B r o s s e a luftrer, celle dont les G aimer s fe fervent,
à peu-près comme des vergettes un peu douces ,qu ils
trempent dans de l’encre s^ils veulent luftrer leurs ouvrages
en noir : ils en ont aufli pour les autres couleurs.
B r o s s e s à litflrer, c e lle s d o n t le s Chapeliers f e fe rv
e n t p o u r lu ft re r le s c h a p e a u x ; e lle s fo n t d e p o il de
f a n g l ie r , & de dou ze lo q u ets fu r fix .
BROSSES à morue ; elles font ainfx nommées parce
qu’ elles fervent à laver & deffaler la morue ; elles
font faites de chien-dent, & ont huit loquets fur cinq.
B r o s s e à borax , en terme d'Orfévre en groferie ,
c e lle q u i fe r t à ô te r le b o r a x q u i e ft re fté fu r une
p ie c e qu’o n a fo u d é e . Voye{ D é r o c h e r .
B r o s s e s à peigne ; celles dont on fe fert pour nettoyer
le peigne : elles font à qixeue, 6c rondes.
B r o s s e a Peintre, eft un gros pinceau de poil de
porc médiocrement fin , & garni d’un manche affez
long. Les Peintres s’en fervent pour leurs grands ouvrages
en détrempe & en huile.
B r o s s e s à plancher fo n t des brojfcs de quatorze fur
fept, c’eft-à-dire qui ont de long quatorze loquets
ou paquets de foie, fur fept de large. On les appelle
brojfes à plancher, parce que ce font celles dont les
froteurs fe fervent pour froter les planchers : elles
font garnies d’une courroie pour mettre le pié , afin
que le froteur puiffe les promener par-tout fans qu’elles
lui échappent du pie.
B r o s s e de Relieurs-Doreurs, elle eft d’une forme
ordinaire ; ces oixvriers s’en fervent pour nettoyer
leurs fers à dorer, & en ôter la cendre qui peut y
être entrée en les faifant chauffer au fourneau.
B r o s s e à TapiJJier. Voyei R a t e a u x .
B r o s s e s à tête, font des brojfcs faites en forme de
cylindre ou de rouleau. Elles font de poil de fanglier
ou de chien-dent, fimples ou doubles : les unes 6c les
autres fe ficellent par un bout, fx elles font fimples,
& par le milieu fx elles font doubles ; 6c l’endroit par
oix elles ont été ficelées fe couvre d’étoffe, de drap,
de cuir, &c. 6c leur fert de poignée.
B r o s s e s de Tijferand , font des brojfes faites de
bruyere à l’ufage des Tifferands ; iis s’en fervent pour
mouiller leur brin fur le métier.
B r o s s e s de toilette, c e lle s q u i fe r v e n t à v e r g e t t e r
le s hab its ; e lle s t ie n n e n t le u r n om de la to ile t te des
h om m e s o u des fem m e s , d o n t e lle s fo n t u n des p rin c
ip a u x u ften file s.
B r o s s e de Tondeur, e ft c e lle q u i e ft en fo rm e de
v e r g e t t e , f o r t ru d e , d o n t le s to n d e u r s fe f e r v e n t p o u r
d o n n e r la p rem iè re fa ç o n , 6c com m en c e r à co u c h e r
l a la in e fu r le d rap . Poye^ D r a p e r i e .
B r o s s e à tuyau, celle dont les Doreurs fur bois fe
fervent pour coucher d’afliette dans les filets : elle eft
montée fur un manche fort petit 6c garni d’un bouton.
Ce manche paffe dans un tuyau comme un crayon,
St par le moyen du bouton qui gliffe le long du tuyau
par la fente qu’on y a faite, le poil de la brojfe fe ref-
iérre ou s’écarte àproportion qu’on le fait entrer plus
ou moins dans le tuyau. Vye^ la figure 14. Planche du
Doreur.
* BROSSER, v . a ft . fe d i t , en g én é r a l > d e l ’ a ô io n
d e n e t to y e r a v e c une b ro ffe.
B r o s s e r un cheval, (Manège. ) c ’ e ft le f r o te r a v e c
l a b r o f f e , p o u r ô te r la pou flie re d e d e ffus fo n co rp s .
■
B r o s s e r , che^les Tondeurs, c ’ e ft a r ran g e r & c o u c
h e r a v e c u n e b ro ffe la la in e fur le d r a p , & en faire
fo r t ir la p o u flie r e & la c ra ffe q u i p o u r ro it s’ y t ro u v e r .
