fert à fendre la plume, quand on en taille. H y a des
canifs à fecrets qui taillent eux-mêmes la plume ;
mais ils font de mauvais fervice.
Cani F ou Kni F, eft un outil des Graveurs en bois,
qui leur fert à creufer différentes parties de leurs planches
, comme par exemple, àétrecir des filets que le«
burinsont laiffés trop gros. Foye^ lafig.36. PL II, de
la Gravure.
CANIFICIER, {Hiß. nat. bot.') c’eft ainfi que l’on
nomme aux Antilles le caffier ou l’arbre qui produit
la caffe; ce mot vient de l’efpagnol canafifiola, qui
lignifie la même chofe.
CANIN,-adjeft. m. {Anatomie.) c’eft le nom d’un
mufcle qui vient de la partie majeure de la foffe maxillaire
, & fe termine à la levre fupérieure, au-def-
fus des dents canines. (L)
CANINA, (Géog.) ville & territoire de la G rece,
dans l’Albanie, dépendant de la Turquie en Europe.
CANINES {dents) , terme dAnatomie , font deux
dents pointues à chaque mâchoire, l’une d’un côté,
l’autre de l ’autre, placées entre les incifives & les
molaires.
Elles fontépaiffes & rondes, & font terminées en
pointe par le bout ; elles n’ont ordinairement qu’une
racine qui eft plus longue que celle des incifives : leur
ufage propre eft de déchirer les alimens. Comme les
dents de devant non-feulement peuvent être déracinées
ou rompues par les chofes qu’on tient ou qu’on
caffe avec, mais font aufli plus expofées aux coups,
elles font enfoncées aux deux tiers dans les alvéolés;
moyennant quoi elles font plus en état même que
les molaires, de foûtenir les preffions latérales. Foye^
D ent. {L)
* CANIRAM, {Hiß. nat. bot.) grand arbre du Malabar,
dont le tronc & les groffes branches font couvertes
d’une écorce cendree, blanche ou rougeâtre ;
les petites font d’un verd fale, noiieufes & couvertes
d’une écorce amere : les feuilles font placées par paires
à chaque noeud. La figure en eft onlongue, ovale,
& le goût amer. Des noeuds des petites branches for-
tent aufli des fleurs en parafol, à quatre, cinq ou fix
pétales, de couleur verd-d’eau, pointues, peu odoriférantes
, mais affez fuaves : fon fruit eft une pomme
ronde, liffe, jaune, dont la pulpe eft blanche,
mucilagineufe, & couverte d’une écorce épaiffe &
friable. Cette pulpe, ainfi que les graines qu’elle contient,
font très-ameres au goût : l’arbre fleurit en été,
& porte fruit en automne; fa racine en décoétion paffe
pour cathartique & falutaire dans les fievres pituiteu-
fes les tranchées , le cours de ventre ; on s’en fert
en fomentation pour la goutte : mêlée avec le lait de
vache, on en lave la tête aux mélancoliques & aux
vertigineux : fon écorce pilée & pétrie avec de l’eau
de riz, eft bonne dans la dyffenterie bilieufe, &c.
CANISCHA ou CANISE, {Géog.) ville forte de la
baffe Hongrie, furlariviere de Sala, aux frontières
de la Stirie.
CANISTRO , {Géog.) petite ville de la Turquie,
en Europe, dans la Macédoine, près du cap de même
nom.
C A N I V E A U X , f. m. en Architecture, c’eft ainfi
qu’on appelle les plus gros pavés, qui étant aflis alternativement
& un peu inclinés, traverfentle milieu
d’un ruiffeau d’une cour ou d’une rue.
Une pierre taillée en caniveau, eù. celle qui eftereu-
fée dans le milieu en maniéré de ruiffeau pour faire
écouler l’eau : on s’en fert pour paver une cuifine,
un lavoir, une laiterie, un prive ou lieu commun,
M
CANNABINA, fub. f. {Hijt. nat. bot.) genre de
plante à fleurs, fans pétales, compofées de plufieurs
étamines, mais ftériles ; les efpeces de ce genre qui
ne portent point de fleurs, produifent des fruits qui
font des capfules membraneufes, oblongues, & pref-
que triangulaires, dans lefquelles il y a des femences
ordinairement oblongues. Tournefort, Infi. rei herb.
corol. Foye^ Plante. ( / )
CANNAGE, f. m. {Commerce.) mefurage des étoffes
, rubans,' &c. à la canne. F?yeç Canne , me-
C ANN ARES, {Géog.) nation fauvage de l’Amérique
méridionale, au Pérou.
