tî’eft ainfi qu’on nomme quelquefois la mer qui environne
l’Ecoffe, qui eft une partie de la mer du
Nord:' elle s’étend depuis le Nord de l’Eeoffe jufqu’à
la partie méridionale de l’Iflande.
CALÉFACTION, f. f. terme-de Pharmacie^, qui fe
dit de l’aétion du feu qui caufe de la chaleur, ou
l’impulfion que les particules d’un corps chaud impriment
fur d’autres corps à la ronde. V r y c { Chaleur.
Ce mot eft particulièrement ufite en Pharmacie,
©ii l’on diftingue la caléfaction de la coction ; la caléfaction
n’étant en ufage que pour exprimer 1 aôion
du feu fur quelque liqueur, fans qu’on l’ait fait bouillir.
Voyei C o ction f r f eu. fN)
CALFAT , f. m. ( Marine. ) on nomme ainfi un
inftrument de fer , reffemblant affez à un cifeau qui
auroit la-tête-arrondie au lieu d’être emmanche dans
un morceau de bois, qui fert au calfas, pour calfater
un vaiffeau. Il y a différens calfats deftines à diffe-
rens ufages.
Calfat à fret, c’ eft un inftrument qui a le bout a
demi-rond , & avec lequel on cherche autour des
têtes de clous & des chevilles s’il n’y a point quelques
ouvertures, afin d’y pouffer des étoupes pour
les boucher.
Calfatfimple ; celui-ci eft plus large que le précèdent,
& un peu coupant : on s’en fert pour faire entrer
l’étoupe jufqu’au fond de la couture.
Calfat double ; il eft rayé , & paroît comme double
par le bout: on s ’en iert à rabattre les coutures.
( Z)C
ALEMAR , f. m. fe d it , dans VEcriture , ?dun
vafe de plomb ou de verre plein d’encre, qu’on a
placé au milieu d’une éponge mouillée, dans un plateau
de fayence ou de bois. On donne aulïï le nom
de caltmar à un vaiffeau de cryftal, à peu-près de
la forme d’un alambic , excepté que le bec de celui-
ci tend en-bas , & celui-là en-haut. On 1 appelle
plus comunément cornet à lampe.
CALEMBERG, ( Géog. ) principauté d’Allemagne
dans la baffe-Saxe, qui fait partie du duché de
Brunl'wick : on l’appelle ordinairement le pays de
Hanovre.
* CALENCARDS, f. m. pl. ( Commerce.') toiles
peintes qui viennent des Indes & de Perle : ce font
les plus eftimées des indiennes.
* CALENDARIS, ( Myth. ) furnom donné à Ju-
non, à qui les calendes de chaque mois étoient con-
facrées , & qu’on honoroit dans ces jours par des fa-
crifîces.
* CALENDER - HERREN ou FRERES DES
CALENDES , ( Hiß. mod. ) c’eft ainfi qu’on appel-
loit il y a quelques fiecles , une fociété ou confrérie
de laïques & d’eccléfiaftiques, établie danspref-
que toutes les principales villes de l’Allemagne. Le
nom de freresdes Calendes leur fut donné, parce qu’ils
s’affembloient le premier jour de chaque mois, que
les Latins nomment calendce : chacun apportoit à ces
affemblées de l’argent, qui étoit deftiné à prier pour
les morts, & à être employé en aumônes. Cette ef-
pece de fociété n’a plus lieu aujourd’hui.
CALENDERS, f. m. pl. ( Hiß. mod. ) efpece de
derviches ou religieux mahométans, répandus fur-
tout dans la Perfe Sz dans les Indes ; ainfi nommés du
Santon Calenderi, leur fondateur. C’eft une fefte d’E-
picuriens qui s’adonnent aux plaifirsau-moins autant
qu’aux exercices de fa religion, & qui ufantde toutes
les commodités de la vie,penfent aufli bien honorer
Dieu par-là que les autres fe&es par leurs aufté-
rités : en général, ils font habillés fimplement d’une
tunique de plufieurs pièces , piquée comme des ma-
telats. Quelques-uns nefe couvrent que d’une peau
d’animal velue, àc portent au lieu de ceinture un fer-
pent de cuivre, que leurs maîtres ou doreurs leur
donnent quand ils font profeffion, & qu’on regarde
comme une marque de leur fcience. On les appelle
abdàls ou ubdallas , c’eft-à-dire en perfan ou en arabe
, gensconfacres à Dieu. Leur occupation eft de prêcher
dans les march.és & les places publiques ; de
mêler dans leurs difcoitrs des imprécations contre
Aboubekre ,'Omar', & Ofman, que les Turcs honorent
, & de tourner en ridicule les perfonnages que
lesTartares Usbegs reverent comme des faints. Ils
vivent d’aumônes ; font le métier de charlatans, même
celui de voleurs , & font très adonnés à toutes
fortes de vices : on craint autant leur entrée dans les
maifons , que leur rencontre fur les grands chemins;
& les magiftrats les obligent de fe retirer dans des ef-
peces de chapelles bâties exprès proche des mof-
quées. Les Calenders reffemblent beaucoup aux Santons
des Turcs. Voye^ Santon. (G)
CALENDES, f. f. pl. calendce, c’étoit dans la chronologie
romaine, le premier jour de chaque mois,
Foye^ M ois.
