
Les bonnes qualités d’un cheval de Barbarie (outre
celles qu’on lui fuppofe de ne jamais fe coucher,
8c de ne point bouger lorfque le cavalier vient à laif-
fer tomber fa bride) font d’avoir une longue allure,
& de s’arrêter court, s’il le faut, en pleine courfe.
Le barbe n’eft pas li propre à être étalon pour avoir
des chevaux de manège, que pour des coureurs ; car
il engendre des chevaux longs & lâches : c’eft pourquoi
il ne faut point avoir de fa race pour le manège
, s’il n’eft court de la tête à la croupe, fort, raccourci,
& d’une grande vivacité, ce qui fe trouve
dans peu de barbes.
B a r b e ou S o u s - b a r b e , (Manège.) eft la partie
de la tête du cheval qui porte la gourmette. C’eft
proprement le bout ou plutôt la jonélion des os de la
ganache. Voyc^ G a n a c h e .
B a r b e s ou B a r b i l l o n s , (Maréchallerie.) ce font
de petites excroiffances de chair longuettes, 8c fi-
niffant en pointe, qui font attachées au palais fous
la langue du cheval, qui l’empêchent de manger, 8c
qu’on ôte pour cette raifon. {V )
B a r b e , en Serrurerie, eft une partie du pêne ; elle
a la forme de dents qu’on voit ordinairement à fa
partie inférieure, quelquefois à la fupérieure, 8c a
l’une ôc à l’autre. Voyes^ Planche III. de Serrurerie, en
V 8c en T. La clé en tournant dans la ferrure, les rencontre
& fait avancer ou reculer le pèle ou pêne.
Il y a différentes fortes de barbes; des barbes perdues
ou volantes ; ce font celles qui font mobiles, 8c
qui peuvent defcendre & monter. Elles ne font pas
corps avec le pêne ; elles y font feulement ajuftees;
& c’eft par le méchanifme qu’employe l’ouvrier,
qu’elles paroiffent ou difparoiffent. On trouvera à
Xarticle S e r r u r e , plufieurs exemples de ces barbes.
Voy&i Serrure . ....... >
B a r Be d e B O U C , tragopogon, {Hiß. nat. botan.)
genre de plante dont la fleur eft à demi-fleurons
portés chacun fur un embryon, & foûtenus par un
calice fendu en plufieurs parties fans être écailleux.
Lorfque cette fleur eft paffée, chaque embryon devient
une femence revêtue d’une membrane pu d’une
enveloppe garnie d’une aigrette, & attachée fur la
couche. Tournefort,/«/?. rei herb. Voy. P l a n t e . (/)
* Le tragopogon pratenfe, luteum, majus, aime les
lieux champêtres, les prés, les pâturages, 8c les terres
graffes ; il fleurit en Mai 8c en Juin, 8c il ne tarde
pas à répandre fa graine : il redonne des fleurs en
Juillet 8c en Août.
Sa racine échauffe & humefte ; elle eft falutaire
dans les maladies de poitrine ; fon fuc laftée agglutine
les ulcérés récens, pouffe par les urines, 8c excite
les graviers à fortir. Il y en a qui mangent la racine
cuite, quand elle eft tendre : mais ils font en
petit nombre.
B a r b e DE CHEVRE, barba caprce, {Hiß. nat. bot.')
genre de plante à fleur en rofe, compofée de plufieurs
pétales difpofés en rond ; le piftii fort d’un calice
d’une feule piece, & devient dans la fuite un
fruit compofé de plufieurs petites gaines raffemblées
en forme de tête. Chaque gaine renferme une femence
ordinairement oblongue. Tournef. Infi. reiherb.
Voye^ P l a n t e . ( / )
* La barba caprce, floribus compaclis, a la feuille
d’un goût d’herbe falé. 8c gluant, & rongiflant un peu
le papier bleu ; fa racine le rougit beaucoup ; elle eft
ftyptique & un peu amere. Il y a apparence que le
fel de cette plante approche du fel ammoniac, mais
uni avec beaucoup de foufre & affez de terre. Elle
donne par l’analyfe des liqueurs acides, du fel volatil
concret, beaucoup de foufre, & affez de terre :
aufli eft-elle fudorifique, cordiale 8c vulnéraire ; la
décoftion de fa racine eft bonne dans les fievres malignes.
Le vin où on l’a fait bouillir eft falutaire dans
les cours de ventre 2 la dyffenterie, le crachement
de fang, & les bleffures internes. Un gros de fon extrait
eft fudorifique : mais il en faut continuer l’ufage
pendant deux ou trois jours. Il en faut prendre un
gros le matin, autant l’après-midi, & le foir la même
dofe, avec un grain de laudanum.
