillées dans quelques côtes, font ef-
carpées en contre-haut, ou dreflees en contre-bas
avec talud, pour empêcher l’éboulement des terres,
&retenir les chauffées faites de terres rapportées. (R)
B e r g e , (Marine.') Les Marins fe fervent aufli
quelquefois du terme de berges, pour défigner.les rochers
élevés à pic fur l’eau. Il y a fur la côte de Poitou
des rochers que l’on appelle les berges d’Olonne,:
W
* B E R G E N , (Géog.) capitale de la Norvège,
dans la province de Bergenhus, avec château, & un
port très-profond. Long. 23. iS. lat. Go.' 11...
B e r g e n , (Géog.) petite ville d’Allemagne, en
Poméranie, vis-à-vis de Stralfund, Capitale de i’île
de Rügen. Long. 3 /. 30. lat. 64. 40.
Il y a encore une ville de ce nom dans la baffe-
Saxe, à trois lieues de Daneberg. Une autre au duché
de Juliers, entre Juliers & Cologne ; & une troi-
fieme près de Francfort fur le Mein.
BERGENHUS, (Géog.) province de Norvège,
la plus occidentale entre le gouvernement d’Agger-
hus & la mer. Bergen en eft la capitale.
BERGER, f. m. (OEcon. ruß.) eft celui qui garde
un troupeau. II faut qu’il foit levé de grand matin ;
qu’il faffe fortir les beftiaux à la fraîcheur ; qu’il con-
noifl'e les bons endroits pour les y conduire ; qu’il ait
un bon chien ; qu’il ne laiffe point répandre fon troupeau
dans les blés ; qu’il ait foin d’avoir de bons béliers;
qu’il fache aider une brebis à agneler; qu’il
puiffe médicamenter les brebis malades ; qu’il s’entende
à leurs maladies, & qu’il ne fe laiffe point fur-
prendre par les loups. On peut lui confier depuis
cent jufqu’à cent cinquante brebis ; on lui fera nettoyer
la bergerie une ou deux fois l’an, au mois de
Mars & à la fin d’Août ; il tiendra un fac de fel pendu
dans la bergerie , afin que les brebis pour qui ce fe-
roit un remede, puiffe l’aller lécher ; & il veillera
foigneufement à ce que les couleuvres ne tetent point
fes brebis, foit dans la bergerie, foit aux champs.
* BERGERAC, ( Géog. ) petite ville de France,
dans le Périgord, fur la Dordogne. Long. 18.7. lat.
46.B
ERGERETTE, oifeau. Voy. BERGERONNETTE.
* BERGERIE, f. f. ((Econom. ruß.) lieu où l’on
héberge les beftiaux ; on donne cependant plus communément
le nom d’étable aux lieux où l’on héberge
les gros beftiaux , réfevant celui de bergerie pour
celui où l’on héberge les bêtes à laine, les boucs &
les chevres. Les bergeries fe bâtiffent affez legere-
ment ; leur expofition eft la meilleure au midi ; les
uns les font fans planchers, d’autres avec des planchers
qui fervent de greniers aux fourrages ; les be£
tiaux font plus chaudement dans celles-ci, fur-tout fi
l’on a l’attention de faire les planchers bas ; il faut
que leur aire foit unie & fans pierre; qu’elle aille en
pente du fond vers la porte, afin que l’urine defeende
d’elle-même ; qu’elle ne caufe point de mal aux piés
des brebis, & que leur laine n’en foit pas gâtée : on
n’y donnera du jour que par une petite fenêtre de
deux piés en quarré. Quand on a des brebis dont la
laine eft fine & précieufe, on fait l’aire de la bergerie
de planche, & on y pratique des trous pour fervir
d’écoulement aux eaux. Il faut avoir deux bergeries ,
ou en couper une en deux,afin de féparer les agneaux
de leur mere, & mettre aufli les béliers à part.
BERGERONETTE, f. f. montacillafiava (Hifi. nat;
Ornith.) Cet oifeau eft de la groffeur & de la figure
de la lavandière ; il pefe 5 gros ; il a environ 6 pouces
de longueur, depuis la pointe du bec jufqu’à l’extrémité
de la queue. Le deffous du corps de cet oifeau
eft de couleur jaune ; le deffus eft d’un verd
obfcur, à l’exception du milieu du dos qui eft noirâtre.
Le fommet de la tête eft d’un verd jaunâtre. II
y a au-deffus des yeux une ligne jaune, qui s’étend
jufque derrière la tête.La queue a environ deux pouces
& demi de longueur ; elle eft compofée de douze
plumes : les deux du milieu font plus pointues que
les autres ; l’extérieure de chaque côté eft blanche
fur la moitié de fa longeur & plus ; les autres font
noires, elles font toutes d’égale longueur. Les ailes
reffemblent à celles de la lavandière pour la forme.
