‘des fourneaux : i° . elle contient du zinc comme elle;
-z°. elle jaunit comme elle le cuivre de rofette ; 30.
elles ont toutes deux pour bafe une terre alkaline ;
40. elles font toutes deux effervefcence avec les
-acides.
La grande volatilité des fleurs de la calamine, 6c
l ’odeur qui s’en éleve, donnent lieu de croire que
cette, pierre eft ordinairement mêlée d’arfenic; fa
promptitude à s’enflammer fur les charbons ou avec
le nitre, eft une marque qu’elle contient beaucoup
de parties inflammables ou de phlogiftique. C ’eft à
la même raifon qu’il faut attribuer fa prompte & v é hémente
folution dans les acides, fa concrétion avec
le cuivre, 6c les autres phénomènes qu’on y remarque.
Voye^ à Varticle C u i v r e la maniéré de l’exploiter,
6c de l ’employer à la fonte du cuivre de rofette.
La calamine eft quelquefois ufitée extérieurement
dans la Medecine: on lui attribue la propriété d’être
aftringente , 6c de fécher 6c cicatrifer les plaies
& les ulcérés : mais il faut pour cela la bien dégager
de toute partie arfénicale. Ce que les Apothicaires
nomment calamine préparée, n’eft autre chofe que
Cette pierre bien broyée 6c formée en trochifques
avec de l’eau-rofe. (—)
CALAMITA, (Géog.) riviere d’Afte dans la Tar-
tarie-Crimée, qui fe jette dans la mer Noire.
CALAMITE, adj. (Mae. med.) épithete que l’on
donne quelquefois au ftyrax, à caul'e qu’on le met-
toit autrefois dans des rofeaux appelles calami pour
le conferver. Voye^ S t y r a x . (N )
C ALAMO, ( Géog.) riviere de la Grcce qui prend
fa fource dans l’Albanie, & fe jette dans la mer, vis-
à-vis de nie de Corfou.
C a l a m o , ([G é o g .) île de l’Archipel autrefois ap-
pellée C la r o s , près de la côte d’Afle.
CALAMUS A RO M A T I CUS , ( Hifl. nat. bot. )
genre de plante à fleur fans pétales : elle eft compo-
fée de ftx étamines foûtenues par un calice de flx
pièces. Il fort du milieu de ce calice un piftil, qui devient
dans la fuite un fruit divifé en trois loges, &
rempli de femences oblongues. Ajoûtez aux carac-
res de ce genre, que les fleurs forment un épi conique
reflemblant a celui du poivre long. Micheli,
Nova plant, gen. /'’oyeç Plante. ( / )
On donne, en Pharmacie, le nom de calamus aro-
maticus, rofeau aromatique, à une racine amere 6c
épicée, produite par une efpece particulière de jonc,
ou plutôt de flambe pu de glayeul qui vient dans le
Levant, & même en plufieurs endroits d’Angleterre,
de l’épaifleur environ d’une plume d ’oie, & haute de
deux ou trois pies, dont on fait un grand ufage comme
d’un céphalique 6c d’un ftomachique, fur-tout
dans les douleurs occafionnées par la foibleffe de
l’eftomac.
Le c a lam u s a r om a tic u s eft ce que l’on appelle autrement
a co r u s . V o y e { A c o r u s .
On l’appelle aufli calamus odoratus, & calamus
amarus ; 6c quelquefois calamus verus ou offlcinalis ,
pour le diftinguer d’une autre efpece, que l’on appelle
adulterinus, en françois le rofeau doux ou flambe
aromatique.
Le meilleur eft celui qui eft grisâtre en-dehors 6c
rougeâtre en-dedans, dont la pulpe eft blanche 6c le
goût extrêmement amer, mais qui a fes feuilles & fes
racines d’une bonne odeur. (N)
C a l a m u s s c r p i t o r i u s , en Anatomie, eft le
nom de l’extrémité poftérieure du quatrième ventricule
du cerveau, qui fe termine comme le bec d’une
plume à écrire. Voye1 C e r v e a u . (L )
C A L A N D R E , f. f. calandra, (Ornith.) oifeau
du genre des aloiiettes. V o y e^ A l o u e t t e . Il eft un
peu plus gros que l’aloüette ordinaire, & il lui ref-
ïemble aflez par la forme du corps. On peut le comparer
à la grive pour fa grandeur ; cependant la tête
eft plus grofle, le bec plus court 6c plus épais : le*
pattes font comme celles des autres aloiiettes. Toutè
la face antérieure ou inférieure eft de couleur cen*.
drée, avec quelques taches noires qui font fur la poitrine
comme dans les grives. Toute la face fupérieu-
re ou poftérieure eft de couleur de terre d’ombre. A
deux pouces au-deflous du bec il y a un cercle, ou
plutôt un collier de plumes noires qui entoure le cou,
Willughby} Ornith. Voyc{ O i s e a u . (/)
C a l a n d r e , in f e ô e . Voye1 C h a r e n ç o n .