* BROSSURE, f. f. c’eft ainfi qu’on appelle, en
Teinture en peaux & en cuir, la couleur que l’on donne
avec la fimple broffe. Cette teinture eft la moindre
qu’il foit permis de donner par les ftatuts.
* BROU, f. m. (Teinture.) c ’ e ft a infi q u’o n ap p elle
l a co q u e v e r te d e la n o ix . 11 e ft p erm is a u x te in tu -
riers de l’employer dans quelques couleurs , mais
non dans toutes. Les Tourneurs, Menuifiers, &c. s’en
fervent pour donner aux bois blancs la couleur du
boiiis, 6c les Diftillateurs en tirent un ratafiat, dont
on fait cas. ’ «
Brou , (Géog.) ville de France, dans le Perche,
fur la riviere de Douxaine , près de Châteaudun.
BROU AGE, ( Géog.) ville forte de France, en
Saintonge, avec un havre , fameufe par fes falines.
Long. iG. $5. 26. lat. 4S. 5o. 11.
BROUAY, (Géog.') petite ville de France, avec
titre de comté, près de Bethune, dans la province
d’Artois.
BROUCK, (Géog.) petite ville d’Allemagne,
dans le cercle de "Weftphalie, au duché de Berg, fur
la Roer.
BROUEK, (Géog.) ville de Suiffe, dans l’Arra-
gon, fur l’Aar.
BROUETTE, f. f. petite machine faite en forme
de charrette, qui n’a qu’une roue, 6c que celui qui
s’en fert pouffe devant foi par le moyen de deux ef-
peces de timons fofxtenus d’un côté par l’effieu de la
roue, 6c de l’autre par les mains de celui qui conduit
la machine, qui pour cet effet fe met au milieu.
La brouette eft un infiniment à l’iifage de beaucoup
d’ouvriers différens, comme les Vinaigriers, les Jardiniers,
les Tanneurs, Mégiflxers, &c.
On appelle encore brouette une voiture fermée
à deux roues , 6c traînée par un feul homme.
Brouette , en terme de Blanchijferie, c’eft un inf-
trument de bois à deux piés, à deux bras ou manches,
& terminé à l’autre extrémité par une petite roue
montée fur un boulon de fer en-travers, & arrêté à
chaque bout dans la principale piece, qui eft à la
brouette ce que les limons font à une charrette. Les
brouettes de Blanchijferie font à plat fans aucun bord,
6c fervent à tranfporter la cire en rubans, dans des
mannes, de la baignoire auxtoiles, & des toiles dans
la chaudière au magafin, &c. Voyeç Rubans, T oil
e s , Ba ig n o ir e , & c. Voye^P lanche du Blanchijfage
de cire G l'article BLANCHIR.
BROUILLAMINI, fub. m. (Pharmacie.) nom que
l’on donne à des maffes de bol qui font de la groffeur
du doigt : on les appelle aufli bol en bille.
Ce mot convient à tous les mélanges de remedes
faits fans beaucoup de méthode 6c d’égard aux facultés
6c aux indications : on peut confondre ce mot
avec le pot-pourri> qui fignifie à-peu-près la même
chofe. (N )
BROUILLARD, f. m. ( Phyjîq. ) efpece de météore,
compofé de vapeurs & d’exhalaifons qui s’élèvent
infenfiblement de la terre , ou qui tombent
lentement de I4 région de l’âir , de forte qu’elles y
paroiffent comme ïufpendues. Lorfque le brouillard
n’eft compofé que de vapeurs aqueufes, il n’eft point
du tout nuifible à la fanté des animaux, & il ne fent
pas mauvais : mais lorfqu’il eft compofé d’exhalai-
lons, il rend alors une mauvaife odeur, 6c eft très-
mal fain. Lorfque le brouillard eft compofé d’exhalaifons
, on trouve quelquefois fur la furface de l’eau
après la chute du brouillard , une pellicule groffe 6c
rouge, affez femblable à celle que les Chimiftes ob-
fervent lorfqu’ils préparent leur fouffe doré d’antimoine.
Il tombe fou vent en France, quand les années font
trop pluvieufes, une efpece de brouillard gras, que
les Laboureurs & les Jardiniers nomment nielle, 6c
qui gâte les grains : le feigle fur-tout fe corrompt à
un tel point, que le pain dans lequel il entre, devient
pernicieux à caufe de la gangrené. Voye^Nielle.