DU P*--
Il y a dix-huit grandes plumes dans chacune ; la fei-
zieme eft plus longue que celles qui font auprès, &
fon bord eft blanchâtre. La pointe des petites plumes
du milieu eft d’un verd blanchâtre ; le refte des
ailes eft brun. Le bec eft noir; la langue eft fourchue
fans être déchiquetée ; l’iris des yeux eft de couleur
cendrée, mêlée de couleur de noifette ; les pattes
font noirâtres. Le doigt extérieur tient au doigt
du milieu à fa naiffance ; l’ongle du doigt de derrière
eft alongé comme dans les aloiiettes. On trouve des
oifeaux de cette efpece, dans lefquels le jaune ou le
verd font plus foncés que dans les autres. La berge-
ronette niche dans les blés ; elle fait fori nid avec des
herbes, & elle met une couche de poil fous fes oeufs.
La femelle fait d’une feule ponte quatre ou cinq
oeufs, parfemés de taches & de lignes brunes difpo-
fées irrégulièrement.
Il y a une autre efpece de bergeronette, motacilla cinerea
aut ßava altera. Aid. qui eft de la même grandeur
que la précédente ; elle a le bec droit, noir ,
mince & pointu; les yeux verdâtres, les paupières
blanches ; il y a ati-deffus des yeux une ligne blanchâtre.
La tête eft petite & un peu brune ; le deffus
du corps eft de couleur cendrée ; les ailes font noirâtres
, & traverfées par une ligne blanchâtre peu apparente
; le menton & la gorge font de couleur mêlée
de blanc & de cendré ; celle de la poitrine & du ventre
eft d’un blanc fale ; il y a du jaune foncé fur le
croupion. La queue eft plus longue que tout le refte
du corps. La première plume de chaque côté eft
blanche ; les deux plumes qui fuivent ont les barbes
intérieures blanches & les extérieures noirâtres ; &
les fix plumes du milieu font entièrement noirâtres.
Les cuiffes & les pattes font d’un brun pâle ; les ongles
font crochus & celui de derrière eft le plus lonc.
Cette defeription a été faite fur une femelle ; le mâle
eft peu différent, il a feulement une tache noire
fous le menton. Ces oifeaux fe trouvent le long des
fleuves qui roulent fur le gravier, & ils vivent d’in-
fettes d’eau. Willughby, omit. Voyeç O i s e a u . ( I)
* BERGINUS, (Myth.) divinité particulière aux
habitans de Breffe, en Italie, où elle avoit un temple
& une prêtreffe. On la voit dans un monument habillée
à la romaine.
* BERG-OP-ZOOM, (Géog.) ville des Pays-bas,
dans le Brabant hollandois, & le marquifat de même
nom, en partie fur une montagne, & en partie fur la
riviere de Zoom. Long. 2/. 46. lat. 5i.-yO. •
BERGREICHENSTEIN, (Géog.) ville de Bohème
, dans le territoire de Prague.
BERG-St.-VINOX, (Géog.) ville & abbaye des
Pays-bas, dans le comte de Flandre, fur la Côme,
au pié d’une montagne. Long. 20. 5. lat. 5o. 5y.
BERGSTRASS , (Géog.) petit pays au-delà du
Rhin, appartenant en partie aux élefteurs de Mayence
& Palatin, & ait landgrave de Darmftadt. Il s’y
trouve un chemin planté de noyers des deux côtés,
qui va depuis Darmftadt jufqu’à Heidelberg, c’eft-
à-dire l’efpace de 12 lieues.
BERG-ZABERN , petite ville de France en Alface.
Long. z 5. z 5. lat. 4$. 4.
BERI BERI, (Hiß. nat. ou Medecinè.) c’eft le nom |
d’une maladie à laquelle on eft fujet dans les Indes j
orientales, & qui emporte en très-peu de tems ceux
qui en font attaqués ; elle reffemble beaucoup à l’apoplexie.