Ce mot eft formé du latin cdlo , ou plutôt du grec
Huxlmappelle ou je proclame, parce qu’avant la publication
des faites romains, une des charges des
pontifes étoit d’obferver la nouvelle lune , & d’en
donner connoiffance au rexfacrificulus ; alors , après
avoir offert un facrifice, le pontife ajournoit le peuple
au capitole , & là il publioit à haute voix le nombre
des calendes, ou quel jour feroient les nones ; ce
qu’il faifoit en répétant cette formule, calo juro no-
vellce , autant de fois qu’il y avoit de jours de calendes.
C’eft de là qu’eft venu le mot calendce, de calo ,
calare, appeller ou publier. C ’eft la raifon qu’en donne
Varron. Plutarque, & après lui Gaza, déri vent ce
mot de clam, quialuna calendes clam fit ; mais cela paroît
cherché trop loin : d’autres font venir ce nom
de ce que le peuple, étant aflemblé ce jour-là, le pontife
nommoit ou publioit les jours de fêtes qui dévoient
arriver dans le mois. Cette coûtume continua
jufqu’à l’an de Rome 450, où Caius Flavius édile
curule ordonna que l’on affichât les faftes ou le calendrier
dans les places publiques , afin que tout le
monde pût connoitre la différence des tems& le retour
des fêtes. Voyeç FASTES.
Les calendes fe comptoient à reculons, ou dans un
ordre rétrograde : ainfi , par exemple, le premier de
Mai étant les calendes de Mai, le dernier ou le trentième
d’Avril étoit lepridie calendas ou le fécond des
calendes de Mai ; le vingt-neuf d’A vril, le troifieme
des calendes, ou avant les calendes, & ainfi de fuite en
rétrogradant jufqu’au treizième,où commençoient les
ides que l’on comptoit pareillement en rétrogradant
jufqu’au cinquième qui étoit le commencement des
nones; elles fe comptoient toujours de même jufqu’au
premier jour du mois, qui étoit les calendes d’Avril. f'oye^NONES & IDES.
On a renfermé dans les vers fuivans les réglés du
comput par calendes.
Prima dies menfis cujufque eft dicta calendce ;
Sex Maius nonas , OSober, Julius &Mars
Quatuor at reliqui : dabit idus quilibet octo.
Inde dies reliquos omnes die effe calendas ,
Quos rétro numerans dices d menfe fequente.
Pour trouver le jour des calendes qui répondent à
chaque jour du mois où l’on eft, voyez combien il y
a encore de jours du mois qui reftent, &ajoûtezdeux
à ce nombre. Par exemple, fuppofons que l’on foit
au vingt-deux d’A vril, c’eft donc le 10e des calendes
de Mai : car Avril a 30 jours ; & zzôtés de 30, donnent
8 pourrefte, auquel ajoûtant z , la fomme eft 10.
La raifon pour laquelle on ajoute z , c’eft que le dernier
du mois s’appelle fecundo calendas, d’où il s’enfuit
que le pénultième ou le z9edoit s’appeller tertio
calendas, l’antépenultiemç ou le z8e quarto calendas,
& aitifi de fifitè. Or fi de jo on ■ 19, il refte 1 ,
auquel par confisquent il faut ajoûter 1 pour avoir le
tertio u U f i è t ifiême fi de 300(1 ôte i ;8 , il refte 2
auquel il faut «jôûter i pOuf- âVoif lé qiiàrto caim-
das, &c. , A
Les auteurs romains ne faveht pas trop eux-me-
nies la raifon de cette maniéré abfurde & bifarre de
compter les jours du mois, néanmoins on s’én fert
ëncore aujourd’hui dans la chancellerie romaine ; &
quelques auteurs, par une affe&ation frivole d’érudition
, la préfèrent à la méthode commune qui eft
bien plus naturelle & plus aiféé. Voye{ An , Nones ,
Jour, Ides.