CALANGUE , CALE , f. f. ( Marine. ) c ’eft un
abri le long d’une côte, derrière une hauteur ou dans
quelque petit enfoncement, oit des bâtimens médiocres
peuvent fe mettre à couvert du mauvais tems.
M
CALANTIGAS , ( Géog. ) nom qu’on donne à
trois petites îles, fur la côte orientale de l’île de Sumatra.
B * CALANTIQUE, f. f. (Hifl. anc.) ornement de
tête des femmes romaines, dont Cicéron fait men*
tion : Vous a ju f l i e dit-il à Clodius, la calantique à
fa tête. On ne fait rien de plus.
* CALAOIDIES, f. f. pl. (Nifl. anc.) fêtes infti-
tuées en l’honneur de Junon. On n’en fait autre chofe,
linon qu’elles fe célébroient dans la Laconie.
CALAPATE, (Géog.) ville d’Afie dans l ’Inde en-
deçà du Cange, fur la côte de Coromandel, dans le
royaume de Bifnagar.
CA LA R É ,(G éog. ) contrée des Indes fur la côte
de Malabar, aux confins des royaumes de Travan-
cor 6c de Changanate.
* CALASINI, f. f. (Hifl. anc.) tunique de lin ,
frangée par le bas, que les Egyptiens portoient fous
un habit de laine blanche. Quand ils entroient dans
les temples, ils quittaient l’habit de laine, & ne con-
fervoientque celui de lin.La calaflni^zxoxt leur avoir
fervi d’habit & de chemife. Elle a été aufli en ufage
chez les Grecs : il en eft parlé dans les nuées d’Arifto-
phane, & Hefychius l’appelle la tunique au clou large.
Voyc^ C l o u l a r g e .
C A LA T , (Géog.) ville d’Afie dans le royaume
de Cotan, près de Candahar.
CALATA-BELLOTA, (Géog.) ville de Sicile,
fur une riviere de même nom.
C a l a t a -f i m i , (Géog.) ville de Sicile dans la
vallée de Mazare.
C a l a t a - g i r o n e , ( Géog.) v i l le d e S ic ile dan s
la v a l lé e d e N o t o , p rè s d e la r iv ie r e d e D r i l lo .
C a l a t a - n i s s e t a , ( Géog. ) ville de Sicile dans
la vallée de Noto, près de la riviere de Salfo.
C a l a t a - x i b e t a , (Géog.) petite ville de Sicile
dans la vallée de Noto, près des fources de la riviere
de Dataino.
CALATAYUD, (Géog.) ville d’Efpagne dans le
royaume d’Arragon , au confluent du Xalon & du
Xiloca. Long. iC. 10. lat. 41. 22.
CALATHUS, (Hifl. anc.) corbeille ou panier à
ouvrage, fait ordinairement de jonc ou de bois fort
leger, qui fervoit aux ouvriers à mettre leurs laines,
& étoit fpécialement confacré à Minerve, qu’on re-
gardoit comme l’inventrice des Arts & des ouvrages
faits à l’aiguille. Virgile pour exprimer que Camille
reine des Volfques, a voit les inclinations martiales
& ne s’amufoit point aux petits travaux propres à
fon fexe, dit :
Non ilia colo , calathifve Minerva
Foemineas ajfueta manus. Æneid. 7.
Pline compare ce panier à la fleur du lis, dont les
feuilles vont en s’évafant à mefure qu’elles s’élargif-
fent : ab angufliis in latitudinem paulatim fefe laxantis
effigie calathi ; 6c telles étoient les corbeilles que les
Canephores portoient fur leur tête dans les fêtes de
Minerve, & qui renfermaient les diofes facrées def-
tinées à fes myfterçs.