Lorfqu'il y a du brouillard, l’air eft calme & tranquille
, & il fe diflipe dès que le vent vient à fouffler.
Le brouillard paroît plus fenfiblement le foir & le
matin. Voici pourquoi. Le foir, après que la terre a
été échauffée par les rayons du foleil, l’air venant à
fe refroidir tout-à-coup après le coucher de cet aftre,
lesparticules terreftres & aqueufes qui ont été échauffées
s’élèvent dans l’air ainfi refroidi ; parce que dans
leur état de raréfaûion, elles font plus legeres que
l’air condenfé. Le matin, lorfque le Soleil fe le v e ,
l’air fe trouve échauffé par fes rayons beaucoup plutôt
que les exhalaifons qui y font fufpendues ; 6c
comme ces exhalaifons font alors d’une plus grande
pefanteur fpicifique que l’air, elles retombent vers
la terre.
Le brouillard eft plus fréquent en hy ver qu’en aucun
autre tems, parce que le froid ae l’atmofphere
condenfe fort promptement les vapeurs & exhalaifons.
C’eft par la même raifon qu’en hyver l’haleine
qui fort 'de la bouche forme une efpece de nuage
qui ne paroît pas en été. De - là vient encore que le
brouillard régné plufieurs jours de fuite dans les pays
froids du Nord.. . .
Le brouillard fe manifefte, foit que le baromètre
fe ti'ouve haut ou bas. Le brouillard étant une efpece
de pluie, n’a rien d’étonnant, quand le mercure eft
bas : mais lorfqu’il fe tient haut, on aura du brouillard:
i°. fi le tems a été long-tems calme, 6c qu’il
fe foit élevé beaucoup de vapeurs 6c d’exhalailôns
qui ayent rempli l ’air 6c Payent rendu fombre &
cpais : z°. fi l’air fe trouvant tranquille, laiffe.tomber
les exhalaifons, qui paffent alors librement à-
travers.
Le brouillard tombe indifféremment fur toute forte
de corps, & pénétré fou vent dansl’intérieurdes mai-
fons lorfqu’il eft fort humide. Il s’attache alors aux
murs 6c s’écoule en-bas, en laiffant fur les parois de
longues traces qu’il a .formées.
L’opacité du brouillard eft caufée, félon quelques
auteurs, par l’irrégularité des pores que forment les
vapeurs avec l’air. Cette irrégularité dépend de la
grandeur de ces pores, de leur figure, 8c de leur dif-
pofition. Cela peut venir aufli de la différence de la
denfité qu’il y a entre les exhalaifons de l’air; car,
lorfque la lumière du foleil fait effort pour pénétrer
à-travers l’air, elle eft continuellement forcéè de fe
détourner de fon droit chemin, 6c de changer de route.
C ’eft pour cela qu’il arrive fou vent que l’air,quoique
fort peu chargé de vapeurs, paroît êtra fort nébuleux
6c fort fombre ; au lieu qu’il devient tranfpa-
rent 6c plus clair, lorfqu’il fe remplit d’une plus grande
quantité de vapeurs, qui fe diftribuent d’une maniéré
plus uniforme par toute l’atmofphere.
Le brouillard eft quelquefois fort délié, 6c difperfé
dans une grande étendue de l’atmolphcre ; de forte
qu’il peut recevoir un peu de lumière : on peut alors
envilàger le foleil à nud fans en être incommodé. Cet
aftre paroît pâle, & le refte de l’atmofphere eft bleu
& ferein. Le premier Juin 17Z1, on obferva à Paris,
en Auvergne, 6c à Milan, un brouillard qui paroît
avoir été le même dans tous ces endroits, 6c qui doit
avoir occupé un efpace confidérable dans l’atmo-
fpere.