Barbe de Jupiter, barba Jovis, {Hifl. nat. bot.')
genre de plante dont la fleur eft légumineufe ; le pii—
til fort du calice, 8c devient dans la fuite une*filique
fort courte 8c prefqu’ovale, qui renferme une femence
arrondie. Tournefort, Injlitut. reiherb. Voye£ Plante. (/)
* On ne lui attribue aucune propriété médicinale. Barbe renard , tragacantha , {Hifl. nat. botan.)
genre de plante à fleur légumineufe ; le piftii fort du
calice, 8c devient dans la fuite une filique diviféefélon
fa longueur en deux loges remplies de quelques
femences qui ont ordinairement la figure d’un petit
rein. Ajoûtez aux cara&eres de ce genre, que les
feuilles naiffent par paires fur une côte terminée par
un piquant. Tournefort, Injlitut. rei herb. Voyeç
Plante. (/)
* La tragacantha croît dans les provinces méridionales
de la France 8c en Italie : mais elle ne donne
fa gomme que dans lés pays orientaux.
On tire de fa racine la gomme adragant des boutiques.
Voye^ Adragant.
* Barbe a plufieurs autres acceptions : voici les
principales. Il fe dit des petites arrêtes qu’on remarque
aux poiffons plats, 8c qui leur fervent de nageoires
{voyeçPoisson , Nageoires) : des franges mollettes
dont les plumes font garnies depuis le haut du
tuyau jufqu’à l’extrémité (voye{ Plume) : des poils
dont certains épis de blé font hëriffés ( voye{ Blé ,
Épi) : du poil de certaines étoffes ou ufées , ou non
ëbarbées (voye^ Draperie) : de cette efpece de duvet
qui dénote la corruption & la moififfure des confitures
gâtées : des petites molécules métalliques
ou grains de limaille, qui retient attachés aux arrêtes
de tous les corps métalliques limés, après qu’on
les a limés, 8c qu’on enleve, ou avec le fraifoir, ou
avec la lime meme, ou avec la pierre, ou avec le
bruniffoir.
BARBÉ, adj. en terme de Blafon, fe dit des coqs &
des dauphins, dont la barbe eft d’un gutre émail que
leur corps.
Boucherat, dont il y a eu un chancelier, d'agir au
coq d’or bequé, membre , enté, & barbé de gueules. {V )
BARBEAU, f. m. barbus, {Hifl. nat. Zoolog.) poif-
fon de riviere ainfi nommé, parce qu’il a quatre barbillons
, deux aux coins de la bouche, 8c deux au
bout du mufeau, qui eft alongé 8c pointu. Le barbeau
n’a point de dents ; fes yeux font petits ; la prunelle
eft noire & environnée d’un cercle doré ; la fente
des oüies eft petite. On a remarqué que ce poiffon
vit affez Iong-tems hors de l’eau. La ligne qui s’étend
fur les côtés, depuis les oiiies jufqu’à la queue, eft
peu fenfible ; le dos eft d’une couleur rnêlee de verd
8c de jaune ; le ventre eft blanc. Il a une nageoire fur
le dos qui tient à un fort aiguillon ; deux au bas des
oiiies; deux autres fous le ventre qui font jaunes;
8c au-delà de l’anus une autre nageoire qui eft rougeâtre.
La chair du barbeau eft blanche & molle; il y
a beaucoup d’arrêtés ; elle eft d’affez bon goût, fur-
tout lorfque le poiffon eft gros. Rondelet, Poisson.
( /)
* Barbeau, {Matière med.) il faut préférer les petits
barbeaux aux grands : il faut pour être bons, qu’on
les ait pêchés dans des eaux pures & loin des rives.
Le barbeau nourrit, mais il eft difficile à digérer ; fes
parties les plus eftimées font le foie & la tête. Le Barbeau, {Pêche. ) eft fort avide à l’appât ;
mais il eft rufé, à moins que l’épouvante ne le prenne ;
alors il fe croit fort en sûreté s’il a la tête cachée ; la
pêche
pêche s’en fait de la même maniéré que celle de l ’anguille.
Barbeau , plante. Voyei Bluet.
* BARBECINS, ( Géog.) royaume d’Afrique, dans
la Guinée, vis-à-vis le cap-Verd. On dit que les filles
s’y font des cicatrices, 8c s’agrandiffent la bouche en
fe féparant les levres pour fe rendre plus jolies.
