En effet, c’eft le ribts nigrum ou nigra, ribes fructu
nigro, folio olente des Botaniftes.
Ses feuilles font femblables à celles de la vigne ; elles
font larges, un peu velues en-deflous, d’une odeur
fétide, ainfi que fes fleurs qui naiffent du même tubercule
plufieurs enfemble, ramaffées en grappe, St
reffemblant à celles du grofelier blanc épineux. Ses
baies font oblongues, noires, acides, foit qu’elles
foient mûres, foit qu’elles foient vertes, d’une faveur
peu agréable. Cette plante vient communément dans
le Poitou & la Touraine : elle eft plus rare aux environs
de Paris, & on la trouve feulement auprès de
Montmorency.
On la cultive dans quelques jardins, mais très-rarement
, à caufe de fon peu d’efficace réelle en médecine.
Sa principale vertu confifte à être apéritive
& diurétique ; c’eft pourquoi quelques auteurs pref-
crivent le fuc exprimé de fes feuilles fraîches , leur
infufion ou décoûion, dans les douleurs de reins &
de la veffie.
On prépare dans plufieurs boutiques d’apothicaires
un firop, ou une conferve des feuilles ; & dans
quelques maifons une gelée du fruit, qui n’a ni l’odeur
, ni l’agrément de celle des grofeilles rouges.
Paul Contant a vanté fi fortement, fipofitivement
les vertus du cajjîs pour la guérifon de l’hydropifie
& de la morfure des viperes, qu’il a trouvé bien des
gens qui lui ont ajouté foi. Cet apothicaire de Poitiers
eft le premier qui a mis cette plante en réputation
dans les provinces méridionales de France ; &
par une bifarrerie qui dépend peut-être de la mau-
vaife odeur de fes fleurs, de fes feuilles, & du mauvais
goût de fon fruit, elle a trouvé de tems en tems
des panégyriftes qui ont du moins reffufcité la mémoire
de fon nom.
On vit paroître en 1711 àBourdeaux, un petit
traité intitulé Propriétés admirables du cajjîs, dans lequel
il eft vanté comme une panacée univerfelle pour
toutes fortes de maladies. Peu de tems après, M.
Chauvelin, qui a été intendant de Touraine, enfuite
de Picardie, confeiller d’état, mais qui n’étoit pas
médecin, s’engoiia des vertus du cajjier, & répandit
dans le public pour la guérifon de la rage une com-
pofition, qu’on difoit éprouvée, dont les feuilles de
cet arbriffeau étoient la bafe.
Enfin il y a environ dix ans qu’on renouvella en
Guienne les anciens éloges qu’on avoit ci-devant prodigués
au cajjîs : mais comme nous donnons avec v ivacité
dans les nouveautés réelles ou prétendues,
nous nous en dégoûtons de même. Ces éloges tombèrent
l’année fuivante ; la compofition dé M. Chauvelin
contre la rage, a fait place à d’autres ; & toutes
les vertus du cajjîs contre la morfure des viperes,
l’hydropifie, la pierre, & le rhûmatifme, fe font évanouies
dans les pays où on les avoit reffufeitées. Article
communiqué par M. le Chevalier DE J AU COURT.
Cassis , {Géog.) petite ville de France en Provenc
e , avec un petit port de mer.
CASSOLETTE, f. f. ( Architecture. ) efpece de
vafes ifolés de peu de hauteur, compofés de membres
d’architeCture & de fculpture, du fommet &:
fouvent des côtés defquels s’exhalent des flammes
ou des parfums affectés. Ils fervent fouvent d’amor-
tiffement à l’extrémité fupérieure d’une maifon de
plaifance, comme on voit au château de Marli ; ou
bien ils couronnent les retables d’autels : on les employé
aufli dans la décoration des catafalques, des
arcs de triomphes , feux d’artifices, &c. { P )
Cassolette , (’Parfumeur.) on donne ce nom à
deux inftrumens deftinés au même effet, mais d’une
forme différente : l’un eft une efpece de réchaud fur
lequel on fait brûler des parfums ; l’autre eft une petite
boîte d’or ou d’argent portative, dans laquelle
on les renferme.
On appelle aufli caffolette la compofition odoriférante.
Il eft inutile de donner cette compofition. On
formera une caffolette de l’amas de tout ce qui rend
une odeur agréable, obfervant toutefois qu’il y ait
une certaine analogie entre les odeurs ; car il peut
arriver ou qu’elles foient rendues plus fuaves , ou
qu’elles fe corrompent par le mélange.
* CASSONADE, f. f. {Hifl. nat.) efpece de fucre
que les Portugais du Brelil ont les premiers apporté
en France ; & comme ils lelivroient dans des caiffes
qu’ils appellent cafjes, on lui a donné le nom de caf-
J'onade, Foye{ l'article SUCRE.
CASSORORARI, ( Hift. nat. Ichthyolog. ) petit
poifl'on de mer de la groffeur de l’anchois, &; beaucoup
plus recherché. Il fe pêche dans les mers des
Indes occidentales. On dit qu’il a deux prunelles à
chaque oeil, à l ’aide defquelles on ajoûte qu’il voit
en même tems en-deffus & en-defl'ous.