Sur les monumens antiques , les dieux d*Egypte
font repréfentés avec une efpece de boiffeau fur la
tête, qu’on croit être le calathus; mais il n’y a pas de
doute que ce ne foit ce même calathus dont eft fur-
montée la coëffure de Minerve dans une médaille que
M. l’abbé de Fontenu a expliquée fous le titre de
Minerve Iliade. Mémoires acad. des Belles -Lett. tome
v. II
CALATISME, f . m. (Hifl, anc.) d an fe an c ien n e
dont il n e no u s e ft p a r v en u q u e le nom . V . D a n s e .
CALATRAVA, (Géog.) ville d’Efpagne dans la
nouvelle Caftille, fur la riviere de Guadiane, près
de la Sierra-Morena, dans un pays nommé Campo di
Calatrava. Long. 14. 20. lat. j j ) , 8.
C alatrava , ( Hifl. mod.) ordre militaire en Ef-
pagne, inftitué en 1158 par Sanche III. roi de Caftille.
Les hiftoriens en rapportent l’origine à ce que ce prince
ayant conquis fur les Mores le château de Calatrava
, qui étoit alors une forterefle importante, il en
confia d’abord la garde auxTempliers, qui ne pouvant
défendre cette place , la lui rendirent. Ils ajoûtent
qu’à la follicitation de Diego Velafquez , moine de
Cîteaux, 6c homme.de condition, Raimond, abbé
de Fitero, l’un des monafteres du même ordre, obtint
du roi la permiflion de défendre Calatrava, & s’en acquitta
très-bien contre les Mores ; que plufieurs de
ceux qui l’a voient accompagné dans cette entreprife,
prirent l’habit de l’ordre de Cîteaux, fans toutetois
renoncer aux exercices militaires. De là , dit-on, fe
forma l’ordre de Calatrava, qui s’étant beaucoup
augmenté fous le régné d’Alphonfe le Noble, fut d’abord
approuvé par le pape Alexandre III. en 1164,
& confirmé par Innocent III. en 1198, & enfuite gouverné
par des grands-maîtres, dont le premier fut don
Gardas Redon ; mais fous Ferdinand & Ifabelle la
grande-maîtnife fut réunie à la couronne de Caftille
en i486. Le premier habit de ces chevaliers étoit
la robbe 6c le fcapulaire blanc, comme les religieux
de Cîteaux, 6c ils ne pouvoient pas fe marier; mais
les papes les ont difpenfés de ces deux réglés, 6c les
quatre-vingts commanderies que cet ordre poffede
en Efpagne, font ordinairement tenues par des gens
mariés. Leurs armes font d’or à la croix fleurdelifée
de gueules, accoftée en pointe de deux entraves ou
menotes d’azur ; 6c les chevaliers portent de même
fur l’eftomac une croix rouge, qui eft la marque de
leur ordre. (G)
CAL AVON, (Géog.) petite riviere de France dans
le comté de Provence, qui fe jette dans la Durance
près de Cavaillon.
CALAW, (Géog.) petite ville de Bohème, fur la
riviere de Bober.
CALAZEITA, (Géog.) petite ville d’Efpagne au
royaume d’Arragon, près de la riviere de Mata-
ranna.
CALAZZOPHYLACES, f. m. plur. (Hifl. anc.)
prêtres ou miniftres de la religion chez les anciens
Grecs, dont la fonôion étoit d’obferver les grêles,
les orages & les tempêtes, pour les détourner par le
facrifice d’un agneau ou d’un poulet. Au défaut de
ces animaux, ou s’ils n’en tiroient pas un augure favorable
, ils fe découpoient le doigt avec un canif ou
un poinçon, 6c croyoient ainfi appaifer les dieux par
l’efrufion de leur propre fang. Ils avoient été inftitués
par Cléôn. Leur nom eft formé de xctXaÇét, grêle, 6c
de (pvXchrffù», j'obferve, j'épie. Les Ethiopiens ont de
fëmblables charlatans qui fe déchiquetent le corps à
coups de couteau 6c de rafoir, pour obtenir la pluie
ou le beau tems ; & l’on trouve dans l’Ecriture un
exemple des mêmes pratiques mifes en oeuvre par les
prêtres de Baal que confondit Elie. Voye{ B a a l ,
B e l l o n a ir e s , &c. (G)
CALBARY, (Géog.) riviere d’Afrique au royaume
de Bénin, qui fe jette dans le golfe de Guinée.