Cette maniéré de compter par calendes étoit fi particulière
aux Romains, qu’elle a donné lieu à une efpece
de proverbe encore en ufage aujourd’hui : on
dit qu’on fera une chofe aux calendes greques, pour
dire'qu’on rie là fera jamais, parce que les Grecs ne
comptoient point par calendes.^ Chainbers.
* CALENDRE, f. m. machine qui fert à tabifer &
à moirer certaines étoffes, & à cacher les défauts des
toiles & de quelques , autres étoffes. Cette machine
qu’on voitfig. z . Pl. X I . des manufactures en foie,
efteompofée de deux montans A B , ab, fixés en A a,
dans un bâtis de gros bois de charpente, ou dans un
maffif de pierre C D c d; ce maffif eft couvert d’un
grand bloc de marbre E A F e a f qui émbraffe par
chacun de fes bouts un des montans, & defeend en-
fuite en plans inclinés : les deux plans inclinés font
féparés par une grande furface plane : ce.marbre s’appelle
la table inférieure de la calïndre : fa partie plane
H h eft garnie d’une plaque de cuivré d’un pouce d’é-^
paiffeur ; lés mo'ntans A B , a b 9 font ouverts felôn
la longueur de la entendre, chacun de deux ouvertures
ï i , k k ; 11, K K . Les trois ouvertures k k , K K ,
I I font chacune garnies d’une poulie ; les montans
font encore confôlidés par une ttaverfe B b: on remarque
à celui qui ëft marqué A B , un boulon percé
darté fon milieu , & tenu par dëux pitons cloués fiir
les côtés du montant. On voit fur la table deux rouleaux
L , l , & fur ces rouleaux une forte pièce de
bois O M Ff n o p , dont la furfacé inférieure M N
n m, imite celle de la tablé fes extrémités M N , m n ,
font coùpéeS en plans jntlinésf Sc fa partie N n eft
plate & garnie pareillement d’une table de cuivre
d’un pouce au moins d’épaiffeur; à chaque extrémité
de cette piece de hôte-y fur le milieu,.eft àffeniblë per-,
pendiculairemenfun montant O P , op ; chàcïm de
çès montànÿ’O P jo p , èftpçrcé de deùx ouv,érturës,
félon la longueur de la calendre, q q , r r ,Q Q ,R R ;
& il y â-dâriLchàcühè;de'ce's quatre ouvertures une
poulie VLés èixtrëmit'ës fupérieures dés mqhtans O P ,
ôp', font confolidées & foûtè'nüés par une forte barre
de fèr P p qüi les1 traverfe,. Suf le bois O M N nmo
eft affis un maffif de pierre de taille «s t V S T du plus
grand poid^ A l’uiie des extrémités de la çalendre èft
un p la n c h e rB C D . Sur le milieu de ce plancher
eft arrêté une efpece de treuil ou tourniquet F G H E ,
à la partie fupérieuré duquel, au-deffouS du tambour,
eft adapté urt levier ou bras ou aiffelier IK , qui porte
à fon extrémité i f un bout de travërfe arme de
deux pitons ou anneaux! L. Une corde attachée au
boulon x pàffe fous la poulie Q Q , revient deffus la
même poulie, paffe foiis la poulie II, revient deffus la
même pOulié, paffe fous la poulie R R , revient deffus
la même poùlie, paffe fous la poulie K K, revient deffus
la même'poulie, & fe rend fur le tambour fupé-
rieur (r dü tourniquet F É . Une'cOrdè fixée à la bro-
che y jJaffe deffoiiS'lâ poiilie revient deffous la
même poülié, paffe’ deffus la poulie k k, revient def-
fôus la. même pdülié , pâffe deffûs la poulie q q , revient
deffouS la thème poulie, traverfe le montant
db par l’ouverture i i , & fe rend fur le tambdür in- •
fériéur ! r du tourniquet f È . fous le plancher A B
CD . La cordé x St la corde y s’enveloppent fur leurs
tambours, chacune en fens contraire^ Si donc On attelle
un cheval aubfas/ K , & qu’ilfaffeenvelopper
la corde x G fur le tambour G ,• la maffe M N n m Sz
tout fon équipage avancera dans la dire&ion m M ,
& à mefure que la corde x G s’enveloppera fur le
tambour G , la cordè.y H fe développera de deffus le
tambour H. Si la cordé x G fe développe de deffus
fon tambour G , la corde .y H s’enveloppera fur le
fien, & la maffe M N n m & tout fon équipage reviendra
dans la place Af«. On a donc par ce mécha-
nifme le moyen de faire aller & venir la maffe M H
nm & toute fâ' charge ; & cette machine eft ce qu’on
appelle une calendre.