* CANNE, f. f. morceau de jonc ou de bois précieux
, d’environ trois piés de long, droit, ferme,
couvert d’un vernis ; armé par un bout d’une douille
de fer, & d’une pomme de l’autre, & percée à quelques
pouces au-deffous de la pomme, d’un trou dans
lequel on met un cordon de foie, où l ’on paffe la
main. L’ufage de la canne eft d’appuyer en marchant.
Le nom de canne a paffé à beaucoup d’autres
objets.
Canne, voyeç Roseau.
Canne d’Inde, voye{ Balisier.
Canne, {Architecture.) elpece derofeaux dont on
fe fert en Italie & au Levant, au lieu de doffes, pour
garnir les travées entre les cintres, dans la conftruc-
tion des voûtes.
On fe fert aufli de ces rofeaux à la place de chaume
, c’eft-à-dire, de paille de feigle ou de froment,
pour couvrir à la campagne les étables, granges ,
écuries, de peu d’importance, ou bien les maifons
des payfans. {P)
C anne 0« Jonc à écrire,{Hijt. anc.) calamusferipto-
rius ou arundo feriptoria. Les anciens fe fervoient de
ftilets pour écrire furies tablettes enduites de cire, ou
de jonc, ou de canne, pour écrire fur le parchemin ,
ou le papier d’Egypte ; car notre papier ordinaire
eft d’une invention nouvelle. Le Pfalmifte dit que fa
langue eft comme la canne ou le jonc à écrire d’un écrivain
habile : lingua mea calamus feribee ; du - moins
c’eft ainfi que traduit la vulgate : mais le texte
hébreu fignifie plûtôt un ftilet qu’une canne à écrire.
L’auteur du troifieme livre des Machabées, dit que
les écrivains employés à faire le rôle des Juifs qui
étoient en Egypte, vinrent montrer leurs rofeaux qui
. étoient tout ufés, difant qu’ils ne pouvoient fuffire
à faire le dénombrement que l’on demandoit. Baruch
écrivoit fes prophéties avec de Y encre, & par confé-
quent avec les rofeaux dont nous venons de parler ;
car il ne paroît pas que l’ufage des plumes fût connu
en ce tems-là. Saint Jean, dans fa troifieme épître,
dit qu’il n’a pas voulu écrire avec l’encre & le ro-
feau : noluiperatramentum & calamumferibere tibi. Cet
ufage eft commun chez les auteurs prophanes. Inque
rnanus chance nodofaque venit arundo. Les Arabes, les
Perfes, les Turcs, les Grecs, & les Arméniens, fe
fervent encore aujourd’hui de ces cannes ou rofeaux,
comme le témoignent les voyageurs. Jerem. xxxvj.
/8 ; 3. Joann. verf. / j . Perf. fatyr. 3. Calmet, diction,
de La Bible.
Canne à vent, {Phyjique.) eft une efpece de canne
creufe intérieurement, & par le moyen de laquelle
on peut, fans le fecours de la poudre , chaffer une
balle avec grande violence. La conftruûion en eftà-
peu-près la même que celle de l’arquebufe à vent,
avec cette différence, que l’arquebufe à vent a une
croffe & une détente pour chaffer la balle, au lieu
que la canne à vent n’en a point, & a extérieurement
la forme d’une canne ordinaire. Foye^ Arquebuse à
vau. (O) _ ■
Canne , en hébreu kanna, {Hijt. anc. ) forte de
mefure dont parlent Ezechiel, chap. xl. verf. 3. 8c
S. Jean dans l’Apocalypfe, ch. x. verf. 1. Ezechiel dit
qu’elle avoit fix coudées & un palme, ou plutôt fix
coudées & fix palmes, c’eft-à-dire fix coudées hébraïques,
dont chacune étoit plus grande d’un palme
que la coudée babylonienne. Le prophète eft
obligé de déterminer ainfi la coudée dont il parle,
parce qu’au-delàde l’Euphrate où elle étoit alors, les
niefures étoient moins grandes qu’en Paleftine. La
coudée hébraïque avoit vingt - quatre doigts ou fix
palmes, ou environ vingt pouces & demi, en prenant
le pouce à douze lignes ; ce qui donne à la canne
ou calamus cent vingt-trois pouces ou dix piés trois
pouces de notre mefure.Foy. Rofeaud.'Ezechiel. Dict.
delà Bible. {G)
Canne , mefure romaine compofée de dix palmes
, qui font fix piés onces pouces de roi.
