47° B U T thés, pour garantir les végétaux d’une trop grande
humidité.
"On dit encore buter un jalon haut ; c’eft y faire
apporter de la terre au pié pour le mettre à la hauteur
du nivellement, de même qu’on décharge un
jalon du pié quand il fe trouve trop bas.
BUTERA, (Géog. ) petite ville avec titre de principauté
en Sicile , dans la vallée de Noto.
BUTHOW ou BUTON, (Géog.) ville <ïe la Caf-
fubie, aux frontières de la Pruffe royale-, capitale
d’un petit pays de même nom qui appartient au roi
de Pruffe. Elle eft fur la riviere de Stolpe à dix milles
de Dantzic.
BUTIN, f. m, ( Art. milit. ) on donne en général
ce nom à tout ce que l’on enleve à l’ennemi. Quelques
uns diftinguent le butin du pillage ; ils difent que
le butin eft le gros de la prife , & le pillage , la dépouille
des habits, hardes 6c coffres de l’ennemi, &
l’argent qu’il a fur fa perfonne jufqu’à trente livres.
r a H H •
BUTOR , f. m. (Hijl. nat. Ornith. ) butorius , bo-
tattrus, ardea jlellaris ; oifeau aquatique que l’on a
aufli appellé héron parejfeux. II eft de la groffeur du
héron gris ; il a environ trois piés de longueur depuis
la pointe du bec jùfqu’au bout des ongles , 6c
près de deux piés 6c demi jufqu’à l’extrémité de la
queue : la tête eft petite, étroite, c’eft-à-dire appla-
tie par les côtés ; le fommet eft noir ; il y a de chaque
côté auprès des coins de la bouche une tache
noire ; la gorge & les côtés du cou font rouffâtres,
6c marqués de petites bandes tranfverfales de couleur
noire ; le cou eft couvert de grandes plumes ,
de forte qu’il paroît plus court & plus gros qu’il ne
l’eft en effet : les plus longues plumes de la poitrine
font noires dans le milieu ; la face intérieure des
cuiffes & le bas - ventre, font d’un blanc mêlé de
roux , & la face extérieure eft parfemée de taches
noires ; le dos eft marqueté de roux pâle 6c de noir,
a vec un peu de cendré, & des taches noires qui font
plus larges & plus grandes que fur toute autre partie
du corps ; le bas des plumes de la gorge eft blanc ;
les grandes plumes des ailes font plus courtes dans
le héron gris ; la pointe des grandes plumes eft noirâtre
; le refte eft marqueté de taches tranfverfales
, rouffes 6c noires ; les petites plumes qui recouvrent
les grandes font d’un roux foncé ; la queue
eft courte , petite , compofée de dix plumes qui font
de même couleur que les grandes plumes des ailes ;
les raies 6c les taches noires qui fe trouvent
entre les épaules, font larges & inclinées en-bas:'
le bec eft droit & fort ; il eft gros à fa racine ; il
diminue infenfiblement de groffeur jufqu’à fon extrémité
qui eft pointue ; il eft tranchant par les côtés
, 6c entièrement de couleur verdâtre ; les côtés
de la piece inférieure du bec entrent dans la piece
fùpérieure : la langue eft pointue ; elle ne s’étend’
pas jufqu’au milieu du bec : l’iris des yeux eft de couleur
jaune , mêlée de couleur de noifette ; on l’a vue
rougeâtre dans un autre oifeau de cette efpece : l’ouverture
de la bouche eft fort grande ; elle s’étend
jufqu’au-delà des yeux, de forte qu’ils paroiffent être
dans le bec: il y a fous les yeux un petit efpace qui
eft dégarni de plumes, & de couleur verte : les oreilles
font grandes ; les jambes font dégarnies de plumes
au-deflus de l’articulation ; les piés font verts ;
les doigts plongés, & les ongles longs & forts :Te
doigt extérieur tient au doigt du milieu à fa naiffan-
ce : Pongle du doigt du milieu a le côté intérieur'
dentelé, commetous les autres oifeaux de ce genre; '
ils fe fervent de ces pointes pour retenir les anguilles
6c les autres poiffons gliffans : l’ongle du doigt
de derrière eft le plus gros & le plus long. On dit qu’à
chaque ponte les petits du butor font en nombre impair,
comme trois ou cinq. Les oeufs font arrondis 6c
B U V
blanchâtres avec quelques teintes de cendré ou de
verd. Le nid eft fait en terre. On a comparé le cri'
de cet oifeau au mugiffement d’un boeuf ou d’untaii-t
reau ; d’oif vient le nom de botaurus, butor. Il fe cache
dans les joncs des marais : fouvent il fe tient
dans les buiffons la tête levée. Willughby. Voyeç Oiseau.