L’ufage de cette machine eft, comme nous avons
dit, de tabifer & de moirer : on entend par moirer ,
tracer fur une étoffe ces filions de luftre qui femblent
fe fuccéder comme des Ondes qu’on remarque fur
certaines étoffes de foie St autres, & qui s’y confer-
ventplüs ou moins de tenis ; & il n’y a de différence
entre tabifer & moirer, que celle qui eft occafionnée
par la groffeur du grain de l’étoffe ; c’eft-à-dire que
dans lé tabis, le grain de l’étoffe n’étant pas confidéra-
ble, les ondes fè remarquent moins que dans le moiré
où le grain de l’étoffe eft plus confidérable. L’opération
de la calendre tt’eft pas entièrement la même pour
toutes les étoffes , & l’on ne moire pas ptéeifément
comme l’on.tabife : pour moirer ort prend un coutil,
& un rouleau L o u / , comme on le voit fous la calendre
on fait faire àu coûtil un tour fur le rouleau ;
on plie l’étoffe à moiret èn deux foloh fa longueur ,
ériforte que la lifiere fe trouve fur la -lifrére. Puis on
la met en zig-zag, enforte que l’étendue de chaque
zig-zag foit à-peu-près celfe du rouleau, & que chaque
pli couvre en partie celui qui le précédé, & foit
couvert en partie par celui qui lè fuit, comme on
y dix même PL. fig. z . A B eft le rouleau ; i , z , 3 ,
4, 5 ,6 , 7 , &c‘ font les zig-zags de l’étoffe. On enveloppe
l’étoffe ainfi pliée en zig-zag fut lè roiilëàii,
ôbfervant de ferrer chaque tour à force de bras ; les
lins cOhtte lès autres, p<tr le moyen du coutil ; &
l’on continue de plier en z ig za g , & d?envèlopper
jufqu’à là fin de la piece. On rte met guère fur urt
rouleau plus de trente à trertte-cirtq aimes de gros
grain, comme moire, cannelé, & autres femblables y
& guere plus de cinquante aunes, fi c’eft uh petit
I ^rain ; lé coutil qui enveloppe n’en à pas plus de fix,
I lùr trois quarts de large: Ort appelle fourreau, cette
' enveloppe de coutil qui fuit tous les tours de l’étoffe
eh zig-zag fur le rouleau. Il faut obferver quârtd on
j. roule là piece à moirer de mettre la Iifiere eii fàcë de
: foi', & de mouiller là têtédü fourreau ; afin d’arrêter
; l’étoffé & le fourreau fur te rouleâu.
Lorfque le rouleau eft ainfi chargé, on le fait paf-
fer fous la calendre , & on lui en donne vingt-cinq
i toUrs. Ort entend par Un tour une allée & une venue,
c’eft-à-dite qu’ôrt fait aller & venir la maffe
MNtitn avec fa charge vingt-cinq fois. On retire
enfuite le rouleau, on déroule l’etoffe, puis on la remet
en zig-zag, niais de maniéré que les parties de
l’étoffe, qui faifoierit l’è!x:trémité des premiers zigzags
, faffent le milieu de ceuX-ci. Cela fait, on la remet
fous la calendre, & ort lui donne encore quinze
tours, après lefquels on retire le roliléau, on développe
l’étoffe, & on la dreffe ; la dreffer , c’eft la mettre
en plis égaux d’une demi-aune, mais non pas en
zig-zag, fans toutefois l’ouvrir ; qttdnd elle eft dref-
fée, ort la preffe à chaud. La prèffe des Calendriers
i n’à rien de particulier : oh à des plaques de fer chaud
de la grandeur de l’étoffe pliée ; on met une plaque
de fer chaud tiede, on là cbuvfe d’Une feuille de carton4,
ori met l’étoffe pliée for ce carton ; on met une
autre plaque de fer chaud fur l’étoffe avec une autre
feuille de carton, & on ferre le tout à force de bras.