CASSOVIE ou CASCHAU, {Géog.) ville forte
de la haute Hongrie, capitale du comté d’Abanwy-
var. Long. 38. 28. lat. 48. 38.
CASSUBIE, (la) Géog. continent d’Allemagne
dans la Poméranie ultérieure, fur la mer Baltique.
Ses villes les plus confidérables font Colberg, Bel-
gard, &: Coflin.
CASTAGNEDOLI, {Géog.) petite ville d’Italie
dans les états7 de la république de Genes.
CASTAGNEDOLO, ( Géog. ) ville d’Italie dans
le Brefcian, dépendante de la république de Venife.
* CASTAGNETTES , f. m. pl. (Mufîq. & Luth.)
infiniment de percufïion en ufage chez les Maures,
les Efpagnols, & les Bohémiens. Il eft compofé de
deux petites pièces de bois, rondes, feches, concaves
, & de la grandeur à peine d’un écu de fix livres.
On s’en fert pour accompagner des airs de danfe;
les concavités s’appliquent l’une contre l’autre quand
on en joue. C ’en pour cet effet que les deux pièces
font attachées enfemble par un cordon paffé dans un
trou percé à une petite eminence Iaiffée au bord de
la cafiagnette, & qui en eft comme le manche. Le
cordon fe tourne ou fur le pouce ou fur le doigt du
milieu ; s’il eft tourné fur le pouce, c’eft le doigt du
milieu qui fait réfonner les concavités l’une fur l’autre
; s’il eft tourné fur le doigt du milieu, ce font les
doigts libres de part & d’autre qui font la même fonction.
Les caflagnettes marquent le mouvement, &
doivent au moins battre autant de fois qu’il y a, de
notes dans la mefure. Ceux qui en jouent habillement,
peuvent doubler , tripler. Foye^ la figure de
cet infiniment Planche X I . de Luth. fig. 21.
La tablature des caflagnettes fe marque par des
notes de mufique placées au-deffus & au-deffous
d’une même ligne. Celles qui font au-deffus font
pour la main gauche, & celles qui font au-deffous ,
font pour la main droite. La ligne de la tablature doit
être tranchée de mefure en mefure par une ligne perpendiculaire
, afin de diftinguer les mefures. Il doit
y avoir aufli au commencement de la ligne une clé
& le ligne de la mefure. Exemple :
Frapper un coup Frapper »»coup Rouler de la M. Rouler Jei deu*
de la M. G» des deux M. P. fans frapper, M,
■ J J
■ ____ 9■ , 1 , 1
i \-F . Frapper des deux M. Sc
'5 I ■ rouler enfuite des deux
1-----------1 : 1
H 1i* * G - 1 9
1 t H■ 1
Frapper un coup Rouler de la M.
de la M . P • G* fans frapper.
M. fignifie main; D . fignifie droite; G fignifîe gauche
telle de l’air qu’elles doivent accompagner.
C ASTAGNEUX, f. m. mergus minimus fiuviatilis,
(Hifi. nat. Omit.) oifeau aquatique qui marche très-
difficilement fur la terre, parce que fes cuiffes fem-
blent être dans le ventre, & que les jambes font dirigées
en arriéré. Les ailes font fort petites ; il n’a ni
queue, ni croupion ; fes plumes font femblables à
celles d’un oifon nouvellement éclos. Cet oifeau eft
de la groffeur d’une petite farcelle, & de couleur de
châtaigne, d’où il paroît que lui eft venu le nom de
cafiagneux. Les doigts des piés ne font pas joints les
uns aux autres par une membrane, cependant ils font
larges comme ceux de la poule d’eau ; le doigt pof-
térieur eft large comme les autres. Les pattes font
cochées par-derrière comme une double fcié. Le
ventre eft de couleur de lait; il y a de ces oifeaux
qui l’ont de couleur de fouris. Le bec eft arrondi,
petit, rougeâtre, & plus court que celui de la poule
d’eau. Cet oifeau a beaucoup de peine à s’élever hors
de l’eau; mais lorfqu’il eft une fois en l’air, il yole
pendant long-tems. S’il fe trouve dans un endroit où
il n’y ait que peu d’eau, il ne peut pas prendre fon
vol ; alors on peut le fatiguer au point qu’il fe laiffe
prendre à la main. Il eft aufli tres-facile dans ce cas
de le prendre avec des gluaux. Le cafiagneux: vit dans
l’eau falée & dans l’eau douce : dans la mer il mange
des chevrettes, des melettes, &c. dans les rivières
il fe nourrit de petites écreviffes& de petits pôiffons.
Il fait fon nid contre terre dans les marais, & il le
cache derrière quelque motte de terre. La chair de
cet oifeau a un goût de fauvage dans toutes les fai-
fon; cependant il eft fort gras en hyver. Belon,
hifl. de la nat. des oifeaux. Foyei O lSEAU. (/ )
CASTÀGNOLA, {Géog.) petite ville d’ Italie du
Montferrat, dans le territoire de Cafal.