L’oifeau que l’on nomme grand butor rougeâtre, eft
une efpece moyenne entre le butor & le héron gris ,
de forte que l’on pourroit dire que c’eft un héron gris,
dont la poitrine & les côtés font roux.
Le btttorhupê, hardea luzmatopus , feu Cirris Virgilii
Scaligero Aid. eft prefque le plus petit de tous les oifeaux
de ce genre ; il a le cou fort 6c court ; fa couleur
dominante eft rouffâtre , plus foncée fur le def-
fous de l’oifeau, plus pâle fur le deflus & fur les ailes
; la queue eft fi petite qu’elle ne paroît pas ; l’iris
des yeux eft jaune 6c environné d’un cercle rouge,
qui eft dans un autre cercle de couleur noire. Il y a
fur la tête une;aigrette , qui eft renverfée en arriéré
& formée par des plumes en partie jaunes & en . partie
noirâtres. Le bec eft long, pointu, fort, & mi-
parti de deux couleurs. La bafe eft verte ou bleuâtre,
6c la pointe eft noire ; les jambes & les piés font d’un
rouge foncé, & les ongles noirs ; les doigts font fort
longs 6c joints par une petite membrane. Willughby.
Voye{O iseau ( ƒ )
BUTRINTO , (Géog.) ville & port de Grece,
dans l ’Epire ou Albanie , fur le golfe de même nom,
appartenant aux Vénitiens.
BUSTELSTAD, ( Géog.) petite ville d’Allemagne
, dans le Thuringe -, à deux milles de Weimar.
BUTTIMAN, (Commerce.') c’èft un poids d’ufage
en Perfe, qui revient aux environs de.zylivres. •
B U T T O N S -B A Y onia BAYE de BUTTON,
(Géog.) golfe de l’Amérique feptentrionale, dans les
terres Ar&iques ; c’eft la partie occidentale de la baie
de Hudfon.
BUNUA, (Géog.') ville & royaume d’Afrique, ail
Monomotapa, fur la riviere de Zambre.
BUTZBACH, {Géog. ) petite ville d’Allemagne,
dans la Weteravie, à quatre milles.de Francfort-, fur
le Mein.
BUZOW, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans
la principauté de Schwerin, fur le Warnon.
BUVETTE, f. f. (Hifl. mod.) endroit établi dans
la plûpart des cours & jurifdiâions de France ; c’eft:
là que les magiftrars 6c autres gens de robe vont fe
rafraîchir, après le long 6c pénible exercice de leurs
fondions.
BU VETTIER, f. m. c’eft le nom de celui qui tient
la buvette.
Bu VETTIER , (Art. mécan.'), celui chez qpi. l’on
va boire. Les maîtres Vinaigriers-Moutardiersidç Paris
prennent la qualité de buvettiers-, parce qu’il leur
eft permis de donner à boire dans leurs boutiques,
l’eau-de-vie qu’ils ont la permiflio,n de diftiller. Voyeç
VlNAIGRlER. "
BUVEUR , en Anatomie ; on donne ce nOm à un,
mufcle droit de l’oeil, autrement appellé adducteur de
l'ail. Voye^ OE i l & D ro it (L )
BUXHEIM, ( Géog. ) petite ville d’Allemagne ,'
dans le comté de Richebourg , cercle de Soiia;be, :,
BUZANÇOIS, (Géog.) petite, ville de France, en
Berri, fur la riviere d’Indre, aux frontières de la
Touraine.
BUZARD de marais•, milvusoeruginofus , (Hijl. nat.