B ARBEIER, B A R B O T E R , FRISER, verbe neuf.
On dit en Marine, la voile barbeie, lorfque le vaiffeau
étant trop près du v e n t , le vent rafe la v o i le , 8c lui
étant prefque parallèle, la bat de côté 8c d’autre fans
la remplir. Cette agitation continue jufqu’à ce qu’elle
ait pris v e n t , & alors elle ne barbeie ou ne frife plus.
Quand on a mis le vent fur les v o i le s , il faut qu’elles
barbeient. Il ne faut pas confondre mettre lèvent & prendre
le vent. Voye{ Ve n t. ( Z )
* BARB E LA , ( Géog. ) riviere d’Afrique, dans le
Congo : elle paffe à S. Sa lvado r, & fe jette dans le
Z a ïr e , un peu au-deffus de fon embouchure dans
l ’Océan.
* B AR B E L IO T S, ou B ARBORIENS,' fub. m. pi.
fcéle de Gnoftiques, qui difoient qu’un Eon immortel
avoit eu commerce avec un efprit vierge appel-
lé Barbelpth, à qui il avo it accordé fuccemvement
la prefcience , l’incorruptibilité, 8c la vie éternelle;
que Barbeloth un jour plus gai qu’à l’ordinaire, avoit
engendré la lumière, qui perfectionnée par l’onétion
de l’efprit, s’appella Chrifl : que Chrift délira l’intelligence
8c l’obtint ; que l’intelligence, la ra ifon , l’incorruptibilité
, & Chrift s’unirent; que la raifon 8c
l ’intelligence engendrerent Autogène ; qu’Autogene
engendra Adamas l’homme parfait, 8c fa femme la
connoiffance parfaite ; qu’Adamas 8c fa femme engendrerent
le bois ; que le premier ange engendra le
S. Efprit, la Sageffe, ou Prunic ; que Prunic ayant
(entile befoin d’épou x , engendra Protarchonte, ou
premier p rince, qui fut in folent 8c fot ; que Protarchonte
engendra lés créatures ; qu’il connut charnellement
Arrogance, & qu’ils engendrerent les v ices
8c toutes leurs branches. Pour-relever encore toutes
ces merveilles, les Gnoftiques les débitoient en Hébreu
, 8c leurs cérémonies n’étoient pas moins abominables
, que leur doûrine étoit extravagante.
Voye{ Théodoret.
BARBERIE, fubft. f. terme qui fe trouve employé
dans les ftatuts des maîtres Perruquiers, & qui lignifie
Vart de rafler 8c de faire la barbe & les cheveux. Voye[ Barbier.
* BARBERINO , ( Géog. ) ville d’Italie , dans la
T ofcan e, dans le Florentin, au pié deI’Appenin, fur
la riviere de Siere. -Long. 2.8. 55. lat. 44. 5. .
B A R B E T , f. m. ( Çhafle.) gros chien à poil frifé,
qu’on inftruit à rapporter, qui v a à l’e a u , & qu’on
dreffe à la chaffe du renard. On tond les barbets, 8c
leur poil entre dans la compofition des chapeaux.
* B A R B E T S , f. m. pl. ( Géog. ) habitans des v a llées
du Piémont, de Lucerne, d’Angrone, de Pérou-
fe , & de S. Martin. Barbet , poiffon de r iv ie r e , mieux connu fous le
nom de barbeau. Voye^ Barbeau. ( / )
* B A R B E YR A , ( Géog. ) petite ville de F rance ,
dans le bas Languedoc , au diocefe de Carcaffonne.
*B A R B E Z IE U X , ( Géog. ) petite v ille de France,
en Saintonge, av e c titre de Marquifat.
B ARBIER, I. m. artifan qui fait la barbe. Il y a à
Paris deux communautés, qu i, fuivantleurs ftatuts,
ont droit de tenir boutique ouverte pour faire la barbe
, 8c d’y mettre des baflins pour enfeigne.
La première eft celle des maîtres Chirurgiens,
dont les baflins de l’enfeigne doivent être jaunes : la
fécondé eft celle des Perruquiers, dont les baflins
font blancs. Voye^ Chirurgie.