BERICHOT, oifeau. Foyei R o i t e l e t . (I)
BERIL, f. m. Beryllus, (Hiß. nat.) pierre précieu-
a|? col^eur d’eau de mer, c’eft-à-dire de couleur
mele de verd & de bleu ;c ’eft pourquoi les modernes
lui ont donne le nom dé aigue marine. Voye£ A ig u e
m a r ï n e . Les anciens diftinguoient plufieurs fortes
de en s. Les plus beaux étoient ceux dont la eôu-
*eur approchoit le plus de celle de l’eau de la mer,
I orne II,
Aptes ceux-là on eftimoit le plus Ceux qui étôieh't
pâles & qui avoient des reflets de couleur d’o r , ckry-
Joberylli. On en reconnoiffoit une forte qui étoit de
couleur encore plus pâle, & que l’on àppëlloit chry-
Joprafus. Ceux que l’on nommoit actoides étoient plus
verds ; il y en avoit aufli que l’on compatoit à la cire
& à l’huile pour l’apparence ; & d’autres que l’on
trouvoit femblables au cryftal. Mais la plûpart de ceS
pierres portent à préfent d’autres noms que celui dé
iW , & appartiennent à d’autres genres. Plin. lib.
X X X V I I . ch. v. Boetii de Bpot gemmarum . hiß. lib.
II. ch. Èxjx. & Ixx. ( I ) ■ J ' ■ '
La maniéré de le Contrefaire eft de mêler à la matière
dont on fait le cryftal faftice, lorfqu’elle eft en
fonte, une certaine quantité d’ees ùflum, ou de cuivre
calciné par trois fois,avec le foiifre. >07. Crys-
tal f a c t ic e . On réduit ce Cuivfe calciné en poudre
très-déliée ; on y joint un peu de fafrê pareillement
réduit en poudre ; on jette petit-à-pètit & à différentes
reprifes, ce mélange dans la matière ou fritte
du cryftal faéfice ; on remue bien le tout, & l’on
continue à mettre des deux poudres combinées, jufqu’à
ce que le verre ou cryftal ait pris une couleur
telle qu’on la demande. Les dofes en grand font de
mettre fur 60 liv. de matière de cuivre calciné, & quatre doen cveesr dree, fuafnree .l iv(r—e )& ~
* BERINGEN, (Géog.) petite ville du pays de
Liège.
* BERLAS, (Géog.) petite ville de France, dans
le haut Languedoc, au diocèfe de Caftres.
BERLE, f. î.jiutn, (Hiß. nat. bot.) genre de plante
à fleur en rofe & en ombelle , compofée de plufieurs
feuilles ordinairement égalés, dilpofécs en rô-
fe , & foûtenues par un calice. Ce calice devient un
fruit arrondi, qui renferme deux femences applatieà
d’un côté, arrondies & Cannelées de l’autre. Ajoutez;
au caraftere de ce genre, que les feuilles font rangées
par paires fur une côte terminée par une feule feuille»
Tournefort, Infi, rei herb. Voye1 Plante. (1)
* BERLIN, (Géog. ) ville d’Allemagne, capitale
de F électorat de Brandebourg, & réfidence du roi de
Pruffe, fur laSprée, qui tombe dans l’Elbe & qui communique
à l’Oder par un canal, dont l’entrée eft à'
Francfort. Long. 31. 7. i5. lat. 5z. 5j .
BERLINE, 1. f. (Sellier-Carroffier.) elpece de Vol-»
ture de la nature des carroffes,fort en ufage depuis
peu, & tirant fon nom de la ville de Berlin en Aile-
magne, quoique certaines perfonnes en attribuent
l’invention aux Italiens, & prétendent en trouver l’étymologie
dans berlina 3 nom que ceux-ci donnent à
une efpece de théâtre, fur lequel on fait fubir à des
coupables une ignominie publique. La berline eft une
allure très-commode en voyage ; elle eft plus legerê
qu’un char, & moins fujette à verfer. Le corps en eft
élevé fur des fléchés, ôc fufpendu par des bandes de
cuir ; elle a une efpece d’étriers ou de marchepié pour
y entrer ; & au lieu de portières, des paravents que
l’on baiffe lorfque le terçis eft mauvais, & que l’oit
éleve lorfqu’il fait beau. Voye^ les Planches du Sel-
lier. Il y a des berlines à un & à deux fonds.
* BERLINGES, (Géog.) îles de l’Océan, proche
la Cote de Portugal.
BERLINGOT, f. m. (Sellier-Carrojjîer.) petite
lveogietruer*e de la forme de la berline, mais beaucoup plus Voye^ Berline.
* BERLINICKEN, (Géog;) petite ville delaMar-
che de Brandebourg, fur la frontière de Poméranie.
BERME, f. f. en Architecture, eft un chemin qu’on
laiffe entre une levée & le bord d’un canal ou d’un
foffé, pour empêcher que les terres de la levée ve*
nant à s’ébouler, ne rempliffent le canal ou foffé. (P) Ber me, en Fortification, eft un efpace largede quatre
à cinq piés, au-dehors, entre le pié du rempart, & le côté du foffé, Son ufagé eft de recevoir la terre
D d