On demande, x°. pourquoi il fait beau en été lorfque
l’air fe trouve chargé dé brouillards le matin. Cela
vient apparemment de ce que le brouillard fe trouvant
minçe & délié, eft repouffé vers la terre par les
rayons du foleil ; de forte que ces parties devenues
fort menues, 6c étant féparées les unes des autres,
vont floter çà & là dans la partie inférieure de l’atmofphere,
6c ne fe relevent plus.
i° . Pourquoi il fe forme tout-à-coup de gros brouillards
à côté 6c fur le fommet des montagnes. On ne
fauroit en imaginer de caufe plus vraiffemblable que
les vents, qui venant à rencontrer des vapeurs Si
des exhalaifons déliées & difperfées dans l’air, les emportent
avec eux, & les pouffent contre les montagnes
9 où ils les condenfent. Lorfque l’on fe tient dans
Une vallée, d’où l’on confidere de côté une montagne
, à l’endroit où le foleil darde fes rayons, on en
voit fortir une épaiffe vapeur, qui paroît s’élever
comme la fumée d’une cheminée : mais lorfqu’on
regarde de front l’endroit éclairé de cette montagne
, on ne voit plus cette vapeur. Cela vient de la
direftion des rayons de lumière. Lorfque dans une
chambre obfcure on laiffe entrer les rayons du foleil
par une petite ouverture, on voit en regardant de
côté, de petits filets 6c une poufliere fort fine dans un
mouvement continuel : mais lorfque les rayons viennent
frapper dire&ement la vue, ou qu’ils tombent
moins obliquement dans l’oeil, on n’apperçoit plus
ces filets flotans. C ’eft le cas des vapeurs qui s’élèvent,
de la montagne, que l’on envifage de côté; car
on voit alors les v apeurs qu’elle exhale : au lie u qu’elles
difparoiffent, quoiqu’elles montent toûjours également,
lorfqu’on regarde la montagne de front.
Les brouillards ne font que de petits nuages, placés
dans la plus baffe région de l’air ; & les nuages, que
des brouillards qui le font élevés plus haut. Voye{ Nuage.
Les objets que l’on voit à-travers le brouillard paroiffent
plus grands & plus éloignés, qu’à-travers l’air
ordinaire,L’on Poye^ Vis ION. pli de choifit pour pêcher Voye{ Hareng.
les harengs un tems rembrouillards.
Nous devonsftrefque tout cet article à M. Formey,
qui l’a tiré en grwide partie de M. Muffchenbroeck,
(O) Brouillard , (Papeterie.) épithete que l’on donne
à une forte de papier gris, qu’on appelle autrement
papier à denioijêlle. Voye{ r AP 1ER.
Brouillard ou Brouillon , f. m. c’eft ainfi que
dans le Commerce on nomme quelquefois un livre dont
fe fervent les négocians, marchands, 6c banquiers,
pour les affaires de leur commerce. C ’eft proprement
un livre-journal qui n’eft pas tout - à - fait au net, 6c
qu’on appelle plus ordinairement mémorial. Voyei Mémorial & Livre. (G )
BROU ILLË, adj. fe dit par les Jdrdiniers-fleurUles ,
quand ils veulent exprimer qu’une fleur n’eff pas
venue belle comme ils l’efpéroient, c’eft-à-dire panachée
& nette : on d it, un oeillet brouillé , une tulipe
brouillée. (K) Brouiller un cheval, en termes de Manègey c’eft
le conduire fi mal-adroitement & avec tant d’incertitude
, qu’on l’oblige à agir avec confufion & fans
regle.
Se brouillery fe dit d’un cheval communément trop
ardent, qui à force de vouloir précipiter fon exercice
, le confond de façon qu’il ne fait plus ce qu’il fait.
Un cheval-qui a les aides fines fe brouille aifément ;
on l’empêche de manier pour peu qu’on ferre trop
les cuiffes, ou qu’on laiffe échapper les jambes. (V )
BROUINE, (Phyfique.) eft la même chofe que
bruine. Voye{ Br u in e .
BROUIR, BROUISSUR E, (Jardinage?) fe dit des
feuilles qui ont effuyé un vent qui les a broüies &
toutes recoquillées. (K)
BROUME du blé; voye{ Nielle & Brouillard.
BROUSALME ou BRESALME, (Géog.) riviere
d’Afrique dans la Nigritie, qui fe jette dans la mer
à deux lieues de la riviere de Gambie.
BROUSSEAU, (Géog.) riviere de France en Gaf-
cogne.
* BROUSSIN d'érable , ( Hiß. nat. ) mollufcum ;
c’eft ainfi qu’on appelle une excroiffance ondée 6c
madrée fort agréablement, qui vient communément
iixr l’érable. Elle étoit d’un très -grand prix chez les
Romains. On s’en fert encore aujourd’hui pour faire
des caffettes, des tablettes, & autres ouvrages.
BROUTER, fe dit des animaux qui rompent avec
la demies herbes, l’extrémité des plantes, celles des