CALBË, (Géog.) ville d’Allemagne fur la Saale >
au duché de Magdebourg.
CALBOTIN, f. m. eft un panier de paille dans t e
quel les Cordonniers mettent le fil. Voye[ lesfig.$5. &
$6. qui en eft le profil.
CALCAIRE , ( T e r r e ou P i e r r e ) Hifl. nat. &
Chim. L’on nomme ainfi les terres ou pierres qui expo4
fées à l’a&ion d’un feu convenable, fe réduifent en
poudre ou en chaux * ou qui font difpofées par le feu
à prendre cette forme. M. Pott, favant chimifte, qui
dans fon excellent, traité de la Lithogéognofie, a fait
un examen tout particulier des différentes efpeces de
terres & pierres, diftingue ahfolument la terre calcaire
de la terre gypfeufe, avec laquelle cependant prelque
tous les auteurs la.confondent. Suivant ce favant na-
turalifte, les cara&eres diûinftifs de la vraie terre ou
pierre calcaire, font de ne point prendre corps lorfr
qu’elle a été mife en diflblution dans l’eau,fans le fe-
cours d’une fubftancè intermédiaire, comme le fable,
le ciment, &c. 6c de fe diffoudre dans lest acides. On
peut même dire en général que toute terre qui ne fe
diflbut point dans l’eau-forte, ne doit point être ap>-
pellée une terre calcaire. Le même auteur nomme aufli
cette efpece de terre, alkaline : en effet, elle a toutes
les propriétés des àlkalis. Elle fait effervefcence dans
tous les acides ; elle s’y diffout, 6c peut être précipitée
par les fels alkalis. .
Lorfque la terre ou pierre calcaire a éprouvé l’a&ion
du'feu , elle eft encore plus difpofée à.fe diffoudre
dans les acides ; elle attire pour dors l’humidité de
l’a ir, &fait effervefcence même dans l’èau commune:
c’eft ce que-nous voyons tous lès jours dans la
.chaux vive.
Les principales efpeces du genre des talcaires font
la craie, le marbre, une efpece dé fpath, que M.
Pott nomme alkalin ; la marne, le lapis jud^cus, la
pierre de ly n x , la pierre à ciment, la terre d’Angleterre
, la terre d’alun, le corail, les cendres leflî-
vées, le lapis fpongioeles os des animaux, 6ç toutes
les coquilles calcinées : on la trouve aufli dans quelques
ardoifes, dans l’argille, le limon, l’oftéocolle,'
Grc. 6c dans un grand nombre de corps qui ne different
entr’eux que par des chofes qui leur font accidentelles.
C’eft la terre calcaire qui fait la bafe des bs des
animaux, où elle fe trouve liée par une efpece de
gluten qui leur donne la çonfiftance néceffaire. C ’eft:
ce même gluten ou lien qui met aufli toute la différence
que nous remarquons entre les fubftances du
genre des calcaires, comme entre la craie 6c le marbre
, la pierre à chaux & la marne, &c. différence
qui ne s’y trouve plus lorfque le gluten a été chafle
par l’aôion du feu. C’eft aufli ce lien qui empêche
quelquefois les acides d’agir fur les terres calcaires ,
comme on peut le voir dans la pierre à chaux , qui
11e fe diflbut point dans l’eau avant d’avoir été brûlée,
6c dans l’eau-forte qui n’agit point fur l’ivoire,
quoiqu’il ait été calciné, parce que l’a&ion du feu
n’a pû entièrement détruire le gluten qui y lie la terre,
calcaire.
Les terres calcaires ne peuvent point fe vitrifier, ni
fe mettre en fiifion toutes feules 6c fans addition ,
quelque violent que foit le feu qu’on y employé. Pour
produire cet effet, il faut y joindre une bonne quantité
de fel alkali. Cette terre s’unit aflez bien aux
matières déjà vitrifiées, fans leur ôter leur tranfpa-
rence, pourvû qu’elle n’y foit mêlée qu’en très-petite
quantité.
Le favant M. Henckel explique comment nous
voyons que plufieurs eaux minérales 6c fources d’eau
chaude participent aux propriétés de la chaux : c’eft ,
félon lui, parce que les terres oxlpierres calcaires par-
deflus lefquelles ces eaux viennent à pafler, font brûlées
6c tournées en chaux par l’aâcion du-feu caché