* CASTALIE, {Gèogr. & Mythol. ) fontaine qui
coule au pié du mont Taurus dans la Phocide. Elle
étoit confacrée à Apollon & aux Mufes ; & c’étoit
auparavant une nymphe qu’Apollon metamorphofa ;
fes eaux en reçurent en même tems le don de rendre
poètes ceux qui en boiroient, ou même ceux qui en-
tendroient leur murmure. La Pythie en bûvoit avant
que de s’affeoir fur le trépié. On fait dépendre toute
cette fable du mot arabe cafiala, qui fignifie bruit,
murmure d'eau. On pourroit aifément lui trouver une
autre origine, & croire que lès anciens nous ont
figuré par cette fable, que tous ceux qui portoient
en eux quelque étincelle de l’efprit de la Poéfie, en
reffentoient particulièrement la préfence, loin du tumulte
des cités, dans l’ombre & le filence des forêts,
au bruit de la chûte des eaux, à l’afpeâ: des charmes
fecrets de la nature. Il ne faut que s’être égaré quelquefois
au printems dans la foret de Saint-Germain,
pour adopter cette idée.
CASTAMENA, {Géog.) ville d’Afie dans la Na-
tolie & dans la province de Becfangil, fur la rivière
de Lime.
CASTANET, petite ville de France dans le haut
Languedoc, proche du canal.
C A S T A N O W IT Z , {Géog.) ville fortifiée de
Hongrie en Croatie, dans une île formée par la rivière
d’Unna.
CASTEL, {Géog.) ville d’Allemagne dans le haut
Palatinat.
; on écrit la tablature des caflagnettes en partition fous
C ASTELAM ARE, ville du royaume de Naples J
dans la principauté citérieure, avec un bon port*
Long. 32. lat. 41. 40.11 y a encore une ville de ce
nom dans la vallée de Mazare en Sicile.
CASTEL-ARAGONESE, ville forte d’Italie, dans
l’île de Sardaigne, avec un bon port. Long. 26. 32*
lat. 40. 5C.
CASTELAUN ou CASTELHUN, ville & château
d’Alface, au cercle du haut Rhin, dans leHunf*
ruck.
Castel-Baldo, ( Géogr.) petite place d’Italie
dans le Veronefe, fur l’Adige. Long. 29. lat. 46. y .
Castel-Bolognese, petite ville d’Italie dans
l’état eccléfiaftique, au Bolognefe.
Castel-Branco , ville de Portugal, dans la pro*
vince deBeyra, fur la riviere de Lyra.
Castel-del-Ovo , fort d’Italie, au royaume de
Naples.
Castel-de-Vide, place forte de Portugal, dans
l’Àlentéjo. Long. 11.10. lat. 3$. tà.
Castel-Durante , voyei Urbanea.
Castel-Follit, place d’Çfpagne dans la Catalogne
, entre Lampredon & Ampurias.
Castel-Gandolfe , place d’Italie dans l’état eccléfiaftique
, avec un château fur le lac du même
nom, à quatre lieues de Rome.
C astel-Geloux , petite ville de France enGaf-
eogne, dans le Bazadois. Long. ly. 5o. lat. 44. 26.
Castel-Mayran, petite ville de France enGaf*;
cogne, dans la Lomagne.
Castel-Moron, petite ville de France dans l’A-'
génois, fur la riviere de Lot.
Castel-Moroux, petite ville de France dans le
haut Languedoc.
. Castel-Novo , ville forte de Dalmatie, fur le
golfe de Cataro, avec un château. Long. 3 G. 20 i
lat. 42. 25.
Castel-Novo de Carfagnagne , petite ville
d’Italie dans le Modénois, avec une bonne fortereffe.’
Castel-Rodrigo , {Géog.) fortereffe du royaume
de Portugal, dans la province de Beira.
Castel-Saint-Joanne, petite ville d’Italie, au
duché de Plaifance.
Castel-Sarrasin, ville.de France dans le haut
Languedoc, au diocèfe de Montauban.
C A S T E LH O LM , {Géog.) fortereffe deSuede
; dans l’île d’Aland, vis-à-vis de Stockholm.
CASTELLANA, {Géog.) ville d’Italie dans l’état
de l’Eglife, à l’occident du Tibre, dans la Sabine.
CASTELLANE, (Géog.) ville de France en Provence
, au diocèfe de Senez. Lon. 24.24. lat. 43.66*
C A S T E L L A N N E T E , petite ville d’Italie, au
royaume de Naples, dans la terre deLecce. Long+
34. 38. lat. 40. 5o.
CASTELLANS, f. m. plur. {Hifl. mod.) c’eft le
nom qu’on donne en Pologne aux lènateurs qui font
revêtus des premières dignités après les palatins du
royaume; leur nombre eft fixé à quatre-vingt-deux.
Ils font chargés du foin des caftellanies, fubordon-
nées aux palatins, & les chefs & les conducteurs de
la nobleffe dans chaque palatinat. Le premier de
tous eft le cafiellan de Cracoyie ; celui-ci a le droit