Canne , mefure de longueur dont on fe fert beaucoup
en Italie, en Efpagne , & dans les provinces
méridionales de la France, &: qui eft plus ou moins
longue en différens endroits.
A Naples la canne vaut fept piés trois pouces &
demi anglois, ce qui fait une aune & quinze dix-fep-
liemes d’aune de Paris ; ainfi 17 cannes de Naples font
32 aunes de Paris. La canne de Touloufe & de tout
le haut Languedoc, eft femblable à la varre d’Arra-
gon, & contient 7 piés 8 pouces y anglois. A Montpellier,
en Provence, en Dauphiné, & en bas Languedoc
, elle contient 6 piés 5 pouces & demi anglois.
Foyei Mesure , Pié.
La canne de Touloufe contient cinq piés cinq pouces
fix lignes de notre mefure, qui font une aune &c
demie de Paris ; ainfi deux cannes de Touloufe font
trois aunes de Paris.
Celle de Montpellier & du bas - Languedoc a fix
piés neuf lignes de longueur, & fait une aune deux
tiers de Paris ; ainfi trois de ces cannes font cinq aunes
de Paris.
L’ufage de la canne a été défendu en Languedoc &
en Dauphiné par arrêt du confeil du 24 Juin & 17
Odtobre Ï687, fuivant lefquels on ne peut fe fervir
dans ces provinces, pour l’achat & vente des étoffes,
que de l’aune de Paris au lieu de canne. "
Canne fe dit aufli de la chofe qui a été mefurée
avec la canne : une canne de drap, une canne de toile,
comme nous difons une aune de drap. (G)
Canne , f. f. {Manufactures en foie.) grandes baguettes
de rofeau ou de noyer, qu’on paffe dans les
envergures des chaînes, foit pour remettre foit pour
tordre les pièces. Foye^ Remettre & T ordre.
* CANNE , {Ferrerie en bouteilles.) inftrument de
fer , d’environ quatre piés huit pouces de long, en
forme de canne, percé dans toute fa longueur d’un
trou d’environ deux lignes de diametré , dont on
fè fert pour fouffler les bouteilles & autres ouvrages.
Foye{ Verrerie.
C anne , {Géog.) petite riviere d’Italie, au royaume
de Naples, dans la province de Bari.
CANNEBERGE, f. f. oxycoccus, {Hiß. nat. bot.)
genre de plante à fleur en rofe, compofée de plufieürs
pétales difpofés en rond. Le calice devient dans la
fuite un fruit ou une baie prefque ronde, qü^eft di~
vifée en quatre loges., & qui renferme des lemences
arrondies. Tournefort, Infi. rei herb, Foye{ Plante.
ü
CANNELLE, f. f. en terme d'Epinglitr Aiguilletier,
fe dit d’une efpece de couteau, dont la lame eft dentelée
comme une feie. Elle fert à faire une petite rainure
fur un morceau de bois, dans laquelle on tient
l’aiguille avec des tenailles pour l’y ébaucher. Foyeç
Ébaucher. Cette petite fente s’appelle aufli can<-
nelle. Foyc{ AIGUILLE, & la Planche de l ’Aiguilleu
r , fig. 2.
GàNnelle, terme d’Aiguilletier ; c’eft ainfi qu’on
appelle une petite cannelure , qui fe voit de chaque
côté de la tête des aiguilles à coudre ou à tapifferie.
On l’appelle aufli la railetlede l'aiguille. F. AIGUILLE.
Cannelle, {Boutonier.) c’eft un morceau de bois
percé en rond par le milieu, qui fe met dans le trou
de la jatte, pour empêcher que l’ouvrage ne s’en*»
dommage en frottant contre les bords affez mal polis.