Ornith. ') oifeau de proie, plus petit que la bufe >_ &
à-peu-près de la groffeur de la corneille ; il n’a pas la
tête fi grande que la bufe ,, 6c le fommet n’en eft pas
fi large ; il a plus d’un pié 6c demi de longueur depuis
la pointe du bec jufqu’à l’extrémité de la queue, f 1en- *
vergure eft de plus de quatre, piés.; le bec a prefque
un pouce 6c demi de longueur:, il eft crochu ; ,1a .bafe
B U Z
eft recouverte d’une peau ou d’une membrane de couleur
jaune mêlée de vert, & le refte eft noir: l’Ouverture
des narines eft oblongue ; le dedans de la bouche
eft en partie noirâtre 6C en partie bleuâtre ; la langue
eft large, charnue, 6c fouplè comme dans les autres
oifeaux de proie ; les yeux font de médiocre grof-
feuf ; l’iris eft de couleur de fafran ; on en a vu de
couleur de noifette céndrée : le fommet Je la tête eft
d’un routf blanchâtre Ou d’un jaune rouffâtre, avec
de petites lignes noires qui s’étendent longitudinalement
fur le tuyau de chaque plume : le deffïis de la
gorge eft de même couleur : tout le refte du corps,
tant en-deffus qu’en^de flous, eft de couleur de rouille
foncée, à l’exception d’une tache de couleur rouffe-
pâlc qui eft fur chaque aile, 6c que les plumes qui fe
trouvent à l’origine de la queue font rouflatres.Quand
les ailes font pliées, elles s’étendent prefque jufqu’au
bout de la queue : il y a dans chacune vingt-quatre
grandes plumes, dont la première eft beaucoup plus
courte que la fécondé ; elles font toutes plus noires
que les autres plumes : celles qui recouvrent l’aile en-
deffous,fpnt bigarrées de brun & de couleur fauve :
la queue a environ neuf pouces de longueur; elle eft
compofée de douze plumes toutes également longues :
les jambes ont environ une palme de longueur ; elles
font couvertes de plumes jufqu’au-deffous de l’articulation
elles font plus minces 6c plus longues que
dans les autres oifeaux de ce genre, à proportion de
la groffeur du corps : les piés 6c les jambes font jaunes
; les ongles font noirs : le doigt extérieur tient au
doigt du milieu par une membrane : le côté intérieur
de l’ongle du doigt du milieu eft tranchant. Willughby.
Voye^ Oiseau. (/)
BUZE, (Marine.) voye^ BUCHE,
Buze : on appelle ainfi dans VArtillerie, un tuyau
de bois ou de plomb dont on fe fert pour conduire
l’air dans les galeries des mines, par des ouvertures
ou des puits. (Q )
B Y
BYBENSCHITZ, (Gèogr.) ville d’Allemagne en
Moravie.
BYCHOW, (Géog.) petite ville de Lithuanie, au
palatinat de Mificzlav, fur le Nieper. Long. 45). 10.
Idt.S^.^y. 1
B YD ZO V , (Géog.) ville du royaume de Bohème.
BYELSK, (Géog.) ville de la Pôdlachie-, dans un
.petit pays de même nom.
BYSANCE, nommée depuis Confiantinople, (Géog.
anc.) ville de Thrace , fur la pointe du Bofphore.
Poye{ Constantinople.
BYSANT AGAR, (Géog.) grande ville d’Afie dans
l ’Inde , au royaume de Guzurate , habitée par des
Brammes.
BYSANTINE, (Histoire) Littér. nom que l’on a
donné à un corps dmiftoire de Conftantinople imprimé
au Louvre dans le courant du xvij. fiecle. Il eft
compofédedifférens auteurs grecs, éclaircis, commentés
6c publiés fucceflivement par différens fa-
vans. Les premiers parurent en 1645.
BYSDAIL, (Géogr.) ville & port d’Ecoffe, dans
l’île d’Ulft.
BYSSE ou BYSSUS, voye{ B r s su s .
Bysse , (Hijl. des Arts.) Il eft fingulier que Ce mot
foit le même en hébreu, en grec, en latin & en fran-
çois, fans qu’on connoiffe précifément ce qu’il déligne
; on lait feulement que c’eft le nom de la matière
qui fervoit au tiffu des plus riches habillemens :
il en eft beaucoup parlé dans les auteurs prophanes
6c dans l’Écriture. E^eck. xxvij. iC. I. liv. Paralip.
xv. 27. EJlher, viij. /J. &c. On y lit que David
avoit un manteau de byjje, aufli-bien que tous les
.chantres & tous les lévites ; fur quoi la plûpart des
^fytturaliftes prétendent que ce byjjé étoit la foie des
B Y S 471
pinnes-marines, ou de l’huître perliere mife en oeuvre.