B AR B IER , f. m. ( Hifl. nat. Zoolog. ) poiffon de
mer du genre: appellé anthias, félon Rondelet. Voyez
Tome II, K
Anthias. Vo ic i comme il décrit ce poiffon. Le corps
eft de couleur rou geâ tre , la tête eft ronde 8c de différentes
couleurs, le bec eft moufle, les dents font
petites ; il a fur le dos affez près de la tê te , une nageoire
qui s’étend jufqu’à la qu eue , 8c dont le premier
aiguillon eft long, fort 8c tranchant : on l ’a comparé
à un rafoir ; 8c c ’eft pourquoi on a donné à ce
poiffon le nom de barbier. Il a deux nageoires auprès
des o ü ies ; deux autres fous le ventre , longues 8c
menues ; 8c enfin une autre au-delà de l’anus. T outes
ces nageoires font de couleur rouffe. La queue eft de
la même couleur; elle eft terminée par deux nageoires.
On a cru que lorfque le barbier étoit pris à la ligne,
il la coupoit a v e c fon aiguillon tranchant. Cela
peut etre : mais on a prétendu de plus que les autres
poiffons de cette efpece venoient au fecours de celui
qui étoit pris , 8c le délivroient en coupant la ligne.
D e s poiffons fi intelligens pourroient bien aufli arracher
l’hameçon du corps de celui qui l’auroit avalé .
Leur aiguillon feroit aufli propre à cette opération
qu’à la première. Si un de ces poiffons a jamais coupe
une ligne par hafard, je ne feroispas furpris qu’on
lui attribuât desaélions quifuppofent un deffeinpré-
médité , tant le commun des hommes eft porté à
croire des chofes dénuées de toute vraiffemblance. Voye^ Poisson. ( ƒ)
BARBIL LE, f. f. {à laMonnoie. ) ce font des efpe-
ces de petits filamens ou pointes qui font aux flancs ,
8c que l’on emporte en les agitant les uns contre les
autres dans un crible de fer.
B AR B IL LON , f. m. ( Hifl. nat. Zoolog. ) petit barbeau
, poiffon de riviere. Voye^ B a r b e a u ; ( / ) Barbillon , {Hifl. nat. Zoolog. ) barbe ou pendant
charnu qui fait partie du corps de certains poiffons.
Le nombre 8c la pofition des barbillons varient
dans les différentes efpeces ; ils font le plus fouvent
autour de la bou che , comme dans le barbeau, le fur-
mulet , la baudroie, &c. Voye^ Rondelet, Uv. I I I .
ch. xxvj. ( I )
Barbillons , f. m. pl. {Famonn. ) eft une maladie
qui furvient à la langue des oifeaux de proie, 8c
qui leur eft caufée, à ce qü’on c ro i t , par un rhûme
chaud qui tombe fur les glandes de la g o rg e , 8c les
fait enfler.
* BARBITON, ( Hifl. ancienne. ) nom d’un inf-
trument des anciens. On ne fait point ce que c’étoit.
Les anciens 8c les modernes l’ont fouvent confondu
av e c lq lyre. M. D a r ie r conjecture qu’il étoit à corde
; 8c faifant venir bqrbiton de barumiton, qui fignifie
grojfe corde de lin , il en conclut que c’étoit un infiniment
à groffes cordes : ce qu’il y a de certain, c ’eft
que le lin étoit en ufage pour les inftrumens de mufi-
q u e ,.avant que l’on eût trouvé l’art d’employer au
même ufage les bo yaux des bêtes. Horace l’appelle
lesbien , lesboum harbiton, ode 1. liv. I. 8c ode XXXII
même liv r e , Lesbioprimum modulate civi: « vous bar-
» biton, qui avez été touché la première fois par un
» citoyen de Lesbos » ; c’étoit A lc é e , à qui il attribue
l’invention du barbiton.
* B AR BO N N E , ( Géog. ) petite v ille de France
en Champagne , généralité de Châlons.
* B AR BORA , ( Géog. ) v ille maritime d’Afrique
au royaume d’Ad e l, fur le détroit de Babel-Mandel.
Il y a une île de ce nom qu’on appelle aufli Alondi y
dans la mer R o ug e , à l’occident de la baie de Bar-
bora. Lat. environ 10. 45. long. 64. A2i* •
B A R B O T , f. m. c’eft ainfi qu’on appelle fur les galères
celui qui fait le poil aux forçats.
* B ARBOTE , f. f. borbata, ( Hifl. nat. Zoolog. )
poiffon qui fe trouve dans des^ riv ières 8c des lacs
dont les eaux font tranquilles. Il a un barbillon au
bout de la mâchoire inférieure ; fes dents font courtes
8c menues ; le corps gluant 8c couvert de petites
éca illes ; fa couleur eft mêlée de roux 8c de brun,
K