Il y a des cannelles o^\\ Ont leur trou quarré, pouf
recevoir des treffes quarrées. Foye[ T resse. Les
unes & les autres font terminées par un bourlet,qui
furpaffant le trou de la jatte, les empêche de tomber
au-travers. Foye^ Jatte.
Cannelle , terme de Tonnelier & de Marchand de
vin, qui fignifie un petit tuyau ou fontaine de cuivre >
qu’on enfonce dans le trou d’unmuid qu’on a mis en
perce, afin d’en tirer le vin.
* CANNELÉ, adj. {Arts méchan.) On donne ce
nom à tout corps, pierre, bois ou métal, auquel on
remarque des cavités longitudinales & femi circulaires
ou à-peu-près, foit que ces cavités ayent été pratiquées
par la nature, foit qu’elles ayent été faites par
art ; ainfi on dit d’un canon de fufil, qu’il eft cannelé,
& de la tige d’une plante qu’elle eft cannelée. De toutes
les occafions dans lefquelles la nature forme des
cannelures aux corps, il n’y en a peut-être pas une
où la Phyfique foit en état de rendre raifon de ce phé*
nomene. L’art a plufieurs moyens différens de canneler
: on cannelé au rabot ; on cannele au cifeau ; on
cannele à la fonte; on cannele à V argue, Foye^ ARGUE,
Ra bo t, Ciseau , Fonderie , &c.
CANNELÉ, en Anatomie , les corps cannelés
quelquefois corps (triés, font deux éminences qui fe
trouvent à la partie antérieure des ventricules du
cerveau, qui font formées par l’entrelacement de la
fubftance médullaire, & de la fubftance cendrée, ce
qui fait paroître, lorfqu’on les racle avec un fcalpel,
des lignes blanches & des lignes cendrées alternatif
vement difpofées, & que l’on a regardé comme des
cannelures. {L)
Cannelé , étoffe de foie; le cannelé eft un tiffu dé
foie comme le gros-de-tours Sc le taffetas, à l’exception
qu’on laifle ôifive une des deux chaînes nécef-
faires pour former le corps de l’étoffe , du côté de
l’endroit, pendant deux, trois , ou quatre coups. I!
eft compofé de deux chaînes & de la trame, dont on
proportionne le nombre des bouts à la qualité qu’on
Veut qu’il ait. Foye^ Étoffe de soie.
11 fe fait des cannelés unis 8t des cannelés brodés
foie & dorure ; ils font tous ordinairement de
Lorfque la chaîne qui forme le cannelé a ceffé de
travailler trois, quatre, ou cinq coups plus ou moins,
On la fait toute lever pour arrêter cette même foie ,
& former le grain du cannelé.
CANNELÉ, en termes de Blafon , fe dit de l’engre-
lure, dont les pointes font en-dedans & le dos en-dehors
, de même que les cannelures des colonnes en
Architeélure. { F )
CANNELER, verb. a£h terme d.'Architecture ; c’eft:
tracer ou former des cannelures. Foyeç Cannelé
6* Cannelures.
C a n n e l e r , {Architecture.) c’eft , dans le fût
d’une colonne, d’un pilaftre, ou bien dans les gaines
, thermes, & confoles, creufer des canaux formés
ou d’un demi-cercle ou de l’arc, dont le côté du triangle
équilatéral feroit la corde. Foye^ Cannelures.
Cannelures , termes d'Architecture ; ce font des
canaux ou des cavités longitudinales formés ou taillés
tout le long du fût d’ulie colone , ou d’un pilaftre
, ou de tout autre objet. Vitruve croit qu’elles
Oiit été introduites aux colonnes , à l’imitation des
plis des vêtemerts des anciennes dames greques ;
aufli les nomme-t-il JlriUres du latin firiges , les plis
d'une robe. Cette étymologie peut avoir quelque forte
de vraiffemblance , prefque toutes lei figures antiques
étant revêtues de draperies perpendiculaires,'
lelquélleS forment des ondulations concaves ,qui ref-
femblent affez aux cannelures dont on parle ici. Les
Anglois les appellent flûtes, parce qu’elles ont quelque
reffemblance à l’inftrument de mufique qui porté
ce nom.