Yoyei PlNNE-MARINE.
Quelqu’amufante que foit cette idée, il eft difficile
de le perfuader que du teins de David 6c de Salomon
la foie du poiffon pinne ait été affez commune dans
ces pa ys-là, pour qu’un fi grand nombre de gens
pûffent en avoir des manteaux : ce qui eft certain,
c ’eft que le byjfe dont il s’agit ic i, étoit différent du
lin ordinaire.
Le paffage de S. Lu c, chap, xvj. ig. où il eft dit
dans notre édition latine, conformément au grec,
que le mauvais riche étoit vêtu de pourpre & de byjfe,
n’embarraffe pas moins les interprètes du nouveau
Teftament.
11 eft d’abord inconteftable que toutes les verfions
efpagnole, italienne, françoife ou autres, qui, pour
s’accommoder à nos ufages modernes, ont traduit qui
étoit vêtu de pourpre & de foie, s’éloignent également
de l’exaélitude & du vrai» En effet, le byjfusétoit une
toute autre matière que notre foie, comme on peut
le prouver évidemment par un grand nombre d’anciens
écrivains ; & , pour abréger, par le feul dictionnaire
de Pollux, liv. V jl. ch. xvij.
On ne fauroit approuver davantage la traduftion
des jefuites, qui s'habilloit d'éocrlate & de toile fine,
parce que byjfus ne fignifie point une toile fine dans le
l'ens que nous attachons au mot de toile.
MM.xle Port-Royal ont rendu plus exa&ement le
terme g rec, qui étoit vêtu de pourpre & de lin; mais ils
n’en ont pas dit affez, car il s’agit ici néceffairement
de quelque chofe qui eft au-deffus du fimple lin.
M. Simon l’a bien vû ; aufli a-t-il traduit, qui fe
vétoit de pourpre & de fin lin. Il appuie fa tradufrion
d’une très-bonne note. « Il y avoit, dit-il, une efpe-
» ce de fin lin qui étoit fort cher, 6c dont les plus
» grands feigneurs fe vêtoient en ce pays-là 6c dans
» l’Egypte. Ce riche en avoit un habit de couleur de
» pourpre ».
MM. de Beaufobre & Lenfant ont traduit de même
, qui alloit vêtu de pourpre & de lin très fin; c’eft-à-
dire , ajoutent-ils dans leurs notes, d’une étoffe de lin
fin teinte en pourpre.
Geci s’accorde parfaitement avec Pline, qui affûre
que le byjfe étoit une efpece de lin très-fin. Paufanias
dit la même chofe , 6c remarque que dans toute la
Grece il ne croiffoit de byjfe qu’en Elide. Plufieurs
modernes font du même a vis, & en particulier Bo-
chart, qui remarque que le byjfus étoit un lin fort fin,
qu’on teignoit fouvent en pourpre. On peut aufli con-
fulter le vocabulaire grec d’Héfychius, & Leydekker
dans fa république des Hébreux.
Ceux qui foûtiennent que le byjfus n’étoit autre
chofe qu’une toile de coton fort fine, connue feulement
aux Indes, 6c par conféquent très-chere dans
les autres pays, s’appuient du récit de Philoftrate ,
qui raconte qu’Apollonius deTyane étant aux Indes ,
obferva que tout le byjfus dont on fe fervoit en Egypte
, venoit uniquement des Indes ; mais l’autorité de
Philoftrate, auteur d’un vrai roman fait fous le titre
de la vie d'Apollonius de Tyane, ne fauroit détruire
des témoignages formels, qui prouvent qu’il y avoit
d’autre byjfe que celui des Indes.
Enfin Philon affûre (Philo, de fomniis,p. 5$J. edit.
in-fol.) que le byjfus eft de tous les lins le plus beau,
le plus blanc 6c le plus fort ; qu’il n’eft point tiré d’une
chofe mortelle, mais de la terre ; 6c qu’il devient
toûjours plus blanc 6c plus brillant, lorfqu’on le lave
comme il faut. Voilà donc l’amiante ou le lin incom-
buftible fous le nom de byjfus, dans Philon.
S’il eft permis de dire notre fentiment après tant
d’habiles critiques qui ont tâché d’éclaircir ce que
l’on doit entendre par le byjfus des anciens, nous
croyons pouvoir conjefrurer avec vraiffemblance,
que ce mot eft un terme générique qui fignifie dans